18728ème jour
Le dernier concert du Cycle Mahler au Musée d'Orsay
Je m’eclipse du bureau un peu avant midi pour aller chercher HL chez lui et l’emmener en voiture au Musée d’Orsay pour la conférence qu’il doit donner sur le thème des relations entre Mahler et Vienne. On arrive un peu à l’avance, le temps d’effectuer les essais de micro ainsi que les calages des deux musiques qu’il a prévu de faire entendre: l’oiseau du jugement dernier de la
Deuxième et le tout début de la
Quatrième. La conférence démarre par cette question que j’ai déjà entendue dans sa bouche où il se demande si l’histoire de la musique aurait été la même si Mozart était né à Bayreuth, Brahms à Vienne et Beethoven à Salzbourg. A la sortie, j’embrasse la soeur du Maître que j’ai toujours plaisir à retrouver et j’emmène déjeuner mon ami américain Mark, avec qui je m’étais promené dans les forêts de Bohème l’été dernier.
Le soir, retour au Musée d’Orsay pour le concert d’Angelika Kirchschlager qui interprète de nombreux Lieder ayant des liens avec Vienne. Il y a des oeuvres de Berg, de Webern, de Marx et bien sûr de Mahler dont
Irdische Leben et
Ablosung im Sommer très réussi. Le concert s’achève par des mélodies populaires viennoises très dansantes et Angelika Kirchschlager, accompagnée par Helmut Deutsch réussit merveilleusement à yodeler.
La soirée se termine chez Finzi où j’emmène dîner Maxime et l’un de ses collègues de travail.
18727ème jour
Athènes Paris
Après une matinée de travail, je déjeune seul près de la tour des vents, à la terrasse d’un petit restaurant à touriste. J’ai enlevé ma veste et, habillé en chemise blanche avec un pantalon et un gilet noirs, je ressemble tellement aux serveurs qu’on en rit ensemble et que je leur propose de m’embaucher.
Retour sur Paris en fin d’après midi.
Le soir, ma fille m'apprends depuis le Mexique qu'elle a enfin reçu le petit cahier de vacances que nous lui avions confectionné en Italie l'été dernier, et que nous lui avions posté il y a quatre mois et demi. Je le croyais perdu à tout jamais.
18726ème jour
Paris Athènes
Je prends le premier vol du matin pour Athènes et je retrouve deux collègues dans un petit restaurant de la banlieue nord. La patronne est marrante et, comme souvent en Grèce, on va choisir directement dans la cuisine ce que l’on souhaite qu’elle nous prépare. Après le déjeuner, j’entraine mes collègues sur des balançoires pour quelques photos souvenirs.
Le soir L’étrange
Paris aux yeux de biche me pose un nouveau lapin.
18725ème jour
La Neuvième et l’Adagio de la Dixième par le London Symphony Orchestra et Valery Gergiev à Pleyel
A seize heures, c’est la dernière étape du Cycle Mahler-Gergiev. De nouveau, le chef semble vraiment impliqué dans ce qu’il fait. Est-ce parce que cette
Neuvième est la symphonie qu'ils travaillent en ce moment, la seule pas encore enregistrée? L'
Adagio de la
Dixième est tendu à l’extrême et plutôt réussi. On retrouve les mêmes qualités dans la
Neuvième avec de très belles brassées de cordes dans un premier mouvement très lyrique. Mais hélas, comme je le pressentais, je n’arriverai probablement plus jamais à être pleinement satisfait d’une
Neuvième après les deux indicibles concerts de Claudio Abbado de l’an passé. J’espère que celle du 11 mai prochain mai dirigée par Bernard Haitink à Amsterdam me fera changer d’avis.
A la fin du concert je ramène
Paris Broadway chez lui.
18724ème jour
La Troisième par le London Symphony Orchestra et Valery Gergiev à Pleyel
L’après midi, je vais voir avec ma fille le nouveau film de Matt Damon
L’Agence, sans grand intérêt. Le soir je retrouve Valery Gergiev et le LSO pour une
Troisième beaucoup plus réussie que tous les concerts précédents. Gergiev semble enfin concerné et motivé par l’œuvre et il fait enfin passer quelque chose dans l’orchestre, en particulier dans le dernier mouvement très réussi. Quant à Anna Larsson, elle n'est plus que l'ombre de la grande soliste qui chantait cette même oeuvre sous la direction de Claudio Abbado il y a une vingtaine d'années.
A la sortie je croise HL, comme toujours très ému par ce
Finale qu’il a choisi pour un moment important de son passage terrestre. Je le dépose chez lui en voiture ainsi qu’une de ses amies qui habite rue Oberkampf.
18723ème jour
La Septième par le London Symphony Orchestra et Valery Gergiev à Pleyel
Je déjeune avec mes filles près de la BNF où l’une d’elle étudie toute la journée.
Le soir, je retourne à Pleyel pour la dernière étape de l’intégrale Mahler Gergiev. J’avais été tellement déçu par les concerts avec l’orchestre du Théâtre Mariinsky que j’avais songé à revendre mes places. Toutefois, ces trois derniers concerts étant donnés avec l’autre orchestre de Gergiev, le London Symphony Orchestra, j’ai finalement décidé de tenter ma chance.
La qualité de cette
Septième est sans commune mesure avec les concerts précédents. Il est évident que l’on a affaire à un orchestre de grande classe. Cependant Gergiev reste assez peu impliqué et sa direction s’avère sans grand génie. Tout est joué trop vite et cela se sent dès les premières mesures qui perdent toute la poésie de ce mouvement de rames. Seul le
Scherzo m’a semblé vraiment intéressant par les échanges parfaits entre les pupitres.
18722ème jour
Twelve
Vu
Twelve en bluray avec le très beau Chace Crawford.
Lu le livre d'Olivier Bellamy sur Martha Argerich, où je remarque cette amusante citation de Pierre Boulez:
Quand on veut dessiner un cheval à plusieurs, on obtient un dromadaire.
18721ème jour
Le deuxième concert du cycle Mahler au Musée d’Orsay
En fin de journée, je retrouve Maxime à son travail près de l’opéra. On prend un verre dans les jardins du palais Royal et on marche jusqu’au Musée d’Orsay où se tient le deuxième concert du cycle Mahler, concert varié, puisqu’il mélange des
Lieder de Mahler avec des valses de Strauss transcrites par l’école de Vienne. Les deux premières valses (
Lagunen et
Wein, Weib und Gesang) sont magnifiquement interprétées par des membres de l’orchestre Philharmonique de Vienne, évidemment parfaitement à l’aise dans ce répertoire. Les
Rückert Lieder, dans leur accompagnement piano, sont interprétés par Bernarda Fink, peu à l’aise dans ce répertoire qu’elle chante de façon maniérée et avec un vibrato désagréable. A l’entracte, je vais papoter avec HLG qui est là pas vraiment par hasard, tandis que Maxime discute avec Robert Badinter. En seconde partie, deux autres valses de Strauss, toujours aussi plaisantes, et les
Lieder eines fahrenden Gesellen, dans l’accompagnement transcrit par Schönberg pour petit orchestre. Bernarda Fink est cette fois-ci beaucoup plus à l’aise dans ces
Lieder au caractère plus simple. En bis, les musiciens nous offrent un
schmelzer très amusant sur des thèmes mahlériens. Je dîne avec Maxime au
café Marly, ce qui me rappelle ma première visite en ce lieu avec Cédric, il y a juste quinze ans.
18720ème jour
Azzurro II
Nouvelles discussions avec Azzurro au téléphone. Nous planifions de nous voir lors de mon prochain séjour à Milan.
18719ème jour
Un dîner sarde
Je choisis de ne pas aller assister à l’
Orlando Furioso du théâtre des Champs Elysées afin de dîner avec ma bonne fée qui rentre à Lyon le lendemain. Nous dînons à la
Sardegna et comme d’habitude, elle ne mange rien. Alors que je lui raconte ma lecture de
Il est où Ferdinand ?, Patrick Chesnais entre dans le restaurant et s’installe dans un coin.
18718ème jour
Azzurro I
Reprise du travail. Le soir, longue discussion avec Azzurro, l’italien qui habite au lac majeur avec qui j’avais brièvement discuté sur
Grindr et qui se révèle avoir un merveilleux accent italien quand il parle anglais ou français.
18717ème jour
Paris
A peine rentré chez moi, je vais boire un verre avec ma bonne fée juste en face de chez G. Le soir j’emmène dîner mes filles
chez Ly. J’ai plaisir à les revoir même si elles me taquinent sur mon bronzage.
18716ème jour
Mexico Paris
Je passe la matinée à visiter le château de Maximilien et Charlotte, on songeant à ma visite à
Miramare d’il y a quelques années. Je retourne à
Polanco pour déjeuner au
café Mosaïque, je bronze un peu dans le parc et je retourne à l’aéroport pour prendre mon vol pour Paris après avoir fait l’objet de trois progressions successives dans les rangées de l’avion. En fait, alors que le check-in automatique m’avait placé au rang 47, je m’étais installé devant les issues de secours vers le rang 23. A l’enregistrement, j’ai été upgradé en business au rang 12, puis une nouvelle fois promu au rang 8, une fois à l’intérieur de l’avion.
18715ème jour
Mexico II
Le matin je commets l’erreur de penser que la police se lève tard et qu’elle a autre chose à faire que de mettre une contravention à ma voiture de location. En fait, celle-ci semble presque aussi bien organisée que celle d’Amsterdam, et alors que j’arrive à ma voiture à 8h30, celle-ci est déjà équipée d’un sabot. Ca me prendra une petite heure pour la faire libérer et je passe ma journée à visiter le centre ville, en particulier la rue
Francisco Madero et le très beau Palais des Beaux Arts où Artur Rubinstein a donné pas moins de six récitals d’affilée en février 1938. Je passe l’après-midi dans le quartier bobo de
Polanco aux rues bordées de boutiques chics et de restaurants branchés. Je prends un merveilleux steak de bœuf dans un restaurant argentin.
18714ème jour
Mexico I
Le matin nous avons parcouru la route de Huajuapan à Cuernavaca, bien meilleure que prévue. Ma fille a fait ses bagages et je l’ai emmenée avec l’une de ses amies à l’aéroport de Mexico. Elles partaient toutes deux rejoindre des amis à Cancun pour le
springbreak.
Je me retrouve donc seul pour deux jours à Mexico. J’en profite pour rencontrer Salvador, un mexicain au visage européen en lame de couteau, mais à la peau sombre, avec qui j’avais parlé lors d’un déplacement à Milan mais que je n’avais jamais rencontré. Il travaillait dans la mode à Milan et s’occupe maintenant des costumes de plusieurs émissions pour la télévision mexicaine. Il me rejoint à mon hôtel sur le
Paseo de La Reforma et il m’emmène dîner dans un restaurant italien où il a ses habitudes. Pendant le repas, je sens que sa main s’aventure souvent sur ma cuisse et je sais rapidement que nous allons passer la nuit ensemble. Il a la peau incroyablement douce, il embrasse bien et j’aime beaucoup passer ma main sur sa nuque rase.
18713ème jour
Oaxaca Huajuapan
Après un très bon petit déjeuner dans un café près de l’hôtel, nous prenons la route de où se tient le plus gros arbre du monde. C’est un gigantesque cyprès de 1500 ans, au tronc immense qui se tient devant la petite église de Tulé. Nous reprenons la route vers l’est et après un embranchement, c’est une véritable piste de sable qu’il faut prendre sur une douzaine de kilomètres en grimpant dans la montagne, afin d’arriver à
Hierve el Agua, un très bel endroit où se tiennent trois piscines naturelles ainsi que des cascades pétrifiées. Il est amusant de s’y baigner alors que le paysage des montagnes environnantes est si impressionnant.
Nous revenons à Oaxaca pour visiter la sublime église
Santo Domingo qui était fermée le matin. Nous récupérons nos bagages et prenons la route du nord jusqu’à Huajuapan de Leon, une ville étape où nous passons la nuit dans le meilleur hôtel, pour la modique somme de vingt euros. Le soir, nous faisons un tour au centre ville où se tient une fête locale. On boit des cocktails, ma fille hurle alors qu’elle marche presque sur un énorme cafard. L’endroit est vraiment pittoresque, nous sommes les seuls étrangers dans toute cette fête et surtout, nous sommes tellement heureux d’être ensemble.
18712ème jour
Oaxaca II
Nous avons passé la matinée à visiter Oaxaca. Ma fille était heureuse de me faire découvrir les endroits qu’elle connaissait déjà, un petit café où elle avait déjà pris son petit déjeuner, de belles églises, le marché très coloré où des petites vieilles vendent des sauterelles grillés qu’elle tiennent sur un grand plateau. L’après-midi, nous sommes allés visiter l’étrange site aztèque de
Monte Alban et le soir, après un dîner japonais assez médiocre, nous avons vu au cinéma
Numéro 4, un mauvais film américain.
18711ème jour
Oaxaca I
En début d’après midi, après avoir pris des cookies et un café dans un café internet plein de charme, nous prenons la route de Oaxaca. C’est une véritable route de montagne aux virages permanents. Les paysages sont souvent magnifiques et la température baisse de 30 à 15 degrés. Les montagnes franchies, on se retrouve sur un grand plateau et la route devient meilleure, jusqu’à Oaxaca. J’ai oublié de parler des
topes, ces dos d’âne artificiels qui sont la plaie des conducteurs mexicains. Il y en a partout, peut être tous les cinquante mètres en ville mais souvent aussi sur route et, mal indiqués, ils peuvent être terriblement dangereux. Ils sont rapidement devenus ma bête noire, au grand amusement de ma fille qui avait prévu ma réaction.
Arrivés à Oaxaca, nous sommes allés à notre hôtel, installé dans un magnifique ancien couvent et un terrible orage a commencé. De véritables trombes d’eau se sont abattues sur la ville et les petites cours de l’hôtel sont devenues des mares. Nous avons dîné à l’hôtel
18710ème jour
Puerto Angel
Nous passons la journée à explorer les petites plages qui se trouvent au sud de Puerto escondido : Puerto Angel, Zipolite et Mazunte, ma préférée, où j’aurais adoré passer une nuit. Le soir retour à Puerto Escondido où nous dînons sur la plage.
18709ème jour
Puerto Escondido
Nous avons tellement fait de voiture ces deux derniers jours que nous restons à Puerto Escondido, à la piscine et sur la plage, assez belle. L’après midi, alors que nous nous promenons dans le centre de la petite bourgade, nous croisons une manifestation pacifique contre la violence. Quelques minutes plus tard, tous les passants remontent la rue en hurlant et les commerçants ferment tous leur rideau de fer. Sans trop comprendre ce qui arrive, nous nous réfugions dans l’une des boutiques. Tout le monde à l’air affolé. Il semble que la manifestation antiviolence ait dégénéré. Nous retournons à la voiture et quittons ce quartier. Etrange pays.
18708ème jour
Où je donne cent cinquante euros aux bonnes œuvres de la police mexicaine
J’ai mal dormi. Acapulco est endroit où tout le monde vient faire la fête et, à une faible distance de l’hôtel, des chanteurs de salsa se relayent bruyamment au micro pendant une bonne partie de la nuit.
Vers sept heures,
Google news m’apprend la nouvelle du tsunami au Japon et, comme notre hôtel se trouve devant l’océan Pacifique, j’avoue avoir regardé sur le site du
Los Angeles Times si des consignes particulières de sécurité ont été données pour la Californie. Au final, je déciderai de ne rien faire de spécial.
Après un petit déjeuner au
Starbucks, nous quittons Acapulco, mais je m’aperçois très vite qu’une voiture de police nous suit, puis nous dépasse et nous fait signe de nous arrêter. J’avais beaucoup hésité à louer une voiture car on m’avait mis en garde au sujet du racket des policiers mexicains mais, comme je déteste le bus, j’avais passé outre. Le flic m’explique en espagnol que j’ai grillé un feu rouge, ce qui est bien sûr faux. Je fais semblant de ne pas comprendre mais il me montre sur la liste des contraventions que je dois payer 6500 pesos (400 euros environ) et c’est alors que le jeu commence, un jeu très désagréable car j’y joue pour la première fois alors que les policiers en sont les spécialistes. C’est d’ailleurs eux qui en ont écrit les règles, règles que j’ignore. J’indique que je n’ai pas d’argent, ils me proposent d’aller en retirer à un distributeur. Je réponds que je ne peux pas retirer cette somme car sinon je n’aurai plus d’argent pour mon séjour. Je comprends vite qu’ils veulent du cash mais je sais que j’ai environ cent cinquante euros en différentes monnaies et que si j’ouvre mon portefeuille, tout y passe car l’argent y est imprudemment centralisé. Je fais une tentative vers ma valise dans le coffre pour tenter de séparer mon argent en deux lots, mais le flic m’accompagne bien évidemment. Il ne me reste donc qu’à tenter de sortir une partie de l’argent sans montrer le reste mais les billets sont vraiment en une liasse. Chaque billet est passé en revue. Les Euros et les Pesos intéressent, pas les couronnes tchèques. Bien sûr, ils me disent que ça n’est pas suffisant, que je dois aller retirer de l’argent en plus au distributeur mais là je me bloque et j’indique que je préfère revenir payer plus tard à un poste de police. Et c’est là que je sens mon seul levier sur les policiers escrocs. Ils préfèrent peu d’argent en cash que 6000 pesos payés à d’autres policiers. Nos amis se répartissent les rôles, entre le méchant qui me dit qu’ils vont garder mon permis de conduire et le gentil qui prétend pouvoir tout arranger avec son chef. L’affaire se terminera par un échange de tout mon liquide (sauf les billets tchèques) contre mon permis de conduire, les deux opérations étant réalisées simultanément.
Nous poursuivons notre route, un peu stressés à l’idée d’être rackettés tous les deux jours. Nous déjeunons au bord de la route, dans un petit village où bonne femme grassouillette nous prépare de délicieux
nachos. Nous reprenons la route qui devient de plus en plus belle avec ses paysages qui deviennent tropicaux, ses palmeraies et ses forêts de bananiers. Nous arrivons à Puerto Escondido qui porte bien son nom à la tombée de la nuit. L’hôtel
Santa Fe est vraiment agréable, juste en bord de plage et comme nous n’avons plus de liquide, nous dînons à l’hôtel.
18707ème jour
Cuernavaca Acapulco
Ce matin, ma fille devait aller en cours et j’en ai profité pour visiter Cuernavaca. Je vais chez le coiffeur dans le centre commercial de la ville et comme personne n’y parle français je me débrouille avec un
Corto, aqui e aqui. Le résultat vaut bien des coiffeurs parisiens. Je déniche une version rare de la
Huitième Symphonie de Mahler par l’orchestre de Xalapa et je trouve (avec un peu de mal) une vraie boulangerie afin d’accompagner les fromages rapportés de Paris d’un peu de pain. A deux heures, je retourne à l’université chercher ma fille et ses amies (une finlandaise, une australienne, une allemande et une autre française) nous déjeunons du fromage (ma fille est en manque) et nous prenons la route d’Acapulco. C’est une belle autoroute quasiment neuve qui chemine dans une montagne sèche qui fait penser à l’Espagne. De temps à autres, un taureau publicitaire Osborne renforce cette impression. Je n’ai pas fait le plein en quittant Cuernavaca et c’est une grosse erreur car, aussi invraisemblable que cela paraisse, il n’y a pas de station service. Il n’y a pas vraiment non plus de village où l’on pourrait s’arrêter. Rien. Juste une enfilade de montagnes sèches et la route, interminable. Alors que je suis sur la réserve depuis une cinquantaine de kilomètres, j’aperçois une voiture de dépannage sur le bas côté. Je m’arrête. C’est un bon samaritain qui est là pour aider les nombreux automobilistes qui sont près de la panne d’essence à cet endroit précis. Il nous vend cinq litres d’essence, à un prix tout à fait décent, ce qui nous permet d’aller jusqu’à la station service, la seule entre Cuernavaca et Acapulco.
Nous arrivons à Acapulco à la tombée de la nuit. La plage fait un peu penser à Copacabana, le charme en moins, le béton en plus et je tombe amoureux des taxis locaux, coccinelles blanches aux ailes bleues. Nous déposons nos bagages dans un hôtel assez minable, allons dîner au bord de la plage et rentrons dormir.
18706ème jour
Une longue journée
4h15 : je me lève à Prague après une nuit très courte
4h30 : mon taxi pour l’aéroport
6h00 : mon vol habituel Prague Paris qui cette fois ci, est à l’heure
7h45 : deux heures d’attente pour le vol Paris Mexico. Je trouve du fromage à Roissy pour ma fille
10h40 Vol interminable pour Mexico (treize heures) la route passe par Terre neuve et New York.
23h30 J’arrive à Mexico et je récupère ma voiture de location. Deux heures de route pour Cuernavaca.
Je dîne avec ma fille dans le centre ville et je dors. Cela fait vingt six heures que je suis debout (et un peu assis également je dois bien le reconnaitre).
18705ème jour
Milan Prague
Grâce à la localisation de mon hôtel, je peux me lever à 8h00 seulement pour attraper le vol
Czech Airlines de Prague. Journée ennuyeuse de réunions et de pinces fesses. Je récupère mes clefs qui m’attendaient à Prague depuis le 22 décembre.
Le soir, avant de dormir, je parle avec
Azzurro, un italien à l’allure suédoise avec ses cheveux longs et bouclés, qui s’appelle en fait Nicolo, qui habite au bord du lac majeur et fait des études de médecine à Novara et à qui j’avais laissé un message sur
Grindr la veille alors que j’étais à Malpensa. La contemplation de ses photos
Facebook me laisse rêveur.
18704ème jour
Paris Milan
Vol Orly Linate de 10h40
Dans l’avion je lis un article sur le peintre François Morellet qui à 85 ans, use d’une merveilleuse autodérision. L’interview se termine ainsi : "
Bref, je vais beaucoup mieux que tous mes copains morts. Je profite de mes derniers jours de lucidité, mais il ne faut pas s’obstiner, j’arrive à la limite. Je vous tiendrai au courant."
Déjeuner avec un client adorable dans un beau restaurant installé dans une ancienne usine en briques. La nourriture n’est hélas pas à la hauteur.
Dîner à Baranzate avec mes collègues.
Je vais passer la nuit à l’aéroport de
Malpensa dans le très surprenant
Sheraton aux volumes généreux.
18703ème jour
La Huitième de Mariss Jansons au Concertgebouw
Je me suis levé à huit heures alors que Maxime dormait pour prendre des places pour la
Cinquième de Berlin le 7 avril. Nous avons fait les boutiques de
Hopstraat et
Damrock, Maxime a acheté un space cake et moi une pochette d’herbe.
A deux heures, nous sommes allés au
Concertgebouw pour la
Huitième dirigée par Mariss Jansons, sans doute l’une des plus réussies qu’il m’ait été donné d’entendre. L’équilibre chœur orchestre était idéal, il y avait vraiment deux chœurs intelligemment placés de chaque côté de l’orgue et le chœur d’enfants était fourni, ce qui est rarissime. De plus la salle a un très bon orgue, un vrai, et cela ne gâche rien dans la
Deuxième et la
Huitième.
Le
Veni Creator Spiritus était d’une telle puissance que l’assistance donnait l’impression d’être groggy pendant la pause. Les solistes étaient presque tous excellents et en particulier Christine Brewer et Stephanie Blythe. Le long passage orchestral du début du deuxième mouvement était idéal emmené à la perfection par un Mariss Jansons sobre et inspiré. Magnifique Finale pendant lequel j’ai bien sûr les larmes aux yeux.
Nous avons repris aussitôt la route, sous le soleil, nous avons dîné aux
Armes de Bruxelles et j’ai déposé Maxime chez lui après ces deux jours très harmonieux.
18702ème jour
Amsterdam avec Maxime
Alors que je devais récupérer Maxime chez lui près de la
Muette à huit heures, c’est lui qui m’a réveillé par SMS. J’ai sans doute eu une panne d’oreiller. Nous sommes donc partis avec une heure de retard pour Amsterdam et comme nous n’avons pas fait de halte, nous y étions pour déjeuner. Je ne sais pas très bien à combien de garçons j’ai fait découvrir Amsterdam mais à force, je suis forcément un assez bon guide pour un premier aperçu de la ville. Nous avons déjeuné au
De Jaaren, j’ai récupéré mes places du lendemain au
Concertgebouw non sans discuter longuement avec ma caissière adorable qui se décarcasse pour me trouver des places quand on en trouve plus. Le soir, dîner au
Keyzer de soupe de poisson et d’anguilles. Nous ne sommes pas sortis.
Maxime est vraiment un compagnon de voyage merveilleux et je ne peux que regretter qu’il ait déjà un petit ami.
18701ème jour
Panne
Mon PC présente une erreur système qui le rend inutilisable et j’hésite à acheter un Mac pour le remplacer. Brenig a la gentillesse de passer chez moi et nous le réinstallons.
Alors que les versions de patches successifs s’installent, nous allons dîner à la
Sardegna.
18700ème jour
Guilhermo
Vers dix sept heures, ma voiture est réparée et je rentre à Paris en quatre heures.
Le soir un grindrien propose d’aller boire un verre. Il est brésilien de Brasilia, il est très blond, loge au
Plaza Athénée et je ne sais pas résister. On ira boire un verre au
Murano, il passera chez moi pour une brève étreinte et je le raccompagnerai au
Plaza après qu’il m’ait demandé
Did you have fun ? et que je lui ai répondu par l’affirmative.
18699ème jour
Bruxelles Maastricht
Pendant que je déjeune avec des collègues (toujours à
La Luna, on ne change pas une adresse qui gagne) quelqu’un a brisé la petite vitre triangulaire de ma voiture, côté conducteur, sans doute dans le but de voler quelque chose. Il y a juste l’espace nécessaire pour passer la main et ouvrir la portière. Le voleur a du être dérangé car rien n’a été dérobé. Je vais dans un grand garage
Peugeot du nord de Bruxelles mais ils n’ont pas la pièce en stock. Je poursuis donc ma route la fenêtre brisée et du verre pilé à mes pieds, tout en téléphonant à un garage de Maastricht, près de l’endroit où j’ai mes réunions de travail du jour suivant. Il semble que la pièce peut être approvisionnée et je prends dont rendez-vous pour le lendemain à huit heures.
Nuit à Maastricht.
18698ème jour
Bruxelles
En fin de journée, je récupère l’une de mes filles et nous partons ensemble à Bruxelles car elle doit participer à une journée portes ouvertes le lendemain. Nous dînons à
La Luna, le petit restaurant italien de la
Chaussée de Jette où j’ai mes habitudes.