Louis au Nouveau Casino
Une impression de revenir
739 jours en arrière en entrant dans la salle du Nouveau Casino. Toujours les mêmes spectateurs, une faune bariolée et branchée, très jeune, malgré deux vieilles aux chapeaux exhubérants qui sont sagement assises dans un coin. Jérémy Chatelain promène sa casquette et son sourire ravageur près du bar. Après une première partie à laquelle nous ne prêtons guère attention, Louis arrive sur scène pour une heure trente de chansons extraites essentiellement de son nouveau disque, quelques unes du premier et trois reprises dont une, étonnante, de
Music de Madonna. Le groupe a changé, deux femmes, l'une au piano, l'autre à la guitare, participent à l'accompagnement vocal, une basse, une batterie. Louis aussi a changé, il a un peu perdu de la jeunesse magique qu'il promenait insolemment à ses touts débuts. Il a l'air heureux d'être là, mais le sourire a quelque chose d'indéfinissablement triste, il bouge toujours aussi bien, habité par sa musique, mais il fume cigarette sur cigarette, les roulant nonchalamment entre deux titres.
Il y a eu des passages sublimes pendant le concert.
Opium fumée de rêve, vieille chanson de 1930, jadis reprise par Dutronc et maintenant par Louis... Et puis aussi
Mon bel assassin, avec un accompagnement de piano et de violoncelle.
On va rapidement dîner chez
Justine, juste en face du Nouveau Casino. La violoncelliste débarque avec des amis et pose délicatement son instrument dans un coin. Au moment où nous partons, Louis débarque dans son caban bleu. Je vais discuter quelques instants avec lui. Il m'écrit quelques mots sur la carte postale de son spectacle. Plutôt que d'attendre encore 700 jours, j'ai presque envie d'y retourner demain.