Brice le retour I
Je me suis couché tard, à deux heures, mais vers quatre heures trente du matin, mon
iPhone a sonné en affichant le joli visage de
Brice. Sortant d’un sommeil très profond, je comprends qu’il est aux
Bains, un peu saoul, qu’il s’y ennuie et qu’il aimerait me voir. J’hésite un bref instant, je prends une douche et je pars le chercher.
Il est encore plus beau que sur ses photos, il est à peine entré dans ma voiture qu’à la question de savoir ce qu’il a envie de faire, il me répond : «
J’ai envie d’être avec toi ». Je lui ai proposé soit un verre dans un bar, soit un verre chez moi, soit de partir sur le champ à Amsterdam et à ma grande surprise, son goût de l’aventure aidant, il a choisi ce dernier scénario.
On est parti directement, sans prendre de vêtement, ni même une brosse à dents. Rue Etienne Marcel, presque devant chez G. alors que nous roulons décapoté, deux filles un peu allumées nous arrêtent et nous disent : «
Oh ce que vous êtes beaux tous les deux ! On pourrait presque croire que vous êtes de droite. »
A 8h00, nous prenons un copieux petit déjeuner à
La brouette, sur la grand Place.
A 11h00, nous étions devant le
Concertgebouw pour y acheter deux billets. Sans surprise, le concert des
Gustav Mahler Jugend du soir était annulé ici aussi et nous nous sommes rabattus (consolation de luxe) sur le concert de l’orchestre du Concertgebouw qui jouait
Ma Vlast de Smetana, dirigé par Nikolaus Harnoncourt en début d’après-midi. Nous avons marché en tout sens dans la ville ensoleillée, nous avons pris une bière au café
De Jaaren et bien sûr nous avons assisté à ce concert qui était ma première
Moldau et mon premier
Harnoncourt. Je n’ai pas été déçu par ce concert où Harnoncourt, un rien précieux (il ne met ses lunettes que lorsqu’il a le dos tourné au public) a fait du Harnoncourt, mettant en avant des détails à la beauté merveilleuse, comme la sublime introduction aux deux harpes placées de part et d’autre de l’orchestre. Il y a aussi des partis-pris, comme une
Moldau beaucoup trop lente qui perd sa grâce et tout le côté dansant de la fête villageoise.
Brice et moi sommes restés un long moment au soleil sur
Museumplein, nous avons pris un dernier verre, acheté un peu d’
Amnesia et nous avons repris la route de Paris.
A Anvers, nous avons fumé un joint sur le port, avant de dîner au
Zoute Zoen (
Sweet Kiss en flamand) merveilleux petit restaurant du centre historique de la ville à la décoration très réussie.
J’ai déposé Brice devant chez lui à deux heures du matin. J’aime de plus en plus la fulgurance des rencontres qui consistent à passer vingt quatre heures, ou plus ensemble alors qu’on ne s’est jamais rencontré auparavant.