15863ème jour
Un tournis de cinq jours
Jeudi 11h00 : j'essaye avec
M@niou les lunettes de soleil de la boutique du Terminal 2F.
Mardi midi : j'essaye tout seul les lunettes de soleil de la boutique du Terminal 2F.
Jeudi midi :
M@niou me vole mon dessert, tandis que j'avale la médiocre paëlla du vol Air France de Lisbonne.
Mardi midi : Personne ne me vole mon dessert, tandis que j'avale la médiocre paëlla du vol Air France de Madrid.
Jeudi soir :
M@niou et moi buvons un verre en tee shirt à minuit devant le bar
Portas Largas au milieu d'une foule compacte mais sensible.
Samedi soir :
M@niou et moi buvons un verre en pull-over à minuit à l'intérieur du bar
Portas Largas au milieu d'une foule compacte mais sensible.
Vendredi matin : Nous franchissons dans un sens, puis dans l'autre, le
Pont du 25 avril, construit sur le Tage.
M@niou est au volant. Il n'y a un péage qu'au retour. Nous sommes doublés par des véhicules lents.
Vendredi soir : Nous franchissons dans un sens, puis dans l'autre, le
Pont Vasco de Gama, construit sur le Tage. Je suis au volant. Il n'y a un péage qu'au retour. Nous sommes doublés par plusieurs véhicules qui vont a plus de 250 km/h.
Vendredi midi :
M@niou et moi déjeunons à Cascais à la terrasse du délicieux restaurant
Mise en Scene. Il fait 35 degres.
Dimanche midi :
M@niou et moi déjeunons à Cascais à la terrasse du délicieux restaurant
Mise en Scene. Il fait 30 degres.
Vendredi apres-midi :
M@niou et moi bronzons sur la plage de Guincho. On est bien.
Dimanche apres-midi :
M@niou et moi tentons de bronzer sur la plage de Guincho. Nous essayons surtout de nous protéger des nuages de sable que le vent fort nous envoie dans le visage.
Vendredi apres-midi :
M@niou et moi rentrons de Guincho rapidement en 206. Tout va bien
Dimanche apres-midi :
M@niou et moi rentrons de Guincho en bus, puis en train. Nous ratons le bus et attendons 90 minutes en jouant aux boules avec de gros pavés: Nous ratons le train d'une minute et attendons 30 minutes en buvant une bière devant le bar de Cascais. Tout va bien quand meme.
Dimanche 11h00 : J'achète pour la modique somme de quatre euros deux billets de train pour Caxias.
Dimanche 11h10 : J'achète pour la modique somme de cinq euros deux billets de train pour Cascais, apres avoir jeté ceux pour Caxias dont nous n'avons nul besoin.
Samedi soir :
M@niou et moi avalons une énorme morue grillée aux pommes de terres. Elle est moins salée que ce que les guides prétendent
Dimanche soir : J'avale seul une énorme morue grillée aux pommes de terre et aux olives. Elle est plus salée que ce que les guides prétendent.
Mardi 13h30 : Apres avoir attendu une heure dans l'avion, mon voisin enlève ses chaussures, enfile de grosses soquettes de laine, fait un signe de croix. Nous décollons pour Madrid.
Mardi 15h10 : Mon voisin enlève ses grosses soquettes de laine et remet ses chaussures. Nous atterissons enfin à Madrid.
Mardi 8h30 : j'ai rendez-vous a Paris avec le responsable Europe des Services d'un grand constructeur américain. Objectif : le convaincre qu'il soit mon patron de dans deux mois.
Mardi 16h00 : j'ai rendez-vous a Madrid avec le responsable Europe des Services d'un autre grand constructeur américain. Objectif : le convaincre qu'il soit mon patron de dans deux mois.
15852ème jour
Bon point
.
Et puis merde. Moi aussi j'en veux un.
15850ème jour
Récital à Gaveau
J'étais un peu inquiet, après le
naufrage qu'avait été le
Premier Concerto de Tchaikowsky de
Cédric Tiberghien. L'horaire de ce récital est inhabituelle, 18 heures, la durée frustrante, soixante minutes et de plus, avec les embouteillages monstres de cette journée de grève, je trouve le moyen d'arriver avec quinze minutes de retard à la
salle Gaveau. L'assistance est clairsemée et je me faufile au premier balcon, juste au dessus du pianiste, derrière lui, alors qu'il a déjà bien entamé les Préludes de Chopin. Son jeu est superbe, puissant, très mélodieux, chantant un peu à la manière d'un Artur Rubinstein. Ma fille s'endort aussitôt et ne se réveillera que pour la deuxième partie du programme. Devant moi un couple très âgé écoute religieusement, en se tenant délicatement la main : elle lui caresse le dessus de la main avec l'extrémité de son index. Le récital se termine. L'assistance compense son faible nombre par des applaudissements nourris. Le pianiste a un joli geste pour partager le succès avec son instrument. Puis dans un élan généreux, il nous offre un bis incroyable : l'intégrale des Variations
Eroica de Beethoven, qu'il avale dans un mouvement puissant et chantant.
Fin du concert. J'obtient une dédicace de ce grand jeune homme blond et souriant, assailli par une horde de vieilles femmes en furie qui veulent toutes toucher le jeune prodige. L'une d'entre-elles au sourire édenté parvient même à lui voler un petit baiser.
15849ème jour
Les titis du robinet
Celà fait des mois que je n'ai pas d'eau froide dans ma cuisine. L'eau chaude en revanche marche, sauf que l'eau qui sort du robinet est souvent froide. Pas toujours. Je m'en suis plaint auprès du cabinet en charge de l'appartement. Leur inertie m'a incité à cesser de payer mon loyer. Mon inertie financière les a incité à remplacer l'objet du délit qu'est ce non-débit.
Ce matin, alors que j'étais gaiement en route pour le bureau, une jeune femme m'appelle pour m'indiquer que quelqu'un m'attend devant chez moi pour le remplacement du fameux robinet. J'indique qu'aucun rendez-vous n'a été pris mais je donne mon accord pour que les travaux soient effectués en mon absence en utilisant le jeu de clefs de la gardienne.
Je rentre ce soir et me précipite pour admirer la nouvelle fontaine de cuisine. Le vieux robinet est encore en place. Ils ont remplacé celui de la salle de bains. Qui lui, marchait très bien.
15845ème jour
Carpe Diem IV
Après avoir être allé à pieds de chez moi aux Halles, après avoir aperçu Francis Huster au
Virgin's des Grands Boulevards, après avoir avalé une salade thai au
Café Beaubourg, après être rentré à pieds des Halles à chez moi, après avoir vu le fim
Maléfique parmi une audience originaire de banlieue éloignée, après avoir désespérément cherché un glacier sur les Champs-Elysées, après avoir bu un verre à l'Okawa, après avoir chanté
Jardin d'hiver à la
Taverne Saint-Germain dans un ton inadéquat, je me suis retrouvé devant un feu de bois en train de terminer avec Miser Z. un échantillon de produit illicite en provenance des pays bataves.
Carpe Diem IV.
Mister Z. rit très fort après avoir joui, d'un rire sonore qui doit probablement faire sortir ma voisine du dessus de son sommeil léger de vieillarde acariatre. Je lui dis qu'il a l'orgasme joyeux. Il rit de plus belle. Je lui dis que je ne l'appelerai plus
Mister Z. mais
Orgasme joyeux. Il rit de plus belle.
Nuit.
A midi je déjeune avec P. Puis programme de week-end chargé.
Départ pour Aix-la-Chapelle en début d'après-midi.
Retrouvailles avec Manu à la gare de Liège demain soir.
Coffee-shop à Maastricht,
H90 à Cologne,
Nuit à Cologne,
Concert
Haydn/Mahler dimanche à 11 heures à la Philharmonie avec l'Orchestre du
Gürzenich de Cologne,
Visite à la
Lorelei et aux châteaux romantiques du bord du Rhin l'après-midi,
Retour à Paris dans la nuit.
15842ème jour
Impressions suisses II
J'ai quitté Genève il y a un mois sous la neige. Je l'ai retrouvé ce matin en plein été. Un gros monsieur en string se prélasse au soleil dans l'île sur le Rhône.
Dans l'avion du retour, je feuillette la revue d'Air France et j'aperçois une reproduction de
la jeune fille aux gants de Lempicka, ce qui me fait sourire.
Je lis aussi l'interview de Fabrice Melquiot, l'auteur dramatique à la mode. Il a cette belle formule : "
Nous sommes condamnés à être des passagers clandestins dans l'existence des autres. C'est un cadeau énorme quand les gens vous invitent dans leur vie." Cela me donne envie de remercier quelques personnes qui m'ont laissé m'embarquer comme passager régulier de la leur. Cela me donne aussi envie de tenter d'être accepté en tant que passager plus fréquent dans la vie de certains autres.
Et puis je pense à toi, qui as décidé d'interrompre un beau voyage de mille jours où, par les hublots de ton existence, j'ai découvert des contrées que je n'oublierai pas.
Et puis je pense à tous les voyages clandestins à venir, car mon être tout entier bascule peu à peu de la nostalgie larmoyante à une euphorique soif de vivre.
15837ème jour
Moi Jane
Ce soir j'ai regardé
Greystoke avec mes filles, lors de sa diffusion sur France 2. Commentaire de la plus jeune (6 ans) en regardant Christophe Lambert sauter de liane en liane : "
Ouais, mais y sait pas faire du vélo."