15682ème jour

Un jour dans ma vie de sale bête

Le site Un jour dans la vie publie tous les jours quatre photographies prises au cours d'une journée de la vie des participants, à 8h00, 13h00, 18h00 et 22h00. Aujourd'hui, c'est m@nu qui s'y colle, et je vous invite à visiter ses photos.
Je dois passer moi même en janvier et la liste d'attente des inscriptions est désormais de plus de 6 mois.
Un candidat parfait pour ce site serait Sale Bête, un New Yorkais dont j'aime beaucoup lire le Carnet insensé, véritable balade quotidienne qui fourmille d'anecdotes sur cette ville que j'aime. Il est américain et son français à l'orthographe parfaite fourmille d'expressions étranges, décalées et inhabituelles. Il doit venir bientôt à Paris et j'aimerais beaucoup le rencontrer. Comme il me lit, j'espère avoir la réponse dans les commentaires de ce post.

15681ème jour

Lamur, tujurs

Lors de notre petit passage à Amsterdam, en octobre, nous avons entendu à Exit un titre assez rigolo, avec un rythme plutôt batave et un accompagnement un peu décalé d'accordéon. Nous avons dansé dessus en rigolant puis, avons perçu avec étonnement des bribes de phrases en français.
Je pensais ne jamais réentendre ce morceau et l'autre jour, mennuie m'a indiqué cette adresse.
Je ne sais pas vraiment comment il a fait pour retrouver sur les méandres du net la trace de ce groupe (Lamur) qui a visiblement un gros succès en Allemagne avec son titre "Tu es foutu", mais n'est pas distribué en France.
Je regrette de ne pas avoir eu le nom lors de ma visite au Saturn de Hambourg, car j'aurais bien aimé ramener en France quelques notes d'un exotisme typiquement frenchy.

15678ème jour

Enfin chez moi

Mon installation a fait un grand pas en avant aujourd'hui. La cuisine étant enfin repeinte, je me suis fait livrer un frigo et une cuisinière. J'aurais donc vécu trois mois sans frigo, ce à quoi je finissais curieusement à m'habituer.
De plus j'ai fini de poser le papier peint du bureau et la tornade de réfection de l'appartement a donc désormais envahi plus de la moitié des lieux.
J'ai donc le plaisir, en tapant ces lignes, de regarder ma cheminée acajou, le tour de l'âtre en céramique vert-bleue, les cimaises dont le décapage m'a coûté de nombreuses soirées de travail, et dont la couleur s'accorde maintenant parfaitement à la cheminée, et un papier peint qui est véritable lien de couleurs avec tout ce qui précède.
Et si je ne craignais d'être taxé de mégalomanie, je dirais, comme le narrateur de la Création de Haydn : "Und Gott sah daß es gut war".

15676ème jour

Hambourg

Et bien en effet la ville est froide, par la température (-1°C), mais aussi par son architecture, même si les destructions y ont été moins massives qu'à Berlin ou à Nuremberg. La ville est très propre, presque aseptisée, verdoyante aussi, avec des petits ilôts de verdure anarchique un peu partout. Les hambourgeois sont très fiers d'avoir plus de ponts que Venise; ils ont, comme à Amsterdam, un quartier rouge qu'ils appellent de façon assez drôle Silicone Valley.
Autre point commun avec Amsterdam, il y a beaucoup de pissotières dans les rues mais celle-ci sont surmontées d'un grand panneau marqué Pissoir.
Lors de la réunion avec mon client,à 10 heures du matin, je me suis vu offrir des sandwichs au salami, au jambon et à la viande crue. Pour digérer tout celà, je l'ai invité à déjeuner au Ratsweinkeller, belle brasserie située dans le sous-sol de l'immense Hôtel de Ville qui est un véritable rescapé des bombardements de 1943 et 1944. Au menu typiquement local, une soupe de pommes de terres avec des petits morceaux de saucisse, et un savoureux hareng baltique accompagné de pommes de terres rissolées.

15675ème jour

Point G. II

Ce matin j'ai reçu un SMS très cru et très explicite de Beau sourire. J'ai eu aussitôt envie de mettre un peu de piment dans cette journée fade. J'ai retrouvé G. à midi trente en bas de son travail proche de mon appartement. Aussitôt chez moi, nous sommes allés immédiatement à l'essentiel. Son cou était toujours aussi doux, sa bouche aussi sensuelle. Nous sommes allés dans la chambre pour faire glisser lentement nos deux corps l'un contre l'autre, puis nous sommes allés dans le long couloir du fond de l'appartement. Sa bouche a quitté la mienne pour descendre le long de mon corps et s'attarder très longtemps entre mes jambes. Puis il s'est placé debout face au mur, le visage tourné vers moi et je lui ai donné ce qu'il voulait lentement mais fortement, en étant moi aussi debout, derrière lui. Je pense que ça n'avait jamais été aussi bon entre nous.
Puis nous nous sommes rhabillés, nous sommes allés à ma brasserie du matin pour un déjeuner rapide et faire un peu connaissance.
Ce soir, je prends l'avion pour Hambourg. Bref passage de travail dans une ville inconnue et froide, où Mahler a dirigé de 1891 à 1897 et où le jeune Vladimir Horowitz écumait les bars à matelots dans les années 20.

15674ème jour

Au feu!

Dimanche après-midi, j'étais invité par deux familles de mon immeuble qui ont emménagé en même temps que moi. Ils avaient tout parfaitement préparé : champagne, thé, macarons, tartes maison, pain-surprise, belle décoration de leur appartement refait à neuf. C'est assez américain de faire un pot d'immeuble, mais il est tellement agréable, surtout lorsque l'on vient d'arriver, de mettre des visages sur des noms et de diminuer le côté tellement impersonnel des relations de voisinage.
J'ai également appris que les cheminées des appartements sont en parfait état de fonctionnement et que certains voisins font du feu, malgré l'interdiction des baux. Je vais donc pouvoir faire ramoner mes cheminées et enfin faire du feu. J'étais terriblement agacé à l'idée d'avoir quatre cheminées dans cet appartement et de ne jamais en profiter.

15673ème jour

Ici Paris

Je me suis encore une fois levé au milieu de la nuit pour attraper le premier Eurostar en partance pour Londres. Ce matin, la gare du Nord était dans une effervescence incroyable pour quelques énergumènes qui bloquaient totalement le trafic. Un huissier était attendu pour constater les faits, afin de faire intervenir les forces de l'ordre qui attendaient impatiemment d'en découdre dans leurs camions stationnés devant la gare.
J'ai donc pris un petit déjeuner et je suis rentré au bureau. Je travaillerai aujourd'hui à l'aide d'e-mail et de vidéoconférence. Le bon côté des choses est que je terminerai ma journée de travail à une heure potable et que je pourrai inviter J. à dîner. Ah oui, je ne vous ai pas encore parlé de J. Il va falloir que je le fasse.

15672ème jour

Bonheur fané II

Le post d'il y a deux jours me rappelle l'histoire de ce couple de vieillards centenaires qui se rend un jour chez le notaire en vue de divorcer. Le notaire est un peu étonné et leur dit: "Pardonnez moi cette question indiscrète, mais pourquoi maintenant?" Et les deux vioques de répondre : "On ne voulait pas faire de peine à nos enfants, alors on a attendu qu'ils soient tous morts."

15671ème jour

Toubitri

Ce matin, j'ai fait venir le réparateur ELM Leblanc, car depuis le passage de la horde des peintres, la chaudière à gaz ne fonctionne plus. M. Leblanc est arrivé excité comme une puce, persuadé qu'il arrivait chez Filip, le chanteur de feu les 2Be3, et il avait promis à son entourage des autographes. C'est ainsi que j'ai appris que l'ancienne locataire, le top-model qui a émigré à Saint Martin, a été longtemps en couple avec ledit Filip, et que celui-ci avait donc habité chez moi.

15670ème jour

Bonheur fané I

Je vous ai déjà dit que la maison de mon enfance était un chalet blotti dans les monts d'Auvergne. Mes parents avaient toujours une inquiétude face à l'éventualité d'un incendie qui aurait sans doute réduit la maison en cendres en un temps assez court. Je me souviens notamment que ma mère disait souvent que dans un tel cas, on regrette le plus d'avoir perdu, non pas les biens matériels, mais sans doute les souvenirs personnels et notamment les photos de famille, bref, tout ce qui est irremplaçable.
Quelques années plus tard, à l'âge de 72 ans, mes parents ont pris une décision qui m'aurait fait rire si elle ne m'avait pas fait pleurer : celle de divorcer. Leur séparation s'est de plus déroulée dans un climat de haine et de mesquinerie proportionnel à la longueur de leur vie commune. Ma mère a jugé utile, dans un geste théâtral, d'aller jeter rageusement son alliance dans le lac de Thun (Suisse). Et puis un soir, elle a eu la bonne idée de prendre la vingtaine d'albums de photos de famille, d'enlever toutes celles ou mon père figurait pour les brûler dans la cheminée et de découper quelques figures mixtes devenues indésirables.

Que reste-t-il de nos amours ?
Que reste-t-il de ces beaux jours ?
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse.
Bonheur fané, cheveux au vent,
Baisers volés, rêves mouvants...
Que reste-t-il de tout cela,
Dites-le-moi.

15669ème jour

Deux jours à Toulouse

Les hotels étant bondés à Toulouse en raison d'une foire aux antiquités, mes collègues britanniques et moi-même avons été logés dans les chambres d'hôtes d'un très agréable château près de Buzet sur Tarn. Le temps était merveilleux et le chat du château passait ses après-midis sur la terrasse ensoleillée et ses soirées devant le feu de bois. J'ai profondément envié sa vie.
Quant à nous, nous avons travaillé de 7h30 à minuit non-stop afin de finaliser une présentation en anglais à notre cher client.
Aussi hier soir, afin de détendre l'équipe, nous avons dîné à l'Esprit du vin, un délicieux restaurant d'Albi que je vous recommande chaleureusement. J'ai passé au moins quinze minutes à traduire entièrement en anglais une carte alambiquée, ce qui m'a plus épuisé que les trois heures de présentation de l'après-midi. Foie gras, épaisse tranche de cochon, soufflé au Grand Marnier, le tout arrosé de Gaillacs multicolores, une petite promenade au vieux pont sur le Tarn, puis retour au château. Voilà de quoi oublier les soucis de la vie.

15666ème jour

Minority Report

Ce soir je n'ai rien à dire. J'ai vu Minority Report au cinéma. J'ai beaucoup aimé ce film mais je me suis toujours trouvé nul en critique de cinéma et je n'ai pas envie de vous bassiner avec le thème de la prédestination qui devrait pourtant me faire réfléchir à ma vie actuelle et à ce qui m' a amené là.
Je pars demain à Toulouse retrouver mes collègues anglais. Aussi vous n'aurez pas à me supporter pendant deux jours. Ca vous fera des vacances et à moi aussi. A jeudi.

15665ème jour

L'ombre de ton chien

J'ai toujours été frappé par un passage de "Ne me quitte pas" de Brel :

Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre,
L'ombre de ta main,
L'ombre de ton chien.


Il est effrayant de souhaiter devenir l'ombre du chien de quelqu'un. Et pourtant quand on aime vraiment, on est prêt à tout pour se trouver près de l'être aimé. Et si celui-ci ne vous aime plus, on en est réduit à supplier cette présence, précisément comme le chien qui est prêt à tout pour avoir sa pâtée.
Le plus amusant, c'est que cette mendicité provoque l'effet inverse de ce qui est souhaité, tant il est désagréable d'être importuné par quelqu'un qu'on aime pas, ou qu'on aime plus.
Courteline a magnifiquement résumé cette relation : "Il est évidemment bien dur de ne plus être aimé quand on aime, mais cela n'est pas comparable à l'être encore quand on aime plus." Comme quoi il y a toujours plus à plaindre que soi.

15664ème jour

Revoir Paris

J'aime vraiment une ville à partir du moment où je peux m'y repérer de façon totalement autonome, sans plan ni guide, et commencer ainsi à m'y sentir un peu chez moi. J'ai cette relation avec Paris, Rome, New York, Amsterdam, Berlin et Londres. Et j'aime vraiment de plus en plus Londres. Cette ville est devenue cosmopolite, interlope, au sens du Macao des années trente, la ville où tout est possible... Alors qu'il y a quinze ans, trouver un bon restaurant y était un casse-tête, il est maintenant impossible de faire vingt mètres à Soho, Chelsea ou Covent Garden, sans découvrir un café ou une boutique qui ne donne irrésistiblement d'entrer.
Grâce aux conseils de Monsieur Désinvolte, j'ai fait une agréable promenade au soleil, de la gare de Paddington jusqu'à Notting Hill afin de rejoindre Rough trade, la boutique qu'il m'avait conseillée. Le patron connaissait Antony & the Johnsons, ce qui est un exploit en soi, mais ne l'avait pas en boutique. L'endroit vaut pourtant son pesant de vinyle, tant par l'éclectisme de la marchandise, de la techno la plus ahurissante à la musique contemporaine la plus ésotérico-branchée comme John Zorn, que par celui de la clientèle. Et tous les disques, je dis bien tous, ont une petite étiquette retraçant en quelques lignes l'appréciation du maître des lieux. J'ai en revanche découvert un disque envoutant réalisé par Beth Gibbons, la chanteuse des Portishead, avec Paul Webb de Talk Talk.
Et puis, comme j'étais dans le quartier, j'ai fait un petit tour à Portobello Road qui en revanche ne s'arrange pas et devient vraiment boboland voire Saint-Paul de Vence upon Thames.
Et hop! Trois heures d'Eurostar plus tard et il faut
Revoir Paris
Et me retrouver chez moi,
Seul sous la pluie,
Parmi la foule des grands boulevards,
Quelle joie inouïe,
D'aller ainsi au hasard...

15663ème jour

Ici Londres III

J'ai oublié de vous dire que je dois rester a Londres plus longtemps que prévu car mes collègues et moi avons du mal à accoucher de notre proposition commerciale. J'en ai profité ce soir pour me ballader dans Soho. J'ai essayé un nouveau restaurant terriblement branché: Circus. Déco minimale, clientèle composée de beaux spécimens de tous les sexes, parfois un peu confused. La cuisine est internationale et assez étonnante. j'ai choisi une très bonne salade thai et un surprenant bakhlava de poire et de fêta. Exactement le genre d'endroit ou j'aimerais revenir avec certains amis que j'aime.
En sortant, je suis passé devant une épicerie d'ou s'échappait à plein tube la voix d'Amr Diab dans Habibi Habibi. Et j'ai aussitot pensé aux petites gueules-de-loup sauvages qui poussent au pied des bornes de circulation, près du pont Mirabeau. Et mes yeux se sont embués de larmes...

Ici Londres II

Eh bien non! Antony & the Johnsons n'ont toujours pas réussi a convaincre les sujets de sa tres gracieuse majesté Elisabeth II de succomber à leurs frasques musicales et vestimentaires. C'est en tout cas ce que j'ai du accepter après que le vendeur de chez Tower Records soit revenu bredouille de moulte sollicitations de ses ordinateurs.
J'ai donc du me rabattre sur un disque aux qualités plus discutables. Et surtout j'ai enfin trouvé une interprétation rare de la Cinquieme de Mahler que je recherchais depuis longtemps. Il s'agit d'un CD publié par un petit label americain, Laurel records. La Junge Deutsche Philharmonie est un orchestre de jeunes allemands qui sont totalement électrisés par Rudolf Barshai, leur vieux chef russe aux allures aristocratiques. Sur la couverture du livret, on apercoit les pupitres des vents qui, respectant les consignes de Mahler, levent vers le haut l'embouchure de leurs clarinettes et hautbois. Au concert, l'effet est irresistible.
Je dois par ailleurs confesser qu'il s'agit de ma 81eme version de la Cinquieme de Mahler. Comme cela, vous serez definitivement convaincus que je suis complètement fou.

15661ème jour

Ici Londres I

Le meilleur moment de mes journées est le bref instant quand je viens de me réveiller et que je n'ai pas encore pris conscience du merdier qu'est devenu ma vie et en particulier tous les efforts que je fais pour me brouiller avec ceux que j'aime. Ce matin, je me suis levé au milieu de la nuit pour rejoindre le premier Eurostar en partance pour Londres. Je n'étais pas allé à Londres depuis plus de deux ans et il est toujours amusant de constater ce qui a changé : les procédures de sécurité se sont sérieusement renforcées. J'imagine qu'une explosion dans le tunnel aurait quelques retombées humaines et médiatiques.
En arrivant à Waterloo Station (curieuse manie qu'ont les anglais de donner des noms de défaite à leurs gares), je suis accueilli par une douanière en foulard islamique, ce qu'on aurait du mal à imaginer en France. Dans les bureaux de ma société à Londres, il ya des open-spaces à perte de vue et des indiens enturbannés cotoient les pakis et les anglais pure souche derrière les forêts d'écrans informatiques.
Les anglais sont d'ailleurs de plus en plus anglais : le teint rose, beaucoup arborent en ce moment à la boutonnière un faux coquelicot en hommage aux morts de leurs guerres.
Je me suis levé tôt et je commence à fatiguer. J'espère avoir le temps de dîner chez Simpson in the Strand, mon restaurant favori du bord de la Tamise et à faire un tour chez Tower Records, afin de trouver le CD d'Antony & the Johnsons que je cherche désespérément en France depuis que Monsieur Désinvolte me l'a fait découvrir. A propos, pourquoi a-t-il supprimé les comments de son blog?

15660ème jour

Année noire

En démarrant cette année 2002, je soupçonnais qu'elle pouvait être la pire de ma vie. Je n'ai pas été déçu. Au mois d'avril de cette année, je pensais avoir touché le fond. J'étais englué dans mon divorce, balancé entre des avocats agressifs et les coups bas de certaines personnes que j'ai aimées.
Pendant cette période, je me souviens avoir écouté intensément "Cycles" une chanson de Sinatra dont les paroles blasées et désinvoltes, mélange d'espoir et de désespoir, décrivaient bien mon état d'esprit:

So I'm down and so I'm out
But so are many others
So I feel like tryin' to hide
My head 'neath these covers
Life is like the seasons
After winter comes the spring
So I'll keep this smile awhile
And see what tomorrow brings

I've been told and I believe
That life is meant for livin'
And even when my chips are low
There's still some left for givin'
I've been many places
Maybe not as far as you

So I think I'll stay awhile
And see if some dreams come true
There isn't much that I have learned
Through all my foolish years
Except that life keeps runnin' in cycles
First there's laughter, then those tears

But I'll keep my head up high
Although I'm kinda tired
My gal just up and left last week
Friday I got fired
You know it's almost funny
But things can't get worse than now
So I'll keep on tryin' to sing
But please, just don't ask me how


C'est étonnant comme cette chanson, qui n'a rien d'extraordinaire, m'a aidé à supporter les coups en pleine figure, à garder moi aussi la tête haute en espérant des jours meilleurs.
Au cours de ce printemps, j'ai exploré des zones au sein de moi même où je ne m'étais jamais aventuré, j'ai fait des voyages dont je ne savais pas si je parviendrais à revenir un jour, mais j'ai eu l'impression, après avoir touché le fond, de remonter lentement, particulièrement pendant les vacances, grâce au soleil et au bonheur de me sentir si bien avec mes filles.
Et puis là, soudain, depuis hier soir, pour quelques mots blessants, un peu d'incompréhension et de repli sur soi et pour un cadeau restitué, me revoici replongé dans les bas fonds de cette mer si sombre.
Je suis seul.

15659ème jour

Post noir

Il est des jours dans la vie où l'on préfèrerait ne jamais être né. Il est des heures où rien dans la vie ne semble valoir la peine d'être vécu. Il est des moments où il semble que le plus bel amour, l'amitié la plus pure ne sont que des illusions issues d'un noir dantesque pour nous faire supporter des bribes de vie. Il est des instants si insupportables que la perspective d'une suite interminable d'instants encore plus insupportables fait suffoquer d'étouffement.
Ce que j'ai le plus aimé ne vaut rien. Ce sur quoi j'ai construit ma vie s'est englouti dans le sable.
Et pourtant, plus que jamais, je pense que l'on a dans la vie ce que l'on mérite.

15657ème jour

Le dictateur clermontois

J'ai revu hier soir Le Dictateur de Charlie Chaplin avec ma fille aînée, dans cette bonne vieille ville de Clermont-Ferrand que je déteste toujours autant. J'étais heureux de lui faire découvrir ce film que j'ai vu moi même à Riom avec mes parents alors que j'avais son âge.
Il est sidérant de retrouver la justesse de la satire de Chaplin quand on songe que ce film a été tourné en 1939, à une époque où beaucoup éprouvaient encore une franche admiration pour le moustachu. Cela me permet aussi de constater comment les événements s'enfoncent peu à peu dans l'histoire. La Deuxième guerre mondiale fait partie de mon éducation, car mes parents en gardent des souvenirs d'enfance et j'ai connu par ailleurs l'affrontement en deux blocs qui en a découlé. En revanche, pour ma fille, il s'agit de l'Histoire avec un grand H et il n'est pas facile d'expliquer simplement la différence entre l'Allemagne et la Tomania.
Dans son autobiographie, Chaplin a écrit : "si j'avais su l'horreur réelle des camps, je n'aurais pu réaliser Le Dictateur. Je n'aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis".
Et là encore, on ressent l'évolution des modes de pensée, tant il est possible aujourd'hui de rire de tout, même du pire.
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