Tetro
Froid de canard. A peine sorti de chez moi. Je vais juste avec ma plus jeune fille voir
Tetro le nouveau film de Francis Ford Coppola. Elle n’a guère l’air tentée par ce film dont elle ne sait rien, même pas le nom du réalisateur et pourtant je ne lui ai pas dit que le critique de l’
Express l’a trouvé mortellement ennuyeux. Au final j’ai adoré ce film, sa lumière magique, son histoire originale et son atmosphère si particulière et je ne me suis pas ennuyé une minute, ma fille non plus.
Au début du film, une femme à la cinquantaine bien tassée (je dois commencer à faire attention à ce genre de remarque) change plusieurs fois de place, a envie d’entrer en conversation avec la salle entière "
C'est Tétro ?" demande-t-elle à la cantonade... Elle s’installe à côté de moi, puis ailleurs, puis encore ailleurs et reviens à côté de moi. Elle véhicule des vapeurs d’alcool et tente sa chance pour une conversation avec moi :
Elle :
J’espère que je ne l’ai pas déjà vu !
Je ne dis rien et je fixe l’écran blanc
Elle :
C’est quoi le dernier film que vous ayez vu ?
Je n’ai pas le reflexe de répondre
L’emmerdeur et je fixe l’écran blanc.
Elle :
Vous n’êtes pas obligé de regarder cet écran blanc !
Moi :
Non et je ne suis pas obligé non plus de vous faire la conversation.
Ca l’a calmée un peu, mais au bout de dix minutes de film qu’elle a regardé les deux pieds sur le dossier de devant, elle est partie de nouveau et s’est allongée sur trois fauteuils du premier rang de côté.
Et surtout pendant le film, G. a cherché à me joindre. J’étais heureux de revoir son visage sur mon
iPhone. Je n’ai pas pu répondre. Après une platée d’huîtres, avec ma fille chez
Garnier, je lui ai envoyé un SMS lui indiquant qu’il pouvait me rappeler quand il le souhaitait.