Verklärte Nacht & Das Lied von der Erde par l’orchestre de la Radio Bavaroise et Eliahu Inbal
En arrivant à Munich, ma valise n’était pas là. Alors que je commençais à remplir le document des bagages perdus, la fille de
Lufthansa, après observation de mon étiquette de bagage, me dit qu’il avait probablement été enregistré à Istanbul directement pour Paris. Il est donc sans doute en transit quelque part mais comme les systèmes de gestion des bagages de
Lufthansa et de
Turkish Airlines ne sont pas compatibles, elle ne pouvait pas me le garantir. Je suis donc allé au bureau
Turkish Airlines mais là, les deux filles m’ont expliqué que la seule chose qu’elles pouvaient faire était d’envoyer un mail à Istanbul pour leur demander s’ils savaient où était mon bagage.
Passablement énervé, je suis parti sans cravate et en
sneakers (Paul Smith quand même) à mes rendez vous client.
Le soir, toujours habillé pareil, je me rends à la
Residenz pour mon premier concert à la
Herkulessaal. Je ne sais pourquoi, j’avais imaginé que cette salle, où ont été enregistrés tant de disques classiques était ancienne. Elle a été hélas reconstruite après la guerre dans un style glacial. Autre surprise, Riccardo Chailly, qui devait conduire le concert de ce soir est souffrant, et il est remplacé par Eliahu Inbal. En première partie,
Verklärte Nacht, l’une de mes œuvres fétiches que j’ai eu la chance d’entendre deux fois dirigée par Karajan à Paris (en 1981 et 1988). Eliahu Inbal dirige les cordes de l’orchestre de la radio bavaroise de façon très attentionnée, très précise et, même si le son est un peu froid, c’est une interprétation d'une très grande tenue. Au passage un peu tragique où tous les violoncelles jouent ensemble, j’ai pensé à toi Alban Berg, tout en regrettant que le soliste de ce soir ne soit pas le très beau
Sebastian Klinger qui, décidément, se fait rare dans son orchestre.
En deuxième partie, le
Chant de la terre dont on fêtait il y a cinq jours le centième anniversaire de la création à Vienne. Dans
Das Trinklied vom Jammer der Erde, Ben Heppner me fait un peu peur, tant il a du mal à déployer sa voix, quasiment inaudible dans la salle. Il faut d’ailleurs dire que nos places de balcon de côté ne sont pas les meilleures pour une œuvre vocale. Les choses s’amélioreront clairement dans ses deux autres
Lieder. Le passage instrumental de
Der Abschied était ce soir absolument extraordinaire, avec un orchestre suivant son chef avec une parfaite minutie. Christianne Stotijn était très émouvante dans ce dernier
Lied, même si je le préfère chanté par une contralto plutôt que par une mezzo.
Un verre et un carpaccio dans un petit bar merveilleusement agréable et que m’a fait découvrir mon ami B.
Barista dans la
Kardinal-Faulhaber-straße.