Un concert de Zubin Mehta et des Wiener Philharmoniker auMusikverein
Départ pour Vienne où c’est encore l’été avec une température de près de trente degrés, étonnante pour ce début octobre. Le soir, après une très longue réunion client, je file au
Musikverein. Je n’avais pas entendu Zubin Mehta depuis une vingtaine d’années, depuis un magnifique
Sacre du Printemps avec l’orchestre de Paris. Même si la chevelure grisonne, Zubin Mehta garde une belle prestance malgré ses 73 ans. Sa complicité est évidente avec les Wiener Philharmoniker et dès que les pizzicati de la
Passacaille de Webern retentissent, on sait que l’on va assister à un concert d’exception. C’est la première fois que je suis assis au Musikverein dans les loges de côté, plutôt devant, et le son y est absolument merveilleux, rond et précis à la fois. J’ai pensé à toi
Paris-Broadway, mais non, à aucun moment je n’ai eu l’impression d’être dans une caverne. Courte pause le temps d’installer le
Steinway qui arrive sur scène sur le flanc et auquel il faut monter les trois pieds ainsi que la table des pédales. Lang Lang arrive sur scène en fanfaronnant comme à son habitude mais l’interprétation qu’il nous offre du Concerto de Haydn en ré majeur, le plus célèbre, est absolument merveilleuse d’originalité et de justesse. Les cadences semblent improvisées et conquièrent la salle. Il ya peu besoin d’insister pour que Lang Lang offre à son public un bis: la première étude de l'opus 25 de Chopin, d’une lenteur et d’un lyrisme étonnants.
Un entracte et un verre de
Sekt plus tard, Zubin Mehta et les Wiener Philharmoniker reviennent sur scène pour un
Concerto pour orchestre de Bartok absolument époustouflant. J’ai beau adorer les orchestres de Londres et de Chicago récemment entendus, seuls Vienne et Berlin peuvent offrir une musique de ce niveau, une communion sans faille de tous les pupitres. Heureux viennois !
A 21h30 je pars faire un tour sur la
Kärtner Straße, et à dix heures je rejoins David au bar de l’hôtel
Méridien sur l’
Opernring. L’endroit est bruyant et nous émigrons à la terrasse branchée d’un bar, sur le
Ring. Il est beau garçon mais il a une façon très efféminée de s’exprimer avec un rire très aigu insupportable.
Er lacht wie eine Jungfrau. Je comprends tout de suite que ça ne fonctionnera pas. Il me propose de venir à mon hôtel. J’ai la faiblesse d’accepter. Alors que je prends une douche, il m’attend dans mon lit. On s’embrasse, on se caresse, c’est juste tendre et c’est très bien comme ça.