Une journée chez le comte Dracula
On a décollé vers neuf heures dans un ATR42 de la TAROM. Direction le Nord Ouest et la Transilvanie. Les deux hôtesses à lunettes, boulottes et peu souriantes me font de nouveau penser à la Securitate de Ceaucescu. Une heure plus tard, on atterrit sur l'aéroport de
Cluj. Cluj est une ville improbable, une sorte de truc bizarre qui doit être à la Roumanie ce que Maubeuge est à la France.
On a filé chez notre client où nous avons été reçus par deux jeunes femmes charmantes qui avaient l'air ravies d'avoir des visiteurs. Vers treize heures, on les emmène déjeuner dans un restaurant bizarrement italo-suisse, le Lugano, où on ne mange pas si mal que ça, avec un petit vin local, de bons antipasti et du boeuf accompagné de légumes al-dente. J'ai sagement évité le poulet.
L'après midi est terrible car on n'a vraiment rien à faire. Il n'y a de vols que le matin et le soir et il faut donc tuer le temps (je déteste cette expression) comme on peut. J'ai complètement oublié de prendre mon bouquin,
le Code de Perelà, et je le regrette amèrement. On fait semblant de travailler sans connexion internet, je vais faire un petit tour dans le grand magasin local où j'ai compté une dizaine de disques classiques genre "
Pastorale dirigée par Wolfgang Petroshoff à la tête de l'orchestre de Timisoara" (même pas un Mahler), j'ai contemplé la rivière locale, la
Somesul Mic, que les autorités locales ont eu la judicieuse idée d'utiliser tout au long de son cours pour faire passer les lignes hautes tension.
J'ai oublié de vous signaler qu'il faisait 5°C dans le bled. Vous pouvez le vérifier en temps réel
ici. J'ai vraiment peur de gagner ce projet. Il faudrait que je revienne...