19428ème jour
Le récital de Benjamin Grosvenor dans la salle de l’ancien Conservatoire
Retour avec mon ami Mark, E. et ses parents dans la belle salle du Conservatoire où fut créée la
Symphonie Fantastique. Ce soir, ce sont les débuts parisiens de la nouvelle coqueluche du piano britannique, Benjamin Grosvenor. Il est jeune souriant, gentiment joufflu et a le teint rose. Au programme, des transcriptions de Bach par Busoni (c’est banal) et Saint-Saens (c’est plus rare), des études et une valse de Scriabine, la
Polonaise opus 44 et l’
Andante spaniato suivi de la
Grande Polonaise de Chopin, les
Valses Poeticos de Granados et l’irrésistible transcription du
Beau Danube bleu par Schulz-Evler. Le public est excité et applaudit à tout rompre. Comme d’habitude après les concerts du Conservatoire, il y a un pot dédicace. J’en profite pour demander au jeune pianiste quels sont les bis qu’il a joués: en plus d'une des
Romances sans paroles facilement reconnaissable, il y avait
Boogie Woogie de Morton Gould et le
Prélude N°4 d'Abram Chasins.
Dîner chez Flo.
19427ème jour
Dutilleux, Lutoslawski et Schumann par les Berliner Philharmoniker et Sir Simon Rattle Salle Pleyel
Déjeuner
chez Georges avec l’un de mes collègues de travail de mes débuts professionnels et que je n’ai jamais perdu de vue. Il me raconte son infarctus survenu quelques mois plus tôt.
Le soir, retour
salle Pleyel pour le second concert des
Berliner Philharmoniker. Comme la veille, Henri Dutilleux au programme, cette fois ci avec
Métaboles, une sorte de concerto pour orchestre, mieux que la veille mais pas vraiment passionnant. Suit le Concerto pour violoncelle de Lutoslawski par le très étonnant Miklós Perényi. L’œuvre est très surprenante et elle est le meilleur exemple illustrant l’origine du mot Concerto «
Concertare ». A de nombreuses reprises, le soliste et l’orchestre, parlent, se répondent et même s’affrontent. Sir Simon Rattle semble y trouver un immense plaisir. Mais si l’œuvre amuse, elle n’émeut jamais, comme c’est souvent le cas avec la musique contemporaine, ou l’art contemporain en général. Le programme s’achève avec la
Deuxième Symphonie de Schumann dont Rattle tire probablement le meilleur de ce que l’on peut en faire.
Discussion à l’entracte avec l’heureux
Paris Broadway qui part le lendemain à New York pour le Parsifal du
MET.
De chez moi, un dernier message pour Maxime qui me dit que son mec n’aime pas qu’il envoie des SMS mais qui passe néanmoins une bonne partie de son temps sur
grindr.
19426ème jour
Beethoven, Dutilleux et Schumann par les Berliner Philharmoniker et Sir Simon Rattle Salle Pleyel2
De retour de Milan, je n’ai pas le temps de repasser à la maison, je vais directement de
Roissy à la
Salle Pleyel pour le premier des deux concerts des
Berliner Philharmoniker. J’attendais beaucoup du
Troisième Concerto pour piano de Beethoven par Mitsuko Uchida car j’avais adoré son
Quatrième d’il y a deux ou trois ans, également avec Rattle et Berlin. Pas de déception, une version un peu plus classique que le
Quatrième qui avait tant dérouté
Paris Broadway. Vient alors une œuvre d’Henri Dutilleux,
Correspondance, pour soprano et orchestre, créée en 2003 par le même chef et le même orchestre. Certes, j’entendais mal Barbara Hannigan depuis l’arrière scène et encore moins le texte, mais j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette œuvre bavarde et la lecture du programme ne m’a guère permis de comprendre les correspondances (précisément) entre ces textes hétéroclites. Deuxième partie avec une
Symphonie Rhénane magnifique et captivante de bout en bout.
19425ème jour
Paris Milan
En fin d’après midi, vol de Paris à Milan où il fait toujours aussi froid. Je marche de mon hôtel du
Corso Como jusqu’au
Duomo. Je passe devant la
Scala où je découvre avec tristesse que le
Wunderhorn était à l’affiche du concert du soir sous la baguette de Daniel Harding. Je découvre aussi un restaurant de la
via Solferino,
Rosa Nera, où –miracle- on peut déguster de la puntarella.
Dîner avec un collègue à l’
Albergo antica del pese, près du
Corso Como.
19424ème jour
Encore de la neige
Paris est sous la neige en ce dimanche matin. De très bonne heure, je passe chercher ma fille qui repart courageusement en Roumanie. Elle a fait la fête toute la nuit, elle sent l’alcool mais je choisis de ne rien dire et je l’emmène à Beauvais.
Sur le retour, je m’arrête sur le bas côté enneigé pour acheter depuis mon
iPhone une place pour la
Flûte enchantée à la Philharmonie de Berlin en avril.
Je déjeune tardivement avec G. au
café Beaubourg et il m'accompagne pour faire un peu de shopping ensemble à la
Chaumière à Musique qui s’appelle désormais
Mélomania.
19423ème jour
Une presque vie de couple
Michael m’accompagne chez
Gibert pour l’un de mes fréquents échanges de disques. Nous déjeunons à la
Brasserie de la Poste et je passe une partie de la journée à nourrir mon
iPod.
Le soir, on regarde en
bluray le dernier film d'Alain Resnais
Vous n’avez encore rien vu, et en effet, je n'avais jamais rien vu d'aussi décevant et prétentieux. Puis, presque comme un vieux couple, nous regardons l’émission de Laurent Ruquier.
19422ème jour
Milan Paris
De retour de Milan, ma fille aînée m’attend à l’aéroport avec un panneau marqué
Papou. Je la ramène à Paris et dîne avec Michael au restaurant japonais d’à côté.
J'ai depuis quelques jours une inquiétude provenant d'un sifflement ressenti de plus en plus fréquemment dans les oreilles. On appelle celà médicalement un acouphène. Je ne sais dire exactement s'il vient plus d'une oreille que de l'autre, le ressenti viendrait plutôt du centre de la tête. J'ai souvenir qu'il y a quelques années, j'entendais un bruit de cette nature en m'éveillant le matin, j'avais même interrogé la concierge à ce sujet mais il est fort possible que je étais le seul à entrendre ce bruit, première manifestation d'un phénomène qui tendrait à devenir de plus en plus permanent. Je ne sais si je dois accuser les voyages en avion, l'écoute au casque, le jus de pamplemousse, l'herbe ou tout simplement l'âge, mais ce phénomène m'ennuie au plus au point. Le seul moment où je l'oublie totalement est lors de la douche, alors qu'il est couvert par le bruit de l'eau.
19421ème jour
Paris Milan avec un zeste d’Abruzzes
Paris Milan en fin de journée. J’avais plus ou moins rendez vous avec Enzo, un faux blond de
grindr qui me pose un lapin. Rien de bien grave, je ne le sentais pas. Je me console en bravant le froid et en allant en tramway sans ticket à un restaurant des Abruzzes aux nappes à carreau rouges et blanches et recommandé par le guide Michelin :
Da Giannino – L’angolo d’Abruzzo. Ils ne font pas de demi-bouteille et je me siffle presque les 75cl d’une jolie bouteille
Cantina Zaccagnini.
Pas de nouvelle de Maxime.
19420ème jour
Ruzzlemania III
Dîner avec mon collègue suisse à l’
Instinct. Nombreuses parties de Ruzzle avec Michael et quelques collègues qui, eux aussi, deviennent accro à ce jeu. J’ai lu quelques part que des journalistes ont pris des députés en flagrant délit de
Ruzzle à l’Assemblée Nationale.
19419ème jour
Chancel, Ruzzle, Wagner et Kaufmann
Je déjeune avec un client dans un excellent restaurant près de
Miromesnil,
L’Arôme. A la table voisine, Jacques Chancel dont la voix si reconnaissable m’envoie des bouffées de nostalgie. Soirée passée entre des parties de
Ruzzle et le disque Wagner Kaufmann. Quelques messages avec Maxime dont le mec est rentré et dont je sens qu’il va s’éloigner de moi.
19418ème jour
Kaufmannia II
En rentrant du bureau, je trouve au
Virgin Megastore le disque Wagner de Jonas Kaufmann publié chez
Decca. Je rentre chez moi et je passe ma soirée entière à le découvrir. C’est sans conteste l’un des plus beaux disques de l’année.
19417ème jour
Ruzzlemania II
Je suis terriblement enrhumé et le week-end est un peu pénible. Suivant les conseils de Philippe(s), je tente d’acheter la place du concert Wagner anniversaire à Dresde mais malheureusement, elle est déjà vendue. Michael débarque en fin d’après midi et nous dînons ensemble au restaurant libanais voisin.
19416ème jour
Kaufmannia I
Je reçois les Philippe(s) chez moi afin de leur remettre l’Agenda Wagner offert par un client.et qui sera sûrement mieux chez eux que chez moi. Comme ils m’apprennent que le nouveau CD Wagner de Jonas Kaufmann est disponible à la
fnac de Chartres, je tente ma chance à la
fnac Saint Lazare puis, après un dîner avec mes filles
chez André, à celle des Champs-Elysées et au
Virgin Megastore mais je rentre chez moi bredouille.
19415ème jour
Marco
En passant devant chez Ambr*ise, mon cœur se serre un peu mais je me rends rue d’Athènes, à deux pas de chez lui, chez Marco, un argentin aux cheveux longs croisé sur
grindr. Il vient me chercher en bas de chez lui et nous montons ensemble dans son appartement sous les toits. On passe très vite à l’action je m’assois sur son sexe alors que nous reniflons à tour de rôle le flacon de
poppers que j’ai apporté. En repartant de chez lui, je prends en photo la reproduction du tableau de Basquiat qui décore l’entrée de son immeuble.
19414ème jour
Maximania
Déjeuner avec une ancienne collègue dans un restaurant près de la
fnac des Ternes et que je croyais appartenir à l’auvergnat Jean-Yves Bath mais qui a changé de propriétaire.
Le soir, nombreux SMS fort imprudents avec Maxime qui rentre à Lille en voiture et alors que je suis moi-même au volant. Son mec rentre du Gabon dans quatre jours et je suis prêt à n’importe qu’elle folie : Je lui propose de passer le week-end à Rome ou à Athènes. Il hésite mais je n’arrive pas à le convaincre de me rejoindre dans ma folie.
19413ème jour
Ruzzlemania I
Ma fille me recommande
Ruzzle, version
iPhone de
Boggle, un jeu très en vogue dans les années 80. J’y deviens rapidement accro et on ne cesse d’y jouer de la journée.
Je recommande
Ruzzle à Michael car je l’avais vu régulièrement jouer à un jeu semblable en anglais. Il devient vite accro lui aussi.
Echange de SMS avec Maxime qui passe sa journée à son salon de Villepinte. Une cliente lui a dit qu’il est le sosie d’Ashton Kushter, ce qui ne me surprend pas.
19412ème jour
Maxime
Déjeuner avec un très grand groupe de collègues à l’
Instinct.
Dans l’après-midi, Maxime, le grindrien lillois m’envoie des salves de SMS et nous prévoyons de nous rencontrer le soir même. Vers 21h00, je le récupère au
Campanile de Villepinte et nous repartons vers Paris. Il est aussi beau que ses photos le laissaient prévoir et avec son mètre quatre vingt dix et son visage à la Ashton Kushter, il est vraiment impressionnant. J’ai du bonheur à rouler dans la nuit avec lui et à sentir son parfum
Zadig et Voltaire qui a envahi l’habitacle. On va à l’hôtel
W pour deux tournées
cocktails et patanegra. La discussion est agréable et vers minuit, je le ramène à son hôtel. J’apprends qu’il a un mec dans le nord mais ce n’est pas le genre d’information qui peut m’empêcher d’être un peu amoureux.
19411ème jour
Paris Dublin Paris
Depuis le terminal 1 de Roissy, message matinal à ma fille ainée toute proche pour lui souhaiter son anniversaire.
Paris Dublin par
Aer Lingus.
Réunion avec un client irlandais qui porte le même prénom que moi.
Late lunch ou
early dinner avec des collègues anglais dans un restaurant thai de l’aéroport de Dublin.
J’apprends dur
Google News la démission de Benoit XVI
Depuis l’avion du retour, très fin quartier de lune, presque comme un soupir en musique, droit vers l’ouest.
Arrivé à Roissy, je discute avec un
grindrien magnifique qui m’indique que nous avons déjà discuté ensemble. Et en effet il s’agit de Maxime, un garçon de Lille qui est un mélange d’Ashton Kushter et de Josh Hartnett et que j’avais laissé tomber parce qu’il mettait trop de temps à se décider pour une rencontre. Il est à Paris pour un salon du textile et nous décidons de nous voir dans la semaine.
19410ème jour
Une halte à Vichy
Il a beaucoup neigé sur l’Auvergne pendant la nuit mais les routes sont dégagées et nous partons à Vichy pour déjeuner à la Brasserie du
Casino, endroit un peu désuet, mais célèbre pour son baba au rhum. Au mur se tiennent les photos de la plupart des artistes venus se produire à l’Opéra ou au Casino, visages célèbres pour ceux qui ont le droit de figurer dans la salle de restaurant, faces inconnues pour ceux qui sont accrochés dans l’escalier qui descend au sous-sol ou pire, dans les toilettes.
Retour en voiture sur Paris sous une pluie incessante.
Arrivé à paris, j’invite John, un suédois croisé sur grindr lors de mon séjour londonien à venir à Paris.
Michael est parti.
19409ème jour
Où je revois enfin mon père
Route tranquille sous une neige parsemée de Paris à Clermont Ferrand avec mes filles au complet. Déjeuner chez ma sœur qui fête un anniversaire important aujourd’hui. Elle m’annonce que mon père l’a appelé et qu’il nous attend devant chez lui à 16h30.
A l’heure dite il est là, toujours droit, ses cheveux blanchis sous un chapeau noir que décore une petite plume de faisan. Nous reprenons la conversation comme si de rien était. Il ne sait même pas que c’est aujourd’hui l’anniversaire de sa fille aînée et je l’emmène acheter le
zeppelin B&W que j’ai prévu d’offrir à ma sœur. Bizarrement, il ne propose même pas de participer.
Nous retournons chez ma sœur pour boire un verre et discuter. Nous parlons longuement du double lien lointain de parenté qui nous unit avec le restaurateur de la rue du Cherche-Midi. Pour faire simple :
(i)la grand-mère maternelle de mon père est la cousine germaine du grand père du restaurateur (celui qui est décédé et qui était le père du patron actuel)
(ii)la tante dudit restaurateur a épousé jadis la sœur jumelle de ma grand-mère paternelle.
Au bout de deux heures avec ses petites filles qu’il n’a pas vues depuis quatre ans, mon père commence visiblement à trouver le temps long et je le redépose en bas de chez lui. Je lui fais promettre que nous nous reverrons rapidement mais je sais fort bien qu’il n’en sera rien.
Le soir, je passe un bon moment a installer le
zeppelin de ma sœur qui diffuse une petite partie de la musique transférée à grand peine par internet depuis mon
iMac.
19408ème jour
Rome sans puntarella
Lors du dîner de la veille, cuisine des Abruzzes oblige, il n’y avait bien sûr pas de puntarella alors que nous sommes en pleine saison. Rebelote aujourd’hui avec un déjeuner bien médiocre au
Sheraton. Retour sur
Orly via
Fiumicino. Revu
Minority Report avec Michael.
19407ème jour
Londres Rome
Mon chauffeur de
cab est ravi de rouler dans Londres sous un beau soleil.
Il faut changer de
Heathrow Express pour atteindre le Terminal 4.
Le salon
Etihad d’
Heathrow n’est vraiment pas terrible.
L’Airbus A320 d’
Alitalia est bien vieux.
Le
Sheraton Golf de Rome est terriblement impersonnel et il héberge trois
grindriens (tous laids).
Un très violent coup de tonnerre me fait croire brièvement à un attentat.
Diner pas terrible dans un restaurant à la cuisine des Abruzzes.
19406ème jour
Paris Utrecht Londres
Je me lève vers six heures pour attraper le deuxième vol pour Amsterdam. Dans l’avion, un groupe de normands idiots, qui semblent faire la promotion du cidre en Europe, s’engueulent avec un hollandais obèse car celui a basculé trop brutalement son siège en arrière. Aux Pays-Bas, tout le sud du pays est bloqué par la neige. Mon train Schiphol Utrecht est bien à l’heure, il glisse silencieusement dans le paysage plat et glacé mais mes collègues et mes clients ont une bonne heure de retard. J’en profite pour aller acheter deux grammes de haschich dans un beau
coffee shop tout proche et ultra moderne, prenant le risque d’emmener mon achat dans les trois vols internationaux que je dois encore faire dans la semaine.
En fin d’après midi, vol
British Airways pour
London City. Il y a un vent terrible à notre arrivée et notre pilote décide de faire un
touch and go avant de faire une horrible boucle terriblement agitée au dessus de la
City et des docks.
Le soir, j’ai une soirée un dîner avec deux mille banquiers anglais et c’est une soirée professionnelle black tie comme il n’en existe qu’en Angleterre. J’ai pris mon nœud papillon rouge mais celui-ci a eu la malencontreuse idée de se défaire dans ma valise. Je descends au bar de l’hôtel et l’un de mes collègues à la gentillesse de me le refaire, moi assis, lui debout tout près de moi, mes autres collègues et deux clients étant morts de rire au spectacle que nous donnons.
19405ème jour
Pas grand chose
A la dernière minute je dois changer mes plans pour les déplacements de travail de la semaine et je décide de passer le lendemain à Amsterdam sur la route de Londres.
Le soir, Michael a un rendez vous et je finis seul la choucroute du dimanche. Je ne sais pourquoi mais j’ai du mal a dormir. Dans la nuit, Michael revient de son rendez vous dans une odeur intense de vodka. Il ronfle à côté de moi mais je ne lui en veux pas car le plus souvent c’est moi qui dois l’empêcher de dormir.
19404ème jour
Le Nain et L’enfant et les sortilèges à l’Opéra Garnier
Je repasse à la maison pour me changer en
black tieless et je récupère Paul rue Washington. Il est beaucoup moins efféminé que sur ses photos (en général c’est l’inverse) et il a surtout une étonnante assurance pour son âge. On s’installe à l’orchestre du Palais Garnier et il semble un peu impressionné par le lieu. Il y a un rideau de scène sur lequel sont représentés les deux héros de la soirée, Ravel et Zemlinsky, tous deux au piano avec sur leur pupitre deux photos de femme : Alma pour Zemlinsky et pour Ravel... sa mère Marie Delouart (!)
Première partie avec
Le nain de Zemlinsky, livret d’Oscar Wilde (qui après celui de Salomé semblait avoir une prédilection pour la musique germanique) et que j’entends pour la première fois. L’œuvre est belle, la décoration aux grands arbres asperges amusante, les voix sont un peu faibles à part le nain chanté par le ténor Charles Workman.
L’artifice du chanteur qui tient le pantin du nain devant lui devient vite un peu fastidieux. A mes côtés, Paul s’endort rapidement. Puis au bout d’un quart d’heure il se réveille et se met à tapoter du
facebook sur son
iPhone, au grand dam de ses voisins. Je lui fais signe d’arrêter. Il a l’air surpris mais éteint son téléphone.
A l’entracte, je lui propose de rentrer s’il s’ennuie à ce point là mais il décide de rester pour
L’enfant et les sortilèges. Nous nous réinstallons pour une œuvre heureusement plus facile que
Le Nain. Il s’agit plus d’une féérie musicale que d’un opéra et le lien de parenté avec
Alice au Pays des merveilles est évident. L’ensemble n’a pas très bien vieilli et certains numéros sont même péniblement datés, la mise en scène ne faisant rien pour les rajeunir. Il y a cependant des perles musicales dont le fameux
hectomètre kilomètre décamètre, mais aussi la scène de nuit, chaude et enchanteresse.
Je dîne avec Paul au nouveau restaurant construit dans l’Opéra. Il me raconte tout ce qu’il a vécu depuis son adolescence, sa venue à Paris (comment ses parents peuvent-ils le laisser ainsi seul à Paris ?). Je le dépose devant chez lui en sachant fort bien que l’on ne se reverra pas.
19403ème jour
Dimanche c’est choucroute
Choucroute au déjeuner (achetée rue de Lévis)
On regarde courageusement la fin de
Laurence anyways.
Le soir, je propose à Paul, un grindrien du voisinage de venir avec moi à l’opéra le lendemain et de prendre le billet d’Ambr*ise avec qui j’avais prévu de passer cette soirée.
19402ème jour
Strauss & Tchaikowski par Mariss Jansons l’orchestre du Concertgebouw à Pleyel
Enfin de journée, je passe rue Etienne Marcel pour récupérer G. que j’ai finalement accepté de revoir. Il monte dans la voiture, toujours aussi beau avec ses grands yeux de personnage de dessin animé et sa fine silhouette. Nous partons en direction de la salle Pleyel pour l’étape parisienne de la tournée de l’orchestre du
Concertgebouw. J’avais pris une deuxième place pour Ambr*ise et c’est donc G. qui en bénéficie.
Le concert démarre par une ouverture d’un compositeur hollandais dont je me demande bien pourquoi Mariss Jansons l’a sortie des oubliettes. Puis c’est
Mort et transfiguration, magnifique et intense que j’entends, sauf erreur de ma part pour la première fois en concert. Nous profitons de l’entracte pour aller boire une coupe de champagne mais nous nous faisons interrompre par E. qui ne peut guère deviner qu’il si’agit de retrouvailles importantes et que nous avons besoin d’un peu de temps pour se retrouver.
Deuxième partie avec la
Cinquième Symphonie de Tchaikovski, dont HLG déteste tant le thème principal, cette belle mélodie des bateliers de la Volga. Mariss Jansons en donne une interprétation superbe et racée, tirant vers le plus haut ce qui peut facilement aller vers du banal ou pire encore, du vulgaire.
Comme G. n’a pas envie de dîner, je le ramène chez lui et je rentre chez moi en me demandant si, au fond de moi, j’ai envie de le revoir.
19401ème jour
Laurence anyways
C’est avec un bonheur immense que je m’échappe définitivement de l’enfer. Je suis content de retrouver Michael qui a gardé la maison pendant tout cette semaine. On dîne au japonais et on regarde ensemble (sans arriver à tenir jusqu’au bout) le bien décevant
Laurence anyways de Xavier Dolan dont je comprends mieux pourquoi Louis Garrel a voulu s’en extraire.