Quatre heures à Jérusalem
Vers neuf heures, nous avons pris la route pour Jérusalem. C'est une belle autoroute qui serpente au milieu des collines reboisées. Des oliviers, des fruitiers, des résineux, le paysage respire la douceur. Et pourtant le conflit est là: sur la gauche, de nombreux villages palestiniens dont l'accès à la route a été condamné car ils lançaient des pierres, ou même tiraient à balle sur les véhicules qui passent. Avant d'arriver aux faubourgs de Jérusalem, un grand embouteillage du à un contrôle militaire qui vérifie visuellement chaque véhicule. Un
Shalom et un sourire aident à passer vite, semble-t-il. Nous traversons les immenses quartiers neufs de la ville pour s'arrêter à un premier point de vue sur les territoires occupés : au loin la mer morte scintille, quatre cents mètres sous le niveau de la mer, une chaîne de montagne, et c'est la Jordanie. Nous arrivons face à Jérusalem et s'offre à nous ce spectacle sublime que chacun a déjà vu en photo. Les murailles de la ville, la mosquée d'Omar et sa coupole dorée, la coupole grise du Saint Sépulcre, les clochers, et devant nous, la porte dorée, murée depuis des siècles et par laquelle, selon la tradition juive, le Messie entrera de nouveau dans Jérusalem.
Nous passons au jardin des Oliviers où les arbres, quatre fois millénaires étaient là, parait-il au temps du Christ. Nous passons quelques instants à Gehtsemani, puis allons dans le centre de la vieille ville. Nous nous rendons d'abord au mur des lamentations, où l'on peut emprunter une petite kippa de carton qui donne aux touristes un air particulièrement ridicule. Le mur se poursuit sur la gauche dans un édifice étrange, tenant de la bibilothèque et du lieu de prière et où des religieux sont en prière proche de la transe, devant le mur. Nous faisons quelques pas dans les souks de la vieille ville et il faut nous rendre à notre rendez vous dans l'un des ministères flambant neufs de Jérusalem. L'un des clients qui nous reçoit est français. Il a vécu à Enghien les bains pendant trente ans et une partie de l'entretien se déroule en français.
Vers quatorze heures nous repartons. Nous nous arrêtons pour déjeuner dans la banlieue de Jérusalem dans un village palestinien qui vit harmonieusement au sein d'Israel. L'atmosphère est particulièrement agréable, les mezze délicieux, les falafel aériens. Je demande à mon collègue israélien : "
Mais ces palestiniens sont considérés par les autres comme des traitres?" "
Oui" me répond-il simplement. Nous reprenons l'autoroute afin de rentrer à Tel Aviv pour un dernier rendez-vous.