Aix Barcelone - Salomé
C’est à nouveau aux aurores que j’ai repris la route, toujours en direction du sud. J’ai fait une halte à Narbonne pour apercevoir la maison natale de Charles Trenet dont l’adresse est facilement mémorisable.
[9:26] G.
Tu dois être sur la route. Apres les derniers messages plutot froids d'hier soir, tu peux me reparler comme avant aujourd'hui, j'ai changé de num de tel que je recevrai dans la journée, et je m'en vais en fin d'après-midi. Je t'embrasse. G
J’ai quitté l’autoroute entre Banyuls et Figueras pour passer la frontière par la petite route côtière.
[15:44] G.
Je suis dans le tgv, je pars maintenant parce qu'après je serais pas parti. J'espère que tu vois que ce que je fais la est aussi une maniere de te donner toute ma confiance. Bisous
Et j’ai roulé, toujours décapoté mais sous une pluie légère de Figueras à Barcelone, je me suis garé près de la
Estacion del Nord et j’ai eu le plaisir de remettre le précieux étui noir à son destinataire.
A peine arrivé, je repartais à pied avec Alban Berg, cette fois ci pour le
Liceu que je découvrais après sa complète reconstruction suite à l’incendie qui l’avait ravagé voici quelques années. Ce soir c’est
Salomé que l’on donnait et les fantasmes du metteur en scène l’avaient poussé à une transcription de la scène biblique dans un milieu de maffieux des années soixante. Après le
Hérode à la Jean-Pierre Coffe auquel j’avais eu droit à l’opéra Bastille, c’est un Hérode Karl Lagerfeld qui était présenté ce soir. La danse des sept voiles était un film noir et blanc d’un quasi viol de Salomé par son beau père. Il y avait quelques scènes amusantes, celles en particulier campées par Hérodiade, grosse pouffiasse vulgaire serrée dans une robe rouge sertie de diamants.
Sublime opéra que Salomé pour qu’il puisse résister à une telle maltraitance inutile.
Le soir, dîner avec Philip dans un agréable restaurant près de
Ferran.