CMG
J'ai assisté une seule fois dans ma vie à un concert de Carlo-Maria Giulini. Il dirigeait l'orchestre de Paris dans deux symphonies de Brahms. Je me souviens d'un silence incroyable dans la salle. Je me souviens d'un orchestre subjugué par le chef. Et je me souviens de la sublime mélodie si brahmsienne qui arrive après quelques mesures du premier mouvement de la Deuxième Symphonie. C'était tendre, rêveur, brumeux, magique.
Après le concert j'étais allé demander un autographe au Maestro dans sa loge de Pleyel. J'ai souvenir qu'il s'était changé, qu'il était assis, tout de noir vêtu. Lorsqu'un homme lui demandait un autographe, il restait assis. Lorsqu'une femme le saluait, il se levait aussitôt.
Le Maestro venait de fêter ses 90 ans. Il est décédé hier dans un hôpital de Brescia. Il sera inhumé dans le caveau de sa famille à Bozen.