15835ème jour

La petite livreuse

L'autre jour, en rencontrant deux chiens, je suis entré dans une boutique pour acheter une table et j'en suis ressorti après avoir commandé un lampadaire. Non que je sois d'humeur changeante ou indécise, mais la table objet de mes désirs avait un délai de commande de trois mois, le temps de la faire venir de Thaïlande. Le lampadaire en revanche venait d'Italie et il avait un grand pied pyramidal dans un bois parfaitement assorti à la couleur de mes cimaises. De plus, comme je pouvais avoir le modèle d'exposition, on devait me le livrer ce soir à 18h30.
A 18h30, on sonne, je vais a l'interphone et j'ouvre la porte de l'immeuble. J'attends quelques secondes, puis je m'approche de la porte de l'appartement et je l'ouvre en imaginant me trouver face à un déménageur bâti comme une armoire à glaces, vu le gabarit de l'engin.
Derrière la porte, rien. Ah si! Tout en bas, derrière le paillasson, il y a une minuscule petite fille, qui me regarde avec deux grands yeux étonnés par cette porte qui vient de s'ouvrir sans avoir besoin de sonner. Elle me demande quand même : "Bonjour Monsieur, est-ce que vous voulez des billets de tombola?"
A part ça, il allait très bien, mon lampadaire. Il sentait bon le sable chaud, mon lampadaire, y'avait du soleil sur son front qui mettait dans ses cheveux blonds de la lumière.

15833ème jour

Nina

J'écoute la reprise par Nina Simone d'une chanson de Sinatra que j'aime bien : Love's been good to me. Et je me souviens qu'il y a très longtemps, une petite chanteuse noire pas très connue avait choisi son nom de scène. Et comme déjà, elle aimait la France, en hommage à Casque d'or, elle avait décidé de s'appeler Simone.

15831ème jour

Deux chiens

Le premier était un teckel. Il se baladait hier soir derrière ses maîtres et devant le café Beaubourg. Il avait dans la gueule une cannette de bière vide. Il avait donc un petit air de Saint-Bernard.
Le second était un Saint-Bernard. Ce soir, il gênait l'entrée d'un restaurant près de la rue du Renard. Au moment où je suis passé devant, la tenancière de la gargote lui a gueulé dessus : "Tu ne restes pas là toi". J'ai répondu : "Tu me parles sur un autre ton". Le chien est parti. La queue basse. Comme un teckel.

15830ème jour

Des souris et des hommes

20h45. J'ai rendez-vous rue de Laborde avec deux models new-yorkais. Je leur propose d'aller dîner à l'Esplanade. Derek, d'origine hawaïenne est immense; Hannah, moitié suédoise, moitié allemande, est douce, souriante et végétarienne. Végétarienne? Merde! Ils ont ce qu'il faut à l'Esplanade? J'appelle. L'hôtesse d'accueil me demande de patienter. Elle reprend la ligne deux minutes plus tard pour me redire de patienter. Dix minutes plus tard, nous sommes sur l'esplanade des Invalides. Je patiente toujours. Nous cherchons une place. Je patiente toujours. Nous entrons dans le restaurant. Je patiente toujours mais mon interlocutrice est là devant moi une liasse de plans de tables à la main. Je lui tends mon Nokia en lui disant : "C'est pour vous". Elle me regarde ahurie, pensant à une blague. Je lui demande si elle sait qui est au bout du fil. Elle me regarde de nouveau avec l'air de tester ma ressemblance avec Marcel Beliveau. Je lui dis : "Au bout du fil c'est vous". Silence. "Ca fait 15 minutes que vous me faites patienter". Elle se retourne, se précipite sur son téléphone posé sur un comptoir, écoute rapidement et raccroche. Et moi, impitoyable : "Et en plus vous me raccrochez au nez."
Croyez-moi ou non j'ai du insister et presque menacer pour obtenir une table. Costes brothers soyez bénis.
23h15 Place du Palais Royal. J'appelle M@nu. Je tombe sur sa messagerie. Je lui dis que j'ai oublié mes clefs à l intérieur de mon appartement et qu'il faut vite qu'il vienne chez moi me faire la courte échelle pour que je puisse rentrer par la fenêtre. Pourquoi ne me croit-on jamais?
23h30 Place du Palais Royal. Je me retourne et découvre le visage de Mr Z4. Il a de très beaux yeux d'une intelligence préoccupante, un blouson de voyou des beaux quartiers, une vraie allure. Nous parcourons les quelques mètres qui nous séparent de la terrasse du Café Marly. J'accompagne son Dim Sum d'un verre de Chablis. Sous nos fauteuils, des petites souris courent. Costes brothers soyez maudits.
00h30 J'accompagne Mr Z4 au parking pour découvrir sa voiture éponyme. Elle est rare, belle et racée. Mr Z4 tente de m'impressionner par quelques accélérations de félin. Il décapote en un clin d'oeil, me dépose devant ma vieille lada et disparaît dans un sourire Gibbs et un crissement de pneus.

15829ème jour

Douceur d'un petit matin

Pour une fois, c'est le réveil qui m'a sorti du sommeil. J'ai attendu cinq minutes blotti sous les couvertures, puis je me suis levé. Je suis allé embrasser ma fille pour qu'elle se lève à son tour. Elle dormait comme à son habitude, avec l'un de ses longs bras fins lancé en arrière. Son premier sourire du jour a été pour moi. Elle est allée acheter deux croissants pendant que je prenais une longue douche chaude. Nous avons pris notre petit déjeuner tous les deux, puis elle est partie. Je réponds maintenant à quelques mails en écoutant une chanson incroyablement lyrique Dutch Venus, chantée par un homme à la voix rauque. Je pense aussi à une conversation de deux heures, cette nuit, au téléphone, avec un inconnu à la voix séductrice qui s'est dit heureux d'avoir partagé mon lit par téléphone et que je soupçonne de bientôt occuper une certaine place ici même.

15827ème jour

Scenario catastrophe

Les images qui arrivent de Hong Kong et Pékin sont étonnantes. Le port du masque est quasi obligatoire dans toutes les activités. Les villes sont dérisoirement nettoyées de fond en comble, tout ceci apparemment pour pas grand chose. Les canadiens estiment être dans la même situation que la Chine d'il y a quatre semaines et un chercheur éminent pense que le virus va améliorer son mode de transmission et devenir plus contagieux. La seule vraie décision qui pourrait retarder sa progression serait un arrêt immédiat du transport aérien, mais qui oserait la prendre?
Et si rien ne se passait? Si ce virus se propageait au final comme une grippe, à la différence qu'il s'agirait d'une grippe pour laquelle on n'a pas de vaccin et qui tue 5 à 7% des personnes contaminées?
- Certaines villes tenteront de se fermer du monde extérieur tant qu'elles ne sont pas touchées et essayeront de vivre en autarcie.
- Les personnes âgées et les populations les plus malades vont être décimées.
- Toutes les activités non indispensables où les êtres humains se rassemblent se réduiront à leur plus stricte expression.
- L'industrie du voyage et du tourisme va connaître une crise sans précédent
- Le travail à distance et la téléconférence vont se développer.
- Il ne fera pas bon être malade de n'importe quoi pendant cette période, puisqu'aller dans un hôpital équivaudra à attraper le SARS.
- Les pays européens auront plus de chance puisqu'ils auront quelques semaines pour observer ce qui se produit dans les pays où la propagation est plus avancée, et prendre des mesures peut-être adaptées.
- Il y aura un impôt de solidarité SARS ce qui permettra au gouvernement d'oublier les promesses de baisse d'impôt et de dépasser allègrement les 3% du PIB dédiés au déficit budgétaire.
- Il y aura 3 ou 4 millions de morts en France, 300 ou 400 millions de morts dans le monde.
- Il faut acheter des actions des sociétés qui fabriquent des masques...

15823ème jour

Dîner avec P.

Ce soir P. m'a invité à dîner au café Beaubourg, qui a longtemps été notre cantine à tous les deux. Dîner en demie-teinte hanté par nos souvenirs en commun. Dîner un peu triste car nous avons pour la première fois admis ensemble que notre relation avait changé, que nous ne retrouverions plus jamais la complicité d'antan, qu'une page était définitivement tournée. La faute à qui? La faute à la vie...
Je me dis parfois qu'il serait plus simple de haïr les gens qu'on a aimé. Je n'y parviens jamais.
Je me dis que j'ai toujours su que cette minute arriverait, qu'il y a trois ans que je m'y prépare. Celà ne change rien au fond. Le chagrin est le même, un peu comme le fait d'être préparé à la mort d'un être cher ne retire rien à la peine que l'on ressent au moment où l'instant redouté se produit.
Je me dis qu'il ne faut pas s'attacher, qu'aucun amour n'est éternel.
Je me dis que je ne veux pas que ça soit fini.
Je me dis que je ne veux pas dire Adieu.
Au revoir.

15817ème jour

Benjamin Miaulait

J'ai été horriblement déçu par le nouveau CD de Benjamin Biolay : j'avais adoré la livraison précédente Rose Kennedy, mais là, que penser face à ce clône masculin de Carla Bruni? Voix ennuyeuse à force d'être en demie-teinte, vers répétitifs à force d'être un catalogue à la Prévert, chansons presque identiques quoique débordant sur un deuxième CD, et Madame Biolay, faisant de langoureux tchiiiichiii et autres wouuhooouh. Pitié.

15816ème jour

Impressions suisses

6h00. Je me lève. Juste avant les infos de 6h30 sur LCI, la nouvelle pub hp. Clin d'oeil.
8h00. Dans l'avion mon voisin de gauche porte Déclaration de Cartier. Ivresse.
9h00. J'atterris à l'aéroport de Genève Cointrin. Il neige. Glagla.
10h30. En parlant des réductions des effectifs de ses equipes, mon client me dit avec un gros accent suisse : "Ca fait plusieurs années que je lime". Sourire.
12h00. Deux cygnes se balladent sur le Quai du Rhône. Grâce.
12h30. Mennuie me fait du radioguidage par GSM. Pratique.
13h00. Tous les distributeurs de cash me disent : "opération de cash non disponible sur cette carte". Il faut pourtant que je paye mon taxi jusqu'à l'aéroport. Embarras.
13h30. Je réalise que les distributeurs suisses sont différents. Aboule le fric. Soulagement.
13h32. Les billets de 20 FS sont à l'effigie d'Arthur Honneger. Jalousie.
14h00. Nouvel entretien pour mon boulot de dans deux mois. Détendu.
16h00. Retour à l'aéroport de Genève Cointrin. J'achète deux Toblérones avec les 7 Francs suisses qui me restent. Miam.
17h30. J'aperçois l'un des cinq Concorde d'Air France au Terminal 2 de Roissy. Adieu.
18h00. Je suis parti du 2F. J'arrive au 2D. 20 minuites de navette. Chiant.
18h15. Dans le parking de Roissy, une affiche de publicité hp. Reclin d'oeil.
19h53. Je poste. Ouf.

15815ème jour

Parallèles

8 avril 2003 : les bagdadis en armes attendent les soldats américains de pied ferme, leur promettent un bain de sang et jurent fidélité à Saddam Hussein.
9 avril 2003 : les bagdadis ouvrent leurs bras aux soldats américains et détruisent les images et les statues du tyran Saddam Hussein.

On serait tenté d'accabler les irakiens, leur versatilité, leur manque de courage. Et pourtant...

26 avril 1944 : devant leur hôtel de ville, les parisiens en liesse acclament le Maréchal Pétain en visite.
25 août 1944 : devant leur hôtel de ville, les parisiens en liesse acclament le Général De Gaulle dans Paris libéré.

15813ème jour

Enak

Dans mon récit de la nuit, j'ai oublié de dire que sur le dance-floor, quelqu'un m'a tapé sur l'épaule en me demandant: "Tu t'appelles bien Vincent?" Je reconnais tout de suite Alix, que j'avais vu à Nice il y a trois ans. Tout ça pour dire que Garoo fait de belles photos, particulièrement les portraits. Je me demande ce que ça donnerait avec un vieux con.

Mon boulot de dans deux mois I

Ca a duré 85 minutes. J'en sors lessivé. Mais je sais d'ores et déjà que je participe à l'étape suivante.

Contrastes

dimanche 15 heures
Je suis réveillé par E. qui me propose un concert à 18 heures à la Cité de la Musique. Un coup d'oeil sur LCI pour voir les soldats américains dans Bagdad. Quelques tranches de Poilâne grillé et un peu de jambon d'aoste trop salé.
dimanche 18 heures
Alain Planès entre sur la scène de la Grande Salle de la Cité de la Musique. Nous sommes installés face à lui au balcon. Schubert. Sonate D.557. Pas encore le grand Schubert. Le jeu d'Alain Planès est glacial. Un peu du Pollini sans l'infaillibilité technique de ce dernier. Suivent les trois Klavierstücke aux mélodies si belles. Je ne retrouve pas l'émotion qu'elles me procurent habituellement. Entracte. Un accordeur vient s'occuper du Steinway, sans doute à la demande du pianiste. Il est applaudi quand il repart. Sonate D.960. Le plus merveilleux du piano de Schubert. Début du premier mouvement. Alain Planès nous dévoile enfin un peu sa sensibilité. La première mélodie démarre, très retenue, merveilleuse. Elle est interrompue par les fameuses trilles graves qui rendent ce début de sonate si étonnant.
dimanche 20 heures
Je dépose E. au métro Chatelet. Coup de fil de Mister Z. en perdition vers Saint Lazare. Je passe le chercher. Jean javellisé, chaussures blanches pointues. Put on your white shoes and dance the blues.
dimanche 20h30
Nous rejoignons M@nu et Turtle à La Mexicaine. La Margarita alla granizado est étonnante. Elle monte bien à la tête. La nourriture est plus banale. Je n'ai pas à dire "beefsteak", même quand Mister Z. pense que les attachés parlementaires travaillent en ambassade. Je reçois un appel de P. qui rentre de Dieppe ou de Deauville, je ne sais plus. Je me rappelle qu'il m'a dit, il y a peu, qu'il me trouvait égoïste. Je me prends à penser que le contraire de l'égoïsme n'est sans doute pas la générosité mais l'indifférence. Une chanteuse de fado fade vient pousser une triste goualante des pauvres gens entremêlée de Joe Dassin piteux. Nous fuyons.
dimanche 22h30
Le cabaret. Queue au vestiaire. Etalage de viande en sueur. Mister Z. connait tout le monde. J'ai une pensée attendrie pour le Duc d'Edimburgh et pour Antoine Veil. Nous fuyons encore en kidnappant un nommé Pedro en escale entre Nice et le Brésil aux frais du contribuable.
lundi 1h00
Les Champs Elysées. Nous déposons M@nu, Turtle et Pedro au 102, Champs-Elysées. Mister Z. et moi retournons à la Concorde pour chercher une amie dominicaine et avocate. Retour au 102. Queue infernale au vestiaire. Nous instaurons un service de vestiaire personnel dans le coffre de la lada. Se souvenir de proposer un vestiaire payant dans ledit coffre la prochaine fois. Over kitsch. Mister Z. connait tout le monde. Repensée émue pour Veildimburgh. Je pense à P. en entendant Whitney, à Mennuie en dansant sur Love is in the Air, à Barcelone en remettant ca sur DB Boulevard. Gin Fizz pipi.
lundi 4h30
Il fait nuit contrairement à la dernière fois, heure d'été oblige. Il faut déposer l'avocate dominicaine près d'Issy mais loin d'ici.
lundi 5h00
Plein d'essence chez BP porte de Versailles. Il fait froid. Il faut payer avant de se servir. Le caissier BP est black est pourrait sortir du 102.
lundi 5h30
Maison. Manzana. Carpe Diem furtif. Peau douce
lundi 11h00
Le téléphone sonne. Un collegue me demande s'il me réveille. Je dis non en pensant oui. Carpe Diem plus prolongé. Douche. Je reçois un mail d'un chanteur américain que je considère être le plus grand baryton du monde depuis la retraite de Dietrich Fischer Dieskau. Fierté. Je reçois un mail de Lafilleogants qui accepte une invitation. Plaisir. Avec ou sans Yarrow? Perplexe.
lundi 12h30
Champs Elysées. En face du 102. Le café de Paris. Tartare pour moi. Pavé de boeuf pour Mister Z.
Je le dépose devant son Zboulot.
lundi 15h00
Je me prépare à un entretien téléphonique important d'une heure avec un cabinet de recrutement suisse reconnu. Objet: mon boulot de dans deux mois. rester calme. posé. professionnel. détendu. m'enfermer à clef dans le bureau pour ne pas être dérangé. je veux ce boulot.

15808ème jour

Oeuf de Pâques

Ce qui m'a d'abord surpris, c'est l'oeil blanc. Et puis l'immense chapeau cylindrique posé sur sa tête. Derrière, la mer est foncée et elle a l'air froide. Le peu de végétation que l'on aperçoit à l'air pauvre et sauvage. La statue semble exercer sa vigilance pour défendre l'île.
Au dos, deux écritures se partagent:

Tchitchaaa!
Ptet qu'un monsieur le Moaï, c'est plus vigilant qu'une Madame Lavache?
Tu manques... M@nu

On ira où tu voudras quand tu voudras!
Mennuie


Chiche?

Tout ceci ne m'explique pas pourquoi la carte a mis plus d'un mois pour venir de l'île de Pâques.

15807ème jour

Quand j'étais chanteur

J’ai mis longtemps a rappeler Montand. Peut être deux mois. J’avais tort. Il avait vraiment fait ce qu’il avait dit : il m’a ouvert les portes de son éditeur Polygram. Et il faut reconnaître que la carte de visite Montand était diablement efficace puisqu’au bout d’un an de travail, d’essais, de rencontres diverses, j’ai commis un CD 2 titres (et non pas un 45 tours comme l’avait joliment dit Montand). Celui-ci n’est certes pas resté dans de nombreuses mémoires, mais le titre principal commençait à bien marcher en 1985/86.
Ca s’appelait "Toute la Nuit", c’était assez sage, et plutôt destiné à un public sage, bien en phase avec mon look de l’époque. Je faisais mon boulot alimentaire en parallèle, mais j’ai du l’arrêter à la sortie du CD, au moment où il a été le plus diffusé à la radio et lors de quelques passages à la télévision dont le plus mémorable fut Champs Elysées spécial Montand où j’ai chanté le titre en play back devant la France entière et devant mon sponsor attendri.
Derrière tout est allé vite pendant quelques mois. Je n’ai fait que ça. Des radios, des télés, des interviews, pas de concerts, vu l’étroitesse de mon répertoire. Etroitesse que je tentais de combler en travaillant avec acharnement sur le CD complet, qui lui, n’est jamais sorti.
Pendant toute cette année j’ai connu les affres et les plaisirs de cette demie-célébrité. Je me souviens du plaisir intense procuré par ma première demande d’autographe. Je ne me suis pas du tout méfié au départ et je n’avais même pas demandé à France Telecom à être en liste rouge. J’ai donc commencé à recevoir des masses d’appels, souvent charmants, parfois agressifs, toujours lassants au bout d’un certain temps. Et puis surtout il y a eu les groupies. Un noyau dur de six ou sept filles et garçons qui se sont mis à camper en bas de chez moi, rue des Quatre-Vents, quasiment jour et nuit. J’ai fait l’erreur de proposer à certains de monter de temps en temps, ce qui a terriblement amplifié le phénomène et j’avais du mal à rentrer chez moi certains soirs.
J’ai du déménager chez un ami qui habitait presque en face de chez moi. J’avais là un point d’observation sur les groupies campeurs. Je devais seulement faire attention à entrer et sortir très discrètement du quartier.
De temps en temps, j’observais le groupe avec une paire de jumelles et je demandais à mon ami-voisin d’aller proposer à la proie sélectionnée une nuit dans un hôtel.
C’est là que tout à mal tourné. Mes conquêtes avaient entre quatorze et quinze ans, et tout ceci s’est fini en prison. Mais je vous raconterai ça dans 366 jours.

Si vous êtes sages.
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