19550ème jour

Madrid Paris

En ce dimanche à Madrid, je me lève tard, je marche dans les rues jusqu'au Café de l'Orient où je prends mon menu habituel (gaspacho & patanegra) et comme j'ai tout mon temps, je vais en bus à Barajas pour récupérer mon vol pour Paris.

19549ème jour

Fernando de Madrid

Je suis réveillé vers six heures par un message grindr. C’est Fernando, un jeune espagnol d’origine colombienne avec un très beau sourire et qui sort de boîte. Il me dit de façon on ne peut plus directe : "Do you want to fuck me ?" Comment refuser ? Il me donne rendez vous devant le Starbucks de la Fontaine de Neptune qui se trouve à vingt mètres du NH Prado où je loge mais je connais mal le quartier et comme un imbécile je me rends près de la Plaza Santa Anna. Pour finir, il m’y rejoint, et on refait le parcours en sens inverse ensemble. Le gardien de nuit de l’hôtel ne dit rien à mes va-et-vient et on se retrouve tous les deux dans ma douche à s’embrasser sous l’eau chaude. On passe dans ma chambre et on en vient rapidement à des choses plus sérieuses. Je le lèche un peu partout, on s’embrasse et je le pénètre. J’ai quelques problèmes d’érection mais après s’être embrassés de nouveau, tout revient dans l’ordre. J’aurais bien aimé qu’il reste avec moi pour finir la nuit, mais il veut rentrer chez lui. Je l’accompagne à son arrêt de bus un peu plus haut dans le Paseo del Prado et je retourne dormir quelques heures à ma chambre d’hôtel.
Déjeuner à Santa Anna, courses à la fnac de la Puerta del Sol, puis au magasin Abercrombie. Je dîne de nouveau à Vina P. et je rentre au NH pour une nuit beaucoup plus calme que la précédente.

19548ème jour

La Neuvième Symphonie de Beethoven par les Berliner Philharmoniker à Madrid

Après une journée de travail à Madrid, je me rends pour la première fois au Teatro Real ou Sir Simon Rattle et ses Berliner Philharmoniker donnent pour la troisième fois consécutive la Neuvième Symphonie de Beethoven. A l’origine, c’est la Flûte de Baden qui devait être donnée, mais faute de budget, on s’est rabattu sur la Neuvième. Il y a la foule des grands soirs au Teatro Real et un passage spécial est marqué par des barrières, visiblement pour des personnalités. Finalement, c’est la Reine qui arrive, très applaudie par les spectateurs. Je l’aperçois à une distance d’environ cinq mètres et je suis frappé de l’aspect artificiel de son visage, déformé par la chirurgie esthétique. Lorsque celle-ci s’installe au premier rang de la loge royale, elle est de nouveau applaudie, mais également sifflée. Il parait qu’il en est ainsi depuis quelques mois, et bien sûr, cela convainc les supporters de l’applaudir encore plus fort, et ils gagnent facilement à l’applaudimètre.
Neuvième Symphonie de très belle tenue donc, avec un Rattle inspiré qui, comme à son habitude, accentue les contrastes. Le mouvement lent m’émeut comme il ne m’a jamais ému et bien sûr, le dernier mouvement me donne des larmes aux yeux, comme à chaque fois qu’il est parfaitement interprété. Belle communion des voix des solistes (Camilla Tilling, Nathalie Stutzmann, Joseph Kaiser et Dimitry Ivashchenko), en particulier dans le passage si difficile à la fin du dernier mouvement et le plus souvent raté. Dînér avec un très bon gazpacho et un jambon parfait au Café de l’Orient. Au loin, on entend les applaudissements qui saluent la Reine alors qu’elle remonte dans sa voiture.

19547ème jour

Paris Madrid

Je me suis couché à quatre heures et je me lève à cinq, pour attraper le vol Air France de sept heures pour Madrid. Là bas, c’est une journée importante et elle se passe plutôt bien. Pour des raisons absurdes, je loge au Melia de la Plaza Santa Anna et c’est bien agréable. Dîner & Vina P., le restaurant d’à côté avec de très bons vins et l’un des convives qui porte une pantoufle.

19546ème jour

Julian II

En arrivant à Roissy, j’ai découvert que, non seulement le parking du Terminal 2E était fermé, mais celui du 2F était proche de l’explosion tant tout le monde voulait d’y garer. Le temps de trouver une place, de courir dans le parking, d’enregistrer en passant devant tout le monde et je prends le deuxième bus qui rejoint l’Embraer pour Birmingham. Journée de travail à Nottingham et mes collègues me redéposent à l’aéroport de Birmingham. J’aurais pu prendre le vol précédent si le personnel Air France avait été un tant soit peu coopératif, mais finalement, j’attends pendant deux heures dans cet horrible aérogare et j’atterris à Roissy comme prévu à 22 heures.
Je me dépêche de rentrer chez moi car j’ai rendez vous avec Julian, juste avant qu’il ne parte à Milan. Il dîne avec sa famille, il est en retard et finalement c’est après minuit que je le retrouve devant son hôtel, rue Troyon. Il est allé chez le coiffeur et il est coupé trop court mais ça ne l’empêche pas d’être magnifique. On va chez moi, on boit une bouteille de champagne, on parle de tout et de rien même si l’on est très fatigués l’un et l’autre. On écoute le premier mouvement du Concerto pour violon de Tchaikowski dans la belle version de Joshua Bell et Michael Tilson Thomas. Vers trois heures trente, je le dépose de nouveau à son hôtel. On se dit au revoir et on ne se reverra sans doute pas avant longtemps. J’espère juste qu’il ne m’oubliera pas.

19545ème jour

Paris Angers

Une journée inhabituelle qui me voit partir pour Angers en voiture (alors que je sais par hasard qu’Antoine y joue au théâtre ce même soir). Il y fait un beau soleil et il y règne une atmosphère de province charmeuse. Je déjeune au Dix-septième, dans une belle bâtisse dudit siècle. Foie gras et ris de veau, ça n’est pas raisonnable, Anjou villages, vraiment bien, le tout avec un client grassouillet habitué des lieux. Retour sur Paris. Je suis fatigué de ma courte nuit de la veille et je me couche fort tôt.

19544ème jour

Julian I

Réunion ennuyeuse dans la banlieue est de Paris avec une cliente capable de parler toute seule pendant des heures et affublée d’un bijou pendentif qui ressemble à une clef USB.
Déjeuner chez Dumonet avec des collègues (toujours aussi bien)
Le soir, je regarde Family Plot à la télévision, ce dernier Hitchcock que je n’avais pas revu, oserai-je l’avouer, depuis sa sortie. Alors que je regarde le film, je pianote de la main gauche sur grindr et discute avec un australien furieusement beau et très charmant qui, à mon grand étonnement accepte d’aller boire un verre une heure plus tard. A vingt trois heures et cinq minutes, je suis donc en voiture décapotée Place de l’Etoile à l’angle de l’Avenue de Wagram. Il est là, encore plus beau que sur sa photo et s’assoit à côté de moi en me disant avec un sourire déconcertant et un accent merveilleux : "Bonjour je m’appelle Julian". Je découvre qu’il est modèle, ce qui n’a rien d’étonnant, qu’il a faim, ce qui l’est plus, et qu’il joue du violon (en ce moment, il travaille le Concerto pour violon de Mendelssohn) et on entre quasiment dans l’invraisemblable. Nous partons pour l’Esplanade, seule adresse un rien élégante qui me vient à l’esprit en cette heure tardive. Salade de crabe pour moi, cabillaud aux épinards pour lui, le tout arrosé d’un bon chablis. On se raconte nos vies, son violon, il a joué la Septième de Schostakovich et la Neuvième de Mahler avec l’orchestre de Brisbane) la mort toute récente de son père, son boulot alimentaire chez Nespresso à Brisbane, ses projets dans la vie. Je suis sous le charme et on fait la fermeture des lieux. Je serais bien resté jusqu’à l’aube avec lui sous le charme de ses yeux bleus et de son sourire étincelant, mais il est fatigué, moi aussi pour être honnête et je le dépose devant son hôtel rue Troyon. Au moment de se dire au revoir, je m’approche afin de l’embrasser sur les joues mais il me présente ses lèvres et, comme un idiot, j’esquive et je l’embrasse gentiment sur ses deux joues toutes douces.

19543ème jour

Maison

Il fait un temps épouvantable et ma toux épuisante ne me quitte pas. Je ne sors pas chez moi et je regarde les DVD achetés la veille. Antiviral, l’étrange film de Brandon Cronenberg (le fils de David Cronenberg) où les fans de stars ne rêvent que de se faire refiler les souches des virus de leurs idoles, puis Flight un film bien ficelé mais pas inoubliable où j’apprends que le meilleur remède à une cuite est une ligne de coke.
Je découvre aussi que Matoo continue de me lire, même si, comme il le fait remarquer fort justement, je suis imperturbable et je fais tout pour ne pas être lu ni être commenté.

19542ème jour

RC me répond

Je déjeune avec ma plus jeune fille au Marco Polo. Puis, alors que j’achète une recharge de shampoing à l’Occitane, je tombe presque amoureux de leur vendeur de la boutique du Passage du Havre. Je vais prendre quelques DVD à la fnac d’à côté et en regardant leur rayon Renaud Camus, j’ai la surprise de constater qu’il ne comprend qu’un seul volume, le Journal 2011 que je feuillette avec curiosité. Je suis fort amusé de constater qu’il s’est brouillé l'une de mes lectrices fidèles (presque une querelle d’amoureux semble-t-il et pour un espace avant une virgule, ce en quoi je donne tout à fait raison à RC, un tel espace me rend fou), ladite lectrice étant citée à de nombreuses reprises dans le Journal. J’achète chez Citadium des Converse Union Jack vues à Venise et, rentré chez moi, j’ai la surprise de trouver la réponse de Renaud Camus :
Grand merci, Monsieur, de votre passionnante lettre et des bonnes nouvelles que vous me donnez d’HLG que, comme vous le savez, j’admire passionnément. Transmettez-lui, je vous prie, mon très respectueux salut ; et croyez à mes sentiments les meilleurs,

Renaud Camus

19541ème jour

Annulations

Hier j’annulais le voyage prévu aujourd’hui à Amsterdam.
Aujourd’hui mon patron annule la réunion qui m’avait fait annuler Amsterdam.
Le soir Christophe, avec qui je devais dîner, me pose un lapin de dernière minute.
Seule élément agréable de la journée : je récupère deux affiches encadrées : le concert mythique de Claudio Abbado à la Scala le 30 octobre dernier et la Neuvième de Nagano à Munich.

19540ème jour

Les bons moments de la vie professionnelle

Le matin à neuf heures, petit déjeuner près de la Gare de Lyon avec un client adorable. A midi, déjeuner à Montreuil avec un client tout aussi agréable. Dans l’après-midi, j’annule mon déplacement du lendemain prévu à Amsterdam.

19539ème jour

Le huitième concert du cycle de musique de chambre de Brahms à Pleyel

Déjeuner avec ma sœur et ma nounou au San Francisco.
Le soir Pleyel et Brahms encore pour le dernier concert du cycle, toujours autour du Jerusalem Quartet. Belle sonate pour alto avec Ohad Ben Ari au piano déjà entendu dans le cycle. Quatuor à cordes op. 51 n° 2 et pour finir en beauté, le fantastique Quintette à cordes n° 2, celui de l’opus 111, dont le deuxième mouvement me tire des larmes.

19538ème jour

Où j’écris à Renaud Camus ou le septième concert du cycle de musique de chambre de Brahms à Pleyel

Monsieur,
Je suis un ami d’HLG et peut vous amusera-t-il de savoir que, hier matin, je le conduisais au Musée Rodin sous un ciel noir et un véritable déluge et, alors que nous étions arrêtés à un feu rouge, je lui ai lu le paragraphe que vous lui consacrez dans votre
Journal 2012. Ce texte l’a touché et il vous enverra surement un petit mot à ce sujet.
Comme vous vous demandez ce qu’il devient, je suis heureux de vous dire qu’il va bien, il a fêté son quatre vingt neuvième anniversaire récemment, il travaille sur la refonte du premier volume de la version américaine de sa biographie (qui complètera totalement son œuvre, les autres trois volumes ayant déjà paru) et il part prochainement pour Toblach, comme chaque été.
Je profite de ce message pour vous dire que votre journal a occupé une bonne partie de mon temps le week-end dernier et je suis touché par votre combat pour ce qui est encore notre culture et pour la grammaire française tant malmenée par tous (je frémis d’ailleurs à l’idée que votre œil critique ne parcoure bientôt ces lignes).
Toutefois, même si j’ai un faible pour les causes perdues, je me demande si l’on peut influer en quoi que ce soit l’évolution du langage. Comme vous le soulignez vous-même, à partir du moment où une expression, fut-elle atroce, se généralise, elle devient la règle. Et Montaigne serait sans doute horrifié par le français pourtant si beau de Marguerite Yourcenar, mais si différent du sien.
Je me suis souvenu d’une interview du grand claveciniste Gustav Leonhard qui déclarait que toute la musique postérieure à Bach était vulgaire. Son propos, un rien provocateur, m’avait cependant beaucoup donné à penser et, après tout, il est assez probable que Bach trouvait la musique de ses fils très vulgaire et qu’il aurait qualifié celle de Haydn ou de Mozart de détestablement vulgaire. On peut tout aussi imaginer que Mozart aurait qualifié les grands coups de boutoir beethovéniens de vulgarités. Et Brahms de son vivant n’a jamais été considéré comme capable d’égaler Beethoven, sans parler de Mahler jugé quasi unanimement vulgaire par ses contemporains.
Il serait d’ailleurs intéressant de réfléchir à la notion de vulgarité en musique, tous les compositeurs, sauf peut-être Bach, présentant probablement des éléments de vulgarité au sens de leur époque, éléments finalement qualifiés de génie par l’Histoire.
Même si je partage les mêmes regrets que vous, voire le même dégoût pour la culture de masse (je partage totalement l’avis de votre ami affirmant que tout ce qui a du succès est médiocre) je garde l’espoir qu'une part de la vulgarité d’aujourd’hui représentera peut être une certaine beauté pour les générations de demain. Peut-être sommes nous seulement attristés par la disparition de la culture de notre enfance qui préfigure notre propre disparition.
Je vous prie d’accepter, Monsieur, ...


Le soir, je retourne à Pleyel pour le septième concert de l’intégrale de la musique de chambre de Brahms (j’ai hélas raté les concerts V et VI puisque j’étais à Bali). Ces deux derniers concerts sont un peu différents des six premiers puisqu’ils ne tournent plus autour des membres de l’orchestre philharmonique de Berlin (comme la publicité un rien mensongère le laisse croire), mais autour du Jerusalem Quartet, absolument excellent. Au programme de ce soir, des œuvres plus rares : les Quatuors à cordes op. 51 n° 1 et op. 67 et le Quintette à cordes n° 1 op. 88 (le moins joué des deux. Voisinage avec Zvezdo qui est lui aussi au rang BB et qui déclare sur facebook, qu’il s’agit du meilleur rang pour admirer les chaussettes DD des musiciens.
Dès que je sors, je vais chercher un certain Hugo à La Garenne Colombe. C’est un petit clermontois sans intérêt que je suis ravi de ramener chez lui après un verre de champagne.

19537ème jour

Un rêve

Il faisait très gris ce matin avec un ciel menaçant. Je suis allé chercher HLG et, au moment d’arriver au Musée Rodin, c’était un tel déluge que nous sommes restés dans la voiture quelques instants, le temps pour moi de lui lire le passage du journal de Renaud Camus qui lui est dédié. Puis nous avons pris notre courage à deux mains et notre parapluie à une main et nous sommes allés au musée. Choix du bronze pour notre projet de facsimilé du buste de Mahler.
Le soir je retrouve Christophe, un garçon rencontré il y a quelques années et qui avait disparu. On dîne chez Sushi Japo et on passe chez moi, on boit du champagne, on s’embrasse et on dort ensemble.
Au milieu de la nuit, je sors d’un cauchemar où je rêvais que la police m’enlevait tous mes points de permis parce que mes pneus étaient lisses. Il a du se rendre compte de mon sommeil agité, car il s’est subitement mis à crier, me sortant à mon tour de mon sommeil.

19536ème jour

Venise Milan Paris

Nous ne nous réveillons pas très tôt en ce dimanche et allons nous régaler des pâtes au homard d’Aqua Pazza. Bref retour à l’hôtel. Je dis au revoir à ma fille qui rentre un peu plus tard en avion. Quant à moi, je prends courageusement le train de Milan à Santa Lucia puis mon vol pour Paris. J’ai bien songé un instant prendre un billet miles pour voyager avec ma fille, mais ma voiture m’attendant à Orly, cela ne m’aurait guère fait gagner de temps.

19535ème jour

Venise

A 8h05, je prends le train de Milano Centrale à San Lucia. Je laisse mon bagage à l’hôtel et je me promène en ville en attendant l’arrivée de ma fille depuis l’aéroport. Je visite en particulier Gianni Basso, le merveilleux imprimeur de la Calle del Fumo dont j’avais appris l’existence grâce à Alice. L’endroit est en effet merveilleux, le personnage sympathique. J’ai très envie de me faire imprimer des cartes de visite (même si plus personne n’en utilise) mais la tradition de la maison veut qu’il y ait un petit dessin symbolisant le porteur et, j’ai beau chercher, je suis à sec d’idées ; ce sera pour la prochaine fois. Je visite aussi San Giovanni Battista di Bragora, l’église du baptême de Vivaldi et, tout proche, l’Ospedale della Pieta ou plutôt ce qu’il en reste car les bâtiments ont été entièrement détruits après la mort de Vivaldi. Ma fille arrive en vaporetto à Fondamenta Nove avec un bagage ridicule que nous déposons à l’hôtel (magnifique chambre décorée à l’ancienne) et nous partons aussitôt déjeuner chez Do Farai. J’y apprends que mon ami Stefano a le projet étrange de vouloir venir s’installer à Paris. On marche jusqu’à la Douane de mer pour une exposition terriblement décevante. On passe à San Marco où j’achète des places pour un concert à touristes. Comme l’église où se tient le concert se tient juste à côté de l’Ospedale della Pieta, je demande à la femme qui vend les billets si Vivaldi a joué dans l’église, elle me répond le plus affirmativement du monde que oui. Vérification faite, l’Eglise della Pieta a été construite à partir de 1745, quatre ans après la mort de Vivaldi. Le concert (des concertos de Bach et Vivaldi), n’est pas terrible mais ma fille est contente d’entendre les Quatre Saisons. Dîner encore à Do Farai suivi d’un spritz pres du marché aux poissons.

19534ème jour

Milan Florence Milan

Départ en voiture à 7h45 pour Florence.
Déjeuner avec deux clients florentins à la Trattoria Baldini qui semble être leur cantine et qui est très recommandable.
Retour à Milan. J’ai rendez vous au Bulgari avec Andrea, un milanais blond. On se retrouve dans le jardin et dès le premier regard, je vois que, malgré son âge, il est chauve, ou plutôt qu’il a des implants. Sans oser le lui demander, je déduis de notre conversation que l’opération lui a été offerte par son ex, un américain avec lequel il a beaucoup voyagé. Seul bénéfice de la soirée, il me fait découvrir le Moscato Bera, doux et raffiné.

19533ème jour

Paris Milan

Ayant appris que le Journal 2012 de Renaud Camus comprend un paragraphe sur HLG, je cherche à me le procurer avant de prendre l’avion pour Milan. Et par miracle, j’en trouve un exemplaire à la librairie Fontaine Hausmann, tout prêt de chez moi, juste avant de partir pour l’aéroport.
Vol Paris Milan occupé à lire ledit Journal.
Dîner d’un bœuf de Kobe avec un client sur la terrasse de chez Ribot.

19532ème jour

Le concert imaginaire

Je découvre sur le site d’arte qu’un concert anniversaire de Claudio Abbado est prévu à Parme avec la participation de Martha Argerich. Je cherche partout des informations mais sans succès. Il semble qu’il s’agisse d’un projet finalement non concrétisé et que arte n’as pas remis son site à jour. Le soir, dîner avec mon collègue madrilène au Piccolino.

19531ème jour

Le concert de Claudio Abbado, Radu Lupu et l’orchestre Mozart à Pleyel

Au matin, passage au Musée Rodin pour une discussion autour du projet de copie du buste de Mahler par Rodin en résine. J’apprends de mon interlocutrice que l’on pourrait tout à fait le faire en rose.
Le soir, retour dans une salle Pleyel pleine a craquer comme à chaque apparition de Claudio Abbado. Je suis assis en arrière scène et en essayant de faire très attention à la façon dont Claudio Abbado fait apparaître sa baguette comme par enchantement, il m’a bien semblé voir qu’il la dissimule dans la manche gauche de sa veste. Comme j’avais été terriblement déçu par le concert de l’an passé avec les mêmes dans le Concerto de Schumann, je suis un peu inquiet. Mais dès l’Ouverture des Créatures de Prométhée, il apparaît clairement que le son, sans être celui ce l’orchestre philharmonique de Vienne, est beau coup plus chaud et souple. Ceci apparait encore plus vrai dans le Concerto N°27 de Mozart, où Radu Lapu, au contraire du Schumann de l’an passé, semble à son aise, tirant même l’œuvre dans un mélange de sérénité et d’enfance. Il ajoute en revanche quelques fioritures, pas forcément utiles et nous offre en bis l’andante de l’une sonate des sonates de Mozart. Quelques mots à l’entracte avec le Wanderer, évidemment de passage à Paris. La deuxième partie de ce programme un rien hétéroclite commence avec le Concerto pour trompette de Haydn et le merveilleux Reinhold Friedrich, soliste de l’orchestre du Festival de Lucerne. Le concerto démarre quand soudain, le soliste a un problème avec sa trompette, les pistons semblent quasiment se détacher de l’instrument. Tout le monde rigole, même Abbado qui sourit en attendant que Reinhold Friedrich revienne des coulisses pour jouer enfin son concerto. Fin du concert avec la superbe Symphonie classique de Prokofiev, dirigée par Abbado dans un mélange d’humour et de modernité. En bis, dernier mouvement de la Symphonie N°104 de Haydn, que parait-il, Abbado et son orchestre sont en train d’enregistrer.

19530ème jour

Périgueux Paris

Je me lève donc à 5h30 mais, au moment de partir, je sens qu’il y a un peu de vie dans la maison. En allant dans ce qui s'appelle pompeusement le Fumoir, je découvre Florentin complètement ivre, dans une odeur irrespirable de cigarette et d'alcool et bavardant avec celui parmi les folles qui ne dort pas. Je m’enfuis.
J’arrive à l’aéroport de Périgueux, j’enregistre et quinze minutes plus tard, on nous apprend que le vol de Paris est annulé. Le petit avion à hélices n’a pas réussi a décoller de Bergerac. Air France nous offre un taxi de Périgueux à Bordeaux et nous prenons le vol régulier Bordeaux Paris.
Le soir, même en ayant conscience du côté adolescent de mon comportement, mais ne désirant plus avoir de nouvelles subies, je supprime Ambr*ise de mes contacts facebook.

19529ème jour

Périgueux III et Sarlat

A Périgueux, on se lève tard (midi aujourd’hui). Je vais me balader sur la place du marché, pittoresque et agréable. Après avoir ingurgité une salade de tomates mozzarella (mozzarella très médiocre), on part dans une ferme des environs pour acheter un canard. Puis on trimballe ledit canard en voiture jusqu’à Sarlat pour une visite de la ville et jusqu’au château de Beynac, célèbre pour avoir été le lieu de tournage de deux films : Les visiteurs et Jeanne d’Arc de Luc Besson.
On rentre à Périgueux, on mange le canard avec les folles de la veille et je vais me coucher car je me réveille à 5h30 pour prendre l’avion pour Paris.

19528ème jour

Périgueux II

On se lève vers onze heures, on fait un tour en ville c’est très joli Périgueux mais au bout d’un jour je m’ennuie déjà. J’invite mon hôte à déjeuner dans un restaurant qui s’appelle, je crois, le Clin d’œil. On fait une sieste chez lui. On va faire le plein de champagne avant que trois ou quatre post adolescents un peu folasses ne débarquent. Je les regarde dîner car je n’ai pas faim du tout.

19527ème jour

Périgueux I

Me voilà parti pour Périgueux afin de rencontrer Florentin, ce garçon un peu étrange qui m’invite à passer un week-end chez lui. Pour aller à Périgueux, on peut prendre le train, mais il faut changer à Bordeaux, où alors on prend l’avion. J’ai choisi l’avion. C’est un tout petit avion à hélices et comme je m’étonnais que l’un des huit passagers occupe ma place, tout le monde a bien rigolé : "Ah on voit bien que c’est la première fois que vous le prenez hein ? Ici c’est placement libre!" (avec l’accent du sud ouest). L’avion atterrit à Périgueux, dépose la plupart des passagers et repart aussitôt car il fait un saut de puce jusqu’à Bergerac pour déposer les derniers (le dernier ?) passager. A l’aéroport, personne. Tout le monde est gentil avec moi, on me propose même de m’emmener en ville, mais moi, j’attends Florentin qui finit par arriver dans une grosse Citroën bleue avec un bon quart d’heure de retard. On va chez lui, il a un bel appartement meublé dans un style ancien. Il a commandé un énorme plateau de fruit de mer qui nous attend dans la baignoire remplie de glace. On boit du champagne et on se couche très tard.

19526ème jour

Fracture

Déjeuner à l’Escargot 1903, un restaurant très recommandable des hauts de Puteaux où on a l’impression d’être en province.
Le soir, je regarde par paresse la rediffusion d’un téléfilm de France 2 La Fracture qui s’avère être, entre autres, une représentation tragiquement fidèle de ce que doit être l’école publique dans certains quartiers et l’impossibilité pour les enseignants d’exercer la moindre autorité sur des adolescents d’une génération perdue. Mais si cette génération est perdue, la suivante pourra-t-elle échapper à sa propre perdition ?

19525ème jour

Paris Liège Paris

Aller retour pour les Pays-Bas, cette fois-ci en Thalys jusqu’à Liège, puis en taxi (une heure de taxi). Retour à Paris dans la partie salon de travail du Thalys où j'avais aperçu Rachida Dati voici quelque temps et où il fait un froid sibérien. J'y attrape une méchante toux.

19524ème jour

Fin d’une époque

Déjeuner avec un collègue et un futur collègue chez Lilly de Neuilly.
Le soir, Michael passe récupérer les dernières affaires qu’il avait chez moi.

19523ème jour

Quelques citations

Journée de réunions mensuelles. Aucun autre souvenir. J’en profite pour me rappeler du fait qu’il y a quelques années, lorsque j’avais encore un agenda papier, j’affectionnais celui de La Pleïade, pour son style, mais aussi pour les citations qui figuraient au bas de chaque semaine. Aujour’d’hui, lorsque je trouve une citation qui m’intéresse, je la note dans mon iPhone, ce qui a moins de charme. En voici quelques unes :
La gravité est le masque des sots (Montesquieu).
Coucher avec un vieux quelle horreur. Coucher avec un jeune quel boulot (Alice Sapricht)
A vouloir vivre avec son temps, on meurt avec son époque (Stendhal)
The pessimist sees the difficulty in every opportunity. The optimist sees the opportunity in every difficulty (Winston Churchill)
J'aime pas penser à reculons. Je laisse ça aux lopes et aux écrevisses (Michel Audiard, Un taxi pour Tobrouk)
Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page (Saint Augustin)
Le bonheur, c'est de continuer à desirer ce qu'on possède (Saint Augustin encore)
Tout est pur pour celui qui est pur (Saint Paul)
La jeunesse, c'est quand on ne sait pas ce qui va arriver (Henri Michaux)
Les amateurs de musique ont ceci de pénible qu'ils nous demandent toujours d'être absolument muets au moment même où nous souhaiterions être absolument sourds (Oscar Wilde)

19522ème jour

Adieu

Je propose à Ambr*ise de se joindre à moi pour la promenade dominicale de HLG mais il décline sèchement l'invitation. Comme cela fait exactement un mois jour pour jour que nous ne nous sommes pas vus, depuis cet instant où nous nous sommes quittés devant le taxi de retour de Bali, je prends la décision de ne plus le revoir, même si cela m'en coûte.
De retour de Versailles, HLG et moi retrouvons deux de mes filles pour un déjeuner au Marco Polo. Je suis heureux de constater qu'HLG s'intéresse à elles et prend un certain plaisir à échanger avec elles malgré leurs soixante dix années d'écart.

19521ème jour

Trenetmania

En ce samedi d'ouverure des ventes du Concertgebouw pour la saison 2013 2014, j'achète des billets pour deux concerts: la Deuxième de Mahler le 1er novembre et la Symphonie avec orgue de Saint Saens en mai 2014, oeuvre que j’ai toujours rêvé d’entendre dans cette salle.
Vers midi je vends mes Mahler Ozawa qui devraient bientôt être publiés en coffret.
Dans l’après-midi, je vais visiter l’exposition Charles Trenet organisée par la Ville de Paris dans le Marais. Et dans l’excitation de retrouver le Fou chantant, j’achète deux livres nouvellement publiés sur lui et le volume 11 de l’intégrale Trenet Frémeaux qui vient de sortir.
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