17998ème jour

Mon deuxième Cosi

Un peu plus de trois ans après le précédent, l’affiche de ce Cosi fan tutte, donné pour quatre représentations seulement au théâtre de l’Athénée était un peu mensongère. La transcription de l’orchestration de Mozart pour un ensemble d’instruments à vents "semblable à celui de la Gran Partita" était en fait pour deux hautbois, deux clarinettes, deux cors de basset, deux bassons, deux cors (et non quatre) et une contrebasse (le compte y est presque), mais aussi deux flûtes, un contrebasson, et bien sûr, un clavecin pour accompagner les récitatifs. L’idée de jouer Cosi dans un cadre intimiste et avec un effectif instrumental adapté est séduisante. La transcription de l’action dans une maison très anglaise des années vingt fonctionne fort bien et le décor est beau, même si l’on se lasse un peu de son unicité. Vocalement, le sextuor est un peu inégal, on citera cependant le charmeur Guglielmo de Christophe Gay et la belle prestation de la très jolie gréco-canadienne Soula Parassidis (Fiordiligi). La qualité de l’ensemble Philidor a permis de ne pas rendre insupportable les inévitables couacs des instruments anciens et en particulier des cors naturels.

17997ème jour

Alma Rosé (1906-1944)

Alma Rosé est née le 3 Novembre 1906 et elle fut poussée musicalement dès sa naissance par son père Arnold Rosé qui lui-même, avait su s’élever grâce à son violon de la pauvreté en Roumanie jusqu’à la gloire à Vienne. Premier violon de l’orchestre Philharmonique de Vienne, Arnold Rosé avait épousé Justi, la sœur de Gustav Mahler qui était bien sûr alors le Directeur de l’Opéra. Le frère d’Alma Rosé, Alfred, était piètre musicien. C’est donc sur les épaules d’Alma que tomba la responsabilité du nom Rosé.
La fille de Gustav Mahler, Anna, la décrit comme une enfant vulnérable et adorable. Son père Arnold la lança à Vienne avec le Double concerto de Bach. Très jeune, Alma tomba amoureuse d’un grand soliste, Vasa Prihoda, violoniste tchèque célébré dans toute l’Europe centrale avec la même ferveur que Heifetz en Amérique. Il épousa Alma en 1930 avec la bénédiction d’Arnold mais ils se séparèrent cinq ans plus tard, le divorce laissant Alma effondrée.
Elle avait fondé peu auparavant un orchestre de salon, les Wiener Walzermädeln, composé uniquement de jeunes femmes et elle tomba rapidement amoureuse de Heini Salzer, grand blond timide de huit ans son cadet. En 1938 avec l’Anschluss, les Rosé étant juifs convertis au catholicisme, leur situation devint hasardeuse. Alma reçut l’aide d’Adrian Boult pour emmener son père, âgé de 73 ans à Londres. Heini les accompagna.
Alma prit un appartement à Maida Vale, un quartier un peu au nord de Hyde Park, avec son père et Heini, mais un jour, elle découvrit alors qu’elle rentrait chez elle, que Heini s’était envolé pour Vienne. Le cœur brisé de nouveau, elle prit le risque de partir en 1939 pour la Hollande, qui était encore un pays neutre. Elle joua quelque temps là bas cherchant à entrer en contact avec Heini, mais celui-ci lui annonça par lettre qu’il s’était marié à Vienne.
Quand les Nazis envahirent la Hollande, la situation d’Alma devint de nouveau difficile. Elle donna des concerts dans des maisons privées, eut une brève histoire d’amour avec un officier nazi, puis accepta un mariage fictif afin de se protéger mais la couverture fut rapidement découverte. Plutôt que de se cacher, elle préféra partir sur les routes et tenter de rejoindre la Suisse. En décembre 1942, elle fut dénoncée à la Gestapo à Dijon, arrêtée, envoyée à Drancy et transférée à Auschwitz.
A son arrivée, elle fut envoyée au tristement célèbre bloc d’expérimentation médical de Birkenau, où une femme hollandaise la reconnut et indiqua aux SS qu’elle était une musicienne célèbre.
On lui donna un violon et on la chargea de prendre la tête d'un orchestre de femmes à l’effectif quelque peu disparate, chargé de jouer des airs joyeux matin et soir au départ et au retour des troupes. Alma dirigea son ensemble avec une intense discipline, sauvant parfois ses nouvelles recrues d’une mort imminente. Pour elle la musique était un idéal et un échappatoire. La qualité était sa récompense. Les SS l’appelaient respectueusement Frau Alma. La vie s’écoula ainsi pendant un an.
En avril 1944, elle participa à une réunion d’anniversaire d’un responsable de bloc et en revint nauséeuse. De façon inhabituelle, on lui donna une chambre privée à l’hopital expérimental avec un vrai lit et elle eut même le privilège d'être visitée par l’atroce Docteur Mengele. Elle mourut deux jours plus tard, le 5 avril 1944.
Il est extraordinaire de noter que dans un lieu comme Auschwitz, ou des milliers de corps étaient gazés et brûlés quotidiennement, le corps d’Alma fut exposé comme pour des obsèques, puis autopsié avant crémation. Il est fort probable qu’Alma mourut de botulisme après avoir mangé une nourriture avariée. Elle avait 37 ans.
Un matin de 1945, deux religieuses en noir frappèrent à la porte du vieil Arnold Rosé à Blackheath et lui remirent une boîte à violon avant de repartir sans un mot. La boîte contenait le précieux Guadagnini d’Alma de 1757. Il avait été caché par des amis hollandais d’Alma qui le restituèrent ainsi à Arnold. Celui-ci le vendit au premier violon d’origine viennoise du Metropolitan Opera de New York où il résonna pendant plus de vingt ans.
Cette courte biographie est en grande partie traduite d'un article de Norman Lebrecht de La Scena Musicale

17996ème jour

Une discussion avec Violette Silberstein

C'est dans l'avion qui me ramenait d'Istanbul à Amsterdam que j'ai lu ce long article sur Violette Silberstein-Jacquet, avec cette grande photo où elle arbore un sourire malicieux. Violette Silberstein est une miraculée. Elle a survécu au comble de l'horreur, elle a survécu à Auschwitz où elle est arrivée à l'âge de 17 ans et où elle a participé à l'orchestre de femmes dirigé par Alma Rosé. Le récit de sa vie a été sobrement mis en scène au théâtre de l'Epée de bois à Vincennes et comme c'est la dernière de ce qu'il convient d'appeler un spectacle, Violette Silberstein est là. J'échange quelques mots avec elle, en particulier sur Alma, et je lui demande en quelle langue elles parlaient entre elles. "En français, me répond-elle, Alma parlait très bien le français.

17995ème jour

DKK

Un appel professionnel tard dans la soirée, alors que je suis déjà chez moi, en compagnie de ma plus jeune fille. La conversation a pour objet un contrat danois, dans la monnaie locale, la couronne danoise dont nous utilisons à de nombreuses reprises l’abréviation usuelle, le DKK. Lorsque je raccroche, ma fille me regarde un peu inquiète et me demande : "Papa, pourquoi tu parlais toujours de caca ?"

17994ème jour

Eric

On avait rendez-vous juste après le concert devant Odeon pour y dîner ensemble. J'ai aperçu de très loin son immense silhouette alors qu'il attachait son vélo à une borne. L'un des terribles inconvénients d'Amsterdam qui se rabaisse dans le domaine au niveau d'une très petite ville de province est qu'il est difficile d'y dîner après 22h30. Odeon était fermé, le restaurant asiatique de Regulierstraat aussi, on s'est fait rembarrer gentiment d'une dizaine de restaurants avant de terminer dans un italien assez moyen de Nieuwejijds Voorburgwal.
Eric est un garçon étrange. Son père est hollandais, il en a pris la stature. Sa mère est singapourienne il a hérité de ses yeux. Ce mélange fait de lui un géant aux yeux bridés dont on aurait du mal à deviner la nationalité. Après dîner je l'ai raccompagné à son vélon et je suis rentré au Swissotel.
Ce matin j'ai pris le premier Thalys qui s'est traîné jusqu'à Bruxelles où j'ai déjeuné dans le brasserie de la Galerie Saint Hubert et le soir je suis rentré à Paris.

17993ème jour

Schumann et Brahms au Concertgebouw

J'ai utilisé le retour de mon billet Amsterdam Istanbul d'il y a deux semaines pour rentrer à une heure parfaite à Amsterdam. J'ai juste eu le temps de passer à mon hôtel déposer ma valise, d'aller à Centraal Station pour acheter mes billets de train du lendemain et de reprendre le tram pour aller au Concertgebouw. Au programme ce soir, la Quatrième Symphonie de Schumann et la Première de Brahms, programme dont cet orchestre est sans doute un spécialiste. J'étais installé dans les premiers rangs au centre, place absolument pas idéale acoustiquement mais parfaite pour entendre les échanges des pupitres de cordes et quelques particularités de l'orchestration. Christoph Eschenbach, pas si fréquent à la tête de cet orchestre, a reçu un véritable triomphe d'un public connaisseur.

17992ème jour

Istanbul

Je suis retourné dans le quartier de Levent, dans la grande tour de Isbank où j'étais allé lors de mon premier séjour à Istanbul y a plus de cinq ans. La tour est immense, une cinquantaine d'étages et à son sommet figure le logo en forme de dollar à cédille de la banque, qui la fait ressembler à la tour d'oncle Picsou. L'intérieur est dans un style mi années 80, mi art déco, assez voyant et pas du meilleur goût. Mais le plus étonnant est le hall d'entrée un peu avant 9h00 du matin où une immense file d'attente s'étire en circonvolutions jusqu'aux ascenseurs. Le tout se passe dans une grande courtoisie et une parfaite discipline.

17991ème jour

Paris Istanbul

Le dernier vol Paris Istanbul, celui d'Air France presque entièrement vide. A l'arrivée, mon téléphone plante de nouveau, comme il le fera pendant tout le séjour. Il fait très froid sur les bords du Bosphore. A Paris, le printemps est presque là, alors qu'ici l'atmosphère est encore très hivernale. Près de Besiktas, il y a d'immenses travaux qui sont sans doute les accès au futur tunnel sous le Bosphore.

17990ème jour

Aix 2009

Je craque... j'achète une place hors de prix pour le Crépuscule des Dieux dirigé par Sir Simon Rattle au Festival d'Aix en Provence. Et puis, comme pour rentabiliser le voyage, je prends une place, hors de prix elle aussi, pour le concert dirigé par Pierre Boulez avec également avec l'orchestre Philharmonique de Berlin. Au programme la Musique pour cordes percussion et célesta de Béla Bartók, le Concerto pour la main gauche de Ravel avec Pierre Laurent Aymard et, nul n'étant mieux servi que par lui même, les Notations I – IV et VII pour orchestre de Pierre Boulez.

17989ème jour

En pleine poire mangue

Un déjeuner chez moi. Nous sommes huit à table. A ma gauche, mon amie S. qui, lorsque je la taquine un peu, me balance à la figure le contenu de sa cuiller, soit un peu de glace à la mangue qui, soit dit en passant, était excellente.

17988ème jour

En attendant Godot

Vu pour la première fois En attendant Godot au théâtre de l’Athénée avec deux de mes filles. J’ai vraiment adoré cette pièce, son côté mi-Obaldia mi Prévert. La grande tirade de Lucky qui pense est en particulier un moment d’absurdité merveilleuse que j’adorerais relire à tête reposée. Et puis j’ai également beaucoup aimé la scène où l’étrange Pozzo prend Estragon et Vladimir sous ses deux bras et alors qu’il va leur faire une confidence, demande soudain :
- Mais lequel de vous deux pue à ce point ?
- C’est lui, répond Estragon. De la bouche.
(silence) Moi c’est des pieds…

17987ème jour

Pinard

Lorsque j’étais étudiant, j’ai habité pendant trois ans dans un foyer d’étudiants. J’y étais en pension complète, nous prenions nos repas par table de huit. La nourriture était vraiment mauvaise et je me souviens que, le soir, nous prenions tous nos plats dans l’assiette à soupe qu’il était donc préférable d’essuyer consciencieusement avec du pain. On nous servait du vin, une infâme piquette arborant une étiquette Sablignit marquée "Vin de divers pays de la Communauté Européenne". Un jour, nous nous sommes mis en en boire par grande quantités et au bout de quelque temps, nous avons obtenu l’effet recherché : il a été remplacé. Par un vin plus mauvais encore.

17986ème jour

Hasardeux

Un de mes collègues, soucieux de compléter ma collection de sacs à v*omi, me rapporte un souvenir de Grèce. Le sac est classique, format règlementaire, le logo de la compagnie, Aegean Airlines y est imprimé en deux couleurs, mais c’est le texte au bas du sac qui attire mon attention : In the event of sickness please call crew for assistance
This bag may contain bio-hazardous waste after use.

17985ème jour

Istanbul Paris

Toujours pas de téléphone. Je communique uniquement par Internet et par le téléphone fixe du bureau d'où je peux écouter mes messages vocaux. Lorsque j’arrive à Roissy, le soir, le téléphone remarche soudainement et je reçois une salve de SMS.

17984ème jour

A la recherche d'Internet

Alors que je me trouvais aux Pays-Bas hier, mon téléphone a cessé de fonctionner. J’ai déjà rencontré ce genre de panne et j’ai pensé que mon téléphone remarcherait dès l’arrivée en Turquie. Erreur. Depuis ce matin, je vis donc sans téléphone, on ne peut me joindre que par e-mail.
Pour corser le tout, il n’y a plus de connexion internet à mon hôtel et je ressens un manque certain. Je vais dans un cybercafé près de Taksim où la plupart des clients fument. L’odeur y est insoutenable et je termine la soirée en dînant seul au Flamm.

17983ème jour

Liège Amsterdam Istanbul

Le train pour Liège, une journée de travail près de Maastricht, puis le train pour Schiphol avec un stop à Utrecht. Le soir je prends mon vol pour la Turquie.
L’avantage du vol Amsterdam Istanbul, dont je ne suis pas familier, mais que je prends pour la deuxième fois, est qu’il est facile d’y reconnaitre les turcs des hollandais. Même si l’un des passagers turcs de ce soir avait les cheveux teints en blond. Et même si trois japonais se cachaient au dernier rang de l’Airbus.

17982ème jour

Matt

Un brunch rapide avec Matt au café Beaubourg où j’ai quelque peu perdu mes habitudes. Je n’y connais plus aucun des serveurs. A ma grande surprise, le pain Poilâne qui accompagne le tartare est parfaitement grillé. Sur la route de l’hôpital suisse, je dépose Matt à l’école des Beaux Arts où il veut y voir une exposition.

17981ème jour

Prunes

Pris un verre rapide avec ma mère, ma sœur et l’une de mes filles près de Denfert Rochereau. Pris deux contredanses sur nos deux voitures pour s’être mal garés en ce samedi.

17980ème jour

Mon premier Requiem de Verdi

Le site web du Royal Opera indiquait le concert complet, mais en me rendant à la billetterie, j’ai appris qu’il restait deux places de premier rang de premier balcon et j’ai pris l’une des deux. Je n’ai jamais vraiment aimé cette œuvre, trop opératique pour véhiculer le moindre sentiment religieux. Micaela Carosi qui remplace Barbara Frittoli souffrante se sort fort bien de sa tâche. La mezzo Olga Borodina, une ancienne du Kirov a la particularité des voix bulgares, fortes mais à la diction empâtée. Les deux hommes Piotr Beczala et Ildar Abdrazakov font une prestation honorable mais pas inoubliable. Je suis déçu par le son de l’orchestre, très cru et qui a tendance à saturer la salle pourtant grande. Antonio Pappano qui aime accentuer les contrastes a rajoute un peu. Ma voisine, pas très jeune et couverte de broches, a la tête qui s’affaisse sur la poitrine toutes les trente secondes dans un semi sommeil et pas moins de quatre téléphones sonneront (un en vibreur) pendant la grosse heure d’un concert bien décevant.

17979ème jour

Cheltenham

Je me rends à un événement client, aux courses de Cheltenham. Le temps est gris mais il ne fait pas froid. Il y a une foule incroyable qui se presse autour des champs de courses. Quelques femmes ont un chapeau amusant, la plupart des hommes ont le look gentleman farmer mais avec des couleurs vives étonnantes dans leur tweed et leur casquette. Une de mes collègues a un tuyau pour la quatrième course, la plus importante. Elle met cent livres sur le cheval. J’hésite un peu mais je ne participe pas. Pendant toute la quatrième course, son cheval, le 11, est en tête puis en fin de deuxième tour, alors que les chevaux passent juste devant nous, le 11 se fait remonter et griller en dernière ligne droite devant nos yeux, alors que tout le monde hurle des cris d’encouragements.
Le soir, dîner au Caprice avec ma collègue, la succursale d’Ivy près du Ritz, où j’avais dîné il y a un peu plus d’un an.

17978ème jour

Wifi

Paris Bruxelles Londres en train. Dans le Thalys, j'utilise pour la première fois le wifi, ce qui est particulièrement agréable. J'ai vraiment hâte d'avoir une connexion internet en avion. Les voyages me sembleront beaucoup plus courts.

17977ème jour

Pente

Après l’une de mes visites quasi quotidiennes à la clinique, je reviens vers ma voiture garée dans une rue très en pente. Il y a un petit groupe de personnes occupée à la retenir pour ne pas qu’elle ne dévale la pente, et un bel embouteillage de véhicules qui ne peuvent pas passer. J’apprends que la police est en route pour apporter une solution au problème. Je présente mes excuses les plus plates, on appelle la police pour annuler leur déplacement et je repars aussi vite que je peux.

17976ème jour

Tout passe en un jour...

Maintenant que j'ai un iPhone et surtout depuis que les agendas électroniques sont très utilisés dans mon entreprise, il devient inutile d'avoir un agenda papier. Je le regrette beaucoup, j'aime ce contact du papier et j'aime en particulier l'agenda de La Pleiade qui m'accompagné pendant onze ans de 1998 à 2008. C'est au bas d'une semaine de décembre 2008 que j'ai trouvé cette pensée de Marc Aurèle : Tout passe en un jour, ce qui se souvient, comme se dont on se souvient, qui orne maintenant le haut de ces pages.

17975ème jour

Hasards

Hier, alors que je quittais la clinique pour aller acheter la bouée, je croise S. par le plus grand des hasards. Nous nous disons l'un l'autre un "Mais qu'est ce que tu fais là?". Vérification faite, elle rendait visite à sa tante chambre 305. La personne que je viens voir régulièrement est elle en chambre 304...

17974ème jour

A la recherche de la bouée

J’ai passé une bonne heure cet après midi à visiter les pharmacies d’Issy les Moulineaux et de Boulogne pour dénicher une bouée, pas pour nager mais l’une de celles destinées aux personnes pour qui la position assise peut s’avérer douloureuse (dois-je préciser que cet achat n’est pas pour mon usage personnel). De pharmacie en pharmacie, la mine des vendeurs passait de la discrétion amusée à la déception de ne pas avoir l’article ou d’avoir vendu le dernier la veille. Une épidémie de mal au cul a-t-elle envahi la banlieue ? Dans la sixième pharmacie et après une longue visite au stock, le pharmacien est revenu victorieux avec l’objet de ma quête, d’un affreux caoutchouc orangé.
Lorsque je suis arrivé à l’hôpital, mes filles se sont amusées à utiliser la poire (fournie avec) pour gonfler l’engin qui s’est avéré fuir comme une passoire.

17973ème jour

Au Week-end

Alors que j’étais au Week-end à Rio avec Bruce, nous avons entendu une chanson de R&B au refrain assez entêtant et dont je comprenais des paroles "All sigolette". Vérification faite auprès de Bruce, c’est un tube de Beyonce dont le refrain dit All the single ladies.

17972ème jour

La Cinquième de Mahler par l’orchestre de Paris et Christoph Eschenbach

Par bêtise, alors que la première partie était composée de Lieder, j’avais pris une place d’arrière scène et j’ai erré dans la salle à la recherche d’une meilleure place et j’ai finalement atterri presque aux pieds de Dietrich Henschel dont j’avais appris la veille par e-mail qu’il remplaçait Thomas Hampson. Cruelle comparaison. J’ai souvent entendu Hampson dans les Lieder eines fahrenden Gesellen, y compris au cours d’une magnifique répétition avec Pierre Boulez. Dietrich Henschel nous a infligé des Lieder lugubres à la voix sourde et qui ne portait pas. Pénible. En deuxième partie, Eschenbach dirige une Cinquième plutôt réussie même si un peu inégale. La salle réserve à son orchestre un véritable triomphe, pas tout à fait mérité.

17971ème jour

Pork scratchings

Alors que j’arrivais à Ouro Preto, j’étais littéralement mort de faim, n’ayant rien avalé depuis une vingtaine d’heures. La propriétaire de l’hôtel m’avait recommandé le bœuf de l’un des restaurants de la rua Conde de Bobadela qui dévale la pente depuis la Praça Tiradentes. En attendant mon plat, j’avais bien sur commandé une caipirinha que l’on m’a servie avec d’étranges amuse gueule plutôt informes mais assez savoureux, composés d’une matière beige mi-dure et d’une sorte de peau assez épaisse et grasse. Le goût s’approchait de celui des rillons et j’en ai déduit qu’il s’agissait de porc, sans trop pouvoir l’identifier plus. J’avais tellement faim que j’ai dévoré le contenu de l’assiette. Et cet après-midi, lors d’un passage de moins d’une journée à Londres, alors que je prenais un verre avec des collègues, l’un d’entre eux à commandé des Pork scratchings et j’ai reconnu dans le sac plastique mon accompagnement d’apéritif d’Ouro Preto. Le modèle anglais était absolument répugnant, gras et sans goût et avant de quitter le pub, nous nous sommes rendu compte que la date de péremption était largement dépassée.
Avant de reprendre l’Eurostar, Livre oblige, j’ai pour la première fois de la vie acheté un costume à Londres.

17970ème jour

L'Hôtel Dieu

J’ai des souvenirs de l’Hôtel Dieu pour y être allé assez souvent en 1994 alors que mon père venait d’y subir une opération assez sérieuse. Je me souviens d’avoir été là à son éveil de l’anesthésie, alors qu’il me regardait d’un air complètement shooté et qu’il me tenait des propos incohérents. Il m’a indiqué par la suite que ce jour là, il me voyait dans un grand carré bleu. Je me souviens de son chirurgien qui m’avait dit qu’il ferait une petite chimio (alors qu’il s’est avéré peu après que son mal n’était en rien cancéreux. Je me souviens avoir aidé mon père alors qu’il avait vomi un peu partout dans la salle de bains. Je me souviens qu’il avait été choqué par la mort d’Ayrton Senna, me disant qu’une semaine plus tôt, il n’aurait surement pas échangé son espérance de vie contre celle du pilote brésilien.
Cette fois ci je suis revenu pour te visiter. J’ai admiré ton courage et j’espère que les semaines qui viennent ne seront pas trop dures pour toi.

17969ème jour

São Paulo

J’ai plié mes bagages, j’ai hélé un taxi devant l’hôtel, nous avons longé Copacabana sur toute sa longueur, j’avais envie de pleurer en voyant la plage une dernière fois, le taxi m’a déposé devant le bel aéroport de Santos Dumont sur sa presqu’île en plein centre ville, la fille de Varig a absolument tenu à enrubanner ma valise dans des tonnes de plastique, je me suis placé à une fenêtre droite de l’appareil afin d’admirer encore les plages, le pain de sucre et le Corcovado, puis la magnifique côte au sud de Rio, nous avons atterri à Congonhas au milieu des gratte-ciel, j’ai repris un taxi qui conduisait comme un pied et qui m’a déposé devant Figueira, j’ai pris mon menu habituel au milieu d’hommes d’affaires à la fois blasés et satisfaits d’eux-mêmes, j’ai fait un peu de lèche-vitrine dans Jardins, j’ai repris un taxi pour Guarulhos, j’ai acheté une horreur souvenir pour le musée du bureau, je me suis assis dans l’avion, j’ai refusé le dîner et j’ai fermé les yeux.

17968ème jour

The Week avec Bruce

Hier soir, j’ai retrouvé Bruce devant mon hôtel et nous sommes partis en taxi dans un restaurant japonais près du jardin botanique où nous avons dévoré un bateau de bois recouvert de sashimis et de sushis. Puis nous sommes passés brièvement à mon hôtel. Cela a été encore une vraie galère pour que Bruce puisse entrer, malgré sa pièce d’identité en bonne et due forme. J’ai du de plus signer un document dont je ne sais pas très bien ce qu’il indiquait.
Un peu plus tard, nous sommes partis à Centro où se trouve The Week, la boîte de nuit à la mode. Elle était encore presque vide à son ouverture à minuit mais très vite elle s’est emplie au point de devenir insupportable. On a bu des caipirinhas et des cocktails sophistiqués, on a dansé l’un contre l’autre, on observait la ronde incroyable du service de nettoyage qui passait et repassait partout dans la boîte pour récupérer le moindre verre et le moindre papier qui trainait. Honte sur nous, nous avons même jeté intentionnellement quelques papiers au sol, juste pour observer avec amusement le temps incroyablement bref avec lequel le corps de balai opérait. Vers trois heures, il y avait tellement de monde que nous sommes rentrés à l’hôtel où nous avons pu vivre pleinement la nuit à deux dont nous avions été privés la veille.
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