16081ème jour
Stress
Il parait que les trois plus grand stress de la vie sont la perte d'un être aimé, le mariage, et le changement de boulot.
Eh bien c'est décidé. Lundi prochain, je vais aller voir mon boss pour lui indiquer que je suis candidat pour le stress N°3.
16080ème jour
Obsession
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16079ème jour
Le proverbe du jour
Pas de lettre, pas de cacahuètes.
16078ème jour
Attente
Demain je recevrai une lettre. J'attendrai chez moi l'arrivée du facteur pour ne pas partir sans l'avoir lue. Je regarderai essentiellement deux chiffres. Puis je me déciderai. Sans doute assez rapidement. Normalement, je prendrai rendez-vous. Et puis je rangerai mes affaires et je partirai.
16077ème jour
Lu et entendu
Lu dans l'abominable gazette auvergnate "La Montagne" :
Vingt-cinq saisines de hashish depuis le début de l'année. (Edition du 26 décembre 2003)
Entendu dans l'ineffable journal de 13 heures de LCI :
La ville de Bam est en partie détruite à 100%.
Heureusement que la France a les meilleures écoles de journalisme au monde.
16075ème jour
Le chant du cygne
Il y a dix jours à Lille, j'ai trouvé au
Furet du Nord un enregistrement du
Chant du cygne par
Thomas Quasthoff. J'avais découvert ce baryton allemand il y a quelques années lorsqu'il a enregistré un cycle de Lieder de Mahler. J'ai été subjugué par la beauté de cette interprétation. La voix de baryton est plus grave que celle de Fischer Dieskau, un peu plus sombre mais ce qui est frappant, c'est l'engagement du chanteur, la variation permanente dans les reprises si fréquentes des mélodies. J'ai quasiment redécouvert le si célèbre
Ständchen, j'ai adoré
Abschied avec son texte si triste et sa mélodie si gaie, et puis aussi
das Fischermädchen avec sa mélodie si schubertienne.
La plus grande catastrophe de l'histoire de la musique a toujours été pour moi la mort de Franz Schubert le 19 novembre 1828, à l'âge de trente et un ans.
16074ème jour
Flagrant délit
Je dormais cette nuit dans une chambre, chez ma mère, lorque je me suis éveillé vers sept heures du matin. Erection matinale? Pensées vagabondes? Toujours est-il que j'ai commencé à pratiquer une activité solitaire destinée à la fois à satisfaire cette excitation passagère et à retrouver plus facilement le sommeil. Le jeune chat de ma mère était assis sur le lit jumeau et me regardait d'un air glacial. J'ai fermé les yeux pour ne pas déranger ma concentration et j'ai pensé à... Et puis zut! Je ne vais pas quand même pas tout vous dire.
Au bout de quelques secondes, alors que j'avais les yeux clos, le chat a sauté d'un bond violent d'un lit à l'autre, précisément à l'endoit où sous la couette, ma main s'agitait frénétiquement. Il a du penser qu'il s'agissait d'un jeu destiné à meubler son ennui matinal.
Celà m'a interrompu.
Net.
16072ème jour
Demain
Demain matin, entretien d'une heure en anglais pour un poste vaguement international dans ma boîte actuelle.
Demain après-midi, entretien d'une heure en français pour un poste totalement international dans une boîte qui m'attire vraiment.
J'ai le sentiment qu'une page va se tourner.
16071ème jour
Le pot-pourri du jour
Tout d'abord, je viens de croiser mes deux premiers
Tag-Amour sur le trottoir de la rue de Rome. Il y avait longtemps que j'en avais entendu parler, chez
Chryde en premier lieu, puis dans ce
portrait que
Libération avait consacré à leur auteur. Ca fait du bien de les rencontrer, on se sent stupidement un peu moins mal-aimé par la vie. Et puis j'adore la calligraphie des lettres.
A part ça, il y a eu ce quart d'heure de folie dans la Gare Saint-Lazare hier en fin d'après-midi. Un lieu pas très beau, mais transfiguré par une foire invraisemblable de 500 personnes criant, riant, bougeant en tout sens en agitant un petit papier noir. Comme j'étais avec mes filles, je me suis éloigné du magma en pensant que personne ne trouverait le jumeau dans une telle gare Saint-Bazare. Je me trompais. Des couples ravis allaient se faire tirer le portrait. J'ai aperçu Monsieur et Madame
Champagne (très chics) Monsieur et Madame
Immonde (très gênés) Monsieur et Madame
Atchoum (ravis) Monsieur et Monsieur
Gargantua (maigrichons) Monsieur et Monsieur
Bajoue (très sexy-phinedo) et bien d'autres.
A part ça aujourd'hui, cest la
division qui tue. Bizarrement, le reste de la division est toujours nul, que l'année soit bissextile ou non. C'est bizarre. Faudra que j'y réfléchisse.
16070ème jour
Tôt
Aujourd'hui je me suis levé à 5h55.
N'essayez pas de deviner pourquoi.
Vous ne trouveriez pas.
Ne me demandez pas pourquoi.
Vous ne me croiriez pas.
16069ème jour
Message personnel
Juste pour dire à
Mennuie que son cadeau de Noël qui noos a été remis hier par anticipation fonctionne à merveille.
Un sur deux
Ce matin, le cabinet de recrutement suisse qui m'avait dit non il y a six mois et m'avait rappelé il y a un mois, m'a joint de nouveau aujourd'hui pour m'annoncer que son client ne retenait pas ma candidature pour la même raison qu'il y a six mois. Sourire.
Ce soir, la boîte avec laquelle j'ai fait un petit voyage de noces à l'essai à Istanbul m'a rappelé pour prendre rendez-vous, très probablement pour discuter des conditions financières du mariage officiel.
Il ne faut pas que je rate cette deuxième cartouche.
16067ème jour
Joker
- Mais à quoi ca sert tout ça?
- Joker!
- Et ça va durer encore longtemps?
- Joker!
- Mais bon, tu l'aimes ce jeu?
- Joker!
- Tu as l'air d'y prendre du plaisir!
- ...
- Mmmmmh, ça n'a pas l'air d'aller...
- Joker!
Il a un air ironique le Joker. Moqueur et souriant. C'est lui qui sait tout. Qui a réponse à la question. Le maître du jeu. Quand j'étais enfant, il n'y avait pas de jus de fruits chez mes parents. Quand on avait soif, on buvait de l'eau. Celle du robinet était d'ailleurs très bonne. Un de mes oncles était grossiste de boissons pour les bistros. Un jour il nous a envoyé une caisse de petites bouteilles de 25 cl de jus de fruits. Vous voulez savoir la marque?
- Joker!
16066ème jour
Mon premier souvenir
Mon premier souvenir est lié à une maladie : la coqueluche. C'est une maladie infectieuse assez grave qui donne aux petits enfants ou aux nourissons de fortes poussées de fièvre. Et je me souviens en fait de deux images liées aux cauchemars occasionnés par cette fièvre.
La première image est une étendue d'alvéoles blanches hexagonales dans lesquelles il fallait plonger. Le couvercle de l'alvéole éclatait sous le poids du plongeur qui se retrouvait dans l'eau. J'étais terrifié à l'idée de plonger mais je l'ai fait et me suis sans doute réveillé à ce moment précis.
Le deuxième rêve est l'image de ma mère me quittant. Je la revois, très belle, avec les cheveux presque roux qu'elle avait à l'époque, son chignon et un manteau vert, se regardant dans la glace. Et moi, hurlant pour qu'elle reste auprès de moi.
16065ème jour
Avec le doigt
18 heures : toutes les chaînes de télévision, ravies de l'aubaine, diffusent et rediffusent des images de Saddam Hussein. On le voit notamment, coiffé d'un panama improbable, en train de vanter les mérites de l'hygiène à ses concitoyens : "
Et si vous n'avez pas de brosse à dents, il faut le faire quand même. Avec le doigt!"
21 heures :
Dreamers de Bertolucci. Un jeune américain est hébergé par un frère et une soeur sensuels et vénéneux dans le bel appartement parisien de leurs parents. Il pisse dans le lavabo, laisse tomber une brosse à dents dans l'urine, la passe sous le robinet, la remet en place. Le lendemain, le frère, qui utilise énergiquement ladite brosse, lui propose de la lui prêter. Après une brève hésitation, l'américain répond : "
No thank you! I'll do it with the finger!"
16064ème jour
Antony
La salle est belle, cubique, avec deux scènes qui se font face, et au centre, les consoles des ingénieurs du son. Au début, je suis agacé car
Antony & the Johnsons ne sont prévus qu'à 23h30. Encore deux heures trente à attendre. Pourtant le premier groupe,
Elysian Fields, est fascinant. Un beau son jazzy avec un clavier, une batterie et deux guitaristes dont l'un qui ressemble à Frankenstein. Une chanteuse un peu disjonctée avec une voix sombre et envoutante.
Manu m'envoie un SMS de l'autre bout de la salle pour me dire qu'il est heureux d'être là. Moi aussi.
Mister tigger me rejoint pour me signaler que parmi les spectateurs se sont glissés les Johnsons et Antony. Je m'approche et c'est vrai. Je reconnais de suite Antony avec son visage de poupon décadent et des cheveux péroxydés. Il est entouré par quelques admirateurs qu'il entraîne dans le hall pour ne pas déranger le concert. Je lui dis être venu de Paris pour l'entendre, lui suggère un concert à Paris. Il écrit une jolie dédicace sur mon CD de sa belle écriture liée, avec le A en forme d'alpha.
Je retourne dans la salle. C'est l'autre scène qui est occupée par un groupe jazzy ennuyeux. J'en profite pour réserver une place juste devant la scène ou le spectacle suivant va démarrer.
Le rideau s'ouvre d'un coup. Ils sont très sobres, tous habillés de noir, à l'opposé de leur apparition dans Animal Factory.
Antony est clairement leur leader. Il s'occupe de tout, même du sourire de la violoniste qu'il juge insuffisant. Il chante les lèvres collées au micro, en jouant au piano. Je suis heureux de retrouver la mélodie lancinante de
Cripple and the starfish, sa voix de tête déchirée de poète maudit.
Trente minutes oniriques. Merci à
celui sans qui je n'aurais pas été là ce soir.
16062ème jour
Le tu et le vous
J'ai toujours eu le tutoiement facile, en particulier au bureau. Pourtant je regrette beaucoup que le vouvoiement ait tendance à disparaitre. Faire l'amour en se vouvoyant provoque une relation étonnante qui vaut la peine d'être essayée. Lorsque j'étais adolescent, j'avais lu les souvenirs de Paul-Emile Victor qui racontait que dans sa jeunesse, il avait rencontré Henry de Monfreid qui lui avait demandé de le tutoyer. Et le jeune Paul-Emile s'était senti immensément honoré de ce tutoiement. Je me souviens aussi d'une remarque amusante de François Mitterrand qui pendant la campagne électorale de 1981, avait été accueilli par une jeune représentante du parti socialiste avec un :"
Salut François, on se dit tu ou on se dit vous?" auquel il avait répondu "
Comme vous voulez!". Dans le même esprit, lorsque la RATP a supprimé la première classe dans le métro, des mauvaises langues avaient commenté : "
ils auraient du supprimer la seconde classe, comme ça, tout le monde voyagerait en première."
C'est une grande erreur que d'estimer que tous les anglais se tutoient. En fait ils se vouvoient puisqu'il n'existe pas d'autre moyen de d'appeler différemment ses proches et ses amis. Un peu comme la vie qui n'a de valeur que par le risque de la mort, le tu ne vaut que dans la généralisation du vous.
16061ème jour
Trois heures de boulot
L'après-midi, nous avons rendez-vous avec mes peut-être futurs collègues chez leur client, l'une des plus importantes banques du pays. Son siège se trouve juste en face de l'immeuble de HSBC très endommagé par un attentat quinze jours plus tôt. Là encore la sécurité est impressionnante. Des fusils mitrailleurs un peu partout. Il faut montrer carte blanche et un garde nous accompagne au 41ème étage dans la salle du conseil d'administration. A l'heure dite onze managers de la banque entrent dans la salle, nous saluent et prennent place autour de la grande table circulaire. C'est rapidement à moi de prendre la parole et je me retrouve doublement observé et évalué : par le client bien sûr, mais aussi par mes futurs collègues qui me voient pour la première fois à l'oeuvre. Seize paires d'yeux m'écoutent attentivement. Je me sens à l'aise. J'ai l'impression de les convaincre. De nombreuses questions. Fin de la réunion.
J'ai vraiment envie de ce putain de futur job de dans deux mois.
Trois heures de marche
Hier matin, j'étais libre de mon emploi du temps. Je quitte l'hôtel vers 9 heures pour une longue marche jusqu'au centre ville. J'admire la
Tour de Galata, témoin du passé gênois de la ville. Puis je traverse l'un des deux grands ponts sur le bras du fleuve. Je me retourne émerveillé : sur toutes les collines environnantes, des mosquées et des minarets. Des deux côtés du pont, des pêcheurs cherchent à attraper des sardines argentées. Arrivé sur l'autre rive, j'aperçois la mosquée de
Yeni Camii sur la place Eminonu. Je rentre dans sa cour intérieure, îlot de calme dans la vacarme de la circulation. Puis c'est le
bazar égyptien, avec ses odeurs, ses couleurs, son magasin de café
Kurukahveci Mehmet Efendi, fondé en 1871, véritable voyage dans le 19ème siècle.
Je remonte la colline vers l'Université, traverse un petit marché aux livres, puis pénètre dans le Grand Bazar, incroyable caverne d'Ali Baba aux grandes allées spacieuses.
Je demande mon chemin à une charmante policière et je me retrouve entre la Basilique
Sainte-Sophie et la
Grande Mosquée Bleue. Je songe à l'image de Sainte-Sophie dans mon livre d'histoire de Sixième, aux années écoulées depuis. J'entre par la porte des empereurs pour admirer la coupole de mosaïques dorées aux trois quarts restaurées. Je caresse deux petits chats qui semblent habiter les lieux.
A peine sorti, un jeune me propose de me cirer les pompes. Elles en ont bien besoin, surtout avec le rendez-vous que j'ai l'après-midi. Je demande le prix : 5 millions de livres. Au hasard je négocie à trois. Marché conclu. Je m'assois sur un banc dans la rue. Un coup de brossage, un coup de cirage, de la crème qu'il passe avec les doigts. Mes vieilles godasses achetées à Strasbourg il y a six ans n'ont jamais autant brillé. Le gamin m'explique que le prix négocié, c'était pour le brossage. Qu'avec le cirage, je dois débourser quinze millions. Je l'envoie se faire cirer ailleurs et lui donne le montant prévu. Il me suit dans la rue sans succès en se lamentant. Il est temps de rentrer. Les taxis sont de la même couleur qu'à New York, mais plus petits, plus vieux et fabriqués par la sous marque locale de Fiat. Ils sont surmontés d'un petit panneau TAKSI.
A midi pile nous entrons dans la cour de l'hôtel. La sécurité ouvre le coffre, regarde sous la voiture avec un miroir. je regarde la facture du taksi, émerveillé par ce 1 suivi de sept zéros.
16058ème jour
Départ
Demain matin, départ de 500 kilomètres vers le sud puis retour à Roissy.
Demain soir départ pour 3000 kilomètres vers l'est.
Je vais découvrir une ville que je ne connais pas.
Je la sais méditerrannéenne, grouillante, vivante, étrange, différente, cosmopolite, intrigante, bruyante, trépidante, fascinante.
J'ai hâte.
16056ème jour
Pas content
Un des avantages du fait que
mennuie ait abandonné son blog est que je peux vous narrer certaines de ses aventures. Enfin, celles qui sont racontables. Je ne vais surement pas me lancer dans le #9209.
Enfin bref, l'autre jour, en rentrant de Nice, on a fait Roissy-Gare du Nord en RER et
mennuie ne voulait pas prendre de ticket. Moi, bête et discipliné, j'ai pris le mien et il a passé le tourniquet avec moi. Juste derrière, il y avait un flic, qui s'est avancé très poliment et lui a demandé de ressortir et d'acheter un ticket. Ce qu'il a fait en maugréant. Moi j'attendais avec les sacs. Il est revenu, l'air pas content, il a composté, et en repassant à côté du flic, il lui a demandé : "
Et vous, vous avez un ticket?"
Là, c'est le flic qui n'était pas content.
16055ème jour
Flashmob #4
Je n'ai jamais ce qu'il faut pour aller aux flashmobs. Fin septembre, j'ai du acheter un parapluie orange au BHV, quinze minutes avant d'aller faire le guignol devant le centre Pompidou. Et comme je ne fume pas, c'est dans un bar tabac près des Champs-Elysées que j'ai acheté deux briquets, un pour
mennuie, et un pour moi. Sûr de moi, je dis à la dame derrière son comptoir : "
Je suis sûr que vous en vendez beaucoup des briquets depuis un petit moment!". Elle me répond interloquée : "
Ah ben oui! Ca n'arrête pas! Comment vous le savez?" Et moi de répondre, l'air mystérieux : "
Top secret!"
Celà a commencé par une impression de redite : une foule qui se presse pour obtenir le précieux sésame, des airs de complicité en approchant des Champs-Elysées. Une file incroyablement longue du Rond Point des Champs-Elysées jusqu'au tunnel sous l'Etoile. Un voisin me demande si la queue de taxis est dans le sens du haut, ou du bas des champs.
A huit heures, c'est parti: le petit cierge magique scintille devant les arbres illuminés. Puis c'est l'attente de la hola qui remonte du bas des champs. On la voit arriver de loin et c'est l'explosion de joie. Elle se fait un peu longue à la redescente. Une seconde hola remonte du bas et a sans doute rencontré celle qui redescendait vers la rue Balzac.
C'est fini.
Déjà.
Au revoir.
16054ème jour
Pour qui en veut
Le week end dernier, j'ai acheté mes billets de train Ashford-Cantorbéry à Paris. Ils ressemblent à des billets SNCF. Il y a marqué dessus : "
utilisable du 28/11 au 27/01/2004. En France, composter avant l'accès au train." Je me suis renseigné à la gare d'Ashford, il n'y avait pas de machine à composter. A bord du train, le contrôleur a regardé nos billets et nous les a restitué aussitôt. J'ai donc deux allers-retours Ashford-Cantorbery utilisables.
Avant le 27 janvier.
Pour qui en veut.
16053ème jour
Opus 5
Cela faisait deux ans que ma fille aînée attendait la sortie du nouveau volume de Harry Potter. Nous ne pouvions donc pas rater l'événement littéraire intersidéral de l'année. Aussi hier soir, nous avons veillé ensemble un moment. Vers 22h30, nous sommes partis et avons garé la lada devant la librairie "
L'Ecume des pages". En attendant l'heure fatidique, nous avons traversé le boulevard Saint-Germain pour un petit cocktail de jus de fruits à la
Taverne. Gaëtan nous a rejoint pour un Rhum Litchies. Elle a chanté
Baby one more time. J'ai paresseusement rechoisi
Summer wind.
Minuit. Nous retraversons le boulevard. Il y a une quinzaine de personnes dans la boutique. Essentiellement des adultes. Toutes sont là pour le même pavé de 800 pages. Elle commence déjà à lire dans la voiture. Je concède la lecture du premier chapitre avant de dormir. Elle mettra à la porte de se chambre le petit panneau "
Ne pas déranger je suis avec Harry Potter" offert avec le livre. Avant de s'endormir, elle me dira que c'était vraiment une soirée géniale.
16052ème jour
Les flashmobs, vous vous souvenez?
Reçu à l'instant ce mail :
"
Cher flashmober,
Soyez très attentif à votre boîte mail le x décembre à partir de midi. De nouvelles instructions s'y trouveront.
Parismobs"
Et c'est reparti... Je suis impatient.
16051ème jour
Je voudrais
Je voudrais te regarder dans les yeux.
Je voudrais que tu m'appelles au milieu de la nuit juste pour me dire que tu penses à moi.
Je voudrais voir la mer de Chine se réfléter dans tes yeux verts.
Je voudrais voir ton émerveillement quand je t'emmenerai en Italie.
Je voudrais te regarder dormir au petit matin.
Je voudrais être là pour te réconforter quand tu es triste.
Je voudrais lire le bonheur dans tes yeux.
Je voudrais que tu acceptes que je t'aime.
16050ème jour
Les vêpres les plus chères de l'histoire de l'humanité.
L'Eurostar était complet en seconde classe, retour de week end oblige, et pourtant on l'a fait quand même. Nouveau lever au milieu de la nuit et une heure plus tard, nous filons à travers les champs de betteraves de Picardie à près de 300 km/h. Un bref arrêt à Lille-Europe me fait penser que je suis tout près de
quelqu'un que j'aime beaucoup. Gaëtan est très excité pour son premier passage sous la Manche. L'Eurostar nous dépose dans la gare d'Ashford International. Trois quarts d'heure à attendre un véritable tortillard digne de la réputation des chemins de fer britanniques. Entre chaque groupe de quatre fauteuils, il y a une porte que l'on peut ouvrir, même quand le train roule. Un petit panneau précise même que dans ce cas, il n'est pas recommandé de tenter de refermer la porte. Et pour cause, il n'y a pas de poignée.
La campagne merveilleuse du Kent défile sous le soleil : troupeaux de moutons gras, groupes de chevaux, fermes de houblon. Nous arrivons à Cantorb
éry.
La ville est superbe sous le soleil, pleine de monde à ma grande surprise, tous les magasins étant ouverts le dimanche jusqu'à 17 heures. Aucun touriste pour ce dernier week-end de novembre. Nous déjeunons dans une vielle bâtisse à colombages du 17ème siècle. Puis nous participons à l'objet de notre voyage : A
Service of Carols for Advent au sein de la Cathédrale, centre du monde anglican. La cérémonie commence dans l'obscurité, puis l'ensemble de l'assistance allume une petite bougie remise à l'entrée. Le choeur et les officiants avancent peu à peu de l'entrée de la Cathédrale vers le choeur au cours de six leçons, étapes de psaumes et d'antiennes chantées par un choeur mixte d'enfants et d'adultes. Le répertoire est incroyablement varié et nous fait voyager de William Byrd à Benjamin Britten. Pourtant, l'austérité du chant donne une unité parfaite à la célébration. Gaëtan a l'air aux anges. Il est mon plus vieil ami. J'étais heureux de partager cette journée étrange avec lui.