G23
Il m’appelle alors que je bois un café avec un collègue. Il peut à peine parler. Je lui dis de reprendre sa respiration. J’arrive à comprendre qu’il a fouillé l’ordinateur de son ex-futur-ex et qu’il y a trouvé des abominations dépassant l’entendement. Le monde s’effondre autour de lui. Il ne sait plus quoi faire. Il veut partir de là où il est. Je tente de le rassurer. Je lui dis que je vais bientôt prendre l’avion, que je serai quelques heures plus tard à Paris. Je prends le
Leonardo Express. Je le rappelle depuis
Fiumicino. A peine arrivé à Paris, je reprends la route de Saint Paul et je l’attends en bas. Il apparaît, il peut à peine marcher, il me demande de monter avec lui chercher ses bagages. Je pénètre dans l’appartement à la décoration glaciale. On descend avec quelques sacs et on part en direction de son nouvel appartement rue Etienne Marcel. «
Tu vois un Asperger dans toute sa splendeur », me dit-il avec un sourire triste. On arrive chez lui. Il se sent mal. Il me dit «
Je ne vais jamais arriver à combler ce vide » ou encore «
J’ai envie de me laisser couler ». On appelle SOS Médecins. Le toubib arrive vers une heure du matin, je vais le chercher en bas et lui explique la situation en quelques mots dans l’ascenseur. A la demande de G., je reste pendant la consultation. Il lui raconte clairement sa situation. Le médecin lui laisse un comprimé anti dépresseur, mais il vérifie surtout que je vais rester là pour lui parler. Je passe la nuit sur le canapé lit alors qu’il dort à côté. A une ou deux reprises dans la nuit, je vais m’assurer que tout va bien.