Deuxème jour
En arrivant à l'auditorium, on m'a remis comme la fois passée mes billets dans une enveloppe où mon nom était inscrit en hébreu. Le concert d'hier avait quelque chose de virtuel. Il devait être dirigé par Kurt Masur, l'
Honorary Guest conductor de l'orchestre, qui annule tous ses concerts actuellement pour raison de santé. Le violon solo devait être Sergey Khachatryan dont on comprend en lisant en tre les lignes, qu'il a annulé à cause du conflit.
C'est donc Ivan Fischer qui a dirigé deux courtes pièces de Stravinsky pour demarrer le concert :
Scherzo à la russe et
Tango. Pièces de circonstances, un rien alimentaires, non dépourvues d'un certain charme dans l'orchestration, mais pas vraiment du grand Stravinsky.Une très jeune violoniste japonaise, Sayaka Shoji, s'attaquait ensuite au concerto pour violon de Tchaikovski. Son très propre, belle technique et pourtant, il ressort de cette interprétation un côté un peu lisse, un rien d'attendu. L'assistance en délire applaudit longuement la fin du premier mouvement et tout le monde se met à papoter dans la salle, au grand dam d'Ivan Fischer qui est obligé de démarrer l'Andante dans le brouhaha. Le public israelien m'étonne vraiment : plutôt âgé, pouvant montrer un incroyable enthousiasme, mais à l'inverse bavard et bruyant, de nombreux téléphones pouvant sonner pendant le concert. Une bonne moitié de la salle se lève dès la dernière note finie, ce qui est franchement impoli pour les interpretes encore présents sur scène.
En deuxième partie un honorable Scheherazade qui ne remplace pas dans mon souvenir une sublime interpretation gravée dans mon souvenir par l'orchestre du Concertgebouw au Chatelet il y a une dizaine d'années.
L'orchestre d'Israel fête ses 70 ans cette année (comme d'ailleurs son directeur musical Zubin Mehta). A cette occasion un coffret de 12 Cd est édité avec les meilleurs enregistrements officiels de l'orchestre et de nombreuses bandes radio inédites.