18674ème jour

La Troisième de Mahler de Simon Rattle à la Philharmonie de Berlin

Le matin, j’ai fait découvrir la ville en tous sens à Ramon, de la cathédrale à Oranienburgerstraße en passant par les Hackesche Höfe. J’ai pris de Ramon la même photo amusante que celle de Selim il y a deux ans dans les graffitis colorés du Tacheles Kunsthaus.
Mais Ramon avait l’envie de visiter un monument dont j’ignorais l’existence, érigé en hommage aux homosexuels déportés pendant le troisième Reich. L’endroit était indiqué de façon eronnée par Googlemap près de la Siegessaüle, en plein milieu du Tiergarten et nous avons donc eu beaucoup de mal à le trouver. Il s’avère en fait être en bordure du Tiergarten, tout près du monument de la shoah. C’est un cube de béton un peu bancal, flanqué d’une fenêtre dans laquelle on peut voir la vidéo en boucle de deux hommes s’embrassant. L’endroit est régulièrement saccagé par des crétins.
Le soir c’était le concert à la Philharmonie. Comme à l’habitude pour ce cycle Mahler, Simon Rattle a choisi de faire précéder la symphonie de Mahler par deux œuvres, ce qui ne se fait jamais pour la Deuxième Symphonie, ni pour la Troisième.
Ce soir, nous avons donc pu entendre le chœur de Johannès Brahms Es tönt ein voller Harfenklang pour cor, harpe et chœur de femmes, œuvre aussi rare que sublime et je me souviendrai longtemps du son du cor solo de l’orchestre, au tout début du concert. L’œuvre suivante, du collègue de conservatoire de Mahler, Hugo Wolf était le Elfenlied pour soprano, orchestre et chœur de femmes, chanté par Anke Herrmann. Il y eut une brève interruption, puis a démarré l’une des plus belles interprétations de la Troisième Symphonie qu’il m’ait été donné d’entendre. Premier mouvement orgiaque, Rattle dirigeant un orchestre véritablement déchaîné. Je ne sais quels musiciens ont été les plus admirables entre les cors puissants et soyeux, les bois merveilleux (fantastique Albrecht Meyer !), les violoncelles absolument incroyables dès qu’ils interviennent, les contrebasses au son sourd qui m’ont rappelé le Crépuscule d’Aix. A ma grande surprise, le plus long mouvement de toutes les symphonies de Mahler s’achève par une salve d’applaudissements du public berlinois, qui m’avait peu habitué à si peu de discipline. Les deux mouvements intermédiaires sont parfaits avec un solo de cor de postillon superfétatoire depuis la coulisse. C’est la première fois que j’entends Nathalie Stutzmann en concert et, alors que j’aime peu ses disques, je les trouvée très émouvante dans le texte de Nietzsche, sans atteindre la merveilleuse Gerhild Romberger entendue à Prague en décembre. Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette Troisième tient dans l’effectif des enfants qu’il aurait probablement fallu doubler. Le Finale était lui aussi admirable et je crois avoir pleuré pendant les trente minutes de sa durée. Le public a retenu son souffle pendant trente secondes avant d’acclamer son orchestre de façon très méritée.
Dîner au Lütter & Wegner de la Postdamer Platz. D’un commun accord, alors que nous projetions d’aller au Berghain, Ramon et moi ne sommes pas allés en boîte.
mai 2025
avril 2025
mars 2025
fevrier 2025
janvier 2025
decembre 2024
novembre 2024
octobre 2024
septembre 2024
decembre 2015
novembre 2015
octobre 2015
septembre 2015
aout 2015
juillet 2015
juin 2015
mai 2015
avril 2015
mars 2015
fevrier 2015
janvier 2015
decembre 2014
novembre 2014
octobre 2014
septembre 2014
aout 2014
juillet 2014
juin 2014
mai 2014
avril 2014
mars 2014
fevrier 2014
janvier 2014
decembre 2013
novembre 2013
octobre 2013
septembre 2013
aout 2013
juillet 2013
juin 2013
mai 2013
avril 2013
mars 2013
fevrier 2013
janvier 2013
decembre 2012
novembre 2012
octobre 2012
septembre 2012
aout 2012
juillet 2012
juin 2012
mai 2012
avril 2012
mars 2012
fevrier 2012
janvier 2012
decembre 2011
novembre 2011
octobre 2011
septembre 2011
aout 2011
juillet 2011
juin 2011
mai 2011
avril 2011
mars 2011
fevrier 2011
janvier 2011
decembre 2010
novembre 2010
octobre 2010
septembre 2010
aout 2010
juillet 2010
juin 2010
mai 2010
avril 2010
mars 2010
fevrier 2010
janvier 2010
decembre 2009
novembre 2009
octobre 2009
septembre 2009
aout 2009
juillet 2009
juin 2009
mai 2009
avril 2009
mars 2009
fevrier 2009
janvier 2009
decembre 2008
novembre 2008
octobre 2008
septembre 2008
aout 2008
juillet 2008
juin 2008
mai 2008
avril 2008
mars 2008
fevrier 2008
janvier 2008
decembre 2007
novembre 2007
octobre 2007
septembre 2007
aout 2007
juillet 2007
juin 2007
mai 2007
avril 2007
mars 2007
fevrier 2007
janvier 2007
decembre 2006
novembre 2006
octobre 2006
septembre 2006
aout 2006
juillet 2006
juin 2006
mai 2006
avril 2006
mars 2006
fevrier 2006
janvier 2006
decembre 2005
novembre 2005
octobre 2005
septembre 2005
aout 2005
juillet 2005
juin 2005
mai 2005
avril 2005
mars 2005
fevrier 2005
janvier 2005
decembre 2004
novembre 2004
octobre 2004
septembre 2004
aout 2004
juillet 2004
juin 2004
mai 2004
avril 2004
mars 2004
fevrier 2004
janvier 2004
decembre 2003
novembre 2003
octobre 2003
septembre 2003
aout 2003
juillet 2003
juin 2003
mai 2003
avril 2003
mars 2003
fevrier 2003
janvier 2003
decembre 2002
novembre 2002
octobre 2002
septembre 2002
aout 2002
juillet 2002