16386ème jour

Toussaint II

Il y a fort longtemps, je rentrais de Clermont à Paris en train en ce jour de Toussaint. Il faisait soleil. Le long de la voie, de nombreux cimetières étaient recouverts de fleurs. J'arrive Gare de Lyon. Je prends le métro jusqu'à la station Saint Placide. Puis je marche avec ma valise en direction du foyer d'étudiants où je logeais à l'époque. Sur le chemin, je croise justement deux étudiants du foyer. Ils ont l'air bizarre. Je leur demande ce qui se passe. Ils me répondent : "Ah tu ne sais pas. Vas voir dans le hall du foyer. Tu verras c'est affiché."
Intrigué, j'entre dans le foyer et en effet, il y a un panneau indiquant que l'un des étudiants s'est tué en scooter la nuit précédente. Nous avions tous été bouleversés à l'époque par cet accident. Pour beaucoup, c'était le premier contact avec la mort.
Et cet après-midi, en rentrant de Clermont à Paris en train en ce jour de Toussaint, il faisait soleil. Le long de la voie, de nombreux cimetières étaient recouverts de fleurs. Et je pensais à Paul-Henri.

16385ème jour

Toussaint I

En week end à Clermont avec mes filles. Temps superbe aujourd'hui. Nous montons au Parc Bargoin à Royat pour marcher un peu. Nous jouons un peu avec des raquettes de tennis pour enfant, puis à la pétanque avec juste trois balles multicolores. Je pense à Manu, avvec qui j'avais joué également à la pétanque au Portugal, avec de grosses pierres, alors que nous avions attendu le bus pendant plus d'une heure.
Nous montons à la vieille tour en pierre de volvic pour regarder le panorama. Un jour viendra où je ne reviendrai plus dans cette ville.

16384ème jour

Ma Sixième Deuxième

Après celle du Philharmonia au Chatelet, c'est avec Michael que je suis allé entendre le deuxième concert de l'intégrale des symphonies de Mahler que Myung Whun Chung donne cette année au Théâtre des Champs Elysées. La salle est pleine à craquer. Difficile de ne pas la remplir avec la Deuxième.
Le premier mouvement est une véritable catastrophe. Lecture banale de la partition, mais surtout une succession interminable de couacs divers. Au mieux, je m'ennuie; au pire je suis énervé. Le deuxième mouvement, plus serein, est mieux mis en place. Il s'agit de la belle évocation du petit Haüschen de Steinbach, près du lac. Le passage en pizzicati est parfait. Le troisième mouvement, qui reprend simplement le Wunderhorn Lied de la prédication de Saint Antoine aux poissons est correct mais sans génie. Les solistes prennent place sur scène. Petra Lang est émouvante dans Urlicht. Elle est une habituée de cette symphonie avec déjà deux enregistrements à son actif. Puis c'est la longue introduction du dernier mouvement, le chant de l'apocalypse. Les choeurs se lèvent avant leur entrée, ce que je regrette. Les chefs qui les font se lever brutalement au moment où ils commencent à chanter fort, font définitivement le bon choix. Christine Schäfer se lève elle aussi pour mêler sa voix au choeur qui chante Auferteh'n, ja aufersteh'n wirst du (tu ressusciteras, oui tu ressusciteras). C'est l'un des moments les plus extraordinaires de la symphonie. Christine Schäfer a perdu son mari la semaine passée. J'imagine ce qu'elle ressent lorsqu'elle chante :
O glaube: du wardst nicht umsonst geboren!
Hast nicht omsonst gelebt, gelitten!

O crois le, tu n'es pas né en vain,
Tu n'as pas vécu et souffert en vain

On ne peut pas vraiment dire qu'un chef mahlerien soit né ce soir, mais la Deuxième ne connait définitivement que des triomphes.

16383ème jour

Masques

Dîner de soir avec mon ami O. que je n'avais pas vu depuis longtemps. Il m'a raconté qu'il va voir de temps en temps la mère d'un ami décédé. Elle a une maison dans l'Oise et elle est une spécialiste de la culture zaïroise. Lors de sa dernière visite, il l'a aidé à déménager une collection de plus de 3000 masques africains. Et pour le fun, il les ont tous déposés bien ordonnés, sur la pelouse de la maison. Il parait que l'effet était joli.

16381ème jour

Divers

Dîner ce soir avec un collègue qui a pas mal roulé sa bosse de par le monde. J'ai appris deux ou trois trucs amusants :
Les chinois ne boivent jamais de lait. Comme ils n'en boivent pas enfant, ils ne développent pas de lactase, l'enzyme qui permet de casser le lactose qui est dans le lait. Et dès qu'ils boivent du lait hop! Ils vomissent. C'est pourquoi ils ne prennent pas de glace non plus. A propos de glace justement, en Argentine , il y a des glaces incroyablement bonnes. A Buenos Aires, la specialité est une glace très effilée, dont la pointe fait plus de cinquante centimètres de long et trempée dans l'azote liquide avant d'être recouverte de chocolat chaud.

16380ème jour

Retour a Istanbul

Un bisou à ma fille qui dort encore, avant de partir sur la pointe des pieds. Les embouteillages de l'autoroute du nord. Le terminal 2E qui peine à se réemplir. Un vol calme pendant lequel je somnole. Le beau temps presque estival sur Istanbul. Un nouvel hôtel qui me dépayse. La tour du client qui avec son logo en forme de dollar, ressemble à la tour de Picsou. La difficulté à trouver un taxi au coucher du soleil alors que tout le monde est en train de dîner pour le ramadan. C'est le train-train d'Istanbul.

16379ème jour

L'empereur d'Atlantis

Ils sont trois : Viktor Ullmann, Hans Krasa, Pavel Haas. Ils sont nés presque ensemble en 1898 et 1899 à Prague. Ils étaient les plus grands compositeurs tchèques de ce début de vingtième siècle. Ils ont étudié auprès de Schönberg, de Zemlinsky, de Roussel et de Janacek. Ils sont morts tous les trois à un jour d'intervalle, en octobre 1944, le jour de leur arrivée à Auschwitz. Ils venaient du camp de Terezin, à soixante kilomètres au nord-est de Prague où ils ont passé en captivité les deux dernières années de leur vie. Ils y avaient occupé leur temps à la composition et à des concerts pour les autres détenus. C'est dans cet enfer que Ullmann a composé son oeuvre la plus célèbre : Der Kaiser von Atlantis.
J'ai découvert cet étrange opéra il y a une dizaine d'années dans la collection que Decca avait consacrée à la musique interdite sous le Troisème Reich : Entartete Musik (Musique dégénérée). Je l'avais entendu une fois sur scène à l'Opéra comique. Et je l'ai revu cet après-midi à la Cité de la Musique.
J'ai été de nouveau frappé par les influences mahleriennes, notamment dans la Totentanz, mais aussi dans le chant d'adieu de l'empereur Des Kaisers Abschied qui a une parenté certaine avec Der Abschied du Chant de la Terre. J'ai retrouvé l'ironie grinçante de ce livret où la Mort se sentant bafouée, brise son épée. Les hommes ne peuvent plus mourir. Et les condamnés à mort n'en finissent plus de vivre...
Et puis comment ne pas être bouleversé par les textes composés par celui qui sait qu'il va mourir :
Est-il vrai qu'il y a des paysages jamais dévastés par des trous d'obus?
Est-il vrai qu'il y a des mots qui ne sont pas brusques et revêches?
Est-il vrai qu'il y a des prairies qui sont pleines d'odeurs et de couleurs?
Est-il vrai qu'il y a des montagnes qui sont bleues dans l'air rayonnant?

16378ème jour

Dites 33

Je me suis amusé à faire ma carte des pays visités. Elle est décidément trop laide pour être publiée ici. Elle m'a permis de savoir que j'avais visité 36 pays, enfin 33 en fait, puisque ni la Réunion, ni les îles anglo-normandes, ni la Martinique ne peuvent être considérés comme tels. Une carte plus intéressante serait celle des lieux où j'ai réellement mis les pieds. En effet, bénéficier de tous les Etats-Unis alors que je ne connais que l'autoroute de Montreal à New York, c'est quelque peu prétentieux. Ce qui ressort de l'exercice, c'est bien sûr que nous mourrons tous en connaissant bien mal notre planète.

16377ème jour

Vivaldowie

Un passage au Megastore des Champs-Elysées entre midi et deux. Le DVD de la tournée Reality de Bowie est sorti. C'est le concert de Dublin qui a été retenu. Deux heures et vingt minutes de musique. Je retrouve le bonheur de la soirée de Bercy avec Manu, et celle de Nice avec Michael. Et enfin je peux réécouter indéfiniment le magnifique duo de Bowie avec sa guitariste Gail Ann Dorsey dans Under Pressure.
Est également sorti le nouvel enregistrement de Orlando Furioso, sans doute le plus grand opéra de Vivaldi. Il avait été enregistré voici plus de vingt cinq ans dans la version devenue culte de Claudio Scimone avec Marilyn Horne et Victoria de Los Angeles. Cette version, que j'ai tant de fois écoutée est aujourd'hui totalement éclipsée. L'opéra nous est rendu intégralement. Les orchestrations sont originales. Les cordes sont âpres, sèches, d'une violence rythmique inouïe. Et puis il y a le passage d'anthologie qui restera pour toujours dans l'histoire de l'enregistrement vivaldien : au premier acte, la flûte soyeuse qui accompagne la voix irréelle de Philippe Jaroussky dans l'admirable air de Ruggiero : Sol da te, mio dolce amore.

16376ème jour

Un autre anniversaire

C'est Michael qui m'a donné cette idée. Faire un post sur la nounou de mes filles. Je l'ai peu évoquée jusque là. Sauf peut-être ici. Elle le mérite. Mieux que celà même. C'est un personnage de légende. Impossible de la décrire en quelques mots. Trop de souvenirs qui reviennent. Souvenirs de la Renault 4 blanche de ma grand mère qu'elle conduisait quand j'étais enfant. Puis de la coccinnelle beige. Souvenir du thé fumé qu'elle me préparait les matins d'été quand j'allais en vélo jusqu'à la maison de ma grand-mère. Souvenirs de ses bigoudis, de ses gaines d'un autre temps. Souvenir de sa télévision qu'elle nous laissait regarder tel le plaisir du fruit défendu. Souvenir de ses voyages, la Suisse, l'Allemagne, mais aussi l'Afrique. Souvenir de la mort de ses parents. Souvenir de sa dépression quand ma grand-mère est morte, la laissant comme orpheline. Souvenirs de week ends à Paris quand elle était venue m'aider à repeindre un appartement. Souvenir de sa venue à Paris, pour quelques jours, voilà maintenant dix ans, alors que je ne trouvais personne pour garder mes filles. Souvenir d'une crise sur une aire d'autoroute alors que je croyais qu'elle allait mourir. Souvenir de ses danses africaines, le visage noirci de suie. Souvenir de son bonheur à nous accompagner en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas et même à Tanger.
Il faudra que je revienne à elle plus en détail, pour dire ce personnage d'anthologie qui fait partie de ma vie. Qui fait partie de ma famille. En attendant, c'est son anniversaire aujourd'hui, et je lui dirai simplement que je l'aime.

16375ème jour

On ira tous au paradis

Il habite rue du Paradis. Pas celle du Dixième arrondissement, une autre située dans une banlieue chic. Depuis presque un an il nous raconte des bribes de vies. Sa relation complexe avec T. Ses origines alsaciennes. Son boulot consistant à délocaliser une équipe à Budapest. Une escapade à Saint Petersbourg. J'ai tout lu d'une traite. Faites en donc autant.

16374ème jour

Alzheimer

Entendu avant-hier Jean-Claude Brialy pérorer à la télévision à l'occasion de la sortie du deuxième tome de ses mémoires. Il rappelle à l'occasion cette citation de Tristan Bernhard : "Il faut écrire ses mémoires avant de ne plus en avoir". Séduit par la formule, je la vérifie sur Google, pour m'apercevoir qu'elle est en fait de Jules Renard. Comme quoi l'ami Jean-Claude a bien fait de se hâter de les rédiger, ses mémoires.

16373ème jour

36525 jours

Il y a cent ans aujourd'hui, était crée à Cologne la Cinquième Symphonie de Mahler, par l'orchestre Philharmonique de la ville, sous la direction du compositeur.

16372ème jour

Service minimum

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de P. Plutôt qu'un message, j'avais choisi de l'appeler pour le lui souhaiter. Comme lors de mes derniers appels, il n'a pas décroché. Alors je lui ai envoyé ce simple mail:
Objet : Aujourd'hui
Bon Anniversaire
V.

16371ème jour

Figaro

Lorsque j'étais enfant, mes parents m'accompagnaient chez un coiffeur du centre ville. Je ne garde le souvenir que de quelques sensations: les vieux fauteuils de métal et de cuir rouge, le parfum de patchouli et de violette du patron, l'épais coussin supplémentaire qu'il installait sous mes fesses, le froid de la tondeuse sur ma nuque. C'est alors que j'avais dix ou douze ans que chez suivi mon père chez un coiffeur plus à l'écart du centre. C'était un salon tout neuf. Dans un coin, une radio Grundig était systématiquement calée sur France Musique. Il me coupait au rasoir, méthode étrange aujourd'hui disparue. Je lui ai sans doute été fidèle jusqu'à mon départ définitif de province.
Arrivé à Paris justement, je ne savais pas trop où aller. Je me suis laisser tenter par un coiffeur de la rue d'Assas sur la vitrine duquel était marqué Hugues Renault, champion du Monde. C'est l'époque où l'on est passé du coiffeur de quartier à des salons plus sophistiqués. Il y a même eu une époque où chez Jean-Louis David, on se déshabillait avant d'enfiler une sorte de peignoir de coiffure. Un jour, alors que j'étais chez Hugues Renault, la coiffeuse me propose de m'assouplir les cheveux. Je réponds naïvement pourquoi pas? Je me retrouve aussitôt bardé de petits bigoudis et une heure plus tard je ressors tout frisé avec une jolie permanente qui comme son nom l'indique, a tenu deux bonnes semaines. Je n'ai jamais remis les pieds chez Monsieur Renault. J'ai ensuite erré de coiffeur en coiffeur sans jamais en trouver un qui me satisfasse. Je me souviens d'avoir été massacré en dix minutes par l'un qui m'a naïvement confié avoir une prime de productivité. Je me souviens avoir fui devant une quinquagénaire bavarde, recommandée par mon ex belle-mère et à qui cette dernière racontait le moindre détail de ma vie.
Un jour, en passant devant la vitrine du Dessanges de l'avenue de la Bourdonnais, j'ai eu le regard attiré par un coiffeur blond comme les blés et d'une beauté à couper le souffle. Je suis entré sans rendez-vous et miracle, c'est lui qui m'a pris en charge. David a été mon coiffeur pendant des années. Je l'ai même suivi dans un autre salon. Je le croisais parfois au café Beaubourg et ça me gênait toujours beaucoup qu'il m'y vouvoie. Il est tombé très malade et je n'ai jamais eu de nouvelles.
C'est P. qui m'a entraîné chez son coiffeur du boulevard Saint Germain, quand lui habitait rue de Bièvre. Un mec direct, très sympa avec qui je passe maintenant une heure régulièrement depuis trois ou quatre ans. Et ce soir, il m'a annoncé qu'il quittait la France pour Toronto.
Merde. Je n'ai plus de coiffeur.

16369ème jour

La question du jour

Combien d'années en célibataire sont elles nécessaires pour devenir à jamais trop égoiste pour pouvoir repartager sa vie avec quelqu'un?

16368ème jour

Dédicaces

De retour de notre week-end à Amsterdam, j'avais offert à A. mon exemplaire de Un garçon d'Italie, avec une jolie dédicace sur la page de garde. Il ne l'a pas lu je crois. Je me suis acheté un second exemplaire car je souhaitais avoir ce livre près de moi. Je sais que je le relirai un jour une troisième fois.
De passage au Virgin Megastore des Champs ce soir, j'aperçois une affiche indiquant que Philippe Besson est précisément en séance de dédicace. Il est là en effet, interviewé par un vendeur qui le fait parler sur son parcours. Philippe Besson indique qu'il a toujours écrit, notamment à une personne qui a reçu une lettre quotidienne de sa part pendant onze ans. Certaines personnes ont décidément de la chance. C'est suite à une rupture avec son correspondant, ou sa correspondante, qu'il a commencé à écrire En l'absence des hommes, qui s'est tout d'abord appelé Les corps offerts. Je me suis approché, et je lui ai simplement indiqué pourquoi j'avais choisi Le Garçon d'Italie, ce que j'y avais aimé.
Je suis donc reparti avec un troisième exemplaire, mais sur celui-ci est marqué :
pour Vincent,
ce roman florentin du deuil amoureux et de la quête de la vérité
merci pour votre bienveillance qui me touche, me rassure,
toute mon affection,
philippe besson

16367ème jour

Délocalisations

Je me réveille au son de mon smartphone assemblé à Taïwan. Je file vers la douche. Le savon vient de mon hôtel d'Istanbul, le rasoir jetable et la mousse à raser sont made in UK sous licence américaine. Le dentifrice et le shampoing sont fabriqués en France. Le parfum, celui que m'avait recommandé P. il y a maintenant trois ans, est de marque anglaise, mais fabriqué en France. J'enfile des chaussettes d'origine incertaine, un boxer Calvin Klein made in China, une chemise Kenzo dont l'étiquette ne dit pas l'origine, puis mon costume à rayures de mafioso que Ralph Lauren a fait fabriquer en Italie. Tiens, la cravate Versace achetée il y au moins douze ans à Fiumicino est vraiment italienne. Les chaussures Paul Smith avec le plan de Londres imprimé sur fond vert à l'intérieur sont évidemment d'outre manche. Je pars l'estomac vide. La lada made in UK m'emmène vers Nanterre pour ce qui est peut-être l'un de ses derniers voyages en ma compagnie.

16366ème jour

Fermez la parenthèse

Depuis que A. est rentré à Londres, nos contacts se sont pas à la hauteur de notre rencontre. Je l'ai appelé plusieurs fois par jour au départ, à un moment où il déprimait de se retrouver là bas. Puis je lui ai envoyé ce mail destiné à mieux comprendre ce qu'il avait en tête. Je n'ai jamais eu de réponse. Il m'a seulement indiqué qu'il n'avait pas eu le temps de lire son courrier. Les contacts se sont espacés. Il est alors devenu difficile à joindre. Un jour il faisait du shopping, le suivant il était dans un club privé où il est interdit de téléphoner. Hier soir il dormait déjà, en dépit du décalage horaire. Je lui ai donc indiqué que, dans la mesure où j'avais l'impression de compter aussi peu dans sa vie, il était préférable d'en rester là. Il a paru plus vexé que peiné. Fin.

16364ème jour

Quitte ou double

Lorsque j'étais adolescent, je rêvais de participer à un jeu radiophonique. J'avais tenté ma chance sans succès au Jeu des mille francs. Alors qu'il était de passage au Casino de Royat, j'avais été incapable de répondre à la moindre des questions de Lucien Jeunesse, questions qui étaient en général des définitions de mots croisés du genre "vide la baignoire et remplit l'urinoir" en huit lettres...
Quelques mois plus tard, c'est Zappy Max et son célèbre Quitte ou Double qui était de passage à l'Opéra municipal de ma bonne vieille province. Le jeu consistait en une suite de questions dans un domaine choisi par le candidat. A chaque réponse, la mise doublait : vingt, quarante, ... , mille deux cents quatre vingt, etc... Les sommes me faisaient rêver...
Je me présente à la selection des candidats. L'assistant de Zappy me reçoit à une petite table, me demande ma spécialité. Je réponds bien sûr "Musique classique", et il me balance une série de questions. Je me souviens de l'une d'entre elles "Quelle oeuvre de Berlioz comprend une Marche des Pèlerins" et de celle à laquelle je n'ai pas su répondre : "Qui a composé la transcription pour orchestre de la petite suite En Bateau de Debussy?
Il me demande mon adresse, mon téléphone, et me dit qu'on me fera signe. Je rentre chez moi et j'attends. Pas de nouvelles. Le soir, je me rends au théâtre pour assister à l'enregistrement. Je m'installe au milieu du premier balcon. L'assistant m'aperçoit et me lance : "Alors? Où étiez-vous passé? On vous a cherché partout..."
Je pense qu'au fond de moi, j'étais soulagé. J'aurais été pétrifié de peur, à l'époque de participer à cet enregistrement public.

16360ème jour

Méfiance

Je me méfie toujours des gens francs et simples, surtout quand leurs histoires tiennent debout.
Ernest Hemingway
Le soleil se lève aussi

16359ème jour

Classique en Image

J'ai invité ce soir Gaëtan à l'Auditorium du Louvre pour l'avant première française du très beau film de Frank Sheffer Ich bin der Welt abhanden gekommen qui est en fait un documentaire dédié à la Neuvième Symphonie de Mahler. Film magnifique où la magie de la direction de Riccardo Chailly se mèle aux gros plans des musiciens de l'orchestre du Concergebouw concentrés sur leur jeu. Avant le film, étaient décernés les prix du festival Classique en Image dont c'était la soirée de clôture. L'un des prix était décerné au film La Neuvième dont un extrait était présenté. On y voyait Leonard Bernstein diriger la Neuvième de Beethoven lors du concert historique donné lors de la chute du mur de Berlin où il avait choisi de rempacer le mot Freude par Freiheit dans l'Hymne à la Joie. Celà m'a rappelé le festival Bernstein donné au même auditorium du Louvre pendant les années 80. Bernstein avait assisté à l'un des films avec des amis et il commentait de nombreuses scènes à voix haute. Un spectateur s'était retourné vers lui courroucé et lui avait dit : "Mais vous allez vous taire à la fin?"

16358ème jour

Retrouvailles

J'ai retrouvé hier mon vieil ami Gaëtan qui est de passage en Europe. Par un hasard que j'affectionne, hier était aussi l'exact vingt-cinquième anniversaire de notre rencontre. J'ai hésité à l'inviter près du Luxembourg, là où nous nous sommes connus, mais j'ai finalement préféré lui faire découvrir le restaurant que j'aime en ce moment : chez Janou.
Comme il m'avait dit que les flashmobs ça n'est pas trop son truc, il n'est pas venu au Palais Royal le soir. Il a eu tort. L'événement était l'un des plus réussis. Passage ensuite à l'expo "Flashmob, un jeu dans la ville", avenue de l'opéra. Assez amusant de retrouver des sons ou des images vécues depuis un an. Etonnant aussi de voir institutionnalisés ces moments censés n'être qu'éphémères.

16356ème jour

Flashmob #9

Reçu ceci alors que j'étais à Istanbul :
Cher Flashmober,
Soyez attentif à votre boîte mail samedi 2 octobre à partir de 11 heures. De nouvelles instructions s'y trouveront.
ParisMobs

Sans doute un démarrage amusant de la Nuit Blanche.
Vais-je me lasser?
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