La Symphonie Résurrection de la Philharmonie de Berlin à Pleyel
J'avais déjà entendu la Philharmonie de Berlin jouer cette symphonie à Londres en 1996 sous la direction de Claudio Abbado. J'avais déjà entendu Simon Rattle diriger cette symphonie à Berlin en 1999, à la tête de la Philharmonie de Vienne. C'était donc une sorte de triangle qui se refermait pour moi hier avec ce concert dont j'attendais tant. Je n'étais pas le seul et ils étaient nombreux, ceux qui, dès l'angle de l'avenue Hoche, tentaient leur chance avec leurs petits panneaux
cherche une place. Le silence de l'assistance était d'ailleurs impressionnant, à part l'imbécile qui a laissé sonner son Nokia (pas en
sonnerie moustique) lors de l'un des passages les plus doux du premier mouvement.
Par rapport à mon souvenir de 1999, la conception de Rattle de la
Deuxième Symphonie n'a guère changé. La mise en valeur des magnifiques détails de l'orchestration, des contrastes très forts, une lenteur majestueuse et recueillie. Quelques couacs, ça et là, rappellent que Berlin n'est plus la magnifique machine infaillible de l'ère Karajan, mais quel son, quelle intensité, quel engagement, quel bonheur à entendre l'un des meilleurs orchestres au monde, sinon le meilleur. Je ne sais si la
Deuxième Symphonie est ma préférée, mais elle est décidément celle qui m'émeut le plus et, j'en avais beau être à ma douzième
Deuxième, je n'ai pas pu retenir mes larmes dans le choeur final. Comment faites vous, si vous y parvenez?
On pourrait dédier un article à la mise en place de la Deuxième. Comme souvent, j'ai regretté que le choeur ne commence pas à chanter assis, comme hélas peu de chefs le pratiquent. L'effet est saisissant, et les faire se lever par surprise plus tard lorsqu'enfin, ils chantent à pleine voix, est irrésistible. En revanche, Rattle a eu la bonne idée de séparer les fanfares de coulisse en deux (cors et timbale à l'arrière de la salle, trompettes sous la scène) et l'effet était particulièrement réussi. Ma prochaine
Deuxième sera à Berlin, dans moins d'un mois.
Je signale aux
oiseaux voyageurs qu'il y a deux autres belles
Deuxième en vue. Celle du
LSO-MTT à Londres le week end prochain, et celle d'
Ozawa-Vienne le 17 mai au Staatsoper. Et je signale à tous les autres que les
Berliner Philharmoniker reviendront à Pleyel le 25 janvier 2008, sous la direction de Seiji Ozawa, pour le
Concerto pour violon de Beethoven par Anne-Sophie Mutter et la
Symphonie Pathétique de Tchaikowski, dans un
concert hommage à Herbert von karajan dont on fêtera en 2008 le centième anniversaire de la naissance.