Les 80 ans du Maggio Fiorentino
Matinée à la piscine du
Miramare par un temps couvert par intermittences. Comme je dois maintenant être à Berlin le 19 et à Bayreuth le 22, je tente de trouver une place pour le concert Wagner Thielemann du 21 à Dresde et j’envoie un e-mail à une agence qui, semble-t-il a une place à vendre.
Déjeuner chez
Beppo d’une assiette d’anchois et de
spaghetti alla bottarga.
Vers 17h00, je prends la route de Florence. La région de Ligurie a beaucoup investi pour l’autoroute qui longe la côte. Les très nombreux tunnels qui étaient noirs de crasse et très mal éclairés sont maintenant peints en beige sur une partie de la voute et très éclairés. Je fais une petite promenade dans Florence. Je retrouve avec plaisir les endroits que j’aime balayés par la merveilleuse lumière du soleil couchant. Je découvre
Alberti, un disquaire survivant du quartier
San Lorenzo où je déniche un disque rare de transcriptions pour chœur de Lieder de Mahler.
En fin de soirée je vais au
Teatro Communale pour un concert du
Mai Musical, festival qui connaît de grandes difficultés financières. Le
Don Carlo que l’on donne demain a du être réduit en une version de Concert et Claudio Abbado qui y a rodé sa
Symphonie fantastique une semaine plus tôt a dirigé sans cachet. Le théâtre, construit dans les années 50, est vieillot, le public aussi et on en déduit aisément que c’est la survie du festival lui-même qui est en jeu. Dans la très laide salle de restauration, on voit au mur des affiches avec Furtwängler qui témoignent de la gloire passée du
Maggio Fiorentino.
Ce soir c’est un programme très hétéroclite dirigé par Zubin Mehta, 77 ans.
Nanie de Johannes Brahms, donné pour l’anniversaire du Chœur du Festival. Puis
La ritirata notturna di Madrid, une transcription laborieuse d’un menuet de Boccherini par Luciano Berio, et
Solo, l’étonnant Concerto pour trombone joué ce soir par son non moins étonnant dédicataire, le tromboniste suédois Christian Lindberg. C’est un sexagénaire sautillant, plein d’énergie et je ne sais comment il a pu apprendre par cœur cette œuvre étonnante. Je suis au quatrième rang, au centre, juste en face de lui et je dois par moment me boucher les oreilles pour les protéger des décibels. En bis,
Gute Nacht, une autre œuvre de Bério pour trombone solo que j’avais entendu pour un
concert de Minuit au
Concertgebouw.
En seconde partie, le
Sacre du printemps, dont on fêtera le centenaire de la création dans dix huit jours. C’est une œuvre fétiche de Zubin Mehta qui l’a enregistrée à de nombreuses reprises et dont j’avais déjà assisté à un concert à la tête d’un orchestre de paris à feu et à sang au début des années 80. Ce soir, l’énergie est moins là et l’orchestre du
Maggio Fiorentino est un peu à la peine. Je pars déçu de cette soirée et tout aussi déçu de me faire refuser une table chez
Bronzino en raison de l'heure tardive. Après une très mauvaise pizza dans le quartier, je reprends la route de
Portofino où j’arrive vers une heure trente du matin.