Free Bastille I
Et zut! trop tard pour participer à
Blogue ta musique
Hier soir,
m@nu et sa jolie kolok allaient à un concert à l'Opéra Bastille. Le programme, composé de ce qu'il y a de plus beau de la musique symphonique française, m'attirait beaucoup et j'ai donc décidé de tenter ma chance pour les tickets de dernière minute. J'ajoute ma silhouette à la dizaine de celles qui font déjà la queue dans le hall de l'opéra. Un monsieur approche et commence à me dire qu'il a un ticket à vendre. Celui devant moi tire plus vite que moi, s'en saisit et repart après s'être libéré de sept euros. Je grommelle. Arrive une petite dame au look très Auteuil défraichi. Elle dit d'une voix fluette : "
l'un de vous cherche-t-il un seul ticket?" Fort de l'expérience précédente je me précipite quasiment à genoux devant la mamie rose, me déclare candidat enthousiaste à l'achat, et demande de combien de biffetons je dois me dégarnir. Elle me regarde en souriant et me dit : "
Non monsieur, je ne vais quand même pas le vendre, je vous l'offre". La place, au premier rang de la salle, valait quand même 39 Euros. Je la regarde, un peu étonné, quand elle ajoute : "
Je vous l'offre, mais à une condition". Hésitation légitime de ma part. Petit silence. Puis elle : "
A condition que vous entriez avec moi dans la salle."
J'ai dit oui tout de suite, même si la perspective de me retrouver violé dans les chiottes de l'opéra par une vieille en mousseline rose qui me chevauche en poussant des cris rauques et en me demandant de la fouetter m'a effleuré l'esprit un bref instant.
En fait Mamie m'a expliqué que si elle aimait offrir son troisième ticket d'abonnement, elle détestait que le bénéficiaire le revende à prix fort, et qu'elle se retrouve derechef assise à côté d'un sbire qui n'aurait pas reçu son royal aval. Ya pas écrit
La Poste nanmé, quand bien même ca serait celle de la rue de Passy.
Bref, me revoilà assis à côté de Papi qui nous a rejoint pour la soirée, juste derrière les talons de Monsieur Conlon qui visiblement attache beaucoup d'importance à la disposition spatiale de son orchestre. Il a ainsi élevé la harpe au rang d'instrument solo de
Harold en Italie et le petit harpiste à la peau bien rose et aux cheveux blancs qui officie comme harpe solo de l'orchestre de l'opéra rougissait de plaisir d'être ainsi placé en vedette américaine.
De la même façon, dans
Sirènes de Debussy, au lieu de placer le choeur au fond de la salle comme c'est l'usage, Conlon a disséminé les demoiselles jeunes et moins jeunes au beau milieu de l'orchestre, ce qui donnait le bel effet d'entendre les sirènes mugir fort joliment au milieu des vagues orchestrales. Enfin les musiciens et leur chef nous ont gratifié d'une deuxième suite de
Daphnis très inspirée, aux couleurs chatoyantes.
Une belle soirée.
Merci
m@nu.
Merci Mamie
Merci Papi.