23811ème jour

Ralph

J’ai rencontré Ralph il y a huit ans à Londres, à une époque où je m’y rendais souvent. On s’était probablement contactés sur Tinder, on avait parlé pendant quelques semaines. Il était jeune, très jeune même et avait probablement triché un peu sur son âge réel. Quant à moi, j’étais fasciné par ses cheveux blonds comme les blés et ses yeux d’un azur dans lequel j’aurais aimé me noyer. Nous étions convenus de dîner ensemble et comme, de toute évidence, il était issu d’un milieu aisé, j’avais choisi le restaurant Spring, joliment installé dans Somerset House et doté à l'époque d’une étoile Michelin.
Il était un peu intimidé, mais pas tant que ça, et après le dîner, je lui avais demandé s’il voulait bien m’accompagner à mon hôtel et il avait aussitôt accepté. Je logeais à l’Apex Temple Court que Paris Broadway m’avait recommandé.
J’ai peu de souvenirs de ce qui a suivi dans l’intimité de la chambre. Je sais juste que j’ai dû faire preuve d’un peu trop d’empressement alors qu’il n'avait pas ou peu d’expérience. A un moment donné j’ai eu la bêtise de prendre du poppers et cela l’a totalement effrayé. Il ne savait pas ce que c’était, a cru qu’il s’agissait d’une drogue dure, il s’est rhabillé et est parti.
Dans les jours qui ont suivi, il m’a reproché de lui avoir refilé une angine (c’est possible mais je n’ai de mon côté souffert d’aucune angine pendant cette période), puis tout est revenu à la normale, nous avons continué de communiquer sur WhatsApp. Nous avons même envisagé de voyager ensemble même si rien ne se concrétisait jamais. C’est l’époque où j’ai posé ma candidature pour un poste à Hong Kong et lui de son côté, est parti étudier à Chengdu, en Chine. Et subitement, huit mois après notre première rencontre, Ralph a subitement rompu notre relation, me disant que ce que nous avions fait ensemble « le dégoûtait ». Cette situation m’attristait mais j’ai respecté son choix.
Un ou deux ans plus tard, alors que je continuais à le suivre sur Instagram, nous étions en plein COVID et je l’avais recontacté alors que j’étais bloqué pour treize mois à Hong Kong et qu’il était en quarantaine dans la maison de ses parents près de Londres. C’est alors que j’ai compris qu’il était devenu une sorte de star sur tiktok avec plusieurs millions de followers en Asie. Nous avons donc repris contact, de façon irrégulière, mais on se donnait des nouvelles de temps à autre et, de mon côté, sans rien attendre de particulier, j’étais heureux de constater que notre relation était pacifiée. Nous communiquions sur Instagram, pas très souvent, mais je comprenais qu’il ne m’en voulait plus pour cette première rencontre. Au début de cette année, j'avais suggéré de se revoir si nous nous trouvions un jour dans le même pays et il avait accepté. Et comme Ralph passe un ou deux mois à Bangkok, je lui ai proposé de se rencontrer lors de mon passage.
Aussi, ce soir, j’ai quitté mon hôtel près de l’aéroport et je suis venu pour une nuit dans le centre, au Muse, joli hôtel au style colonial où j’avais mes habitudes lorsque je visitais fréquemment la Thaïlande. J’avais donné rendez vous à Ralph sur le toit de l’hôtel. Il est arrivé souriant, avec son allure juvénile et ses cheveux blonds que j’aime tant. Nous nous sommes installés sur la terrasse déserte pour siroter deux cocktails à la lumière des lampions. Bizarrement la discussion a repris comme si elle n’avait jamais été interrompue.
Nous sommes partis pour le restaurant français que j’avais réservé, The Chef’s table en haut d’une tour. On nous a donné une grande table ovale à laquelle nous nous sommes installés côte à côte, jouissant d’une vue saisissante sur Bangkok. Le personnel était aux petits soins, Ralph semblait heureux et moi j’étais ravi de le voir heureux. A un moment donné il s’est tourné vers moi et m’a demandé : « Are you attracted by me ? ». Sans hésiter, je lui ai répondu que oui, bien sûr, il me plaisait beaucoup mais que je n’avais aucune attente particulière pour cette soirée sinon celle de pacifier notre relation et de redevenir amis et, je l’espérais, de passer du temps ensemble. Il sembla satisfait de ma réponse.
A la fin du dîner, nous sommes repartis à pied dans les rues chaudes de Bangkok en direction d’un endroit où il avait rendez vous avec des amis. Ralph portait une casquette pour éviter d'être reconnu. Il me tenait la main, ce qui paraissait étrange en ces lieux mais lui semblait parfaitement à l’aise. A un moment, il m’a dit : « You know, now I understand why I had a crush on you ».
Nous sommes arrivés à l’endroit et au moment de nous séparer. J’ai appelé mon grab. Il a attendu avec moi. Nous nous sommes embrassés et je suis rentré au Muse

23810ème jour

Bangkok III

Journée identique à la précédente mais cette fois ci, le dîner, pas meilleur que la veille, a lieu dans un centre commercial voisin.
dans la nuit, Aleksander me recontacte et nous planifions de nous revoir dès mon retour à Dubai.

23809ème jour

Bangkok II

Longue journée de meetings dans une salle de réunion de l'hôtel.
Dîner de toute l'équipe dans un restaurant typique thaïlandais au bord d'une rivière nauséabonde.
Je découvre le riz à l'ananas que l'on pourrait comparer à la pizza hawaïenne mais qui est traditionnel et délicieux.

23808ème jour

Dubai Bangkok

Longue journée avec une nuit dans l'avion mais le plaisir d'être upgradé en Business>.
Arrivée à midi à Bangkok.
Je dépose ma valise à l'hôtel en expliquant que je n'ai pas le temps de faire le check-in et je repars aussitôt avec mon taxi pour le lieu de mes réunions de l'après midi, dans une usine sans charme de la lointaine banlieue.
Je réalise peu de temps plus tard que je n'ai pas déposé ma valise dans le bon hôtel.
Retour en centre ville en fin de journée pour une autre réunion de travail avec le singapourien à perruque et mon client français.
Retour à l'hôtel près de l'aéroport pour récupérer ma valise et trajet vers le vrai hôtel.
Nuit bien méritée.
L'avantage de tout cela est que la fatigue empêche de ressentir le moindre décalage horaire.

23807ème jour

Vienne Dubai

Wiener Frühstück de travail au Café Museum.
Vol Vienne Dubai.
Arrivée un peu avant minuit à Dubai.
J'ai trois heures de transit à Dubai mais, même si ma valise fait le transfert comme une grande, je choisis de quitter la zone sécurisée, de passer l'immigration, d'attendre qu'il soit minuit bien sonné et de repasser l'immigration en sens inverse. L'idée, peut-être illusoire, est de passer un temps, même minimal des journées de lundi et de mardi à Dubai, afin de les comptabiliser toutes deux dans mon quota obligatoire de 183 jours de présence annuels.
Je prie le ciel que mon mode de calcul soit le bon.

23806ème jour

Le concert de l'orchestre de Paris et de Klaus Mäkelä au Musikverein

Après un déjeuner tardif à Via Toledo avec Nikita qui travaille ces jours comme répétiteur au Theater an der Wien et un Apfelstrudel au Landtmann, je me rends de nouveau au Musikverein où l'orchestre de Paris est de passage. C'est ainsi que l'on réalise combien Klaus Mäkelä apporte à ses orchestres non seulement une énergie et une musicalité accrues mais aussi une notoriété permettant à des orchestres qui pratiquaient peu les tournées internationales de jouer dans les salles les plus prestigieuses du monde. Il y a peu, les musiciens parisiens étaient déjà au Musikverein pour une symphonie Résurrection d'anthologie. Les revoilà pour deux programmes: hier le Tombeau de Couperin, les trois Nocturnes de Debussy (y compris Sirènes) avec les dames du Singverein et un Sacre paraît-il d'anthologie. Ce soir c'est un programme jumeau avec Ma mère l'Oye lumineux et élégant, Petrouchka d'une énergie insensée (mon troisième Petrouchka par Mäkelä en trois ans et je ne m'en lasse pas) et des Tableaux d'une exposition flamboyants, intenses, passionnants de bout en bout, avec un orchestre chauffé à blanc, explosant dans la Grande Porte de Kiev. Même le public viennois si facilement blasé s'est montré enthousiaste.
Comme en décembre après la Sixième de Mahler, je suis allé saluer le jeune chef dans sa loge et je lui ai donné rendez-vous fin avril à Chicago pour la Troisième.
Aperçu András Schiff à l'entracte.

23805ème jour

Abonnementkonzert VI

Le matin, trajet en train depuis la Hauptbahnhof de Munich jusqu'à celle de Vienne. Lors de l'arrêt à la gare de Sankt Pölten, je pense à Sissi qui m'y avait accompagné en voiture, il y a huit mois. Le train a un peu de retard lors de l'arrivée à Vienne mais je trouve le temps de visiter Meissl und Schadn pour une Wienerschnitzel qui est leur spécialité.
A 15h30, je suis au Musikverein entouré de mes voisins habituels, pour le concert d'abonnement dirigé ce mois ci par Riccardo Muti, qui est donc de retour à Vienne, moins de deux mois après le concert du Nouvel An dont il a dit qu'il serait son dernier.
Le concert démarre avec Contemplazione; un prélude pour orchestre, de toute évidence choisi par Muti qui interrompt les applaudissements pour d'adresser (en anglais) aux spectateurs en leur disant: Gustav Mahler conducted this music at the Staatsoper. Why is it today totally forgotten? Et Muti a bien raison, cette musique est magnifique et même plus intéressante que Le baiser de la fée ballet soporifique de Stravinsky qui suit. Le concert se termine avec la Grande Symphonie de Schubert, que j'avais déjà entendu Muti diriger à la Philharmonie de Paris avec le Chicago Symphony Orchestra. Et comme à Paris, je trouve l'interprétation de Muti particulièrement ennuyeuse (ce qui est facile à obtenir dans cette symphonie).
Aperçu Andras Schiff à l'entracte.
Le soir, j'ai eu la curiosité d'aller au Theater an der Wien pour y entendre une opérette viennoise de Johann Strauss Karneval in Rom. C'est une curiosité, ce répertoire étant rarement joué aujourd'hui, d'autant plus que les Wiener Symphoniker sont dans la fosse et que, sur scène, en plus des solistes, tous excellents, il n'y a rien de moins que l'Arnold Schönberg Chor.
Sur scène il y a un ventriloque qui anime magnifiquement une marionnette grandeur nature d'un vieillard. Il a l'air très drôle, au vu des réactions du public hilare, mais malheureusement, je n'en saisis presque rien.

23804ème jour

Munich

Journée de travail à l'hôtel entrecoupée par une promenade ensoleillée jusqu'au Vinaliolo dont le menu du déjeuner est toujours une affaire aussi formidable.
Pendant le déjeuner, je souhaite son anniversaire à Aleksander qui, à mon grand plaisir, me répond, et me fait comprendre qu'il aimerait beaucoup renouer à mon retour avec nos parties de jambes en l'air.
Le soir je marche jusqu'à la Residenz car mon cher Bayerischen Rundfunks Symphonieorchester donne ce soir un concert à la Herkulessaal sous la direction du vétéran Marek Janowski qui vient de fêter ses 86 printemps. J'ai toujours pensé que la direction d'orchestre conserve et, après une introduction assez lente de la Première Symphonie de Beethoven, Janowski se montre agile et nerveux dans tout le reste de l'œuvre. Quant à la Troisième Symphonie de Bruckner, elle est fabuleuse et inspirée de bout en bout, magnifiée par un orchestre incandescent.
Aperçu Rudolf Buchbinder à l'entracte.

23803ème jour

Ma première visite à l'IsarPhilharmonie

La journée démarre un peu comme lors de mes week-ends viennois: vol de 8:40, mais cette fois ci pour Munich. J'ai prévu un peu juste pour mon arrivée à l'aéroport car après trente minutes d'attente je me présente une heure seulement avant le décollage devant la préposée pour l'enregistrement de ma valise. Après intervention de son superviseur, tout rentre dans l'ordre.
En milieu de journée, je dépose mon bagage dans un petit hôtel près de la Marienplatz. Il y a longtemps que je n'étais venu à Munich. Les rues sont ensoleillées et je vais déjeuner à la Weinhaus Neuner où j'ai mes habitudes depuis des années.
En fin de journée, je vais en taxi à l'Isar Philharmonie, une salle provisoire en attendant que les deux grands orchestres bavarois aient enfin une salle digne de leur renom. Ils jouaient auparavant à la Philharmonie Gasteig, grande salle à l'acoustique médiocre où j'ai tant de souvenirs avec Mariss Jansons et Bernard Haitink. L'Isar Philharmonie est sobre et laide avec des parties communes dignes d'une université de province et une salle à proprement parler toute noire avec des rambardes faites bizarrement de grillages.
Ce soir les Münchner Philharmoniker jouent un programme très viennois qui démarre avec une valse de Josef Strauss, Dynamiden dont le thème principal a inspiré la valse la plus célèbre du Rosenkavalier. La première partie se poursuit avec le second concerto pour piano de Liszt, interprété par François-Frédéric Guy qui remplace Jean-Yves Thibaudet initialement prévu. Il est amusant pour moi de retrouver à Munich FFG et Philippe Jordan alors que j'étais déjà venu il y a trois ans à Munich pour un concert des deux mêmes avec une autre oeuvre de Liszt, la Totentanz. En bis, comme la dernère fois, FFG offre au public munichois la mort d'Isolde dans la transcription de Liszt. En deuxième partie une suite de valses extraites justement du Rosenkavalier et orchestrée par Philippe Jordan.
Je décline l'invitation à dîner -il est une heure du matin à Dubai- et je rentre dormir à l'hôtel.

23802ème jour

Museum of the Future

Déjeuner avec mon ancien DRH qui est de passage à Dubai. Je le soigne car nous approchons de la date à laquelle je vais amicalement solder les comptes avec mon ancien employeur. Je vais donc le chercher en voiture et l'emmène déjeuner au Couqley French Bistro dont la décoration si parisienne l'amuse beaucoup.
Le soir, je passe jeter un œil au Museum of the Future dont l'architecture m'avait fasciné chaque fois que je l'avais aperçu, en général en taxi en me rendant à l'aéroport. Vu de près, dans la nuit, il a vraiment une allure magique avec sa forme d'immense Cloud Gate recouvert de caractères arabes. C'est l'heure de la fermeture et je ne peux pas entrer dans le hall que je me contente de filmer depuis la porte d'entrée.

23801ème jour

Le Requiem de Mozart à l'Opéra de Dubai

Le soir, je me rends à l'Opéra de Dubai pour un concert Mozart donné par les chœurs et l'orchestre de l'Opéra de Brno. Le programme réunit la Première Symphonie (Köchel 16!) et la dernière œuvre de Mozart, le Requiem. Cruelle déception. La symphonie, certes composée par un enfant de huit ans est plate, ce qui n'empêche pas l'assistance d'effectuer des applaudissements nourris à la fin de chacun des trois mouvements. Quant au Requiem, à part le ténor, Daniel Matoušek, tout à fait remarquable, rien ne va: l'orchestre ne joue pas ensemble, chœurs assez laids. Et là encore, le public applaudit après chaque mouvement censé être recueilli et même une fois au milieu d'un mouvement alors que la baguette du chef marquait un bref silence.
Ma voisine du rang de devant a passé la majeure partie du concert à consulter son smartphone. Leur voisin, exaspéré, a fini par tendre la main par dessus le mari de la dame pour lui demander de bien vouloir éteindre son téléphone. Le mari furieux a protesté bruyamment pour protéger son épouse et j'ai cru que les deux allaient en venir au mains. Dès la dernière note je pars. Au moment où je quitte l'opéra j'entends s'élever des sons de la salle, ceux d'un bis que je suis heureux d'avoir évité.
Alors que je rentre chez moi en voiture, ma sœur m'apprend que ce jour, le frère de mon père, qui était aussi mon parrain, est mort dans sa maison de retraite du Bourbonnais, à l'âge vénérable de 94 ans.

23800ème jour

Sharjah

Visite d'un client d'Abu Dhabi dans nos locaux de Sharjah. Ils sont un emirati et dix indiens confirmant l'adage indiquant qu'à Dubai, lorsqu'on embauche un indien, on se retrouve avec vingt de plus le mois suivant. Le chef indien est persuadé de m'avoir rencontré à Dubai il y a quinze ans lorsqu'il travaillait chez Barclays. C'est fort possible.
Fini Bristol. Vraiment bien avec une chute de tension lors des scènes africaines.

23799ème jour

Bristol et Aznavour

Passé une bonne partie de la journée à lire Bristol, le nouveau roman de Jean Echenoz dont je suis toujours autant amoureux du style et de l'humour qui me fait rire intérieurement à chaque page. Il y a quelque chose de Obaldia dans l'absurdité ironique et aussi dans le recul devant la folie du monde et je me dis qu'il faut absolument que je lise ceux de ses ouvrages que je ne connais pas encore.
Le soir, je vais voir le film sur Charles Azvanour proposé au Cinéma Roxy de Dubai Hills. La salle est grande mais les fauteuils sont tellement immenses que nous sommes peu nombreux à assister à la projection. Le film, diffusé en français avec des sous titres en arabe et en anglais, est une bonne surprise. Tahar Rahim est époustouflant dans le rôle principal, Victor Meutelet émouvant dans celui du jeune et timide Johnny Hallyday. Les personnages de Piaf et Trenet sont moins convaincants. J'ai été ému en apercevant la scène de la libération de Paris, tournée près des escaliers de la rue Portalis, là où j'ai habité pendant des années.

23798ème jour

Bader

En allant chez Al Mandaloun pour déjeuner je suis passé devant Barbiere italiana. L'endroit était joli et je suis entré. Le coiffeur, Habib, s'est avéré être syrien mais il n'avait pas l'air d'avoir envie de parler des événements récents survenus dans son pays. Il m a coiffé à la tondeuse et au ciseau avec un shampoing après et non avant la coupe. Comme en Turquie, il m a proposé de faire la chasse aux poils en tout genre, nez et oreille mais je n'ai accepté que pour les sourcils, qui avec l'âge ont tendance chez les hommes à devenir broussailleux. Une femme indonésienne passait régulièrement ramasser mes cheveux au fur et à mesure qu'ils tombaient sur le sol.
Puis je pars au spa du Mandarin de Jumeirah, mes filles m'ayant offert à Noël un soin valable dans le monde entier. L'endroit est agréable, la masseuse thaïlandaise et énergique et j'en ressors totalement relaxé.
Le soir, je vais récupérer Bader dans son DAMAC. Bader est un garçon avec lequel j'échange depuis plusieurs mois. moitié italien moitié marocain, il a passé l'essentiel de sa vie en France et étudie maintenant aux Etats-Unis, ce qui en fait un melting pot bien dans l'air du siècle. Nous prenons un cocktail au S-Bar. Il a en tête de venir créer une entreprise à Dubai et nous promettons de nous revoir.

23797ème jour

Andres

Au matin, c'était prévisible, Andres dormait. Je suis allé prendre mon petit déjeuner sans lui, même si laisser un quasi inconnu seul dans ma chambre m'a toujours un peu angoissé; cela me rappelle un très mauvais souvenir avec un américain à Tokyo, souvenir qu'il faudra bien que je raconte un jour ici. A mon retour dans la chambre, il dormait toujours et j'ai donc travaillé depuis l'hôtel, dans la pièce à côté. Vers onze heures, ayant prévu de l'emmener déjeuner, j'ai décidé de le réveiller avec ma bouche en explorant toutes les parties de son corps qu'il me semblait bon de découvrir. Visiblement, Andres avait décuvé puisqu'il est arrivé fort bien à jouir.
Nous sommes allés déjeuner chez Jun's et je lui ai commandé un Uber pour qu'il rentre à son lieu de travail sur la Palme tandis que je suis retourné au bureau travailler.

23796ème jour

Drôle d'endroit pour une rencontre

Après ma reprise du travail au bureau, je reçois un message d'Andres, un colombien avec qui je discute depuis des mois sur Grindr. Il est danseur dans un hôtel d'Abu Dhabi mais comme il travaille tous les jours sauf le vendredi, nous n'avons jamais réussi à nous rencontrer. Aujourd'hui, il est venu avec sa troupe en yacht depuis Abu Dhabi et il est libre pour le reste de la soirée. Il me donne bizarrement rendez-vous dans une station service près de la Marina. Drôle d'endroit pour une rencontre. Je pars donc à la dite station service, je me gare devant un Café Costa. Il veut absolument connaitre l'immatriculation de ma voiture, ce que je trouve étrange et alors que je m'apprêtais de guerre lasse à rentrer à l'hôtel, je l'aperçois, tout de blanc vêtu, visiblement avec ses collègues de la troupe. L'index sur la bouche, il me fait comprendre qu'il doit rester discret. Je retourne donc à ma voiture pour l'attendre et peu de temps après, il me rejoint et nous rentrons à l'hôtel Cannelle où, comme à l'habitude, il doit aller montrer patte blanche à la réception.
Nous allons à ma chambre, nous installons sur le canapé. J'ai mis au frais une bouteille de champagne achetée la veille en duty free et nous la sirotons en nous racontant nos vies.
Cela me permet de l'observer: il est plus petit que je ne l'imaginais mais très musclé, son corps est recouvert de tatouages et il a une dentition absolument parfaite. Il me raconte qu'il a fait des études de dentiste mais qu'il est doué en danse, que cette opportunité de danser dans un hôtel pendant une année s'est présentée à lui et qu'il l'a saisie.
Pendant la discussion sa main vient régulièrement sur mon genou, ce que je prends bien évidemment pour une invitation. Nous nous embrassons longuement avant de passer dans la chambre voisine où nos corps font à leur tour connaissance. Nous sommes nus l'un contre l'autre, je branle nos deux queues dans ma main, il s'assoit sur ma queue en d'agitant longuement et finalement il arrête: il a beau se branler autant qu'il le peut, il est trop saoul pour jouir. Je lui dit que ça n'est pas grave et nous dormons l'un contre l'autre, fatigués de cette longue journée.

23795ème jour

Paris Dubai

Vol de milieu de journée pour Dubai pour lequel, pour ma plus grande joie, Emirates m'upgrade en business.
J'en profite pour lire Rue de la Gaîté, le livre d'Axel Auriant, l'acteur principal de Numéro 2. L'ouvrage, gros succès de librairie, présente à peu près les mêmes qualités et défauts que la pièce de la veille: dans l'air du temps, le personnage principal, jeune apprenti acteur du cours Florent, vit sa bisexualité et ses peines de cœur dans un tourbillon de bons sentiments et de jeux de mots un peu faciles. Axel est jeune et beau et il ne fait nul doute qu'il sera l'un des acteurs qui comptent dans un avenir proche.

23794ème jour

Numéro 2

Démarrage à sept heures du matin par un meeting sur Teams avec des participants de Dubai, Singapour et Tokyo.
Vers midi, arrivée de ma femme de ménage qui aura fort à faire pour remettre enfin l'appartement en état.
En fin d'après midi, passage à la fnac Ternes pour acheter le coffret de 90 CD qui regroupe tous les enregistrements de Michael Tilson-Thomas pour CBS, SONY et RCA.
A dix neuf heures, je retrouve ma fille aînée au dont c'est l'anniversaire aujourd'hui et que j'emmène au théâtre Tristan Bernard dont j'ai été le voisin pendant près de vingt ans et que je n'avais bizarrement jamais visité. Ce soir, on joue Numéro 2, la pièce écrite d'après le roman éponyme de David Foenkinos et qui relate l'histoire imaginaire de Martin Hill, candidat malheureux pour le rôle de Harry Potter au cinéma et qui aurait échoué en short list face à David Radcliffe. La bonne nouvelle est que le théâtre est plein à craquer de spectateurs qui ont une vingtaine d'années et dont j'imagine que beaucoup d'entre eux voient une pièce pour la première fois. La mauvaise nouvelle est que la pièce est assez médiocre, plutôt mal écrite, pleine de bonnes intentions déclamées par des acteurs au jeu un peu forcé. Les spectateurs ont l'air ravi.
Dîner au restaurant Anona toujours aussi bien.

23793ème jour

Martin

Après un lever très matinal afin de travailler à peu près à l'heure de Dubai, je passe une journée à remettre un peu d'ordre dans mon appartement. Le parquet du couloir, remis à neuf, reste dans le ton des autres pièces mais les lattes parfaitement jointes enlèvent un peu du charme de l'ancien.
vers treize heures je à pied pour L'antre-amis où me rejoint Martin qui affirme m'avoir détecté dans la rue du fait de l'effluve de parfum de Néroli Plein Sud qui se dégage de mon sillage. Michel, le patron du restaurant nous accueille de la façon la plus extravertie possible avec de nombreux "Mes chéris" et nous installe au bar.
Comme d'habitude, agréable discussion avec Martin qui va bientôt emménager à Bangkok et que je serai donc amené à revoir assez souvent.
Le soir, mon ami E. passe boire une coupe de champagne. Comme il sait que je ne dîne pas le soir, il a apporté un sac de chips Tyrrell's ainsi qu'une pince à linge en bois, destinée à refermer ledit paquet de chips lors du voyage retour. Il n'y a quel lui pour anticiper ce genre de choses.

23792ème jour

Bruckner au Concertgebouw

Après un petit déjeuner servi par le même maître d'hôtel autiste que la veille, nous voila partis en taxi pour l'aéroport de Zaventem afin de trouver l'agence location Hertz qui est bien cachée. Le type de l'agence est gentil, presque aussi bizarre que le maître d'hôtel et, alors que je l'interroge au sujet d'un panneau indiquant que l'on ne peut pas louer sans montrer sa carte d'embarquement, il me confirme que, pour une raison que je ne comprends toujours pas, seuls les clients ayant atterri à l'aéroport il y a moins de vingt quatre heures sont acceptés. Une nouvelle histoire belge.
Un peu avant midi nous arrivons à Amsterdam, garons facilement sur Jan Luijkenstraat qui est hélas devenu payante le dimanche, prenons un cocktail à l'hôtel Conservatorium et nous rendons au Concertgebouw pour la Neuvième Symphonie de Bruckner.
Riccardo Chailly, souffrant, est remplacé par Manfred Honeck et c'est un concert probablement plus routinier auquel nous assistons malgré les splendeurs sonores de l'orchestre. L'un des intérêts de ce concert était de découvrir le Finale, complété à partir des fragments par rien moins que quatre musicologues: Nicola Samale, Giuseppe Mazzucca, John A. Phillips et Benjamin-Gunnar Cohrs, orchestration qui leur a pris une vingtaine d'années!
Alors que nous récupérons la voiture sur Jan Luijkenstraat, je recule pour sortir de la place de stationnement et le parechoc arrière heurte légèrement le pare choc avant d'un autre véhicule. Quelques mètres plus loin, un couple nous arrête, horrifié que nous n'ayons pas laissé nos coordonnées sur le pare brise du véhicule (non) endommagé. Il s'en suit des menaces de dénonciation à la police, ce que je les invite à faire.
Retour par le vol Air France après avoir peiné à trouver le chemin entre la station service et la zone de retour des voitures de location de Schiphol.
Je vais directement de l'aéroport au Relais Plaza, avec mon énorme valise pour un dîner de retrouvailles avec mes filles. Vers minuit, je retrouve mon appartement parisien dans lequel je ne suis pas venu depuis six semaines et qui est sens dessus dessous en raison des travaux dont il a fait l'objet.

23791ème jour

Götterdämmerung à la Monnaie

En arrivant une heure et demie à l'avance à l'aéroport, je pensais avoir largement le temps. Cependant, n'ayant pas encore le statut Emirates me donnant accès aux coupe-file, je suis arrivé au comptoir d'enregistrement 58 minutes avant le décollage, ce qui a complètement affolé la dame du comptoir qui a du obtenir une dérogation de son responsable pour m'enregistrer. Finalement tout s'est bien passé et sept heures plus tard, mon bagage est même sorti parmi les premiers sur le tapis de l'aéroport de Zaventem.
Je me suis rendu à l'hôtel The Dominican sélectionné par Paris Broadway pour sa proximité avec le Théâtre de la Monnaie. j'ai acheté un sirop pour la toux dans une pharmacie voisine, partagé un déjeuner léger à l'hôtel avec Paris Broadway servis par un maître d'hôtel qui ne comprenait rien à nos demandes, ni même à nos numéros de chambre et nous avons filé à l'opéra pour la dernière journée de ce Ring étrange dont la mise en scène est passée de Roméo Castellucci à Pierre Ausi pour cause de dépassement de budget.
Paris Broadway m'a dégotté une place de rêve, au premier rang du parterre et c'est merveilleux de bénéficier du son stéréophonique de l'orchestre emmené avec une passion extraordinaire par leur chef Alain Altinoglu dont j'aurais pu toucher l'épaule sans trop me pencher. C'est vraiment l'orchestre qui est le héros de ce Ring avec un chef et un orchestre très inspirés. hélas sur scène, à part le Hagen de Ain Anger, de jolies filles du Rhin et d'excellentes nornes, il y a peu de voix inoubliables.
Et puis le bonheur de pouvoir prendre un café dans nos chambres d'hôtel pendant les entractes.

23790ème jour

Une carte de départ qui a beaucoup de retard

Le réveil est compliqué avec des quintes de toux incessantes et je décide de ne pas participer du tout à la dernière journée du séminaire et en particulier, à la soirée dans le désert qui le conclut. Il me semble important de me reposer avant le week-end chargé qui s'annonce. En revanche à midi, je descends en voiture jusqu'au quartier de Jumeirah Lake Towers (JLT) pour déjeuner avec l'ancien collègue français qui est toujours mon successeur en Asie et qui est de passage pour une vingtaine d'heures à Dubai. Pour lui faire plaisir, j'ai choisi le Couqley French Bistro qui a le décor amusant d'un vrai bistro parisien 1900 malgré l'environnement du lac artificiel et des tours ultra modernes qui le dominent. Avec notre choix d'une soupe à l'oignon et d'une côte de bœuf, le dépaysement est parfait. Mon ex collègue me remet une grande carte de départ composée de photographies et de petit mots gentils de mon ancienne équipe. Celle ci m'attendait depuis six mois et n'éveille cependant aucune nostalgie en moi.
Dans l'après midi, je tente de prendre rendez-vous avec Romain qui a été mon coiffeur parisien entre Hong Kong et Dubai mais, à ma grande surprise, celui ci me répond qu'il officie désormais à Lyon.
Je vais devoir me trouver un coiffeur dubaïote, ce qui n'est pas pour me déplaire.

23789ème jour

Séminaire III

Entre mon arrivée à l'hôtel Cannelle à deux heures et le lever à six heures trente, la nuit fut courte. C'est l'avant dernier jour du séminaire des cinquante. Le soir, j'emmène en voiture un collègue français qui habite en Afrique du Sud et qui adore la musique classique. Je lui fais écouter la nouvelle version de Die Schöpfung de Simon Rattle et j'ai la surprise de découvrir qu'il en connait entièrement les paroles, absolument par cœur.
Le soir, malgré mon état, je passe un moment au dîner organisé dans un Bowling de City Walk, en me gardant bien de toucher la moindre boule.

23788ème jour

Un dîner à Oman

Cette longue journée commence par un meeting de deux heures avec mon ancienne collègue britannique et qui va devenir mon fournisseur. Je les emmène, elle et ses deux collègues américains, déjeuner au Bar des prés. Chose rare pour des américains, nous sifflons à quatre une bouteille de Saint Péray.
Je rejoins pour l'après midi la suite du séminaire de la vieille et en fin d'après-midi je rejoins le Terminal 2 de l'aéroport pour le vol Flydubai pour Oman dont je suis presque devenu un habitué.
Il convient maintenant d'introduire un personnage nouveau de ces pages. Tom est l'un des barytons les plus célèbres du monde. Révélé par Leonard Bernstein avec lequel il a chanté et enregistré les trois plus grands cycles des Lieder de Mahler, il a travaillé avec les plus grands chefs et les plus grands orchestres du monde et même s'il est maintenant en fin de carrière, il a encore un agenda de ministre qui l'emmènera sur quatre continents cette saison. C'est HLG qui m'a présenté à lui, notamment au cours de deux déjeuners mémorables dans le petit salon aux miroirs. Au fil du temps et en particulier depuis la disparition d'HLG, nous sommes devenus amis et j'ai eu l'occasion d'aller l'entendre dans une quinzaine de salles de concerts de Vienne à Osaka, de New York a Aix en Provence et de Tokyo à Toblach.
Tom est l'invité de l'Opéra Royal d'Oman pour quelques jours de Masterclass et un concert avec l'orchestre local. Comme je ne peux assister au concert le week end prochain, j'ai pris la décision un peu folle d'aller à Oman juste pour le dîner. Atterrissage à 20h30 et décollage à 0h50. Malgré une file d'attente plus importante qu'à l'habitude à l'immigration et après le bonheur de pouvoir répondre "Three hours" à la question rituelle "How long do you stay in Oman?" j'arrive à 21h30 à l'Intercontinental où Tom séjourne. Lui et sa femme sont là, au restaurant japonais où j'ai déjeuné il y a une dizaine de jours. J'évite le moindre Hug tétanisé à l'idée de passer un microbe au grand artiste et nous passons une soirée merveilleuse autour de thé et de sashimis. Je leur raconte ma nouvelle vie à Dubai, Ils me parlent de leurs projets de cette année avec de nombreux Winterreise, dont un prochainement à Berlin, et aussi un concert à Taipei en avril auquel j'aimerais bien me raccrocher. Je demande à Tom s'il a quelque projet pour le 28 juin et hilare, il me répond qu'il se retirera sur une île déserte. J'ai cependant bien noté qu'il chantera dans Cosi fan tutte à Munich quelques jours plus tard.
A 23h30, je les quitte à regret et vais prendre mon vol retour pour Dubai.

23787ème jour

Séminaire I

Début de quatre jours de séminaires avec une cinquantaine de collègues du monde entier dans une salle frigorifiée qui achève de transformer ma toux en une méchante bronchite. Je tousse comme un malheureux en priant de ciel de ne pas passer un virus à mes collègues. Je profite de mon état pour éviter le repas du soir organisé dans un Beach Club.
Je continue de superviser à distance les travaux qui se terminent dans mon appartement de Paris. Je reçois quelques photographies et m'assure que les clefs sont remises à une amie de confiance.

23786ème jour

Baku

Le soir je retrouve l'ancienne collègue britannique chez mon chef à City Walk. Son chien blanc est ravi d'voir de la visite et a envie de jouer. Nous partons à quatre pour dîner au restaurant Baku ce qui me permet de découvrir (et d'apprécier= la cuisine azerbaïdjanaise. Ma voisine anglaise, depuis vingt ans que nous nous connaissons, est devenue une amie et, comme elle est assez tactile, pendant le repas, à de nombreuses reprises, me touche le bras ou me caresse l'épaule. Mon chef et son épouse sont persuadés que nous couchons ensemble, ce qui, au grand jamais, n'est arrivé.

23785ème jour

Putain de clim

Pour la deuxième fois depuis que je sui à Dubai, j'ai mal à la gorge. J'ai sans doute encore mis la climatisation un peu trop basse il y a deux nuits. Je passe la journée avec de l'infusion de gingembre et de miel. Le soir, je vais courageusement à l'aéroport pour récupérer une ancienne collègue britannique en provenance de Londres. C'est amusant, elle loge à l'hôtel où travaille Alex. Après son enregistrement, nous allons prendre un verre dans la nuit au bar du 24ème étage qui a une jolie vue sur le Burj el Arab.

23784ème jour

Alserkal

Après un déjeuner chez Bait Maryam, un restaurant libanais recommandé par le guide Michelin (mais finalement un peu décevant) je fais un tour à Alserkal un complexe de galeries d'art et de restaurant organisé autour d'une dizaine de hangars. L'endroit est intéressant. A Paris, on le qualifierait de bobo. je ne suis pas sûr que j'arriverai à y trouver de quoi meubler mon futur appartement.
Le soir, je découvre la nouvelle série appleTV, Prime target, si bien ficelée que je me trouve terriblement frustré lorsque je parviens à la fin du troisième et dernier épisode disponible.
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