16263ème jour
Retour a Brasilia
Pour finir, le client a souhaité que la réunion ait lieu a Brasilia. Réveil au petit matin hier pour prendre une deuxième fois le premier avion pour la capitale. Je deviens presque un habitué des lignes intérieures brésiliennes. Le soleil se lève lorsque nous decollons et la lumière rasante sur la foret de buildings de Sao Paulo donne un spectacle magnifique. Pendant le vol, je suis assis à côté de mon interprète qui me saoule pendant 90 minutes sur des histoires d'ésoterisme et de pierre philosophale brésilienne. L'atmosphère de Brasilia a changé. Nous sommes entrés dans la saison sèche et il y a désormais de nombreux arbres en fleur. Nous nous baladons dans les sous-sol des deux immenses immeubles du client a la recherche d'une salle de réunion, croisons a deux reprises une petite dame juchée sur un tabouret de bar dans un ascenseur et dont la fonction est d'appuyer sur le bouton de l'étage desire. Nous finissons a l'étage de la direction dans une jolie salle.
Trois heures plus tard je suis plutot content. Rien n'est encore sur mais je reviendrai souvent au Brésil jusqu'à la fin de l'année au moins.
Retour a l'aéroport. Nous arrivons a Sao Paulo au soleil couchant, en rase motte sur les buildings.
16261ème jour
Mer calme et heureux voyage
Traversée fort calme, cette nuit. Pas de turbulence, pas de nuage... En quittant l'Europe au dessus de Séville, les 10.000 mètres d'altitude ne m'empêchent nullement d'apercevoir les lumières de chaque petit village, jusqu'à la côte parfaitement découpée. Puis le 777 longe la côte du Maroc et celle de Mauritanie avant de s'élancer vers la traversée la plus courte, en passant juste au dessus des Acores. Récife est bientôt en vue et nous longeons de nouveau la côte. Là encore, toutes les lumières des villages sont visibles. Les urbanisations de l'intérieur du pays sont de forme arrondie, celles du bord de la côte toutes en longueur.
Je lis beaucoup plus depuis que je reprends l'avion intensément. J'ai profité de ces dix heures pour lire le deuxième opus des aventures de
Paca Kohler, moins réussi que le premier, de mon point de vue. Mais surtout j'ai plongé dans le monde morbide et douloureux de
Son frère de Philippe Besson qui raconte l'adieu passionnel du personnage principal à son frère bien aimé. Attention. Chef d'oeuvre.
16260ème jour
Au bout de la passerelle
Il y a deux semaines, dimanche soir, au terminal 2F de Roissy, je venais de passer le dernier contrôle d'identité, j'avais pris quelques journaux sur le présentoir, lorsque j'ai croisé un steward qui m'a dit :
"le Brésil au bout de la passerelle!" Je lui ai répondu
"Si ca pouvait être vrai..."
Ce soir je retournerai à Roissy. A la même heure je refranchirai la passerelle et j'aurai de nouveau envie d'être déjà dix heures plus tard.
16256ème jour
Soirée karting
Ce soir, soirée karting organisée par le bureau. J'ai les résultats sous les yeux. Pitoyable. La plupart des participants sont entre 50 et 55 secondes par tour. Moi, j'ai réussi juste une fois a passer en dessous de la minute. Soit 20% moins bien que le meilleur. Pitoyable. En rentrant de cette sombre banlieue, j'ai trouvé la lada très confortable. C'est tout dire.
16254ème jour
Blogue ta musique
Je suis bien d'accord avec Michael lorsqu'il affirme qu'à l'instar de la fête du travail, qui est la fête de ceux qui n'aiment pas travailler, la fête de la Musique est celle de ceux qui ne l'apprécient guère.
Je profite pourtant de ce jour pour vous raconter un petit souvenir paramusical. C'était fin 1999 ou début 2000. Des membres de la Philharmonie de Berlin avaient donné une série de concerts au théâtre de l'Athénée au cours desquels ils avaient interprété la quasi intégrale de la musique de chambre de Brahms. J'étais allé à un ou deux concerts, dont celui où figuraient les deux sonates pour violoncelle et piano de Brahms qui font partie de mes oeuvres préférées. Sur la petite scène du théâtre, en plus des deux duettistes, se tenait un très vieux monsieur, qui avait la responsabilité de tourner les pages de la partition du pianiste. Il avait l'air tellement heureux d'être là que celà faisait plaisir à voir. Il le faisait bien consciencieusement, et même s'il n'avait pas l'air d'y voir parfaitement bien, il s'efforçait de tourner la page juste avant que le pianiste n'ait terminé de la jouer, et en tout cas, avant que celui-ci ne fasse le signe deséspéré des yeux
"allez vas-y tourne là, bordel cette putain de page!!!" auquel on assiste parfois...
En revanche, au bout de quelques minutes, un événement inédit survint : le vieux monsieur tourne deux pages au lieu d'une. Le pianiste s'en rend compte, lève prestement la main droite et revient à la page précédente.
Quelques minutes plus tard, la même erreur se renouvelle et c'est plein de rage que le pianiste balance la page en arrière pour revenir au bon endroit.
A partir de ce moment là, la situation est vraiment devenue pathétique. Le vieux Monsieur avait l'air catastrophé. Au lieu de rester assis, il s'est mis à moitié debout, à la fois pour mieux voir la partition et pour bien préparer à l'avance l'opération. On le voyait frotter à de nombreuses reprises son pouce et son index à la peau parcheminé, pour être certain de ne pas entraîner deux pages au lieu d'une.
Et pendant les secondes qui précédaient chaque changement de page, un silence de mort régnait dans la salle. Tout l'auditoire était suspendu à papi, qui, le front en sueur, les fesses décollées de sa chaise pour mieux voir tremblait à l'idée de defaillir dans sa tâche essentielle. Tout s'est bien passé pendant la vingtaine de pages qui ont suivi. Mais je n'ai plus aucun souvenir de la qualité d'interprétation de ma sonate fétiche.
Publié dans le cadre de l'opération
Blogue ta musique.
16253ème jour
Shame on me
En début de semaine, j'ai acheté à la fnac de Sao Paulo le
CD de
Pedro Sol, un jeune chanteur bresilien. J'ai été plutôt agréablement surpris à son écoute en particulier par la première chanson,
Toda Vez qui sent bon les vacances.
Ce CD va rejoindre sur mes étagrères quelques autres achetés essentiellement pour leur couverture et dont j'ai un peu honte. Il y a eu par exemple
celui-ci, avec une version étrange de
Ma préférence,
celui-là, qui m'a fait découvrir une belle version alternative de l'Hallelujah de Cohen,
celui-ci, qui n'a pas vraiment d'intérêt,
celui-là encore, que j'ai quasiment oublié, et
ce dernier, d'une vraie star en Angleterre, qui inclut une jolie version de
Light my fire. Le rayon classique n'est pas épargné lui non plus, avec
ceci, par exemple, interprété par un jeune artiste devenu depuis la première harpe solo de l'orchestre Philharmonique de Vienne.
J'ai vraiment honte.
16252ème jour
Appellasyons
Avant-hier, j'ai dîné avec Ozan, et je l'ai un peu vexé en lui disant que de nombreux mots turcs étaient amusants pour des français car on dirait une phonétique enfantine.
Et pourtant c'est vrai.
Sans parler du fameux
taksi, il y a aussi
Otopark, et la plupart des mots en "tion" :
Acsyon, Informatyon, Finisyon... Si par exemple, dans un restaurant, vous dites
"Garçon, l'addition", on vous comprendra parfaitement bien.
16251ème jour
Le dictateur
En début d'après-midi j'avais rendez vous avec le secrétaire général de la plus grosse banque turque. Il me reçoit dans un magnifique bureau au trente sixième étage de sa tour. L'entretien est bref, mais ce qui me fait sourire, c'est que les deux fauteuils visiteurs sont nettement plus bas que le sien et j'ai le menton qui arrive juste à hauteur de son bureau. Je cherche la pédale sur le côté pour faire monter le fauteuil, mais il n'y en avait pas...
Cet après-midi j'ai parcouru le plus grand centre commercial d'Istanbul. Chaque fois que je rentrais ou sortais d'une boutique, l'alarme bipait, peut-être à cause de la clé magnétique de ma chambre d'hôtel. Personne ne s'en est jamais formalisé, ce qui m'a laissé perplexe sur l'utilité des systèmes de sécurité.
16250ème jour
Foutu-tututu'quie
Les fuseaux horaires se sont maintenant tellement mélangés que je ne les ressens plus. J'ai seulement besoin de temps à autre d'une petite intermittence pour somnoler ou dormir un peu.
A Istanbul, je commence à faire partie des habitués de l'hôtel; on me donne désormais la même chambre à chaque visite, l'une de celles avec vue directe sur le Bosphore. Ce matin, retour dans le quartier des banques mais nous nous trompons trois fois d'immeuble avant de trouver celui ou travaille notre interlocuteur. Sur la route, la radio diffuse la chanson de
Lamur et je suis pris d'un fou-rire dont j'ai beaucoup de mal à expliquer la raison à mes collègues.
A part ca, j'ai toujours autant de mal à me faire aux claviers turcs ou un "ý" se trouve à la place du "i" et le "þ" à la place du "m", sans parler du "ö" à la place de la virgule. Comme en plus, il s'agit d'un clavier qwerty, sý je ne fqýs pqs qttentýonö cq donne un truc coþþe cq...
16249ème jour
Brasilia Istanbul au pas de charge
Trois heures d'attente à Roissy entre le vol de Sao Paulo et celui d'Istanbul. Dans le salon Air France, Jean-Marie Messier s'agite sur son gsm dans l'indifférence générale.
16248ème jour
Un jour a Brasilia
Lever a cinq heures du matin pour ce deuxième jour au Brésil. C'est tranquille, il suffit que je reste à l'heure française. Un taxi m'emmene à l'aéroport de Congonhas, le Orly local. L'aéroport est étrange puisqu'au milieu de la ville, on y pénètre à partir d'une rue normale. L'intérieur est vieillot et tous les appels se font en portugais. Je prends le premier vol pour Brasilia. Un peu moins de deux heures de vol plus tard, j'arrive dans la capitale. Tout le monde connait l'histoire de cette ville créée sur mesure dans les années 50 pour décentraliser le pays. Son plan est étrange. Une forme d'oiseau ou de grand avion. Le fuselage est une longue avenue qui héberge le quartier des Ministeres, chacun d'entre eux étant installé dans un batiment identique. La cabine de pilotage est la
Place des trois pouvoirs ou se tiennent les deux hautes tours du parlement, le Ministere de la Justice et le très modeste Palais présidentiel. Les ailes de l'avion sont les quartiers d'habitation à l'architecture tres homogène et froide. Comme j'ai une heure à perdre je visite l'eglise Don Bosco, sorte de vaisseau de vitrail bleu et la cathedrale, surmontée d'une coupole élancée.
Puis c'est la visite au client, le déjeuner dans un restaurant plutôt chic où je découvre les huîtres grasses des états du Sud. Après déjeuner le ciel est dégagé. Il est maintenant d'un bleu intense, taché seulement de quelques nuages et la luminosité est incroyablement forte.
Nous partons visiter le centre du client, déguisé dans des blouses aubergine peu seyantes. Puis c'est le retour à l'aéroport. Mes collègues insistent pour que nous nous fassions cirer les chaussures. Il y a un salon de coiffure à l'étage de l'aéroport. Nous nous installons dans trois fauteuils surélevés et pour lamodique somme de 6 RS (2 €) mes chaussures brillent de mille feux. Retour pour Sao Paulo. L'Airbus A320 de la TAM frôle les immeubles en atterissant. Mon taxi m'emmene à l'autre bout de la ville a l'aeroport international de Garulhos. Sammy Davis Junior à l'autoradio. Si tout va bien, je reviens fin juin.
16247ème jour
Journee Paulistienne
Il faite nettement plus frais a Sao Paulo qu'il y a trois semaines. Une sorte de temps hivernal de cote d'azur : dans les douze degres le matin, la temperature peu passer a 18 s'il fait soleil. J'ai dejeune aujourd'hui au restaurant
Tatou de Jardins. Pendant le repas, un 4x4 gris metallise s'est arrete devant le restaurant. La veuve d'Ayrton Senna en est descendu, queue de cheval blonde sous une casquette americaine noire, lunettes de soleil. Elle est entree et s est assise a la table placee juste derriere la notre. Eblouissante de classe.
Mauvaise humeur
Ca a commencé lorsqu'il s'est avéré qu'il n'y avait plus de place dans le 777 devant les issues de secours et que j'aurais une place K, celles au milieu de deux personnes. Celle de gauche, une vieille brésilienne a passé les dix heures a renifler, à sucer des bonbons malodorants, à fouiller frénétiquement dans son sac. Celui de droite a enlevé ses verres de contact et se comportait pour tout comme une marmotte, mettant par exemple son carré de beurre à un centimètre des yeux afin de l'ouvrir. Le reste du temps, il était emmailloté dans sa couverture et isolé du monde par des boules quies et un masque oculaire. Celui de devant, un grand blond, donnait régulièrement de grands coups de pieds dans la cloison qui lui faisait face, ce qui me balançait le dossier de son siège et l'écran dans le nez. Pas de remarque particulière pour celui de derrière.
A l'arrivée à 5h55, trente minutes d'attente en serpentin pour faire viser le passeport, puis une heure (!), cette fois ci dans un serpentin diabolique et complexe, pour sortir de la salle des bagages.
Je n'avais pas suffisamment pour payer le taxi et celui-ci a fait semblant de comprendre que je devais m'arrêter à une banque. Arrivés devant l'hôtel, je lui reexplique et nous revoila partis en vadrouille à la recherche d'une banque. Il m'arrête devant la Bradesco dont le distributeur refuse définitivement de livrer des billets. Pour finir j'ai complété mes RS avec des euros. Retour à l'hôtel. La chambre n'est pas prête. J'occupe donc mon attente forcée à vous narrer mes petites contrariétés.
16245ème jour
Ray
Ray Charles est parti. En l'apprenant, t'es tu toi aussi souvenu de son dernier concert à l'Olympia auquel nous assistions ensemble? As-tu pensé à moi? T'es tu souvenu de tout ce temps gâché, de
tout ce temps cassé que l'on appelle le passé?
16244ème jour
Kangood!
Je suýs retourné hýer à Taksým dans un beau Taksý Berlýngot jaune. Le chauffeur me prend pour un ýtalýen, je luý explýque que je suýs francaýs et ýl me montre aussýtot sa voýture avec fýerté. Je luý dýs
"Ouý c'est un beau Berlýngot!" Il paraýt offusque et me répond :
"Not a Berlýngot! a Kangoo!" et ýl ajoute aussýtot :
"Berlýngot good, but Kangoo very good!"
16243ème jour
Istanbul II
Ce matin un collègue est venu me chercher à l'hôtel à 8h45. Départ en taksi pour le débarcadère et nous traversons le Bosphore en bateau, ce qui prend cinq minutes. La vue est splendide, je souris en pensant que c'est la première fois que je vais voir un client en bateau. De l'autre côté, notre patron de filiale nous attend dans sa Mercedes et nous partons chez le client. Deux heures de présentation devant neuf personnes dans une petite salle surchauffée. En sortant je prends la photo d'un cheval attelé à une pauvre carriole et je l'envoie par mms à Michael.
Nous rentrons par le premier pont du Bosphore cette fois ci, un immense pont suspendu où la vue est à couper le souffle.
Déjeuner rapide sur le toît du bureau dans un
restaurant branchouille et nous repartons chez le deuxieme client. Présentation jumelle du matin, j'essaye de ne pas trop faire disque rayé.
C est la fin de la journee. Je suis vanne. Heureux mais vanne.
16242ème jour
Istanbul I
L'avantage de mon
hotel est que je ne risque pas de m'y prendre une bombe dans la gueule. Il héberge un sommet des ministres des affaires étrangères des pays islamiques. Je commence à y avoir mes habitudes pour ce troisième sejour et je me repere plus aisément dans la ville. En début de soirée je suis allé en taksi jaune (un berlingot flambant neuf qui aurait beaucoup plus a Michael) à Taksim qui est le centre névralgique de la vie nocturne. J'avais rendez-vous avec Ozan avec qui je discutais depuis deux ou trois mois sur Internet. Il m'avait donné rendez-vous devant le
Burger King. En dix minutes, quatre mecs m'abordent. Officiellement pour avoir l'heure et en réalité pour draguer ouvertement. A 20h30 pétantes, Ozan m'appelle et me dit qu'il est tout proche. Il me demande comment je suis habillé. Je lui reponds "
tout en noir" ce qui, bizarrement, le fait bien rigoler. Trente secondes plus tard il est là et il est ...affreux. Pris d'un doute je demande "
Are you Ozan?" auquel il répond par un "
Yes" ravi. Je commets l'erreur de me mettre à marcher avec lui, je n'en peux déjà plus. En traversant une rue, mon smartphone vibre, c'est un sms d'Ozan qui me dit "
I'm in front of the Burger King. Where are u?" Je demande au mec : "
But you're not Ozan!" et tout péteux, il me repond "
No". Je le laisse en plan sans même lui dire au revoir et je retourne au Burger King en appelant Ozan pour lui raconter l'histoire qui le fait bien rigoler.
Et le vrai Ozan, lui, était vraiment charmant. Il est habillé tout en noir aussi. C'est pour cela qu'il avait rigolé quand je lui avais indiqué comment j'étais habillé. Il m'a emmené dîner dans un resto tres branchouille près de Taksim. En rentrant a mon hôtel, tout seul dans mon taksi, je lui envoie un sms "
You're very charming, it was cool to meet u"
Il me repond "
So why did nt you kiss me?"
Moi : "
Because I'm shy. Do you want to come to my hotel?"
Vingt minutes plus tard il était dans le hall, en train de regarder la boutique Bulgari.
16241ème jour
Crazy week
Demain matin, départ pour Istanbul par le vol Air France. Retour vendredi. Dinanche soir départ pour Sao Paulo, arrivée lundi matin. Mardi, aller/retour pour Brasilia. Mardi soir, retour à Paris. Arrivée mercredi après-midi. Mercredi soir départ pour Istanbul où je passerai le week-end...
16240ème jour
Jour zarbi
Réveillé à 6h20 par mon téléphone. C'est
brenig. Il sort de boîte et me dit qu'il cherche à joindre
tigger qui a le téléphone de F. Je mets un peu de temps à comprendre, vue l'heure, et indique que je ne peux pas les aider. Apparemment, la soirée Satisfy était bien. Je regrette un peu de ne pas les avoir accompagnés mais me rendors aussitôt. Lever vers onze heures. Quelques regards pour les cérémonies du soixantième anniversaire. Départ pour le parc Monceau qui prend des allures de plage par ce beau soleil. J'y reste deux heures. Retour chez moi.
tigger arrive enfin avec un petit air de Pomponette. F. nous rejoint pour récupérer son téléphone, puis Michael débarque. On passe assez longtemps à écouter de la musique. J'aime bien écouter avec F. qui est un vrai connaisseur.
Variations Goldberg, concerto Empereur, Sonates à cordes de Rossini, Jazz Symphony, Danses populaires roumaines...
On part à la gare déposer
tigger qui rentre à Lille, on dépose Michael chez lui, petit tour place Cambronne, puis dîner avec F. à l'italien du 5eme.
Je rentre chez moi avec l'intention de dormir mais je croise Ju sur msn. Je repars aussitôt Porte de Saint Cloud. A l'heure dite, il est là, toujours aussi beau, le regard clair dans la brise du soir. Je l'entraîne vers la Tour Eiffel qui scintille pour la dernière fois de cette nuit. J'ai apporté du Champagne pour rien, il n'aime pas ça, j'avais oublié. On se balade quelques minutes sous la tour en croisant quelques militaires en treillis, fusil mitrailleur au bras.
Nous repartons faire le plein à la station Shell de la Porte de Champeret. J'en profite pour prendre des canettes de coca et on retourne Porte de Saint Cloud. On sirotera tranquillement sur le trottoir devant la voiture en discutant de tout et de rien. De ses études, de Barcelone, d'Ibiza, de Londres, des fringues et des bibliothèques. C'était bien.
16236ème jour
Retour sur le concert
Un de mes amis faisait officiellement l'enregistrement du concert du jeudi dernier. C'est un habitué du piratage des concerts et il avait l'enregistreur DAT et le petit micro qui convient. Il était un peu étonné de faire officiellement ce qu'il opère clandestinement à l'habitude et avait gardé ses réflexes de planquer son matériel. Je m'étais assis au deuxième rang, juste derrière lui. Juste avant le concert il m'avait dit :"
S'il y en a un qui laisse sonner son gsm, je le tue."
En plein milieu du mouvement lent de la sonate de Poulenc, une sonnerie tonitruante démarre sur, je crois, l'air du toréador. La voisine du preneur de son, donc juste devant moi à droite, est une dame d'un certaine âge, très Neuilly Auteuil Passy; elle lance un regard courroucé aux alentours, contre celui qui est à l'origine du dérangement. Mais, malgré sa prothèse auditive, Mamie se rend vite compte que le toréador synthétique émerge directement de son sac Chanel négligemment déposé à ses pieds. Elle se précipite, farfouille dans le sac, en sort le téléphone qui braille de plus belle, si content d'être enfin à l'air libre. Mamie a quand même trouvé le bouton adéquat pour le faire taire. Et elle s'est également tue. C'était au moins l'avantage de l'affaire. Elle a cessé de discuter avec son mari.