17662ème jour
17661ème jour
17660ème jour
Beethoven et Brahms au Concertgebouw
17659ème jour
Marek
J’ai souvent proposé le voyage d’Amsterdam à des garçons rencontrés la veille. Cela m’a conduit parfois à des échecs retentissants et inoubliables mais aussi à des moments inattendus, intenses et fous, merveilleux et inoubliables eux aussi. Lorsque je suis allé chercher Marek en bas de la tour gigantesque où il habite près de La Défense, je n’imaginais pas que le périple se terminerait encore une fois là bas. Il a voulu acheter des cigarettes place Clichy, puis nous sommes allés chez moi, nous avons bu du champagne et nous avons fait du feu dans la cheminée. Nous avons parlé devant les flammes nous avons fumé des joints, je lui ai dit la phrase de slovaque que j’avais apprise avec un autre Marek dans une
folle nuit de Bratislava, nous avons écouté le vingt troisième concerto de Mozart, Shazz,
The bird and the bee. Il a voulu écouter
Erotica de Madonna et il m’a demandé si je voulais lui faire l’amour. J’ai acquiescé et il s’est aussitôt installé nu dans l’un de mes deux fauteuils en cuir, en me regardant fixement de ses immenses yeux bleus. Après quelques efforts de l’un et de l’autre, nous avons estimé que le lit serait plus confortable et nous sommes allés dans la chambre où nous sommes restés pendant un
Erotica complet.
C’est là que je lui ai demandé s’il aimerait partir à Amsterdam. J’étais sûr qu’il refuserait, je savais que quelqu’un l’attendait, mais à ma grande surprise il a trouvé l’idée merveilleuse et a souhaité la mettre immédiatement à exécution. Pour ma part, j’aurais préféré dormir une heure ou deux avant de partir, mais il a souhaité que nous nous mettions en route sur le champ, sans même qu’il ne passe chez lui prendre quelques affaires.
Marek a dormi presque tout au long du voyage et j’ai quand même eu besoin de dormir un quart d’heure sur une aire d’autoroute en Belgique, mais à onze heures comme prévu nous entrions dans Amsterdam en écoutant
The bird and the bee.
17658ème jour
Marrakech Paris
Diner avec O. chez
Vincent et Swann, un petit restaurant italien près de chez lui. Il me parle de sa vie, de ses soucis professionnels, je lui donne mon avis, mais je sais qu’il n’en fera qu’à sa tête. Et il aura raison. Je regarde ses grands yeux expressifs alors qu’il me parle et je me prends à regretter que ça n’ait pas fonctionné entre nous. Il est beau il est particulièrement intelligent, mais c’est évident la vie entre nous serait un enfer conflictuel permanent. Je sais qu’il aimerait que je passe chez lui après notre dîner mais je coupe court, je lui dis que je me suis réveillé à Marrakech le matin même et que je dois rentrer me reposer. Je rentre en velib sans me douter une minute de la folle nuit qui m’attend.
17657ème jour
17656ème jour
Amsterdam Paris Marrakech
17655ème jour
17654ème jour
17653ème jour
Le Dieu du carnage
Vu hier avec ma fille ainée la nouvelle pièce de Yasmina Réza
Le Dieu du carnage. Deux heures d’intelligence, de finesse, de critique acerbe et magnifiquement juste des relations humaines contemporaines. L’argument est léger, deux parents qui se retrouvent chez deux autres, après que le gamin des visiteurs ait cassé la figure de celui de leurs hôtes. Mais c’est justement de ce rien que tout découle, dans une folie ou petit à petit, tout devient possible. Une mention particulière à une Isabelle Huppert à contre-rôle et absolument époustouflante. Je recommande chaleureusement cette pièce qui est la meilleure que j’ai vue depuis…. Depuis
Art, en fait…
Après la pièce, ma fille et moi allons prendre un steak tartare au café
Etienne Marcel. C'est l'un des plus grands bonheurs de la paternité que cette relation qui devient peu à peu une relation entre adultes.
17652ème jour
Le concert de Francesco Tristano Schlimé à la salle Cortot
C’est curieusement la première fois que je me rendais à la salle Cortot, aux dimensions idéales pour un récital de piano. C’était en revanche la neuvième fois que j’assistais à un concert de Francesco Tristano Schlimé. Le programme du jour était résolument moderne puisqu’il réunissait du piano contemporain, du Schlimé et pour la partie « ancienne » Igor Stravinski. Comme souvent avec Francesco Tristano Schlimé, les pièces sont jouées sans interruption, ce qui permet des mises en relation parfois étonnantes. Mais le clou de la soirée était selon moi les trois mouvements de Petrouchka, dont le côté percussif convenait à merveille à leur interprète.
17651ème jour
17650ème jour
Rachmaninoff par Nelson Freire et l'orchestre de Paris
17649ème jour
Dubai Paris
Lorsque je rentre de Dubai à Paris, je préfère le vol de nuit à celui du matin. J’ai du mal à y dormir. Ou alors, il faudrait passer une nuit blanche, une pleine nuit de sexe et de feu et arriver à l’aube à l’aéroport. Alors, oui, le vol du matin serait tout indiqué pour un sommeil de quelques heures.
17648ème jour
Drôle d'endroit pour une rencontre
Je ne sais plus pourquoi, il avait décidé que nous nous retrouverions dans une station service près de chez lui. Le taxi était un peu surpris que je lui demande d’aller là bas, sur la route de la Marina, il m’a dit qu’il faudrait faire demi-tour sur l’
Al Wasl Road, mais il m’y a emmené. Nous sommes arrivés les premiers et je suis sorti du taxi pour attendre Evgeny dans la chaleur de la nuit de Dubai. Je l’ai vu de loin, je savais que ça ne pouvait être que lui avec son tee shirt marron aux lettres dorées. Le taxi nous a emmenés au
Royal Mirage. Nous avons marché dans les galeries au décor de mille et une nuits, les restaurants étaient complets ou peu attirants, nous sommes allés dans les jardins, puis marcher sur la plage, près de l’île en forme de palme qui, la nuit, donne au bord de mer une allure de gigantesque raffinerie.
Nous avons trouvé un restaurant de plein air, nous avons bu du vin libanais et mangé des mezzes, puis nous sommes allés dans un bar près d’une piscine bleutée, boire de la vodka. Nous avons beaucoup parlé de Moscou et du
Bolchoi, de Saint Petersbourg et du théâtre
Mariinski. Nous avons comparé sur une feuille de papier les façons scolaires d’écrire les majuscules et les minuscules en russe et en français. Je lui ai fait part du peu de russe que je sais dire, je lui ai dit mon petit poème, je l’appelais
Djenioutchka, nous avons bu et nous avons ri, jusqu’à ce que les serveurs nous signifient que l’endroit allait fermer.
Nous avons pris un taxi limousine du
Royal Mirage et nous sommes allés à mon hôtel. De tous ceux que j’ai pu rencontrer, les garçons russes et slaves en général sont pour moi ceux qui savent le mieux faire l’amour. Ils y mettent une fougue, une passion, un don complet qui mettent en avant la fragilité du bonheur et donnent envie de hurler et de danser au plus fort de l’excitation sexuelle. Il est reparti en taxi et nous nous sommes promis de passer un week end ensemble au Yemen au mois de mai.
17647ème jour
17646ème jour
17645ème jour
Les chtis
A l’insistance de mes filles, nous allons voir le film à succès du moment. Je m’ennuie pendant les deux heures de la séance, au vu de ce scénario inconsistant, des gags médiocres, des situations téléphonées. Comme toutes les fois où je ne ris jamais au milieu d’une salle qui se gondole, je ressens une impression de malaise et de ne pas être à ma place. Peut-être aussi de ne pas avoir une certaine simplicité qui peut-être rend heureux.
17644ème jour
Une soirée amusante
Il y a juste un an à Berlin, j'avais passé une soirée que j'avais du juste
qualifier d'amusante, sans la raconter. Nous avions dîné avec HLG au
café Einstein en compagnie de la petite fille du compositeur, du biographe de Korngold et de la soeur du maestro. J'étais assis à côté de cette dernière, un peu plus âgée que lui, ce qui veut dire qu'elle a 83 ans. Elle est absolument pleine d'energie et d'amour de la vie. Au cours du dîner, elle me demande si je suis marié et je lui réponds qu'"
en ce moment, je suis célibataire". Elle sourit et me répond : "
Eh bien moi aussi, en ce moment, je suis célibataire!" Le soir je ramène en lada la petite fille du compositeur et la soeur du maestro, et je n'en suis pas peu fier.
17643ème jour
O.
C’est à peine si j’ai revu O. depuis notre séjour à Saint Petersbourg. Il y eu le
week-end Excel, et puis cette nuit passée ensemble et au cours de laquelle je lui ai demandé ce que je représentais pour lui. La question l’a énervé. Hier je lui ai envoyé un SMS lui disant que je sentais qu’il s’éloignait de moi. Il m’a répondu sur le ton de "
Eh ! Oh ! On se calme! en me décrivant toutes les activités qui sont les siennes en ce moment. Mais je sais que l’histoire est finie, qu’elle n’a jamais d’ailleurs vraiment commencé, qu’elle ne sera jamais que le souvenir des canaux gelés de Saint Petersbourg.
Pourtant, j'aimais bien recevoir de lui des messages qui se terminaient par ce simple ovale, O.
17642ème jour
17641ème jour
17640ème jour
Linda
Je retrouve O. pour une séance d’apprentissage Excel. Il démarre un stage pour lequel il a semble-t-il besoin d’utiliser un tableur. Nous passons une partie du week end ensemble à regarder des films où une américaine hystérique répondant au doux nom de Linda nous explique les méandres d’Excel avec un enthousiasme débordant pour la moindre fonctionnalité nouvelle.
O. semble trouver cela tout à fait normal que je passe des heures avec lui pour faire de l’Excel. Moi il y a mille choses que je préfèrerais faire, mais je suis heureux d’être avec lui.
17639ème jour
Clément
Je retrouve Clément qui me coiffe pour la troisième fois, son petit chapeau noir toujours vissé sur la tête. Le salon a changé en revanche,
Tony & Guy ayant abandonné les locaux du boulevard Saint Germain. Alors que je m’assois à l’étage du nouveau salon, je suis frappé de constater que la vue m'est familière alors que je la découvre, avec en son centre la fontaine de la place André Malraux et la Comédie Française. Je comprends aussitôt que c’est de là ou presque que de nombreuses scènes du film
Ce que mes yeux ont vu ont été filmées.
17638ème jour
HvK
Herbert von Karajan aurait eu cent ans aujourd'hui et je reste surpris de l'engouement médiatique autour de cette anniversaire. J'ai eu la chance d'assister à quatre concerts dirigés par Karajan, tous à Paris avec l'orchestre Philharmonique de Berlin.
Théâtre du Chatelet 1981 : Cinquième de Tchaikowski, La Nuit transfigurée de Schönberg.
Salle Pleyel : Symphonie Fantastique, Divertimento de Mozart
Salle Pleyel : Deuxième et Troisième Symphonies de Brahms
Théatre des Champs Elysées 1988 : Première symphonie de Brahms et La nuit transfigurée de Schönberg
17637ème jour
Ca ne va pas le faire...
Toujours agacé de ne pas avoir pu prendre l’appartement de la rue Alfred Roll, je continue de visiter régulièrement d'autres lieux mis en vente, sans jamais retrouver aussi bien. Contrairement à mes débuts, lorsque je constate qu’il ne me serait pas possible de vivre dans l’appartement visité, je le quitte aussitôt. Il m’arrive ainsi de n’entrer que dans le hall et de repartir aussitôt. Les propriétaires, parfois présents en ont l’air offusqué, ce qui m'amuse beaucoup.
17636ème jour
Le concert de Louis au Trabendo
Je passe chercher mes filles pour les emmener à leur premier concert rock. Nous nous garons à la Cité de la musique et allons au
Trabendo où la première partie du concert s’achève. C’est toujours un plaisir que de retrouver Louis qui quitte de plus en plus l’image policée de son premier disque pour retrouver des sons électro et des rythmes de plus en plus rock. Certaines chansons comme
Dancing Club ou
Mon bel assassin retrouvent ainsi une nouvelle vie dans un son plus dur. Mais le bonheur de cette soirée était dans le regard de mes filles fascinées d’être au premier rang du concert.
17635ème jour
Vive la France!
Une conférence téléphonique qui tombe mal avec un client, le jour où précisément le service que nous sommes censés fournir est interrompu en raison d’un mouvement de grève. Je suis dans ma voiture et au bout de la ligne, des allemands, des anglais et des américains. J’explique la situation avec un peu d’appréhension. A ma grande surprise, le client prend plutôt la situation avec flegme. Une américaine pousse même l’humour jusqu’à crier "
Vive la France !" avec son gros accent de la côte Est, suscitant ainsi l’hilarité générale.
17634ème jour