18516ème jour

Zurich Amsterdam Utrecht

Après un vol Zurich Amsterdam à 7h20, après une journée de travail à Utrecht, je rentre à Amsterdam pour le concert des Gustav Mahler Jugend que je n’avais pas entendu depuis des années. Je suis d’emblée frappé par le fait que les pupitres de violons sont maintenant essentiellement féminins, peut-être à 80%. Le concert commence par les Lieder eines fahrenden Gesellen. Bien que j’entende Christian Gerhaher de dos, ce qu’il fait me semble très beau et l’orchestre, en effectif diminué, ne couvre jamais sa voix. En revanche il y a beaucoup de couacs et l’interprétation me semble bien banale. Est-ce Herbert Blomstedt dont j’avais peu aimé la direction ici même? Est ce le fait de se retrouver en plus petit comité dans une salle mythique? Est ce tout simplement que le niveau de l’orchestre a baissé? C’est la seconde partie qui me donnera la réponse, avec une Neuvième de Bruckner foudroyante de feu et d’énergie. Je me souviendrai longtemps des contrebasses, juste devant moi (je suis sur le podium Nord) et qui maltraitent leur instrument pendant tout le Scherzo démoniaque ciselé à la hache par un Blomstedt aux anges. La salle acclame les jeunes européens qui se prennent en photo par petits groupes sur la scène une fois le public parti.

18515ème jour

Leander IV

Journée très intense professionnellement avec trois visites plus un dîner avec des clients. J’arrive juste à m’échapper une heure en fin d’après midi pour retourner dans la vieille ville. J’ai en effet aperçu la veille une jolie montre d’occasion mais la boutique où elle se trouve en vitrine est encore fermée. Je voulais aussi demander le prix d’un incroyable échiquier imaginé par un designer allemand que je ne connaissais pas : Paul Wunderlich. Quant à la table échiquier, je n’ai pas été déçu par son prix : 25.000 francs suisse (15.000 seulement sans les pièces, fabriquées quant à elles à Birmingham).
Mais l’instant qui m’a fait battre le coeur est ce nouveau message de Leander reçu dans l’après midi:

16:03
De : L à V.
Objet : AW: From the train
Hello Vincent,
Well, that's funny.
How was the concert? It's a pity that I didn't work yesterday evening, because the concert I attended in the afternoon was quite a bad one...
Hmm, so did you work in Zurich last week? Because I saw you wrote the first e-mail from Paris?
So good start in the new week, wherever you work now.
Greetings,
Leander


auquel je réponds le soir après dîner:

23:37
De V. À L.
Objet: From my hotel in Zurich
Hello Leander!
It's always nice for me to receive a message from you.
Yesterday's concert was nice, not exceptional. I like the Gewandhaus orchestra which I heard several times in Paris but the programme of the first part was a little bit boring (A Mendelssohn youth Overture plus Schumann violin concerto). I came mainly for the second part because I love Schumann Fourth Symphony and it is very rare to listen to it in Mahler orchestration (Yes Mahler again :o) )
So I had a busy week last week (Paris Birmingham Paris Prague and today I had several meetings in Zurich. So I decided to come to Zurich the day before and to try to find a last minute ticket for the Luzern concert.
Tomorrow morning I fly to Amsterdam and I will stay in the Netherlands until Thursday. Tomorrow evening I have a concert at the Concergebouw which is another amazing concert hall in Europe.
What's about you? What do you do for living?
And another question. Would you like to listen to Claudio Abbado in Mahler Ninth again?
With my best greetings.
Vincent

18514ème jour

Leander III

Embarquement particulièrement pénible sur le vol Swiss pour Zurich, composé en grande partie de familles africaines aux bagages volumineux qui ne font qu’un transit avant de prendre le vol pour Douala. La plupart des passagers sont très enervés mais finalement nous aterrissons à l’heure à Zurich et je prends le train pour la Hauptbahnhof. C’est en fait un train qui poursuit sa toute jusqu’à Lucerne et j’ai la tentation de rester à bord pour tenter d’assister au concert du soir donné par le Gewandhaus de Leipzig et peut-être, revoir Leander.
Mais j’ai rendez vous avec Lukas et je vais sagement à mon hôtel avant de retourner à la Hauptbahnhof pour le récupérer à la sortie de son train de banlieue. Lukas est moitié brésilien, moitié grec, et ce mélange produit un résultat intéressant d’où émerge un immense sourire clairement sud américain. On va à pied à mon hôtel en faisant connaissance, et en évoquant mes lieux fétiches de São Paulo. A peine arrivés, nous prenons une douche l’un après l’autre et nous passons à l’action. Lukas aime les "chems" comme il dit, et je ne regrette pas d’avoir acheté un Jungle Juice la veille. Il tient à me faire essayer un truc bizarre, une sorte de spray qu’il diffuse sur une serviette avant de l’aspirer par la bouche et de le garder longuement dans les poumons. Ca fait une impression de froid en même temps qu’un étourdissement proche du poppers, mais je ne suis pas vraiment convaincu par le produit.
Nos ébats terminés, je le raccompagne à la Hauptbahnhof (c’est la quatrième fois que je fais le parcours en deux heures), je m’achète un billet de train pour Lucerne et je vais me balader dans Zürich Altstadt aux ruelles charmantes un rien trop propres.Il fait froid et la pluie menace en permanence, on se croirait vraiment déjà en automne. Vers cinq heures, je retourne à la Hauptbahnhof et alors que je m’apprête à monter dans le train, je reçois ce message de Leander:

17:15
De L. à V.
Hello,
Well, I was a bit shocked about the way you contacted me, but that's okey now.
The concert was amazing, I really loved the silence after the last note... It was quite mystic.
So what are you doing? Are you working in the music business, or just a passionate Mahler lover?
Normally I don't add people I don't really know on Facebook, but if you want to add me, you can.
Greetings,
Leander


Je suis au final un peu embarrassé de retourner à Lucerne, ne voulant surtout pas qu’il puisse imaginer un quelconque harcèlement de ma part. Je lui envoie cette réponse depuis le train:

17:40
De V. à L.
Betreff: From the train
Hello Leander!
That is really funny to receive your answer just now because I am in the train from Zurich to Luzern for attending the Gewandhaus concert tonight!
I don’t know if you also attend it. If I see you, I will tell you a hello.
To answer to your question, I do not work in music, even if music is my passion. I am in international sales, so I travel intensively for my job.
I prefer not to add you now on Facebook and do it when you feel comfortable. Le’ s do it if one day when we know each other better.
With my warmest regards,
Vincent
PS: I fully agree about the silence after Mahler 9th. It was amazing. I can’t wait listening to it again in Paris on October 20th!


Je prends donc la décision de le saluer si je le vois, mais de ne pas le chercher particulièrement dans la salle. J’arrive une heure avant le concert, ce qui me permet de fabriquer un petit panneau "Suche eine Karte" et d’acheter un billet de quatrième balcon (exactement là où j’ai vu Leander pour la première fois huit jours plus tôt). Au moment d’entrer dans la salle, je dois reconnaitre que je suis pétrifié de peur à l’idée de croiser Leander, de me présenter à lui et de ses possibles réactions, mais il s’avère qu’il n’est pas là. La première partie du concert a un programme bien décevant. L’ouverture avec deux trompettes de Mendelssohn que j’avais entendue devant l’écran des retardataires de la salle Pleyel l’an passé, toujours aussi peu intéressante, et le concerto pour violon de Schumann auquel Frank-Peter Zimmermann ont tenté de donner un maximum de vie mais que j’ai toujours trouvé fort ennuyeux. A l’entracte toujours pas de Leander.
La seconde partie du concert, beaucoup plus intéressante avec l’ouverture Manfred et surtout la merveilleuse Quatrième Symphonie de Schumann dans la très rare réorchestration d’un certain Gustav Mahler. Pour être très honnête, je ne connais pas les changements exacts opérés par Mahler, je sais qu’il s’agit simplement de retouches légères, destinées, soit à clarifier l’orchestration, soit à souligner certains traits pour les rendre plus efficaces et plus adaptés à une grande salle de concert. Quoiqu’il en soit, j’ai rarement entendu sonner aussi bien cette Quatrième Symphonie et les dernières mesures ont été prises à un train d’enfer qui m’a rappelé la gestuelle miraculeuse d’Herbert von Karajan dans le film de Clouzot où il dirige cette même oeuvre.
Le concert s’est terminé à 21h30 mais j’ai eu le temps d’attraper le train de Zurich de 20h35. Alors que celui-ci démarrait, une belle grande jeune fille est venue s’asseoir en face de moi avec un grand sourire. Elle portait le costume noir à col Mao des ouvreuses du KKL, le même que celui de Leander à l’exception du sens du boutonnage, bien sûr. Elle a enlevé le haut dans le train, ce qui m’a permis de lire sur son badge que la jolie collègue de Leander porte le prénom de Madame Fleming et le nom de Monsieur Carl Maria von.
Arrivé à Zürich, j’ai pris une Wiener Schnitzel dans un café près de la Hauptbahnhof et je suis allé à mon hôtel pour une nuit bien méritée.

18513ème jour

Prague Paris

Le réveil sonne à 4h15 ce matin là. Alors que je fais le check-out, un type en short passablement aviné rentre dans l’hôtel se met à côté de moi au comptoir et demande tout un tas de choses ridicules : les toilettes, puis une chambre. Ses amis, à l’extérieur de l’hôtel, prennent en photo la mémorable scène. Le mec de l’hôtel est d’une patience d’ange, très poli et très professionnel, mais l’autre insiste et moi, je commence à m’enerver car mon vol est 75 minutes plus tard. Pour finir le type partira et le chauffeur du taxi Skoda conduira à une telle allure que je serai parfaitement à l’heure à l’aéroport.
Déjeuner (chez Janou) et dîner (chez Finzi) avec mon vieil ami Gaëtan.

18512ème jour

Tomas

Premier vol pour Prague à 7h15. Réunions de travail dans la banlieue de Prague.
Dans l’après midi, j’appelle la bonne fée pour avoir des nouvelles de G. qui va un peu mieux et envisage maintenant de rester au Japon.
Je finis ma journée tôt et je me balade un peu en ville, juste le temps de revoir mon cher Théâtre des Etats et de passer chez Bonton, le disquaire sous-terrain de la place Wenceslas.
A 21h30, je retrouve Tomas devant le Buddha bar. Il est beau, élégant mais vraiment très con. Le dîner est plutôt ennuyeux et la nourriture comme on pouvait s’y attendre insipidement asiatique. A minuit, je rentre à l’hôtel pour quatre heures de sommeil.

18511ème jour

Leander II

Premier vol pour Paris à 6h30.
Dans la matinée je reçois par SMS un message de ma bonne fée qui me donne des nouvelles de G. Il est parti au Japon, mais il a des problèmes de santé. Il a du être hospitalisé, il déprime, et devra sans doute être rapatrié en France. Je la rappelle et nous parlons longuement de lui et de la situation. Je dois reconnaître que l’idée d’aller le chercher à Tokyo m’a effleuré l’esprit.
Dans l’après-midi, mon coeur bat lorsque je je reçois ce mail:

15:07
De L. to V.
Objet : Hello Mr. G.
Hello Mr. G.
I received your message to Miss M**** this morning and it was up to me to decide whether I wanted to announce myself or not.
But I was really interested why you would like to keep in touch with me, and so I'm looking forward to get more detail information about that.
I hope you returned home very well after the amazing concert last Saturday, and wish you a nice rest of the week,
Best regards,
Leander


auquel je réponds:

21:42
De V. à L.
Dear Leander,
I am extremely happy to receive your keen message. I hope you have not been shocked by the unusual way I have contacted you, but this is the only one I found.
Why do I want to keep in touch with you? May be because you are extraordinary elegant and beautiful and probably because I loved your smile. Very probably also because I would feel honoured to become one of your friends.
I am happy you believe Claudio Abbado's concert was amazing because Mahler's music is my passion, I like to travel all over the world for Mahler concerts and it was the most extraordinary Mahler Ninth I heard in my life.
I hope we can keep in touch.
Feel free to add me on Facebook.
Vincent

18510ème jour

Birmingham

Premier vol pour Birmingham à 7h15.
Journée dans le trou du cul du monde.
Dans l’après-midi, je reçois cette réponse du KKL m’indiquant qu’ils ont bien reçu mon e-mail mais que personne ne répond au nom de Leander parmi les employés du KKL. Je ne reverrai sans doute jamais ma grande silhoutte élancée et le beau sourire qui m’avaient tant fascinés quatre jours plus tôt.

18509ème jour

Alexandre

Journée bien remplie, comme celle de la veille.
Le soir vers 23h00 je discute sur msn messenger avec Alexandre, un garçon aux cheveux longs qui habite assez près de chez moi, au Metro Saint Georges. La photo de son profil est un gros plan de son visage sur lequel il semble pousser un cri déchirant. Il me dit qu’il a envie de me voir. J’hésite un peu, j’ai un avion tôt le lendemain, mais comme d’habitude, la tentation est la plus forte, je prends une douche et je pars. Arrivé à Saint Georges, je me rends compte que j’ai oublié son numéro de téléphone mais peu importe, il est là, à la fenêtre du premier étage, il me voit et descend me chercher. Il a un tout petit appartement, bordelique et en mauvais état où trône un flamant rose en plastique, normalement destiné à la décoration de jardin, et qui répond au doux nom de Flamy. On fume l'herbe que j'ai apportée, on s’embrasse, il me fait jouir et on reste étendus l’un contre l’autre, tête bêche, pendant une quinzaine de minutes.
Je rentre chez moi pour une nuit de quatre heures.

18508ème jour

Retour

Journée de travail épuisante composée d'une suite de réunions non stop de 9h00 à 20h00.
Dîner au Petit Riche.

18507ème jour

Leander

Hier, juste avant et juste après le concert, j’ai eu beaucoup de mal à détacher mon regard d’un jeune homme blond aux cheveux longs et très bouclés, habillé de l’élégante redingote noire à col Mao des employés du KKL chargés d’aider les spectateurs. Il s’est sans doute aperçu que je l’observais avec un peu d’insistance car il m’a retourné un très beau sourire. Sans doute parce que j’assistais au concert avec l’une de mes filles, je n’ai pas osé aller lui parler mais en passant juste devant lui, j’ai pu noter sur son badge que son prénom était Leander et que son nom de famille était germanique et assez long, sans que je ne puisse le mémoriser.
Aussi, en retournant au KKL ce matin pour le concert d’Hélène Grimaud, avais-je préparé un petit mot pour le lui glisser si je le revoyais. J’ai eu beau parcourir les quatre étages de la salle pendant l’entracte, je ne l’ai pas vu.
Le concert de musique de chambre commençait par la si belle sonate pour flûte et piano de Francis Poulenc dont le début a longtemps servi de générique à une émission de France Musiques et que j’entendais pour la première fois en concert. Jacques Zoon jouait d’une flûte noire (en ébène je suppose) qui donnait un son particulièrement chaleureux à sa partie et qui convenait parfaitement au caractère si français de l’oeuvre. C’est ensuite le beau Raphael Christ qui jouait avec Hélène Grimaud la sonate pour violon et piano de Ravel. Immense maitrise du jeune violoniste qui s’apprête sans doute à faire une très belle carrière. Le blues du deuxième mouvement était sublime d’humour, de rythme et d’élégance. La première partie s’achevait avec l’une des sonates pour alto de Brahms jouée par Wolfram, le papa de Raphael qui a été le premier alto de l’orchestre Philharmonique de Berlin pendant les années Karajan. Il est amusant de voir que père et fils ont un peu la même posture de jeu, les jambes un peu pliées, le dos vouté. Ils ont d’ailleurs une sonorité comparable, toute en en douceur et en finesse.
La deuxième partie est consacrée à un quatuor avec piano de Schumann plutôt ennuyeux.
Nous prenons la route dès le concert fini, juste le temps d’un bretzel au Bretzelkönig de la Hauptbahnhof.
Dîner en Bourgogne.
Retour seul dans la nuit, circulation fluide jusqu’à Paris.
Passé devant chez Camille, à Arnay le Duc, qui me rappelle bien des souvenirs.
Flashé une fois.
Arrivé chez moi, je lance des requêtes google dans tous les sens avec comme mots clefs: Leander, KKL, Luzern, mais sans aucun succès. Alors après un peu d’hésitation, j’envoie ce mail à la DRH du KKL :
Dear Mrs M*,
I attended the amazing concert by Maestro Claudio Abbado last Saturday.
After the concert, I discussed with a young tall blond guy working in the team in charge of welcoming the audience.
I think his first name is Leander and I would like to keep in touch with him.
If you could transmit this message to him, that would make me extremely happy.
With my very best regards,
V.

Et comme deux bouteilles à la mer ont plus de chance d’aboutir qu’une seule, j’envoie un mail identique à info@kkl.ch.

18506ème jour

Le concert de l'année

Deux heures d’attente sur l’autoroute devant le tunnel du Gothard qui est saturé par les nombreux retours de vacances. J’ai imaginé que ce grand embouteillage me ferait rater le concert de l’année mais nous arrivons largement à l’heure à Lucerne. On se promène un peu dans la ville dont mes filles trouvent qu’elle a des allures de Disneyland.
Le soir, après un bretzel au Bretzelkönig de la Hauptbahnof, nous nous rendons au KKL (Kultur und Kongresszentrum Luzern), le magnifique centre de concerts imaginé par Jean Nouvel. La salle est vraiment superbe, l’acoustique y est merveilleuse et à 18h30 précises, les stars de la rolls des orchestres entrent sur scène: il y a Sabine Meyer à la clarinette, les violoncelles sont dirigés par Jens-Peter Maintz et Natalia Gutman, Raphael Christ est relégué à la tête des seconds violons, son papa à la tête des altos, Alois Posch, celle des contrebasses, quelques Hagen sont là, ainsi que le Mahler Chamber Orchestra qui forme l’ossature de l’orchestre. Ma précédente 9ème dirigée par Claudio Abbado était le 9/9/99 à Berlin et elle à fait l’objet d’un disque culte. C’est dire quel était le niveau de mon attente. Je n’ai pas été déçu. L’orchestre est absolument extraordinaire, d’une souplesse de félin, il répond à la moindre demande de son chef et on dirait que tous les musiciens sont amoureux du Maestro Abbado qui comme à l’habitude, dirige avec élégance, raffinement et précision, avec une intelligence mahlerienne absolument unique. Le Ländler du deuxième mouvement était merveilleux, le Scherzo époustouflant, mais le sommet de l’oeuvre était le long et déchirant adieu du dernier mouvement qui s’est achevé dans un murmure quasiment disloqué. Abbado a gardé la main levée et deux mille spectateurs ont respecté un long silence de deux minutes, voluptueux, dramatique et quasi mystique. Puis quelqu’un a crié bravo, et les déchainements d’applaudissements et de fleurs jetées des balcons ont achevé ce concert mémorable.

18505ème jour

Volterra Piacenza Come et un zeste de sexe

Journée de transit jusqu’à la frontière entre la Suisse et l’Italie. Nous faisons une halte dans une médiocre pizzeria (mais seul restaurant que nous trouvons ouvert) de Piacenza complètement désertée de ses habitants.
Le soir nous arrivons à Come pù nous passons la nuit. Pendant le dîner, mes filles me font remarquer que seule leur mère leur a fourni des informations d’éducation sexuelle, ce qui me semble normal. Mais chemin faisant, je leur propose de leur dire toute ce qu’elles ont envie de savoir et qu’elles ne sauraient encore. Et nous passons tout le dîner à parler sexe, parfois un peu crument.
De retour à l’hôtel sympathique séance skype avec le Mexique.

18504ème jour

San Geminiano et Florence

Nous avons passé la matinée à San Geminiano toujours aussi charmant malgré la foule incroyable et les tentes de boutiques à touristes qui envahissent la place principale. L’après-midi,nous parcourons rapidement Florence dont je n’arrive définitivement pas à tomber amoureux. J’ai toujours trouvé triste ce mélange de bâtisses renaissance (presque moyen-âgeuses en fait) et d’immeubles XIXème très banals. Comme j’ai une conférence téléphonique dans l’après-midi, je m’installe pour une heure chez Gilli pendant que mes filles se baladent. Hélas, à ma grande surprise, il n’y a pas de chocolat chaud (sans doute à cause de la chaleur) et je me rabats sur une banale gazata avec un expresso.
Le soir, nous dînons de nouveau dans notre petit restaurant de Volterra dont le serveur (pourtant plutôt moche) fait un certain effet sur ma plus jeune fille.

18503ème jour

Casa Mia

Si vous allez à Sienne, allez faire un tour à Casa Mia. C’est à Malafrasca, à dix minutes en voitures de la Piazza del Campo. Vous arriverez à une petite maison qui ne paye pas de mine, mais le patron, plus tout jeune, vous accueillera avec un grand sourire et son français hésitant dans une salle moyennement belle, équipée un peu de bric et de broc. Je vous recommande de le laisser choisir ce qu’il veut vous servir et l’emerveillement commencera. L’émerveillement, pour nous, a consisté en une petite assiette de figues et de jambon de parme, suivi d’un (oui un) ravioli de mozarella agrémentée de quelques petites tomates fruitées et de deux feuilles de menthe sauvage. Le grand moment venait ensuite avec une merveilleuse côte de boeuf de Toscane accompagnée d’épinards à peine cuits. Une petite farandole de desserts de la maison (essayez la torta di mela), un expresso et vous serez amoureux de la Toscane pour la vie.
Après celà nous sommes allés à Sienne, afin de parcourir ses rues tortueuses, là où jadis, tu était tombée amoureuse de cet italien qui portait un blouson de jean sous son imperméable blanc. Tu avais trouvé celà tellement chic que j’avais du m’acheter la même panoplie au Rinascente du Corso de Rome.

18502ème jour

A l'île d'Elbe II

C’est notre dernier jour à l’île d’Elbe. Avant de partir, nous déjeunons à Portoferraio et nous retournons à la Villa Napoleonica. C’est une bâtisse un peu banale (parait-il très inconfortable à l’arrivée de l’Empereur) mais pendant les trois cent-jours de présence de Napoléon, on y fit construire en contrebas une grande galerie à colonnade qui lui donne désormais un air majestueux de résidence impériale. De la chambre de l’Empereur, la vue est belle sur le golfe de Portoferraio. Il y a en ce moment une intéressante exposition sur Charlotte Bonaparte, la fille du frère de Napoléon, Jérôme, qui fut roi d’Italie et de Désirée Clary. Charlotte était une jeune fille très douée en peinture et sa vie durant, elle a peint son environnement, de l’île d’Elbe à la Belgique en passant par l’Italie. La fin de l’Empire l’a vue rejoindre son père en Amérique, puis le groupe principal des bonapartistes en Belgique. C’est là qu’elle a pris des cours de peinture auprès de David, lui aussi exilé.
Comme à l’aller, nous prenons le ferry une heure plus tôt que prévu et nous traversons la Toscane pour rejoindre Volterra. Lorsque nous y avions séjourné en 2001, mes filles avaient peu porté attention à cette jolie ville perchée. Mais maintenant que la saga Twilight l’a rendue célèbre en en faisant la ville des Volturri, mes filles ont été passionnées de mettre leurs pas dans ceux de Robert Patinsson.
Dîner dans un restaurant très sympathique de la ville où j’ai retrouvé avec bonne heure mes cantucci trempés dans le Vin santo.

18501ème jour

A l'île d'Elbe I

Aujourd’hui nous avons exploré l’île d’Elbe, magnifique, verte et sauvage dans la mesure où l’on évite les endroits touristiques. Nous sommes allés jusqu’au village de Rio nell Elba, nous avons garé la voiture et parcouru le petit chemin de sable qui conduit jusqu’au couvent Santa Caterina, là où Hervé Guibert a écrit la plupart de ses ouvrages. L’endroit est beau, isolé, dominant la mer de loin et je comprends vraiment que l’écrivain y soit régulièrement venu s’y resourcer. Un petit festival de musique y est organisé l’été et j’y viendrai sûrement l’une des saisons prochaines.
Nous avons fait ensuite une halte au cimetière de Rio nell Elbe pour y chercher la tombe d’Hervé Guibert. C’est un cimetière à l’italienne avec les tombes enchassées sur plusieurs étages dans un long mur. Il y a aussi quelques tombes traditionnelles Après un quart d’heure de recherche, mes filles qui s'impatientaient, sont parties tenter d’apprivoiser un petit chat et j’allais abandonner lorsque je me suis soudainement rendu compte qu’il y avait un deuxième cimetière mitoyen, sur le même modèle et que les morts d’après 1920 s'y trouvaient pour la plupart. La tombe d’Hervé Guibert est là sobre, mais distincte des autres, avec son marbre beige et non pas blanc, et le nom écrit en de plus grands caractères.
J’ai aussi observé avec stupéfaction les travaux de mise en place de nouvelles tombes. C’est une sorte de grande barre de béton avec les cavités prêtes à accueillir leurs clients. Toutes ces nouvelles tombes sont maintenant équipées de l’électricité, non pas pour éclairer la tombe de l’intérieur mais pour alimenter une petite veilleuse. Je ne sais comment ces veilleuses électriques sont allumées, peut être à distance et j’imagine avec effroi que l’on puisse se connecter en wifi sur le site du cimetière pour allumer la veilleuse des tombes de sa famille. "Eh allez hop! C’est la Toussaint, j’allume Mamie."
Nous avons déjeuné sur la petite place de Rio Nell Elba, où peut être Hervé Guibert avait ses habitudes, puis nous avons tenté de visiter la villa Napoleonica qui était hélas fermée le mardi. Nous sommes sommes donc rentrés passer un peu de temps sur la plage de Pareti, avant de dîner à Capoliveri.

18500ème jour

Départ pour l'île d'Elbe

Nous sommes partis à l’aube pour attraper le ferry de neuf heures à Piombino. Nous sommes même partis si tôt que nous sommes arrivés plus d’une heure à l’avance et que nous avons été le dernier véhicule accepté dans celui de huit heures. Une heure plus tard, nous traversions de part en part l’île d’Elbe, sauvage et magnifique, pour rejoindre notre hôtel, posé sur la plage de Pareti. Elle se trouve tout près du village perché de Capoliveri, là où l’apnéiste Jacques Mayol s’est donné la mort en 2001. L’endroit a du charme, totalement mort le jour, et d’une activité folle le soir, tous les vacanciers du coin s’y retrouvant pour boire et dîner joyeusement.

18499ème jour

Lucca e Pisa

Nouvel orage ce matin mais la pluie tombe sans discontinuer toute la journée. Nous annulons la belle promenade que nous avions prévue de faire à Camogli, jusqu’à l’église de San Rocco qui domine la mer et son bon petit restaurant de pasta. A la place, nous faisons un long trajet sur l’autoroute pour visiter sous la pluie Lucca, où je n’étais pas allé depuis une vingtaine d’années et Pise, juste pour montrer la tour à mes filles et se moquer des touristes idiots qui se prennent en photo dans des poses où ils font semblant de prendre appui sur la tour pour la soutenir ou au contraire l’empêcher de s’écrouler.

18498ème jour

Portofino

Il y a eu un orage terrible pendant la nuit et il pleut encore lorsque nous longeons la côte jusqu’à Portofino.
Dîner Prosciutto Melone à Levanto

18497ème jour

Cinque terre

Nous avons passé la journée à explorer les jolies villages de pêcheurs, blottis sur la côte entre Levanto et La Spezia.
Et puis les musiques de ces vacances méritent d'être notées:
We no speak americano, de Yolanda Be Cool, que mes filles ont rebaptisé "Papa, mets Ricano!"
et
Billionaire de Travie Mc Coy
(rien d'original)

18496ème jour

Ligurie

Petite halte vers midi à mon cher Cervo, toujours aussi beau et hors du temps. Hélas, mon complice Serafino est fermé le midi en cette saison et nous nous rabattons sur un restaurant un peu banal sur la place de l’église.
Dans l’après-midi, promenade dans les rues de Gênes où j’ai beaucoup de mal à retrouver la vieille pâtisserie où j’achête mon pain de Gênes.
Arrivée à notre hôtel de Bonnassola à partir duquel nous avons prévu d’explorer les Cinque Terre.

18495ème jour

C'est parti

Nous avons quitté l’Auvergne dans la matinée.
Déjeuner pique nique à Saint Jean de Maurienne, vide et laide.
A Turin, nous passons à la fnac où je découvre que le disque annuel de Festivalbar n'existe plus. Mes filles placent cette nouvelle au niveau d'une catastrophe internationale. Pour nous consoler, nous achetons le nouveau disque de Muse qui nous accompagnera toutes ces vacances. Et pour me consoler, j'achète le gros coffret Deutsche Grammophon, publié à l'occasion des cinquante ans de l'inauguration du Festspielhaus de Salzbourg.
Dîner à Turin près du môle d'Antonelli. Ma plus jeune fille et moi nous décidons d’un régime dissocié très strict pour ces vacances : un jour pasta qui alterne avec un jour pizza.

18494ème jour

Prune

Nous partons tôt le matin pour l’Auvergne. Après la porte d’Oléans j’hésite entre l’autoroute (par Bourges) et la route (par Nevers). Par nostalgie sans doute, je choisis la vieille route, ce qui me vaudra 90 euros d’amende pour excès de vitesse et sans doute quelques points de moins sur mon permis dans quelques mois.

18493ème jour

Petits meurtres à l'anglaise

Vu avec mes filles le merveilleux film Petits meurtres à l’anglaise, un remake très réussi de Cible émouvante.
Ce post me rappelle un passage du Mausolée des amants d'Hervé Guibert où celui ci notait combien il est agréable de juste dire qu'on a aimé un film, sans avoir besoin de le justifier, ni de décortiquer en tout sens une telle appréciation.

18492ème jour

Trop de notes

Staline a fait modifier le livret d’opéra de Glinka Une vie pour le tsar pour des raisons politiques. Il était présent lors de la répétition de cet opéra et, à la fin du premier acte, il fait venir le chef Samuel Samossoud dans sa loge en parlant de lui même à la troisième personne : "Le premier acte a beaucoup plu au camarade Staline, mais il n’y avait pas assez de bémols." Il voulait faire une remarque de spécialiste de la musique. Samossoud n’a pass sourcillé et a répondu que l’entracte serait plus long que prévu, le temps qu’il demande aux musiciens de l’orchestre d’ajouter des bémols.
Extrait d’une interview de Gennady Rozhdestvensky avec Pascal Huynh (2010)

18491ème jour

Tifs

Clement m’a proposé de me coiffer chez moi (!) mais un peu tard, j’avais déjà pris rendez-vous. Je retrouve donc Antoine de Tony and Guy mais je ne suis pas convaincu. L’impression d’être savonné. Je n’ai jamais de chance avec les coiffeurs.

18490ème jour

Un jour comme un autre

Alexandre passe chez moi boire un verre et écouter de la musique. A 22h00, je le fous dehors car j’ai une réunion téléphonique avec des participants américains pour qui c’est encore le début d’après-midi et deux participants asiatiques pour qui c’est déjà le lendemain matin.

18489ème jour

Changement de face

18488ème jour

Ouf

C’est passé tout seul.
Le soir, après un peu de musique chez moi, dîner avec Alban Berg, Manel et Margaux au Clarisse.

18487ème jour

Aiie!

Je sors d’un entretien dans un hôtel de Bruxelles et, je ne sais comment je m’y prends, je me tords la cheville. Je boitille jusqu’à un taxi. Je prends le Thalys pour rentrer sur Paris et après une heure assis chez moi, je me rends compte que je ne peux plus poser le pied par terre. Je vais me coucher à cloche pied en espérant que cela passera tout seul.

18486ème jour

Nykoping

J’avais prévu de faire une halte à Nykoping, histoire de voir une autre ville suédoise que Stockholm. L’arrêt s’est avéré être sans de peu d'intérêt tant la ville est petite, à part la belle église Sankt Nicolai
Vol Ryan Air à l’heure, comme d’habitude.
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