18638ème jour
G26
Il est entré dans la voiture et on s’est embrassés. Il portait un blazer bleu marine avec un écusson de rugby, un pantalon écossais et des bottes de cuir. On est allé à la
Galerie Vivienne dans un petit salon de thé qu’il affectionne ; un café au lait pour lui, un
lapsang souchong pour moi. On a repris contact doucement, se racontant cette année 2010 au cours de laquelle nous ne nous sommes quasiment pas rencontrés. Il avait l’air de bien se sentir et souvent il riait aux éclats. Je l’ai déposé chez lui en ce dernier soir de l’année. Je lui ai dit que je préférais lui laisser l’initiative d’un prochain contact mais je sais qu’il me rappellera sans pour autant que je n’espère quoi que ce soit.
Et cette année 2010 se termine aussi par un SMS de G. qui, un peu avant minuit, m’envoie ses vœux qu’il conclut par un
A bientôt.
18637ème jour
Où il s'avère que les solutions sont parfois plus simples qu'on ne l'imaginait
Je rentre de Prague par le vol du matin, content de ma soirée mais un peu déçu de ne pas avoir pu récupérer mes clefs. Dans le taxi qui m’emmène à l’aéroport, j’envoie un message à mon collègue Pragois pour savoir si, par hasard il n’a pas trouvé des clefs sur le plancher de sa voiture. Arrivé à Paris, il me répond qu’en effet il a trouvé des clefs, mais dans nos locaux de Prague. Réponse à toutes mes questions que j’aurais pu obtenir à moindre effort.
18636ème jour
Le concert de la Saint Sylvestre au Rudolfinum
Je repars pour Prague pour la troisième fois en trois semaines. Il y fait un froid intense (-10°C) et à part un déjeuner à mon cher café
Savoy, je passe ma journée à tenter de retrouver mes clefs. Je tente ma chance au comptoir
Czech Airlines, au Objets trouvés de l’aéroport, à mon hôtel, au restaurant du dîner d’anniversaire et même au
Rudolfinum où j’assiste au concert de la Saint Sylvestre dont le programme parle de lui-même :
Bedrich Smetana : Polka de
La fiancée vendue (plaisant sans plus)
Anton Dvorak :
Valses de Prague (pièce que je ne connaissais pas et qui est fort agréable)
Jean Sibelius :
La Valse triste (non (
Paris Broadway, ça n’était pas la Chanson de Solveig !)
Eduard Strauss : Quadrille sur des thèmes de
Carmen souvent donnée au concert du Nouvel-An)
Piotr Illitch Tchaikowski : La valse des fleurs (combien de fois le thème principal Alban Berg ?)
Julius Ernest Wilhelm Fučík :
Stary brucoun, une Polka
Ion Ivanovici :
Les flots du Danube (il fallait bien que j’entende un jour la mélodie qui me poursuit. Sauf erreur de ma part il ne s’agissait pas de l’orchestration de Watdteufel)
Entracte
Johann Strauss :
Feuerpolka (avec le percussioniste aux enclumes déguisé en forgeron)
Frédéric Chopin : L'une des valses (dans une belle transcription de Glazounov)
Edward Elgar :
Salut d’amour (tout le monde connaît sans savoir le nom de la pièce)
Dimitri Schostakovich : La fameuse valse extraite de la
Jazz Suite (avec une étrange introduction d’accordéon ajoutée)
Maurice Jarre : La
chanson de Lara (avec balalaïka comme il convient, et même mandoline et accordéon)
Maurice Ravel :
La Valse (cela fait du bien d’entendre de la bonne musique, mais maintenant, les tchèques pensent que tous les français s’appellent Maurice)
Johannès Brahms : deux
danses hongroises orchestrées par Anton Dvorak
Le concert se termine par un bis qui est ce que je croyais jusqu’à aujourd’hui être une célèbre mais anonyme musique de cirque mais qui s’avère être l’
Entrée des gladiateurs de Julius Ernest Wilhelm Fučík, aimablement dirigé par Ion Marin, que je vais enfin cesser de confondre avec Marin Aslop.
18635ème jour
Les encardeurs n’encadrent pas Niels non plus
Je trouve à Levallois un encadreur ouvert en décembre. La fille qui m’accueille est perplexe en raison de la taille de l’affiche (1m50 par 90 cm environ). Elle ne me recommande pas le verre (7 à 10 kilogrammes) et me propose de coller l’affiche sur une plaque légère et de la recouvrir d’un plastique adhésif. La vulgarité du procédé et son prix (600€) me font renoncer. Je laisse juste l’affiche de la
Mahlerfeest organisée par Mengelberg au
Concertgebouw en 1920 à encadrer pour mon bureau.
Alors que je déjeune sur l’île de la Jatte, je reçois ce mot inattendu de G. :
J’espère que tu as passé de bonnes fêtes. Je t’embrasse. G.
Auquel je réponds
Merci pour ton message qui me touche. Cela me ferait plaisir de te revoir. Je t’embrasse. V.
Le soir, j’achète une boîte de punaises blanches au
Monoprix et je fixe le sourire de Niels au dessus de mon lit. Ce visage à la Tadzio qui veillera sur mes nuits et le titre LES AMOURS IMAGINAIRES en grandes lettres blanches, me ressemblent finalement plutôt bien.
18634ème jour
Les encadreurs ne m'encadrent pas
N’ayant pas de nouvelle de Niels par Facebook pour faire dédicacer mon affiche, en rentrant du travail, je cherche dans tout Paris un encadreur afin de pouvoir la suspendre au dessus de mon lit. Bizarrement étant lundi et en décembre, tous sont fermés. Je rentre chez moi avec l’affiche.
18633ème jour
Plan N. II
Bien qu’ayant joui dans mes draps, N. ne souhaite pas prendre le douche le matin. J’ai la courtoisie de le déposer à Meudon et je n’envisage absolument pas de le revoir.
Le soir je regarde en
bluray la version intégrale du
Hamlet de Kenneth Branagh. J’ai un peu honte de l’avouer mais je préfère la version courte (d’autant qu’elle évite de voir Gérard Depardieu, ridicule dans du Shakespeare).
18632ème jour
Plan N. I
Je vais chercher N., un
Grindrien à Meudon. On va chez moi, on fait du feu, on boit une bouteille, on regarde
Eyes wide shut en
bluray, on se couche, je le suce, il jouit, on dort.
18631ème jour
Une visite à ma banque
- Bonjour j’aurais voulu 600 € en grosses coupures, trois billets de 200 si possible
- Ah ici Monsieur nous n’avons plus de billets.
- Où dois-je demander alors ?
- Vous êtes dans quelle Agence ?
- Ici. Depuis vingt ans.
- Ah. Le plus simple serait que vous alliez au distributeur.
- Oui j’y avais pensé, mais je souhaite des grosses coupures.
- Au distributeur, vous pourrez demander des billets de 50 €.
- Bon . Tant pis, c’est ce que je vais faire alors.
Je vais au distributeur qui me balance 30 billets de vingt €. Je rentre de nouveau dans l’agence pour lui montrer la liasse de billets.
- Oui. Vous vouliez des petites coupures non ?
- …
18630ème jour
Le roi se meurt
Le matin, je retourne à Roissy récupérer ma voiture avec le double des clefs. A tout hasard, je demande au guichet Air France s'ils n'ont rien trouvé dans l'avion. J’apprends que, rien que pour la journée de la veille, huit ordinateurs portables ont été oubliés dans des avions mais pass de nouvelle de mes clefs. A neuf heures j’appelle mon hôtel de Prague mais après enquête, là non plus, il s’avère qu’ils n’ont rien trouvé dans ma chambre.
Le soir, je vais voir avec mes filles à la Comédie des Champs-Elysées
Le roi se meurt de Ionesco que Michel Bouquet joue à Paris pour la troisième fois de sa carrière. Après
les commentaires de Paris Broadway, j’étais un peu inquiet du résultat mais il s’avère que la fatique du grand acteur au mois d’octobre n’était que passagère. Lui et Juliette Carré (sa femme dans la vie et dans le rôle de la reine Marguerite) sont en pleine forme.
Après la pièce, nous prenons une choucroute au
Bar des théâtres qui a tendance à devenir miteux.
18629ème jour
Clefs
Le soir en arrivant à Roissy, alors que j’attends mon bagage, je m’aperçois que je n’ai plus mes clefs, ni celles de la voiture, ni celles de chez moi. J’appelle mon hôtel de Prague pour savoir si je les ai oubliées dans ma chambre mais ils me demandent de rappeler le lendemain.
Je laisse ma voiture à l’aéroport, je rentre en taxi et je récupère le double des clefs de chez moi qu’ont mes filles.
18628ème jour
Le concert de Noël au Rudolfinum
A peine rentré de Prague, j’y retourne. La neige a un peu fondu, faisant place à une gadoue grisâtre beaucoup moins agréable. Puisque c’est mon anniversaire, le soir, j’invite mes collègues présents dans la ville au concert de Noël de la Philharmonie Tchèque. Le programme, dirigé par Zbyněk Müller, démarre avec l’ouverture de
Guillaume Tell toujours aussi agréable à entendre par un bon orchestre. Puis c’est un jeune pianiste tchèque, Ivo Kahánek qui s’attaque au Concerto pour piano de Tchaikovski que je n’avais pas entendu depuis le naufrage du
concert de Cédric Tiberghien à Mogador. Ivo Kahánek m’impressionne par la qualité de son jeu, par son énergie et son sens des contrastes. Très peu de pains, ce qui est rare dans une telle œuvre. En bis, Ivo Kahánek nous offre la Sonate K380 en mi majeur de Scarlatti, celle qu’Horowitz aimait jouer en bis. Le concert se termine par une honorable interprétation de la Symphonie Ecossaise de Mendelssohn avec, une fois n’est pas coutume, le dernier thème qui n’est pas pris au pied de course.
Nous dînons chez
Mlynek, un restaurant à touristes au pied du Pont Charles.
18627ème jour
Allo Benoît?
Je me réveille au beau milieu d’un rêve où j’étais en pleine discussion téléphonique avec Benoît XVI pour l’organisation d’un prochain voyage pontifical en Auvergne.
18626ème jour
Paris
Je déjeune avec ma fille et son chéri au
Pershing Hall où l’on sert un brunch très agréable mais hors de prix.
Le soir Alejandro me contacte en pleurnichant car son vol de retour à Barcelone a été annulé du fait des intempéries et il a besoin de moi pour changer son retour. Je lui propose de rentrer le mardi matin mais il préfère repousser son vol au 24 décembre, ayant probablement rencontré quelqu’un sur Paris.
18625ème jour
Schostakovich et Mahler par Mariss Jansons et l'orchestre de la Radio bavaroise
Alejandro a encore passé une partie de la nuit je ne sais où et je dois encore négocier pour qu’il se lève. Il m’enerve tellement qu’on ne se parle quasiment pas pendant le retour en taxi à l’aéroport et pendant tout le vol. Arrivée chez moi, nous avons une dernière discussion où faisant état de notre incompatibilité, il décide de partir en me disant qu’il se débrouillera pour la nuit et pour se rendre à l’aéroport le lendemain. J’en suis vaguement inquiet et soulagé.
Le soir je me rends en pleine tempête de neige au Théâtre des Champs Elysées pour le concert donné par Mariss Jansons avec l’orchestre de la Radio bavaroise. J’assiste à la première partie consacrée à la
Neuvième de Schostakovich depuis le premier balcon où les places sont une véritable honte à moins d’être un nain ou un cul de jatte. La direction de Jansons dans Schostakovich est une merveille, pétillante d’humour, pleine de joie et d’ironie, l’orchestre se révélant de plus en plus être l’un des meilleurs au monde, à coup sur dans le top 10 mondial. Mais le moment le plus merveilleux de cette soirée était la
Quatrième de Mahler absolument parfaite de bout en bout. Jansons, comme à l’habitude, vit cette musique de l’intérieur, obtient ce qu’il veut de l’orchestre qui le suit comme un seul homme. Cinq jours après la catastrophe de Valery Gergiev sans cette même
Quatrième, je suis heureux de constater que je ne suis pas en indigestion mahlerienne mais que, au contraire, mes oreilles sont plus que jamais prêtes à écouter leur musique préférée lorsque celle-ci est bien interprétée. J'ai eu aussi beaucoup de plaisir à retrouver Miah Persson, après une
Deuxième un peu ratée à Chicago et un très beau
récital de Lieder au Musée d'Orsay.
Et pour le plaisir des yeux, étant descendu à l’orchestre pour cette seconde partie, j’ai eu le bonheur d’admirer le beau
Sebastian Klinger œuvrer en tant que premier violoncelle solo de l’orchestre.
18624ème jour
Tosca à l'opéra de Prague
Alejandro devient très casse pieds. Comme il a passé une partie de la nuit sur
gros meo, il n’arrive pas à se lever et je vais me promener seul en ville. Je le rejoins pour déjeuner dans les ors Art Nouveau du restaurant de la
Maison de la Municipalité où il fume cigarette sur cigarette pendant le repas. Dans l’après-midi, je lui montre le pont Charles qu’il traverse toujours les pieds nus dans ses mocassins. On s’arrête pour prendre un café au
Starbucks de
Mala Strana où il se réchauffe les pieds sur les grilles de chauffage du sol. Je rentre seul en tramway et on se retrouve pour
Tosca à l’opéra du haut de la place
Wenceslas. Interprétation honorable de la troupe de l’opéra dans des décors du genre réalité déformée. Le trio Tosca-Scarpia- sans être exceptionnel, fonctionne assez bien.
18623ème jour
La Troisième de Mahler par Eliahu Inbal au Rudolfinum
Alejandro a du mal à se lever de si bonne heure et je commence déjà à m’énerver. Avec la neige, je sais qu’il peut être difficile d’atteindre Roissy mais, pour finir, tout se passe bien et nous arrivons à temps.
Il est tombé énormément de neige ces derniers jours en République tchèque et Prague est magnifique toute de blanc vêtue sous le soleil. Malgré mes avertissements, Alejandro n’a qu’un blouson léger et il tient absolument à marcher avec les pieds nus dans ses mocassins de daim. Il ne tardera pas se mettre à tousser. Je lui montre la ville et les endroits que j’aime. Nous déjeunons au café
Savoy et nous marchons jusqu’à
Mala Strana, escaladons les rues transformées en patinoires qui montent au château et redescendons en tramway depuis le monastère de
Strahov.
Le soir nous nous rendons au
Rudolfinum pour la
Troisième de Mahler dirigée par Eliahu Inbal. C’est un magnifique concert que nous donne la Philharmonie Tchèque avec un merveilleux solo de cor de postillon, un
O Mensch solaire, magnifiquement chanté par Gerhild Romberger (je suis prêt à aller n’importe où dans le monde pour la réentendre), un
Bimm Bamm réjouissant, des petites fanfares parfaitement équilibrées, et un adagio final à mourir. Eliahu Inbal fêtera ses soixante quinze ans à Prague en février avec la Septième de Mahler et je ferai tout pour être là.
Après le concert, nous dînons au
Barock et rentons à l’hôtel.
18622ème jour
Alejandro
En fin de soirée, je vais à Roissy pour chercher Alejandro. Bien que volant sur
Easyjet, il arrive avec peu de retard avec un sac minuscule. On rentre chez moi, on boit un verre devant un feu de bois et bien que devant se lever très tôt le lendemain, on se couche vers deux heures du matin.
18621ème jour
RG
Déjeuner à l’
Instinct avec mon ami E. Nous parlons du temps qui passe, de son anniversaire de dans un an et de Romain Gary. J'ai vu en effet récemment ce documentaire sur Gary
Le roman du double,où au cours d'une interview, il exprime sobrement le côté insupportable de se trouver dans un corps de cinquante ans alors que dans son esprit, on a toujours dix huit ans. C'est exactement ce que je ressens.
18620ème jour
Les Quatrième et Sixième de Mahler par Valery Gergiev Salle Pleyel
Dernier programme du marathon Mahler avec (c’est fou) la
Quatrième et la
Sixième symphonie. La
Quatrième est la plus plate que je n’ai jamais entendue, sans finesse ni poésie. Comme le triangle, les timbales jouent elles aussi le plus fort possible mais faux (c’est presque amusant dans l’
adagio). Je descends à l’orchestre pour être plus près des portes de sortie. Bien m’en prend. Alors que Gergiev démarre l’
andante (placé en deuxième position contrairement aux indications du programme) la coupe est pleine, je me lève en pleine musique et je quitte la salle. J’ai eu la tentation de crier
Sartir (qui veut dire
chiotte) en russe, mais je me suis abstenu.
18619ème jour
Les Première et Cinquième de Mahler par Valery Gergiev Salle Pleyel
Retour salle Pleyel pour le deuxième volet Gergiev Mahler. Le programme est maladroit avec la
Première et la
Cinquième symphonies (mais c’est pire encore le lendemain). Alors que la
Première démarre par cette longue pédale de la, qui est une véritable entrée dans le monde poétique de la forêt, au lieu de laisser s’installer la délicate atmosphère, Gergiev passe directement à la suite, ayant sans doute hâte de retrouver la limousine de l’ambassade de Russie qui l’attend. La
Première sera entièrement dans cet esprit aussi peu mahlerien, les fanfares encore trop fortes, le trio du Landler sans poésie, la marche funèbre qui commence par toutes les contrebasses à l’unisson et non la contrebasse solo, et qui se poursuit au pas de course, le dernier mouvement interminable. La
Cinquième est un peu mieux mais j’ai du mal à me souvenir de moments vraiment réussis. Les cuivres font encore de nombreux pains le triangle joue systématiquement le plus fort possible jusqu’à en devenir énervant. Je repars aussi énervé que la veille et je dois même subir les applaudissements étant bloqué au milieu du premier balcon.
Le soir je retrouve mes filles pour dîner (cinq mois que nous ne l’avions fait tous ensemble) puis vers minuit, je vais au café Beaubourg retrouver un type de Strasbourg aux cheveux très longs et au rire efféminé que je n’ai pas le courage de ramener chez moi.
18618ème jour
La Deuxième de Mahler par Valery Gergiev Salle Pleyel
C’est ma fille qui me réveille juste quinze minutes avant le début d’une réunion de famille, l’une des dernières parmi celles que l’on planifie longtemps à l’avance. Nous déjeunons chez
Bon, rue de la Pompe, où j’avais mis les pieds la dernière fois lorsque l’endroit s’appelait encore
Oreve, du nom du fleuriste qui officiait là jadis. Ma mère a l’air excédée d’être là et a hâte de repartir. Encore et toujours cette douleur de voir ses propres parents si mal vieillir.
Le soir je me rends à
Pleyel pour le premier concert du marathon que nous propose la salle Pleyel avec Valery Gergiev et l’orchestre du théâtre
Mariinsky. C’est l’une des
Deuxième Symphonies les plus minables que j’ai entendues si je fais abstraction de l’abominable premier mouvement du
concert en plein air du 7 Juillet dernier. Comme souvent avec Gergiev et son agenda surchargé, le concert démarre avec trente minutes de retard, la mise en place avec le chœur français ayant elle-même commencé avec du retard. Il n’y a aucun esprit mahlerien dans l’interprétation de ce soir, juste les notes. Les fanfares sont horriblement fortes, aucun glissando ou portamento qui font la marque de fabrique de Mahler, des pains à la pelle, la soliste du
Urlicht à la voix puissante mais laide, le passage si beau d’avant l’entrée des chœurs sans poésie aucune, les chœurs qui s’agitent cinq bonnes minutes avant leur entrée, un orgue (électronique bien sûr) inaudible.
Je repars exaspéré dès le début des appaludissements et je passe chercher Werner, un allemand qui habite Milan et que je dois rencontrer depuis au moins deux ans sans y parvenir. Je le récupère devant la boutique
Vuitton des Champs Elysées et on va chez moi boire un verre de champagne et faire connaissance. A minuit, je le dépose devant son hôtel rue Chateaubriand.
18617ème jour
Retrouvailles
Le bonheur de retrouver ma fille aînée au petit matin à Roissy après cinq mois d’absence.
Puis je retrouve mes filles au complet pour déjeuner à
La Poste, un restaurant brasserie près du parc Monceau.
18616ème jour
Hiver II
Le matin, je retourne dans la banlieue nord de Paris pour retrouver ma voiture qui est là sous une épaisse couche de neige.
Le soir, ma bonne fée annule le dîner que nous devions prendre ensemble.
18615ème jour
Hiver
Alors que je déjeune avec des clients belges, j’aperçois la neige qui tombe sans aucune interruption derrière la vitre et qui tient bien sur le sol glacé. Vers 16h00, on nous annonce que l’autoroute A1 est bloquée et qu’il convient de rentrer en transports en commun. Je tente quand même de rejoindre ma voiture maius constate qu'il faut deux heures, juste pour sortir de parking et rejoindre un embouteillage sur la route. Le retour est abominable dans un RER bondé qui s’arrête un quart d’heure à chaque station.
18614ème jour
Coke
Réunion toute la journée avec des clients du monde entier. Alors que nous avons prévu un plateau repas plutôt français (et plutôt bon) ils réclament tous un coca cola, estimant trop triste (voir impossible) de ne boire que de l’eau.
18613ème jour
Bach
Je récupère l’un de mes clients en bas de chez lui dans le 17ème. Nous partons ensemble vers Chantilly en écoutant l'extraordinaire
Allemande de la
Partita en ré majeur de Bach. Ce très long mouvement (douze minutes) est un monde en soi dans lequel on a envie de zs'immerger et il est mon disque fétiche du moment.
Retour le soir tard, toujours avec Bach et David Fray.
18612ème jour
Maxime II
Alors que Maxime dort encore, je me lève un peu avant 8h00 pour acheter les places de la
Troisième à la Philharmonie de Berlin en février. On déjeune ensemble chez André et je le laisse à son train gare d'Austerlitz.
18611ème jour
Maxime I
Pour la troisième fois, je retrouve Maxime gare d’Austerlitz. On va dîner à
Ze Kitchen ut restaurant de la rue des grands Augustins que je voulais essayer depuis longtemps. Rentrés chez moi, on regarde
The Island en
Bluray et on dort gentiment l’un contre l’autre.
18610ème jour
Que ferai-je le 18 mai prochain?
J’ai longtemps hésité au sujet de l’endroit où je passerai le soir du centième anniversaire de la mort de Mahler, le 18 mai prochain. J’ai pensé un temps aller à l’opéra de Vienne pour la
Neuvième Symphonie mais cet endroit reconstruit péniblement après la guerre me semble esthétiquement très loin de Mahler. Comme il n’y a rien de mahlerien au
Musikverein ce jour là, je me suis décidé à prendre deux des dernières places pour le
Chant de la terre au
Concertgebouw. Il me reste juste à choisir un(e) ami(e) de concert.
18609ème jour
Milan Paris
Journée pleine de réunions.
Déjeuner rapide à la cantine.
Le soir Milan Paris par le vol
Lufthansa au rapport qualité prix imbattable.
18608ème jour
La Cena
Le matin, il pleut toujours, je me rends dans un endroit que je rêve de visiter depuis fort longtemps : La cène de Leonard de Vinci du couvent milanais de
Santa Maria della grazie. Il faut montrer patte blanche pour la voir et en tout cas réserver longtemps à l’avance un créneau horaire. C’est un miracle que de pouvoir encore l’admirer. Tout le monde sait que le mur utilisé par Leonardo était tellement humide que quelques années plus tard la peinture tendait déjà à partir. Les moines quant à eux ont agrandit la porte qui se trouvait au bas du mur, supprimant ainsi les pieds du Christ. Les bombardements alliés de 1945 ont eux détruit le batiment mais la
Cena a miraculeusement survécu. La restauration des années 90 semble être très réussie et se trouver là donne l’impression d’être face à un très vieil ami qu’on a toujours connu.
Le midi, déjeuner dans un restaurant typiquement milanais
L’altra isola avec seulement deux plats au menu : l’escalope milanaise et l’osso bucco au riz au safran. Pour terminer, un
Zabaione absolument merveilleux, dont je décrète qu'il est le meilleur du monde.