Deux Maréchales pour le prix d'une
Je retrouve Gergel en début d’après-midi. Nous montons au château prendre un verre, je repasse avec émotion devant la salle où Beethoven a donné un concert en 1800 puis, en fin d’après-midi, nous nous rendons à l’opéra pour
Rosenkavalier. C’est toujours avec la même émotion que je retrouve ce beau bâtiment où le jeune Mahler encore moustachu a dirigé pendant trois saisons. Depuis
ma dernière visite, la décoration n’a pas changé, les vestiaires sont toujours aussi vieillots, mais ce soir, c’est le vrai orchestre de l’opéra qui officie et il est d’assez bonne qualité. La distribution est un peu inégale, dominée par un excellent Ochs à la belle prestance scénique, et une Sophie, aussi jolie que bonne chanteuse. Mais le côté amusant de cette soirée et le changement de Maréchale. Celle du premier acte, indisposée, a été remplacée probablement par celle qui chante le rôle en alternance, mais bien meilleure chanteuse qui est surtout capable de prendre toute la mesure de la noblesse du rôle, qui en impose dans le dernier acte, uniquement par sa présence silencieuse.
Au cours de ce séjour, j’aurai aussi renoué avec deux spécialités hongroises amusantes : le camembert frit (au M.) et la soupe de fraise (ce soir dans un restaurant branché de Nagymezö utca, pas loin de l’opéra.