18454ème jour
Paris Lisbonne Madrid
En fin de matinée, je prends le vol Paris Lisbonne pour un déjeuner en bord de mer, près de Cascais et une réunion client.
En fin de journée je prends le vol Lisbonne Madrid qui, avec l’heure de décalage, me fait me coucher très tard dans un joli hôtel près de la
Puerta del Sol.
18453ème jour
Un dîner
A peine de retour des Pays Bas, je me change dans le parking de la gare du Nord pour me rendre à un dîner élégant organisé par un club de reflexion auquel j’ai été invité. Je retrouve deux têtes connues, dont l’homme aux lunettes qui m’a invité, et quelques têtes célébres dont Edith Cresson et son air toujours chafouin mais aussi maintenant très ridé. Je passe mon dîner à discuter avec un ex amiral. J’apprends que 5% des marins ne sont jamais malades en bateau, 5% le sont systématiquement et les 90% restant le sont de temps à autres. Il semble que par très gros temps, presque tout le monde vomit à un moment ou à un autre, ne serait-ce qu’à cause de l’odeur qui envahit peu à peu tout le bateau. Il parait que dans les sous-marins, c’est encore pire...
18452ème jour
Maastricht
Journée passée aux Pays Bas dans mon nouveau job près de Maastricht (on prononce bien
MaastriRRt). Je discute longuement avec un
Grinderien israélien qui habite à une trentaine de kilomètes de moi. Je suis prêt à prendre un taxi pour aller boire un verre avec lui mais au dernier moment, il change d’avis.
18451ème jour
L'illusionniste
Vu le film
L’illusionniste qui partait de la belle idée de réaliser sous forme de dessin animé un scénario inédit de Jacques Tati. Hélas, le résultat se trouve êter particulièrement ennuyeux même si on sourit de temps à autres. L’équipe des
Triplettes de Belleville a raté son pari.
18450ème jour
Où je retrouve Eric Artz
Aujourd’hui c’est un jour un peu triste car il y a un an, je rencontrais G. pour la première fois. Je n’arrive pas à oublier, je n’arrive pas à le détester, j’ai quelques nouvelles par ma bonne fée. J’ai même appris qu’il avait revu son bourreau et sans doute plus encore. Cela me conforte dans l’idée qu’il n’aurait jamais pu me rendre heureux et qu’il vaut mieux avoir très mal pendant quelques jours que d’être malheureux tous les jours.
Si tu me lis, G., je te souhaite de rencontrer la personne qui te rendra heureux.
Alors que je déjeune avec mes filles dans un petit bistro de la rue de Courcelles, j’ai juste derrière moi Pierre Tchernia, dans un fauteuil roulant, mais dont la voix n’a pas changé.
En début d’après midi, l’une de mes filles m’accompagne au récital donné par Eric Artz dans l’amphithéâtre de la Cité de la Musique. C’est avec un plaisir immense que j’ai retrouvé Eric dans un programme magnifique qui commençait par les deux nocturnes de l’opus 9 de Chopin. Alors que commence le premier nocturne, pris magnifiquement à un tempo inhabituellement lent, un bruit bizarre, semblable à celui d’un aspirateur se fait entendre en coulisse et dure, dure jusqu’à ce qu’Eric Artz termine abrutement le nocturne par une pirouette en deux arpèges et aille demander ce qui se passe. Il revient quelques minutes, et le programme peut reprendre, ou plutôt, recommencer. Après les deux nocturnes, ce sont les impromptus de l’opus 90, absolument magnifiques. Eric Artz choisit au dernier moment de remplacer le quatrième impromptu par la Fantaisie-Impromptu de Chopin. Le programme s’achève par la rapsodie hongroise N°2 de Liszt, oeuvre fétiche d’Eric Artz que j’avais déjà entendue sous ses doigts et qui lui convient à merveille, avec ses passages lents et tendres et d’autres d’une virtuosité incroyable. La salle pleine à craquer fait un triomphe mérité à Eric Artz qui nous offre deux bis magnifiques : la troisième consolation de Liszt et l’Etude révolutionnaire de Chopin, qu’
un petit garçon de neuf ans avait joué il y a fort longtemps dans l’Ecole des fans, devant un Jacques Martin ébahi.
Après le concert, nous visitons l’exposition de Duane Hanson, avec ses personnages grandeurs nature, bien plus réalistes que n’importe quel musée Grévin. Je demande à mon ami Eric de tenir la pose sur une chaise pour faire croire aux visiteurs qu’il est lui même l’une des statues, mais sans succès.
18449ème jour
Nice Paris
Le plus agréable de cette journée est l’heure de promenade autour du cap.
Petite promenade dans la ville de Nice avant de reprendre l’avion pour Paris. Le vol Air France qui précède est très en retard et doit décoller après le notre et des passagers excédés de voir des passagers censés partir après eux prendre leur place en viennent presque aux mains. La police doit intervenir.
18448ème jour
Un dîner dans les jardins de la villa Rothschild
Après une journée de séminaire avec des clients du monde entier nous nous rendons à un dîner dans les jardins de la Villa Ephrussi de Rothschild, privatisée pour l’occasion. La nourriture est moyenne mais le cadre est exceptionnel avec ces magnifiques jardins qui dominent le cap Ferrat. Au moment du dessert, un voisin, millardaire russe qui, d’après le serveur, s’appelle Youri, organise un feu d’artifice à l’occasion de son annivresaire. Une cliente polonaise, très dévergondée, nous dit avec humour : “
Non c’est trop, vous n’auriez pas du!”.
Au cours de la visite de la villa, hallucinante de luxe, je lis cette plaque amusante où il est indiqué que la baronne fit don de sa villa à sa mort en 1934 à l’Institut de France, en demandé qu’on lui garde son caractère de maison habitée,
dans la mesure du possible.
Avant de partir, je joues quelques notes de contrebasse, un musicien ayant bien voulu me prêter son engin, je dois boire une vodka cul sec avec un client polonais qui se prend d’affection pour moi, puis rentré à l’hôtel, je dois recommencer et c’est un peu imbibé que je retrouve ma chambre vers deux heures du matin.
18447ème jour
Montpellier Roissy Zurich Nice
2h00 Coucher
5h00 Lever
7h50 Vol Montpellier Roissy
11h00 Vol (en retard) Roissy Zurich
14h00 réunion de travail avec un client suisse
19h00 Vol Zurich Nice
Je vais directement à mon hôtel, décline toute invitation à dîner et m’endors vers minuit après une journée d’agitation quelque peu ricicule.
18446ème jour
Aigues mortes
Après une journée de travail, je prends le vol de 17h00 pour Montpellier. Je passe une soirée très amusante avec des collègues espagnols, dans un restaurant d’Aigues mortes, avec de délicieux plats locaux et de la musique gitane. La seule frustration est de ne pas avoir plus de temps pour visiter la ville qui me fait une très belle impression.
18445ème jour
Un concert sous la Pyramide
En passant à la journée portes ouvertes de la Médiathèque Musicale Mahler, je rencontre mon amie, la soeur du chef d’orchestre, toujours aussi en forme malgré ses 88 ans. Pour lui éviter de prendre le métro, j’abrège à regrets ma visite de la médiathèque et je la ramène chez elle. Dans la voiture, elle m’annonce qu’elle se rend le soir même au concert gratuit de l’orchestre de Paris sous la pyramide du Louvre. Comme je lui dis que je ne m’y rends jamais à cause de l’attente interminable qu’il faut faire, elle précise qu’elle a une invitation coupe-file pour deux personnes et nous prenons rendez vous pour le soir même. Je retourne chez HLG pour un dîner rapide avec l’
ami américain et je repars la chercher dans le Marais. Elle habite juste en face de l’ex de G., là où je l’ai attendu en janvier alors qu’il se sentait si mal et c’est moi, désormais qui me sens inconfortable à revenir à cet endroit.
Je repars avec la soeur du chef d’orchestre, nous nous garons au parking du Louvre et, comme elle ne voit plus très bien, nous marchons jusqu’à la pyramide la main dans la main. Arrivés sous la pyramide, elle s’installe dans l’escalier normalement réservé à l’issue de secours. Les responsables de la sécurité s’affolent, tente de négocier son départ mais sans aucun succès. Forte de ses 88 ans, son “
j’y suis j’y reste les tétanisera totalement.
Le concert est consacré à de la musique américaine, avec
The chairman dances, de John Adams, une sorte de suite faite à partir de
Nixon in China et abosument sans intérêt. Le reste du programme, Un américain à Paris et la suite de West side Story fut correctement interprétée par Krystian Jarvi, sans le grain de folie qui rend ces pièces irresistibles lorsqu’elles sont interprétées par un orchestre américain.
18444ème jour
Fraîcheur
Dîner avec ma fille dans un restaurant japonais du 17eme arrondissement. Je mange un peu à regret des sushis qui ne me semblent pas parfaitement frais.
De retour chez moi, après une heure environ, je ne me sens pas bien, je me rends aux toilettes et je rends mes sushis jusqu’au dernier grain de riz. Cela ne m’étais pas arrivé depuis une bonne dizaine d’années que de mal digérer un repas et je bénis le ciel d’avoir un organisme qui se défend si bien des agressions. Un quart d’heure plus tard, j’étais en pleine forme.
18443ème jour
Un café avec l'ami américain
Dans l’après midi, je prends un café avec un ami américain de HLG avec qui nous avons prévu de faire un long parcours de Venise à Kaliste début juillet, pour les cent cinquante ans de Gustav Mahler.
18442ème jour
Cela va mieux
Pour attirer l’attention sur sa publication périodique un peu délaissée par le public et la remettre en vogue, Alphonse Karr usa d’un stratagème qui n’est pas nouveau mais n’en réussit pas moins. Aussitôt, comme il arrive toujours en pareil cas, l’édition tout entière des
Guêpes s’enleva en vingt quatre heures. Le lendemain, Karr apparut sur le boulevard, disant aux amis ébahis :"
Oui, j’étais mort, mais cela va mieux."
Jacques Finné
Des mystifications littéraires José Corti 2010
18441ème jour
Les adieux de Christoph Eschenbach
Alors que je suis encore dans le bus entre l’avion et le terminal 2 de Roissy, je consulte ma page Facebook et je découvre qu'Edouard propose une place pour un concert le soir même, qui est le dernier de Christoph Eschenbach avec l’orchestre Paris. Je m’empresse d’être le premier à saisir l’offre.
Le soir même je me rends donc à Pleyel. Le concert démarre par la symphonie concertante pour vents et orchestre de Mozart. Elle permet pleinement de mettre en évidence la qualité des bois qui sont l’un des points forts de l’orchestre de Paris. En seconde partie, la symphonie N°9 de Beethoven commence de façon un peu désordonnée mais s’améliorera tout au long de l’exécution pour s’achever par un mémorable quatrième mouvement. La longue soirée s’achève bien sûr par des discours. L’orchestre offre à son chef une lettre autographe de Berlioz à son chef qui répond de façon très émue.
18440ème jour
Peter ou Le garçon hongrois qui avait la même notion du sexe que Bill Clinton
Je quitte l’hôtel vers 20h45 car j’ai rendez vous avec Peter devant le
Gödör Klub. Il m’a prévenu par deux fois que "
We will not have sex" mais j’ai envie de le rencontrer. Il est à l’heure, en short, avec un petit chapeau de paille vissé sur la tête. Nous allons boire un verre dans
Zzrinyi utca, la rue qui se trouve dans l'axe de la
basilique Saint Etienne.
Tokay pour moi, bière pour lui.
En discutant, j’ajoute Peter sur mon compte
Facebook et je découvre qu’il a exactement le même nom qu’un ténor wagnérien des années 80.
Alors que nous marchons dans la nuit fraiche, je lui demande ce qu’il souhaite faire et il me répond :
I want to kiss you... But we will not have sex. On marche jusqu’à mon hôtel en faisant quelques haltes pour admirer des bâtiments de Budapest dont un très bel immeuble de bains
Bauhaus.
Arrivés à l’hôtel, on s’embrasse, il se met rapidement nu sur le lit et croit bon de préciser : "
We will come but we will not have sex".
We will not have sex, en effet mais je le sucerai longuement, je découvrirai qu’il est très fétichiste des pieds et au moment de jouir, Peter fera plusieurs jets de sperme très impressionnants qui dépasseront largement son épaule.
Il repart vers minuit et je me couche pour une nuit très courte.
18439ème jour
Les Vêpres siciliennes à l'opéra de Budapest
J’avais pris un risque certain en invitant une quarantaine de collègues pour entendre les
Vêpres Siciliennes à l’opéra de Budapest. Il s’agissait de la version courte (sans le ballet du Troisième acte, mais elle fait quand même trois heures chrono), italienne (mais heureusement sur-titrée en hongrois). A comparer avec l’orchestre de l’opéra de Paris entendu trois jours plus tôt, celui de Budapest s’en tire vraiment bien, avec un vrai raffinement verdien et une énergie à des années lumières du fonctionnariat parisien. Belle troupe de l’opéra de Budapest avec en particulier l'
Elena d'Eszter Sümegi (entendue dans la Maréchale en avril) et le très bon
Arrigo d'Attila Fekete.
Mes collègues se sont comportés exactement comme je l’imaginais: l’un (qui avait pris un fauteuil près de la sortie) s’est éclipsé dès la fin de l’ouverture. Un tiers d’entre eux est parti pendant le premier entracte, un second tiers pendant le second entracte. Je ne suis pas sûr qu’une partie du dernier tiers ne soit pas resté que dans le but de me faire plaisir. Qu’ils soient remerciés de leur courage.
18438ème jour
Retour à Budapest
Nouveau lever à cinq heures pour attraper le premier vol pour Budapest où le temps est orageux, oscillant entre la grosse chaleur et les passages de quasi déluge.
Le soir, alors que nous dînons avec des collègues sur un bateau à touriste répondant au doux nom d’
Attila, le capitaine à l’allure d’un
Popeye hongrois (et donc moustachu) laisse la barre à un collègue qui laisse dériver le raffiot et
Attila fonce dans un autre navire de la même compagnie. Sous le choc, toute la vaisselle de la cuisine sort des étagères et s’effondre sur le sol dans un joli fracas qui me rappelle le film
Titanic.
18437ème jour
Fantomas
Un dimanche bien calme passé avec mes filles. Nous avons regardé
Fantomas (le premier de la série) qui vient de sortir en
bluray, dans de belles couleurs d’époque. H. Est passé chez moi et nous avons écouté avec délice un vrai Brahms (et puis beaucoup de Mozart).
18436ème jour
Un concert naufrage
Journée passée à faire ce que je n’ai jamais le temps de faire. Je fais enfin refaire mes lunettes de vue que j’avais oubliées quelque part à l’île Maurice. A la grande surprise de l’opticien, je reprends le modèle de lunettes de soleil
Ray Ban galbées que je fais adapter en lunettes de vue. En début d’après-midi, je suis passé rue Cambronne chercher mon lecteur
acute qui sera sans doute mon ami des dix prochaines années.
Le soir, après un très bref passage au
Toni & Guy de Villiers (j’abandonne Clément qui opère désormais vraiment trop loin de mes bases), je rejoins H. à Bastille pour un concert symphonique qui s’avèrera désastreux. Je passerai vite sur une Passacaille de Webern correctement interprêtée, mais bien faible en comparaison avec l’orgasme sonore que
Zubin Mehta avait dirigé au Musikverein en octobre. Suivait le concerto pour violoncelle de Schumann dont l’intérêt principal était la chasuble turquoise fluorescent de Misha Maisky probablement piquée à Jessye Norman (ou d’après une source secrète, découpée dans une culotte de cete dernière). Suivait le meilleur moment du concert avec un extrait de l’une des suites de Bach, toute de tendresse. Le pire était pour la fin, Philippe Jordan dirigeant une
Quatrième de Brahms plate comme une autoroute du Palatinat. Il n’y avait rien, pas d’énergie, pas de son brahmsien, aucune tension, juste des musiciens qui jouaient des notes en ayant à l’esprit leur métro de retour, devant un chef qui gesticule. Et il gesticule bien, Philippe Jordan. Ses mouvements sont précis et élégants, on sentirait presque qu’il a une vision pour cette malheureuse symphonie de Brahms mais hélas, il ne parvient à aucun moment à la communiquer à ses musiciens. Un naufrage.
Le public est lui aussi d’une médiocrité absolue, applaudissant avec un enthousiasme poli entre chacun des mouvements de Brahms (Merci à Schumann d’avoir composé son concerto sans interruption entre les mouvements). Il y avait le voisin qui ronflait, cet autre qui remuait comme un beau diable sur le seul fauteuil de Bastille qui grince, celui à la montre qui fait
Bip sur le coup de dix heures. H. Et moi nous sommes éclipsés dès la dernière note, laissant cette bande de ploucs applaudir le désastre avec frénésie.
Pour ceux qui veulent écouter une vraie
Quatrième de Brahms, c’est
là.
18435ème jour
Londres Orly Roissy
Après une journée de travail et quelques courses sur
Oxford Street, je me rends en taxi à l’aéeroport de la
City. Le trafic est si fluide que je peux embarquer sur le vol précédent le mien. En arrivant à
Orly, je dois assumer la bêtise d’etre allé en voiture à
Roissy la veille alors que je savais parfaitement que mon retour se ferait à
Orly. Je prends un bus
Air France qui à ma grande surprise m’emmène en moins de quarante minutes (et gratuitement) à Roissy. Je passe tout le trajet au téléphone avec HLG afin de planifier notre semaine tchèque de juillet et sans doute aussi un week-end à Vienne début octobre.
18434ème jour
Birmingham Londres
Lever vers cinq heures pour attraper le premier vol pour Birmingham. Je voyage avec mon
client très snob. Nous passons la journée ensemble, et je le conduis en voiture de location de Birmingham à Londres. Il est un vrai amateur de musique et le soir je l’invite au
Royal Festival Hall pour un concert de l’orchestre
Philharmonia. Le programme débute par le concerto pour violon de Brahms. Sergey Khachatryan et Esa-Pekka Salonen nous en offrent une version très intimiste et tendre. J’avais toujours entendu dire du bien de Sergey Khachatryan et j’avais acheté son tout premier CD publié, ainsi que son disque de sonates de Franck et Schostakovich mais je n’imaginais pas combien son talent est magistral. Dans cette que j’ai eu la chance d’entendre en concert par Vengerov et Abbado, par Mutter et Masur et par
Rachlin et Jansons, j’ai les larmes aux yeux dans les deux premiers mouvements. Le dernier mouvement, celui que j’adorais adolescent et qui bien sûr est celui que j’aime le moins aujourd’hui, est un peu décevant en revanche car il convient moins bien à l’approche chambriste du chef et du soliste. Sergey Khachatryan nous offre en bis un traditionnel Bach.
En seconde partie, les effectifs du Philharmonia augmentent et Salonen nous offre une fantastique
Fantastique, pleine de larmes et de sang, ayant plaisir à mettre en évidence les sons étranges que Berlioz très certainement désirait (extraordinaires cris graves des trombones dans la
Marche au suppplice). L’orchestre londonien ne m’avait jamais impressionné jusqu’à aujourd’hui mais force est de constater que sous la direction de Salonen, il s’est elevé à un nouveau pas si éloigné de son concurrent du
Barbican.
18433ème jour
Alice
Je récupère Alice sur un quai de Seine de Puteaux et nous déjeunons dans mon petit restaurant de la rue Wallace. Au menu Venise, les papiers de Walter Jonas, son ami Paul, Obaldia, un côtes du Rhône et un merveilleux camembert pour deux.
Tu es sûre que tu ne veux pas venir le 3, Alice?
18432ème jour
Des nouvelles de la Lada
Je me rends à l’antenne de police de ma mairie d’arrondissement pour obtenir une nouvelle carte grise pour la lada afin –enfin- de la vendre. Après une heure d’attente, on s’occupe de moi. J’ai l’ensemble des documents nécessaires et tout à l’air en règle lorsque le fonctionnaire qui me fait face me dit qu’il y a un problème : il y a une opposition administrative sur le véhicule en raison de contraventions impayées. Il est vrai qu’à cette époque où je déménageais souvent et où les amnisties existaient encore, j’avais l’habitude de ne jamais payer une contravention.
Je me rends dans un premier centre des impôts, puis à une seconde adresse et enfin à une troisième où enfin une dame veut bien s’occuper de mon problème. Elle téléphone devant moi au centre des amendes de Belleville et m’informe que le montant des contraventions (d’avant 2005) se monte à une somme en euros se terminant par trois zéro.
Je ressors de l’immeuble bien embarrassé.
18431ème jour
Vite!
Quand j'étais enfant, j'avais quatre vingt dix minutes pour déjeuner et je devais attendre mon père pour rentrer à la maison (je n'ai jamais été demi-pensionnaire). Nous arrivions à la maison vers 12h45, pour le jeu des mille francs que nous écoutions religieusement, avant la bourse de Jean Pierre Gaillard et les informations de treize heures. C'est probablement à cette époque que j'ai pris la fort mauvaise habitude de manger trop vite, plus vite que n'importe lequel de mes collègues.
Aujourd'hui, j'ai eu tellement de travail que ne j'ai même pas pris le temps de déjeuner, ce qui est sans doute la meilleure façon de manger lentement.
18430ème jour
Dimanche
Je passe mon après midi à la terrasse du café
Beaubourg qui a repris ses allures d’été. Au menu, un steak tartare et le remplissage de 40 clés USB par une version
mp3 des
Vêpres Siciliennes dans la belle version de James Levine et de l’orchestre
Philharmonia.
18429ème jour
Milan
Je me lève tard, je marche à travers
Brera, qui a ce samedi l’atmosphère de village un peu endormi. En passant devant la
Scala, je m’aperçois qu’il y a une exposition consacrée à Mahler, à l’occasion de l’anniversaire des cent cinquante ans. J’achète un billet à 5€ mais l’exposition s’avèrera sans intérêt, juste une série de panneaux imprimés consacrés aux différentes étapes de la vie du compositeur. En revanche, le musée de la
Scala communique avec les foyers de l’opéra et quelques loges sont ouvertes. Je reste quelques instants à regarder les répétitions en costume de ville du
Faust de Gounod programmé la semaine prochaine.
Je passe dans la nouvelle boutique
Abercrombie où une foule d’italiens excités font la queue pour rentrer dans le saint des saints. Déjeuner de lasagnes très corectes à une terrasse ensoleillée de
Brera. Bain de soleil dans les jardins du
Parco Sempione. Je repasse à l’hôtel récupérer ma valise et je rentre à Paris.
18428ème jour
Sebastiano
Dans la soirée et à ma grande surprise, on me livre à mon hôtel ma valise qui a été retrouvée Dieu sait où, mais bien probablement à Roissy.
Je suis un peu triste ce soir car c'est le jour où Claudio Abbado devait diriger à la
Scala.
A 20h00 je retrouve Sebastiano sur le
Corso Como. Il vient de sortir de son travail et m’a dit qu’il aimerait prendre une douche à mon hôtel. Nous prenons ensemble un
Spritz hors de prix sur le
Corso Como et nous allons à ma chambre. Assez vite, on s’embrasse et on se retrouve nus l’un sur l’autre. Son sexe est clairement proportionnel à sa taille et alors que je le suce aussi bien que la taille de l'engin me le permet, mon téléphone n’arrête pas de sonner. C’est le travail qui se rappelle à moi. La sonnerie est tellement insistante que je me sens obligé de répondre, pendant que Sebastiano prend enfin sa douche. Ma conversation terminée, je le rejoins sous la douche et je continue de le sucer sous le jet d’eau chaude, situation que j’ai toujours adorée, peut être parce qu’elle me rappelle une soirée très intense avec
Mister Z. Bien propres l’un et l’autre on se retrouve de nouveau l’un contre l’autre sur le lit. Je passe ma langue entre ses fesses alors qu’il me suce et on se finit bien comme il faut. A peine a-ton joui et repris une douche, Sebastiano doit repartir et moi je dois dîner avec un collègue dans le café vosin de l’hôtel. Poulpe grillé arrosé d’un très bon vin blanc de Sardaigne.
18427ème jour
Shopping à Milan
Je passe ma journée de travail dans les vêtements de la veille, ce qui, avec la chaleur estivale du jour n’est pas particulièrement agréable. Le soir, n’ayant pas de nouvelles de ma valise, je m’achète une chemise, une cravate, un tee-shirt et un pantalon à
Brera et sur le
Corso Como. Vers minuit trente, après avoir dîné avec un collègue, je me rends en taxi à la piazza
San Babila pour retrouver Sebastiano, un milanais de 1m97 qui a vécu quatre ans à Cardiff et qui parle un excellent anglais matiné d’un accent gallois. Il a une belle silhouette élancée et nous marchons dans les rues de commerces de luxe autour du
Duomo, toutes vides et silencieuses à cette heure tardive. Nous marchons jusqu’à la
Scala car je veux voir l’affiche des concerts annulés de Claudio Abbado. Nous reprenons notre marche jusqu’à la Piazza
San Babila où je reprends seul mon taxi pour l’hôtel. Je lui envoie un dernier SMS où je lui dis que j’aimerais le revoir mais il ne répond pas.
18426ème jour
Où je perds encore ma valise
Je pars pour Milan par un vol
Easy-Jet. Comme j’ai mon sac de travail et ma valise, on me demande d’enregistrer cette dernière. J’ai un pressentiment en le faisant. A l’arrivée, les bagages arrivent rapidement, mais ma valise n’est pas là. Je me rends au guichet
Lost and Found et la fille m’indique que ma valise est sans doute dans le vol
Easy-Jet suivant qui vient lui aussi de Paris. J’attends quinze minutes, le vol suivant arrive, mais ma valise ne s’y trouve pas non plus. On ne me demande quasiment pas d’information, ni la marque de ma valise, ni de décrire son contenu et mon pressentiment devient de plus en plus mauvais. Je vais en taxi à l’hôtel où l’on me donne une brosse à dents et un petit rasoir.
Dans la soirée, échange de SMS glaciaux avec P.
V. Tu es toujours à Milan?
P. Non je suis rentré hier. J'y retourne samedi
V. C'était sympa de me prévenir...
P. Je pensais pas que tu y allés spécialement pour moi. te présente mes excuses
Je n'ai pas compris si ce dernier message était ironique ou non. Je ne pense pas. Il m'a en tout cas permis de constater que l’orthographe de P. est toujours aussi déconcertante
18425ème jour
Je n'irai pas entendre Claudio Abbado à la Scala
Je reçois ce jour un email de mon vendeur véreux:
Dear Vincent, unfortunately the event you order ticket for was cancelled because of the illness of Sig. Abbado.
Your faithfully,
Igor
Le concert du 11 juin à Pleyel avec le
Mozart Orchestraest également annulé.