19673ème jour
A comme Abbado et Azouz
J’apprends l’annulation du concert Beethoven de Claudio Abbado de Dortmund le 8 novembre, pour lequel j’avais deux tickets. Tous les admirateurs sont évidemment inquiets et ont peur d’une résurgence de son cancer.
Je travaille jusqu’à 20h00 et je retrouve Azouz à la
fnac des Champs-Elysées. Nous dînons au
Piccolino d’un ravioli au chèvre et à la sauge, le plat préféré d’Ambr*ise, et je le taquine gentiment car il répète à tout bout de champ "
OK d’accord".
19672ème jour
Benoit
En ce premier anniversaire du
concert Abbado de Milan auquel j’avais assisté avec Ambr*ise, je dîne avec mon agent israélien au
Benoit où je n’avais pas mis les pieds depuis des années. Extraordinaire cassolette de ris de veau et merveilleux savarin à l'armagnac, version locale du baba au rhum.
19671ème jour
Les rencontres d'après minuit
Suite et fin des réunions de la veille. Le soir je récupère Azouz à l’
Etoile pour assister à l’avant première du film
Les rencontres d’après minuit à la suggestion de mon ami (purement
facebook) Arthur Dreyfus. Après une heure de route dans des embouteillages dantesques, nous arrivons enfin au cinéma
L’Etoile, porte des Lilas. Niels Schneider dont j’imaginais à tort qu’il serait présent, n’est pas là. Le film est extrêmement étrange, à la limite du rêve et de la réalité, relatant les relations entre sept personnages qui se retrouvent à l’occasion d’une sorte de partouze et qui au cours de la soirée, racontent leur propre histoire. C’est inégal, même si j’ai eu un faible pour le conte où Niels Schneider joue le rôle d’un chevalier tué à la guerre et pleuré par sa fiancée, mais ressuscité par la mort, personnage ambivalent et bisexuel. Cela me fait plaisir de revoir Niels Schneider sur un écran même s’il ne parvient pas à s’empêcher de dilater ses narines lorsqu’il parle, tic qui devient vire horripilant. Dans le film, il y a aussi Alain-Fabien Delon, troublant de beauté mais piètre acteur et Eric Cantona, qui fait du
Cantona, même lorsqu’il exhibe sa bite le plus naturellement du monde. Après cet étrange film auquel Azouz a la gentillesse de ne pas me reprocher de l’avoir entraîné, nous dînons à l’
Etincelle et je rentre chez moi.
19670ème jour
Allo Kit?
Journée entières des réunions traditionnellement automnales. Dîner
chez Georges (celui de la
Porte Maillot) avec les équipes italiennes et espagnoles. Kit ne me répond plus et cela me déprime.
19669ème jour
Brahms par Acardi Volodos, Riccardo Chailly et le Gewandhausorchester
L’orchestre du
Gewandhaus de Leipzig et Riccardo Chailly sont de passage à Pleyl pour l’intégrale des Concertos et des Symphonies de Brahms. N’adorant pas le
Double Concerto et ne pouvant assister aux deux concerts du week-end du 1er Novembre, j’ai pris un billet pour le concert de cet après midi avec deux œuvres adorées : le
Deuxième Concerto pour piano et la
Deuxième Symphonie. Tout me semble très beau, l’orchestre magnifique, Arcadi Volodos peut être un peu extérieur mais je suis fatigué et je n’arrive pas bien à entrer dans le concert. En bis, la plus célèbre des
Danses hongroises de Brahms qui met le public en transes. Rapide dîner rapide au
Lazare.
19668ème jour
Le vieux fusil
Déjeuner avec ma plus jeune fille au
Lazare, un nouveau restaurant à la belle décoration et installé au sein même de la
Gare Saint Lazare. Après cela, nous regardons
Le vieux fusil que ma fille n’avait jamais vu et dont je me souviens l’avoir vu, adolescent, au
Globe, cinéma aujourd'hui disparu du Boulevard Desaix à Clermont Ferrand, au moment de sa sortie.
19667ème jour
Kit IV
De nouvelles discussions avec Kit. J’aime beaucoup sa voix douce et son timbre à la suavité tellement anglaise. On parle de la possibilité un rien folle qu’il vienne à Paris juste pour la soirée du 27. Mais l’idée qu’il découvre Paris sans moi le 28 alors que je dois travailler me déprime et nous reportons sa visite.
19666ème jour
Kit III
Déjeuner au
Petit Riche avec un collègue, après une réunion de travail rue Sainte Cécile
Longue discussion avec Kit lorsqu’il arrive chez lui après sa longue journée chez
Fortnum & Mason.
19665ème jour
Le récital de Daniil Trifonov à l’Auditorium du Louvre
A midi, déjeuner au restaurant chez
Kei, tenu par le cuisinier Kei Kobayashi arrivé tout jeune du Japon et à la cuisine extraordinaire.
Le soir j’arrive presqu’en retard à l’
Auditorium du Louvre mais je trouve une place au premier rang pour assister à l’extraordinaire récital de Daniil Trifonov. Il parait que Martha Argerich était dans la salle mais je ne l’ai pas vue. Au programme du jeune russe de 22 ans, Debussy avec
Reflets dans l’eau et
Mouvement, extraits du
Premier Livre d’
Images. C’est une mise en main, mais qui promet l’extraordinaire. Et l’extraordinaire arrive avec les vingt-quatre
Préludes opus 28 de Chopin que Trifonov nous envoie au visage comme une lave volcanique incandescente. Une folle a beau commencer a agiter frénétiquement son éventail dans les premiers préludes (vite remise en place par son voisin), c’est l’un des moments les plus extraordinaires que je n’ai jamais entendus au piano et les noms de Richter et Horowitz trottent rapidement en tête lorsque l’on entend un tel génie.
Après l’entracte, ce sont les
Etudes symphoniques de Schumann, très surprenantes, à l’opposé de la version de Wilhelm Kempff que j’ai sans doute un peu trop en tête, et Trifonov passe sans cesse de la violence totale à la plus grande douceur, dans une version comportant sans doute quelques péchés de jeunesse, mais passionnante de bout en bout. En bis,
Arborada del gracioso, et le finale de l’
Oiseau de feu.
Je réentendrai prochainement Daniil Trifonov dans le
Premier Concerto de Schostakovich à
Pleyel avec Valery Gergiev et je vais tout faire pour avoir une place pour son Quintette de Schostakovich également à l'
Auditorium du Louvre, concert hélas complet.
19664ème jour
Les concertos pour clavier de Bach à Pleyel II
Ce soir encore, je dois vendre ma deuxième place et je trouve preneur auprès d’un grand type à lunettes un peu bizarre qui remuera des papiers pendant toute la première partie et qui disparaitra mystérieusement à l’entracte. L’organisation du concert ressemble fort à celle de veille. Première partie avec le
Concerto pour clavier BWV 1054 par Lilya Zilberstein, puis le
Concerto pour clavier BWV 1058 par Dong-Hyek Lim. Comme la veille, Gabriela Montero intervient pour une improvisation sur un thème choisi par la salle. On est en France et personne n’ose se lâcher. Un spectateur siffle de loin, un autre chantonne un air non reconnaissable et c’est un contrebassiste qui sauvera la situation en jouant le début du
Wiegenlied de Brahms repris donc en une improvisation bien banale. Puis c’est le
Concerto pour deux claviers BWV 1061 par les chevelus Frank Braley et David Fray (que sauf erreur de ma part j’entends pour la première fois en concert). C’est un concerto moins connu que les autres, particulièrement inspiré, avec un long mouvement lent aux deux pianos sans orchestre.
Après l’entracte et l’installation comme la veille des deux pianos supplémentaires, on entend l’autre concerto pour trois claviers, le BWV 1064 par Dong-Hyek Lim, Mauricio Vallina et Akane Sakai. Puis comme la veille, Martha Argerich entre en scène pour ses neuf minutes règlementaires du
Concerto pour quatre claviers BWV 1065. Elle est cette fois ci accompagnée de Nicholas Angelich, Nelson Goerner et Akane Sakai dans la joie intense de ce court concerto. Comme la veille, tous les pianistes saluent puis Dong-Hyek Lim, Mauricio Vallina et David Fray deviennent les tourneurs de page de leurs collègues pour le bis. «
Le concerto entier !! » avait tenté une spectatrice de l’arrière scène. Mais rien n’y fera, nous n’aurons droit qu’au dernier mouvement.
J’aurai encore la joie de ce concerto dans la tête pendant ma longue conversation du soir avec Kit.
19663ème jour
Les concertos pour clavier de Bach à Pleyel I
Aller retour à Dijon, réunion tendue, retour par le train de 17h00 car ce soir je retrouve Bach et ses concertos pour clavier(s) rarement joués et programmés en deux soirs par la
Salle Pleyel qui utilise le nom de Martha Argerich avec un peu d’outrance, celle-ci ne jouant que neuf minutes chaque soir, et encore, l’une des parties du concerto pour quatre claviers. J’ai deux places pour ces deux concerts, la seconde étant probablement destinée à Ambr*ise et je trouve rapidement preneur, ce soir un californien bougon à lunettes qui est donc assis à côté de moi en arrière scène.
Le principe de ces deux concerts est d’avoir un pianiste différent à chaque concerto et le programme démarre par le
Concerto pour clavier BWV 1055 avec Nelson Goerner, puis le BWV 1056 avec Stephen Kovacevich. Il est passionnant de comparer le son des deux pianistes, Kovacevich au son plus dur que Goerner mais qui nous donne un magnifique deuxième mouvement accompagné par les pizzicati hélas pas toujours ensemble. Gabriela Montero nous offre une improvisation (bien inutile) dans le style de Bach puis c’est le trop rare
Concerto pour deux claviers BWV 1062 joué par les sœurs Khatia et Gvantsa Buniatishvili. Pendant l’entracte, deux autres pianos sont installés, puis Michel Dalberto, Frank Braley et David Kadouch (blanc comme un linge) nous donnent le
Concerto pour trois claviers BWV 1063 et c’est le finale avec le
Concerto pour quatre claviers BWV 1065 plein d’énergie et quii fait toujours un triomphe en cocert avec, excusez du peu, Dong-Hyek Lim, Martha Argerich, Lilya Zilberstein et Mauricio Vallina (très élégant avec ses cheveux plaqués). Tous les pianistes du concert saluent, ils sont douze sur scène, puis dans une cohue amusante, le dernier mouvement du Concerto pour quatre claviers est bissé et il est amusant de voir, Michel Dalberto, Nelson Goerner, Frank Braley et David Kadouch servir de tourneur de pages de luxe à leurs collègues.
Longue conservation téléphonique avec Kit avant de dormir.
19662ème jour
Gravity
Déjeuner avec mes filles et J. d’une fricassée de cèpes et d’un plateau de fromages, le tout accompagné de
Pommard. Dans l’après midi, nous allons voir
Gravity en avant première au
Grand Rex et hélas en version française. C’est la première fois que je vois un rééel intérêt à la 3D au cinéma.
19661ème jour
Mahler, Mozart et... Liberace
Journée de repos juste entrecoupée d’une visite à la
fnac où j’achète le coffret Mahler Boulez qui vient de sortir (une dizaine de centimètres d’étagère de gagnée) et un beau livre consacré au
Quintette en ré majeur de Mozart.
Le soir je regarde
Liberace ce film complètement fou et acheté en
bluray à Londres lundi dernier.
19660ème jour
Les martagons
Je retrouve Gaëtan de passage à Paris pour un dîner près de son logement, dans un restaurant recommandé par le
Guide Michelin, le
Bistro T et qui s’avère être honorable, sans plus. La semaine a été épuisante, je suis content de rentrer chez moi pour le week end. Je trouve devant ma porte le roman de Dominique Noguez
Les martagons, commandé sur le site de la
fnac la semaine passée. J’ouvre le livre pour en découvrir sa dédicace «
à Laurent Gilbert ». Ainsi donc, je connais la véritable identité du jeune homme de
Une année qui commence bien.
LinkedIn et
Google permettent facilement de retrouver son itinéraire professionnel, de banque en banque, essentiellement à Hong Kong, et même une photo, visage d’un cadre à lunettes bien banal. Je ne peux m’empêcher d’imaginer que telle est là la vengeance Dominique Noguez : faire connaître au monde sa souffrance, mais aussi l’identité de son bourreau, pour qui voudra bien prendre le temps de la chercher.
19659ème jour
Kit II
En fin d’après midi, visite chez un client à Saint Quentin en Yvelines. J’aurais le temps d’aller réécouter la Symphonie avec orgue à Pleyel et j’hésite un peu d’autant que le programme n’est pas tout à fait le même, l’un des deux concertos de Liszt remplaçant celui de Ravel, mais la fatigue aidant, je choisis de rentrer chez moi. Je retrouve un article passionnant issu d’une thèse de Danièle Gutman sur les bustes de Mahler par Rodin, que j’avais lu il y a très longtemps, sans me rappeler où. Discussion avec Kit au téléphone avant de dormir.
19658ème jour
La Symphonie avec orgue de Saint-Saens par l’Orchestre de Paris
Déjeuner avec ma sœur et ma nounou à
Itineraires, mon restaurant préféré du moment que je leur fais découvrir. Dans l’après-midi j’achète une place pour le concert de ce soir de l’orchestre de Paris. C’est la première fois que j’entends l’orchestre avec son chef actuel Paavo Järvi et je dois reconnaître que j’ai été surpris de la qualité du concert. En introduction,
Karelia, une œuvre un peu inégale de Sibelius avec des passages absolument envoutants et d’autres qui trainent en longueur. Puis c’est le
Concerto pour la main gauche, avec Jean-Frédéric Neuburger au piano. Magnifique sonorité de l’orchestre et très bonne tenue du soliste, toujours un peu étrange à observer avec sa main droite sagement posée sur la jambe. En bis un
Prélude de Debussy. La deuxième partie est consacrée à une de mes œuvres fétiches, depuis que j’en avais découvert l’enregistrement de Daniel Barenboim avec l’
Orchestre de Paris, justement. Là encore, l’orchestre sonne bien et l’orgue, tenu par Thierry Escaich, a beau être électronique, l’effet sonore est très réussi. Triomphe de la salle avant la
Bacchanale de
Samson et Dalila en bis, pendant laquelle mes voisins passent leur temps à se demander «
Mais qu’est ce que c’est ? C’est connu ça ! »
19657ème jour
Londres Paris
Après trois heures de sommeil je prends un taxi pour
City Airport. J’ai eu la bêtise de choisir un hôtel au nom trompeur de
Shaftesbury qui est en fait à deux pas de
Notting Hill et il faut quarante minutes de taxi pour rejoindre l’aéroport. Journée de travail à Paris, entrecoupée de nombreux messages avec Kit que j’espère revoir au plus vite.
19656ème jour
Kit I
Encore une fois, la nuit est courte et je me lève cette fois ci pour attraper un vol inhabituel pour moi, celui opéré par
Alitalia de Milan
Linate à
London City. Deux rendez-vous le le matin dans la
City espacés par un déjeuner au
1901, un joli restaurant trouvé par hasard sur
Liverpool Street. Le temps de déposer ma valise à l’hôtel et je tente d’occuper le temps qui reste avant mon rendez vous avec Kit. J’en profite pour visiter ce qui reste des HMV à Londres. J’avais quelque espoir avec ce qu’ils nomment pompeusement leur nouveau
Flagship, au croisement d’
Oxford Street et de
Bond Street. Hélas, l’endroit s’avère exigu et avec un rayon disque classique minable. Je visite celui auquel j’allais le plus souvent, également sur
Oxford street mais en direction de
Tottenham. C’est un peu mieux, mais le rayon classique a été déplacé et il a quasiment fondu au cours de sa migration.
Un peu de
Jack Wills et un zeste de
Paul Smith plus tard, vers 20h00 j’attends Kit au rayon thé de
Fortnum & Mason. Il est un peu en retard car il finit de travailler à l’étage mais soudain, je le vois et je dois reconnaître qu’il est très beau avec ses cheveux noirs bouclés et sa fragilité un peu aristocratique et si britannique. Pour rire, je lui demande des renseignements sur les thés, en particulier le
Rose Pouchong dont j’aime le nom. Nous partons ensemble sur
Piccadilly, descendons
Piccadilly Arcade et rejoignons
Le Caprice où je n’étais pas allé depuis deux ou trois ans. L’endroit n’a pas changé, Kit a envie de canard, je l’imite et nous buvons un
Croze Hermitage puissant. Nous sommes assis à 90 degrés à une table ronde et j’ai tout loisir de regarder son profil, son beau sourire, ses yeux expressifs et d’écouter son magnifique anglais du
Cambridgeshire. Le dîner passe vite, nous sortons dans le froid, nous continuons vers l’Ouest le long de
Piccadilly, entrons dans
Green Park et nous asseyons sur un banc. Il fait froid, on apprend à se connaître j’essaye d’éviter de m’emballer trop vite mais il est tellement fragile, attentionné, romantique et sensible que je sais que je risque de m’attacher très vite. Il fait de plus en plus froid, Kit frissonne à intervalles réguliers, je le serre dans mes bras, nos mains se caressent alors que nous parlons, je l’embrasse sur les joues, sur ses cheveux épais et même sur ses lèvres. Il est une heure trente du matin, je dois me lever quelques heures plus tard, nous retournons à l’entrée de
Green Park, je prends un cab noir vers l’ouest, il prend son bus rouge vers l’est. Nous nous promettons de nous revoir très vite.
19655ème jour
Giovanni
Le temps est revenu au beau. Je capte un autre
grindrien, un britannique qui se trouve sur un bateau de l’OTAN et que je peux voir à un mille devant la baie de l’hôtel. On ne se verra pas car il n’a pas prévu de venir à terre et je me contente donc de lui envoyer une photo de son navire, depuis la côte. Mon collègue et moi prenons un brunch devant la mer et vers midi, nous repartons pour Porto Ferraio afin d’attraper le ferry de treize heures. Avec mon collègue, nous refaisons la route jusqu’à Milan. Il me dépose à
Linate et je reprends aussitôt un taxi pour le
Westin de la
Piazza della Republicca.
Giovanni est en retard, il vient de prendre sa douche et je lui suggère de prendre un taxi et de me récupérer au passage à mon hôtel. Vers 20h30, il est là, c’est toujours un peu embarrassant de faire connaissance dans un taxi, je fais mine de l’embrasser sur la joue mais il me tend la main, les italiens sont pudiques. Je lui avais dit que j’aurais un costume noir alors il a joué les élégants, il a mis une veste de velours bleu roi qui va bien avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus.
Le taxi nous emmène au
Bulgari qui est décidément mon repère pour y emmener des garçons, qu’ils soient locaux ou parisiens. Il prend un
fish and chip et moi des
carbonara. On finit par un verre de
Moscato Bera, toujours aussi bon. On marche vers le centre, promenade faite cent fois, la
Scala, la
Grande Galerie, la façade du
Duomo encore toute illuminée. Avant de monter dans le taxi je lui demande s’il veut passer à mon hôtel. Oui, cinq minutes me répond-il. On arrive au
Westin, on monte directement à ma chambre, je lui propose un verre du minibar, il ne veut que de l’eau, il me demande s’il ressemble à ses photos, je lui réponds que oui et que j’aimerais bien l’embrasser, il me dit de le faire, je l’embrasse, il se retrouve rapidement nu sur le ventre sur le lit, il a vraiment un beau cul et, pendant très longtemps, je le lèche pendant qu’il se branle, visiblement il adore ca et finalement c’est comme cela qu’il jouira, sur le dos, les jambes bien tendues à droite et à gauche et moi m’activant entre ses fesses écartées pendant qu’il se branle.
On se rhabille, je le raccompagne à l’entrée de l’hôtel, il prend son taxi et disparaît dans la nuit. Je remonte dans ma chambre, je n’ai toujours pas joui, je me branle dans mon lit en pesant à Kevin, le garçon blond si gentil d’Amiens avec qui je dois déjeuner dans deux semaines et dont la nouvelle photo me fait tellement rêver.
19654ème jour
Elba
Le matin il fait gris et je fais la grasse matinée Je ne fais pas grand-chose de la journée à part le déjeuner et le buffet. J’envoie des messages à Giovanni, mon dîner de Milan du lendemain et Kit, mon diner de Londres du surlendemain. Je marche sur la plage pendant une demi-heure, avec un collègue, en me demandant si Napoléon est venu ici et a regardé la Corse que l’on voit à l’horizon. Nous restons quelques temps au soleil automnal, au moment ou celui-ci réchauffe le plus. En fin d’après midi, un
grindrien me contacte, il travaille à un bar de l’hôtel, on envisage de se voir mais à 18 heures, il rentre chez lui à Portoferraio sans explication particulière.
19653ème jour
Paris Milan Elba
Je prends le vol de 8h45 pour
Linate. Dans l’avion, j’écris une lettre à Dominique Noguez pour lui dire mon bonheur à avoir lu son
Année qui commence bien. Je ne sais si j'expédierai la lettre.
Mon collègue milanais me récupère à l’arrivée et nous partons pour l’ile d’Elbe avec sa
Giuletta blanche. La route passe par Parme et La Spezia. Nous prenons le
ferry à Piombino et arrivons à Porto Ferraio. Je retrouve vite mes repères du séjour d’il y a deux ans, je songe à Hervé Guibert que je ne pourrai visiter cette fois ci. L’hôtel est situé sur la jolie plage de
Biodola où nous étions passés avec mes filles mais qui était bondée de monde en ce mois d’août. Dîner. Nuit dans ma chambre qui a une jolie vue sur la mer.
19652ème jour
Paris Londres Birmingham Paris
Après une heure de sommeil seulement, je pars à
Orly en taxi. Pour une raison absurde j’ai choisi de prendre le vol
Air France City que j’aime bien mais qui s’avère très peu pratique alors que je me rends à 200 kilomètres à l’ouest de Londres. Je prends mon mal en patience et je décide que j’arriverai 90 minutes en retard à la réunion. En traversant Londres, je capte sur
Hornet un garçon au prénom étrange, Kit, au profil très romantique et qui me semble attachant. Nous échangeons nos numéros de téléphone. Sur la route, à deux reprises je vois un faisan mort, fauché par une voiture. Retour à Paris juste pour une nuit, en décollant cette fois ci de Birmingham.
En arrivant chez moi, le concierge m’apporte le paquet contenant le fac-similé du très beau manuscrit de Cocteau de
La belle et la Bête. Tard dans la nuit, je discute avec Kit et je lui annonce que je change mon vol de retour Londres Paris du lundi de la semaine prochaine au mardi afin de pouvoir passer la soirée de lundi avec lui.
19651ème jour
Rodin, Kevin et Franco
Nouvelle visite au
Musée Rodin pour mon projet qui verra finalement le jour à la fin de 2014.
Kevin, le troyen
grindrien blond passe boire un peu de champagne chez moi. Il s’avère nettement moins séduisant que sur ses photos et surtout sans grand intérêt.
Dîner avec mon collègue suisse au
Piccolino. Dernière coupe de champagne et cigare chez moi avec deux collègues et nuit d’autant plus courte que je n’arrive pas à dormir.
19650ème jour
Une journée bretonne
Aller retour éclair à la frontière bretonne pour une réunion de travail. Dans le train, je termine
Une année qui commence bien de Dominique Noguez dont la lecture me trouble beaucoup tant j’y trouve des similitudes avec ma propre vie. Je ne sais si je me rends aussi ridicule que lui dans mon amour des garçons et mon statut d’esclave de la beauté. Beaucoup d’échanges avec Kevin, le garçon blond de Troyes qui doit passer boire un verre chez moi demain.
En m’endormant dans mon lit, j’espionne le compte
facebook d’Ambr*ise et je trouve une joie perverse à apprendre qu’il a perdu son
iPhone dans un bar de la Place Clichy, ce même
iPhone que je lui ai offert un an plus tôt. J’en arrive à prier le ciel qu’il se fasse voler le blouson que je lui ai offert peu après.
19649ème jour
Les barricades mystérieuses
Vers 17h00, juste avant un rendez vous près du
Louvre, j’achète le CD des
Barricades mystérieuses, dans la
version pour cordes de Jean-Philippe Viret, entendue le matin même à
France Musique et qui m’a tant plu.
Le soir, je commande le livre de Dominique Noguez
Les martagons. L'ouvrage a reçu le
Prix Roger Nimier 1995 mais il est surtout dédicacé au mystérieux Cyril Durieux dont j’ai envie de vérifier la véritable identité.
19648ème jour
HL, Noguez et Stockhausen
Vers neuf heures, j’achète cinq cents grammes de cèpes avec l’intention de me les préparer le soir. Peu après, j’emmène HL à Versailles dans sa nouvelle voiture, soeur jumelle de la précédente. Par bonheur il ne pleut plus. Pendant la promenade, on parle de Stockhausen qu’il a bien connu et dont il me dit qu’il n’envoyait à ses correspondants que des photocopies de ses lettres et gardait l’original dont il était certain qu’elles auraient un jour une grande valeur.
HL a organisé un déjeuner chez lui avec une femme de mon âge au prénom abracadabrant et qui s’avère être adorable mais aussi très jolie. Comme HL me dit qu’il adore les cèpes, je vais chercher mon achat du matin, nettoie consciencieusement les champignons et les leur prépare. Tout le monde a l’air ravi.
De retour chez moi, je lis le livre de Dominique Noguez qui me bouleverse tant cette aventure de l’année 1994 me fait penser à ma propre vie. Suis-je aussi pathétique ? Ou au contraire parviens-je à sauver la face en fuyant ou encore en me faisant délaisser dans des délais très brefs.
Je suis également très troublé par cette citation : «
Faisant de la vie une succession de brefs voyages en tous sens, on oublie le lent itinéraire vers la décrépitude qu’elle est en son entier. »
Le soir, sur la recommandation de mon ami (
facebook) Arthur Dreyfus, je commande sur
Amazon le facsimilé du beau manuscrit de
La belle et la bête de Jean Cocteau.
19647ème jour
Kein Helikopter
Déjeuner avec ma plus jeune fille à la terrasse du
San Francisco avant de la déposer à l’île Seguin où elle a un cours d’histoire de l’art sur les villes satellite. Sur l’escalier qu’elle emprunte pour prendre la passerelle au dessus de la Seine, il y a un jeune homme en train de poser pour des photos de mode et je lis au regard de ma fille qu’elle n’est pas insensible à son charme.
J’échange quelques disques chez
Melomania et j’achète le nouveau libre de Dominique Noguez qui m’intrigue beaucoup:
Une année qui commence bien.
Le soir, j’apprends qu’à l’occasion de la
Nuit Blanche, la Monnaie de Paris organise une représentation / projection du très rare
Helikopter de Karlheinz Stockhausen qui nécessite quatre hélicoptères et un quatuor à cordes, mais il pleut des cordes justement, et je reste calfeutré chez moi. Enfin de soirée, Azouz passe chez moi, on fume un peu de la
weed ramenée d’Amsterdam et sagement, on se sépare.
19646ème jour
Kaufmann ou Jansons?
Journée épuisante pleine à rabord de réunions.
Je rentre tard chez moi et regarde
Benjamin Button en
bluray, film que je n’avais pas revu depuis sa sortie en salles et qui, de nouveau, m'a beaucoup plu.
Je découvre que Jonas Kaufmann va emmener le
Winterreise en tournée et comme je n'arrive pas à résister, j'achète un billet pour l'escale à la
Philharmonie de Berlin, juste avant de me rendre compte que ce même soir, j'ai
rendez-vous à Pleyel avec Mozart, Bruckner et Mariss Jansons. Je vais devoir choisir.
19645ème jour
La dame aux camélias
Journées de réunions à Milan. En début d’après midi, je prends le vol de
Linate à
Roissy car j’ai rendez vous à 19h00 avec des clients à l’
Opéra Garnier. Au programme, le ballet de John Neumeier sur des musiques de Chopin et qui relate l’histoire de la
Dame aux camélias. Le spectacle est bien meilleur que le ballet catastrophique que j’étais allé voir à Hambourg sur la
Dixième Symphonie de Mahler. Les tableaux sont agréables mais le tout reste un peu convenu, sans parler de la qualité musicale de la soirée, en particulier le
Deuxième Concerto pour piano n’est pas digne de l’
Opéra de Paris. Très belle prestation d’Hervé Moreau, le danseur qui s’est retiré de la scène pendant trois ans pour une blessure au genou, précisément lors de la première de la
Dame aux camélias.
Souper dans les foyers de l’opéra.
19644ème jour
Rome Milan
Lever à 5h45. Vol de 8h00 de
Fiumicino à Milan
Linate. Rendez vous de travail avec un personnage important de la banque en Italie qui a tendance à piquer du nez pendant la réunion.
Spaghetti a l’astice dans un restaurant proche du
Corso Sempione. Je me rends à mon hôtel près de
Garibaldi, une sorte de grande usine impersonnelle. Je discute longtemps avec un garçon au physique avantageux qui habite juste à côté et qui m’apprend au bout d’une heure qu’il recherche des relations tarifées. Je laisse tomber.
19643ème jour
Rome
Réunion de travail à l’hôtel.
Déjeuner à
La Matriciana.
Le soir, je capte sur
grindr un latino qui semble avoir un physique agréable. Il vient m’attendre devant mon hôtel mais s’avère être affreux et je laisse tomber l’affaire en l'évitant soigneusement et en faisant un tour du pâté de maison.
Je me console en parlant avec Kevin, le garçon blond d’Amiens qui me fait rêver.