15709ème jour
Défrisant
Ce week end, j'ai passé l'essentiel de mon temps à décoller un vieux papier peint fâné, à repeindre d'un blanc étincelant un plafond et des cimaises, puis à coller du papier peint dans une pièce de mon appartement. Mes filles avaient choisi un papier peint ocre recouvert de petites paraméties pourpres et violettes. Et puis surtout, elles avaient voulu une frise à placer tout en haut, sous les moulures. Je n'avais jamais collé de frise, mais en raison des dimensions de la pièce, j'ai commandé deux rouleaux de 10 mètres.
Il y a quelques heures, alors que le papier était collé, j'ai attaqué la frise. J'ai refusé catégoriquement de la couper. Par principe. Il est d'abord difficile d'encoller une bande de 10 mètres de long mais avec quelques efforts, on y parvient.
Le plus dur est à venir. Du haut de l'escabeau, on commence à placer le premier mètre de frise, dont la suite pend dans le vide avant de se prolonger harmonieusement sur toute la longueur de la table de tapissier.
Vient le moment ou la position de l'escabeau ne permet plus de coller la frise plus avant. Il faut donc descendre pour le déplacer, mais si l'on descend, comment empêcher le morceau de frise fraichement collé de retomber entrainé par le poids du restant de frise? Pénible problème auquel j'ai longuement réfléchi et que j'ai solutionné grâce à la technique dite du "
manche à balai".
Elle consiste à retenir la frise avec ledit manche à balai, tout en redescendant de l'escabeau, à déplacer l'escabeau tout en maintenant la frise avec le manche à balai, puis à remonter pour passer à la suite.
Ca marche.
Mais bon, évitez les frises.
15706ème jour
La division qui tue I
15.706 / 43 = 365,25.
Ca tue.
Vraiment.
15705ème jour
Relèche moi le cul
A la demande générale, et avec l'aide amicale de
mennuie, je vous propose d'entendre le fameux canon de Mozart Leck mir den Arsch. Il suffit de
cliquer ici.
15701ème jour
Lèche moi le cul
Ce midi, avec
mennuie, nous avons longuement débattu, autour d'une pizza napolitaine, des paroles merveilleuses de
Tu es foutu et notamment d'un vers parfait :
"Tu m'as promis les notes de Mozart, pas des plats cassés." Il s'agit de la version de la chanteuse In-grid, car dans celle de Lamur, qui a notre préférence, il nous semble entendre :
"Tu m'as promis les mots de Mozart, pas de jacasser." C'est de là que tout est parti. Quels sont donc ces mots de Mozart, quand on sait qu'il n'a jamais écrit lui même les livrets de ses opéras. J'ai émis l'hypothèse peu vraisemblable qu'il s'agit peut être d'une subtile allusion aux mots gentiment scatologiques que Mozart aimait adresser dans des lettres inoubliables à sa petite cousine Bäsle d'Augsbourg. Je ne résiste pas à vous en offrir trois extraits:
Je vous souhaite maintenant une bonne nuit, chiez dans votre lit à le faire éclater, dormez en bonne santé, tendez votre cul jusqu'à votre bouche. Ah! mon cul me brûle comme du feu! Qu'est ce que ça peut vouloir dire? Peut-être une crotte veut-elle sortir? Oui, oui, crotte, je te vois et je te sens! Et - Qu'est ce que c'est? Est-ce possible? Mon oreille, ne me trompes-tu point? Non c'est bien cela - Quel long et triste son! Miehnnam ned 5 rebocto 7771 (sic)
Mais vous riez Victoria! Nos culs doivent être l'emblème de la paix. Je pensais bien que vous ne pourriez pas me résister plus longtemps, oui, oui je suis sûr de mon affaire et je dois encore chier une fois aujourd'hui, bien que dans quinze jours je parte pour Paris. Si donc vous vouliez me répondre de la ville d'Augsbourg - écrivez moi bien vite - afin que je recoive la lettre; sinon je suis déjà parti, au lieu de la lettre je n'aurai que la crotte. Ah! crotte! Mot délicieux! Crotte, trotte! Ca aussi c'est beau! Crotte, trotte! - Crotte, frotte! Oh charmant! Crotte, frotte! Voilà ce que j'aime!Crotte, trotte et frotte, crotte, trotte et frotte, crotte! Mannheim, 28 février 1778
Très chère, très bonne,
Très belle, très aimable,
Très séduisante,
Par un indigne cousin
Poussée à bout,
Petite Basse,
ou petit violoncelle,
Souffle-moi dans le derrière,
C'est bon,
Ca fait du bien! Salzbourg, 10 mai 1779
Ce goût pour la scatologie est aussi apparu dans un Canon à trois voix Köchel 233 resté fameux et qui s'intitule
Leck mir den Arsch (Lèche moi le cul).
15700ème jour
Waterloo
Et cent de plus.
Souhaitez le moi.
Merci.
15699ème jour
Je pense à toi
Lorsque je suis seul, je pense à toi,
Lorsque je suis avec des amis, je pense à toi,
Lorsque je suis au café Beaubourg ou au café Marly, je pense à toi,
Lorsque je conduis dans les rues de Paris la nuit, je pense à toi,
Lorsqu'il pleut comme à New York, lorsqu'il fait froid comme à Vienne, lorsqu'il neige comme à Berlin, lorsqu'il fait chaud comme à Rome, je pense à toi,
Lorsque j'imagine la beauté, je pense à toi,
Lorsque je vois la "une" de
Libération, je pense à toi,
Lorsque je regarde ma montre que tu as tant portée, je pense à toi,
Lorsque je regarde ma bague, je pense à toi,
Lorsque je chante, je pense à toi,
Lorsque je vois un tableau, je me demande si tu l'aimerais et je pense à toi,
Lorsque je porte une chemise noire, je pense à toi,
Lorsque j'entends Ricky Martin ou Whitney Houston, je pense à toi,
Lorsque je m'endors le soir, je pense à toi,
Lorsque je m'éveille le matin, je pense encore à toi,
Lorsque tu n'es pas là, je pense à toi,
et je suis triste.
15696ème jour
Serguei, Eric et Céline
Il y quelques mois je me trouvais avec un ami, enfin une connaissance, disons quelqu'un que je connais un peu, enfin vaguement. Dans ma voiture. Et j'écoutais, ou plutôt nous écoutions le deuxième mouvement du deuxième concerto pour piano de Rachmaninoff. J'ai toujours adoré Rachmaninoff et en particulier les deuxième et troisième concertos. C'est une musique apparemment facile mais d'un charme et d'une qualité merveilleux.
Et tout d'un coup, mon copilote d'un jour me dit : "
Il a copié sur Céline Dion".
Bien qu'étant un adepte inconditionnel de la fameuse maxime du Prince de Ligne : "
Economisez votre mépris en raison du grand nombre de nécessiteux", je dois reconnaitre que, ce jour là, j'ai fait exception à la règle et, au lieu de rire ostensiblement, je l'ai foudroyé du regard.
J'avais tort.
En effet, je me suis depuis penché attentivement sur la chanson "
All about myself" rendue célèbre par Céline Dion. Eh bien son auteur compositeur et premier interprète Eric Carmen a clairement puisé dans les thèmes de ce deuxième concerto pour composer une fort belle chanson.
Je la rabache actuellement tant j'ai envie à mon tour de l'assassiner à la
Taverne Saint Germain.
Et moi non plus,
I don't wanna be all by myself anymore.
15691ème jour
Over the rainbow
Trois hommes, un italien, un français et un espagnol passent un entretien de recrutement pour travailler en Angleterre. On leur demande de faire une phrase avec trois mots : vert, rose et jaune.
L'italien passe en premier et dit : "
I wake up in the morning. I see the yellow sun. I see the green grass and I think to myself, I hope it will be a pink day."
C'est au tour de l'espagnol: "
I wake up in the morning, I eat a yellow banana, a green pepper and in the evening I watch the pink panther on TV."
Puis le français dit sa phrase : "
I wake up in the morning, I hear the phone "green...green...", I pink up the phone and I say "Yellow ?..."
15690ème jour
Spam
Je reçois aujourd'hui un message de spam dont le titre m'incite à le lire : "
What your wife wants for Christmas".
Il est vrai que Noël approche, mais le contenu du message m'étonne :
For the first time ever a generic equivalent to Viagra® is available. Generic Sildenafil Citrate (GSC-100) and Viagra® both consist of 100 mg of sildenafil citrate. GSC-100 is simply a generic version of Viagra® - just like ibuprofen is the generic name for Advil®.
Il y a tout, même un comparatif de prix avec le Viagra. Et j'apprends que le générique ne vaut "que" 119 $ les 15 pilules. Ca fait quand même 8 Euros le coup.
Comme quoi quand on est Mathusalem il vaut mieux être aussi un peu Crésus. Je sens que je vais avoir des commentaires lamentables à ce post.
15689ème jour
C'est con la vie I
Je vous ai déjà dit combien j'étais amusé par certaines questions de Thierry Ardisson dans "
Tout le monde en parle". L'une d'entre elles est : "
Que feriez vous si vous n'aviez plus que cinq minutes à vivre?" La plupart des réponses sont assez étonnantes, d'
"aller dormir", à "
continuer comme si de rien n'était". Rares sont ceux qui répondent ce que tout le monde fait réellement dans un cas pareil, à savoir ce qu'ont fait les occupants des étages supérieurs du World Trade Center lorsqu'ils ont compris qu'ils ne pourraient redescendre. Ils ont appelé leur famille et leurs amis pour leur dire qu'ils les aimaient.
Je me suis parfois demandé qui j'appelerais dans un cas pareil et dans quel ordre... On ne quantifie pas l'affection que l'on porte aux autres mais dans un cas pareil, on doit cependant être amené à choisir.
Je me demande d'ailleurs pourquoi on ne le fait pas plus souvent. Simplement appeler quelqu'un qu'on aime et lui dire "
je t'aime". Je parie que la personne à qui je fais ça me demande : "
ça va bien Vincent?".
Et donc dans la vie, on passe son temps à faire des choses pas essentielles, et quand on va à l'essentiel, on passe pour quelqu'un de bizarre. C'est vraiment con la vie.
15688ème jour
Décembre
Cinq jours sans rien écrire ici. Un rien de paresse, un zeste de rien à dire et un soupçon de mélancolie m'ont rendu muet. Ces cinq jours n'ont pourtant pas été vides. J'ai rencontré
M. Désinvolte au cours d'une soirée mémorable mais
mennuie l'a déjà fort bien racontée. Je poursuis la mise en place de mon appartement par la confection d'une bibliothèque capable de supporter les 29 mètres linéaires de CD que ma folie et mon âge avancé m'ont fait acquérir au cours du temps. Et hier, j'ai passé la journée avec mon père que je n'avais pas revu depuis plus d'un an. Il a vieilli. Moi aussi sans doute.
Il y a quelques années, mon père avait eu une formule mémorable que ma mère avait particulièrement appréciée ; "
Si un jour je suis veuf, je ne me remarierai pas, je prendrai une bonne."
Dans le cataclysme de son divorce, mon père assurait qu'il "
ne referait pas sa vie". A 72 ans, on le comprend. Je n'ai d'ailleurs jamais compris cette expression "refaire sa vie". On ne refait pas sa vie, on la poursuit, on la reconstruit tout au plus.
Quoiqu'il en soit, deux mois après que le divorce a été prononcé, mon père se remariait et m'en informait par courrier le lendemain. Quelques jours plus tard, ma belle maman toute neuve, de quinze ans sa cadette, m'adressait une lettre quasi hystérique, bourrée jusqu'à l'écoeurement de points d'exclamation regroupés le plus souvent en joyeuses bandes de huit ou dix. Elle m'enjoignait de plonger mon regard dans le sien au plus vite et me promettait son affection belle maternelle. J'ai rangé ces tristes feuillets dans un tiroir à l'odeur rance, sans y répondre.
J'ai eu plaisir à revoir mon père. L'âge l'adoucit et lui fait perdre en partie toutes ses belles certitudes que son père (mon grand-père) avait un jour résumées en un portrait malicieux et lapidaire: "
Jean est un sûr, un pur, un dur". Mon père est un effet le produit parfait qu'ont reproduit en grand nombre les frères des écoles chrétiennes pendant l'entre deux guerres, administrant à leurs élèves une éducation simple, claire, nette et sans pli, respectueuse de toutes les formes d'autorité et ne laissant jamais la place au doute. En le regardant hier, et en découvrant les nouvelles rides qui ornent son front et les contours de son nez, il m'a semblé apercevoir mon grand père Louis que j'aimais tant : quelques uns de ses traits, mais aussi un peu de son caractère si patient. Et au moment de se quitter, j'ai serré très fort papa dans mes bras, et je lui ai dit "A bientôt".