Point G. I
Il y a dix huit mois, de retour de vacances en Italie, je me trouvais à la terrasse du café Beaubourg. C'était le 10 mai 2001, puisque je me souviens que je feuilletais le fac similé du
Monde publié vingt ans plus tôt. J'ai senti qu'on m'observait, et en me retournant, j'ai pu vérifier qu'un visage inconnu me regardait fixement avec un grand sourire.
Ca sentait franchement la drague mais je me méfie toujours de ce genre d'impression. Le petit jeu se renouvella de nombreuses fois et le même sourire m'incitait à me retourner fréquemment. Au bout d'une demie-heure, Beau-sourire se levait en me regardant, puis disparaissait en direction des toilettes, laissant l'amie qui l'accompagnait seule.
J'avais envie de m'y rendre, tant je sais qu'au café Beaubourg, tout est possible, mais j'ai toujours peur des gamelles. Quinze minutes s'écoulèrent sans que rien ne se passe, ce qui m'incita à aller à mon tour dans les toilettes.
Je croise Beau-sourire en bas de l'escalier et nous nous regardons en nous croisant. Lorsque je sors des toilettes, Beau-sourire est encore là apparemment dans une concentration totale pour refixer les attaches de ses chaussures. Je m'approche et nous échangeons aussitôt nos numéros de téléphone.
Dans les heures qui ont suivi, nous avons échangé un nombre invraisemblable de SMS et planifié de nous retrouver Porte Maillot. A peine retrouvés devant le Palais des Congrès, nous avons rejoint ma voiture au Parking et sans dire un mot, avons commencé à nous embrasser et à caresser les parties les plus sensibles de nos corps. Beau-sourire, dont le prénom commence par G. aime beaucoup donner du plaisir avec sa bouche et est particulièrement doué pour ça. Après le parking, cap pour Le Fumoir, qui était à la mode à cette époque.
G. et moi nous nous sommes revus quatre ou cinq fois pour une étreinte rapide et fougueuse. Celà commençait toujours par un SMS de sa part : "
Tu aimerais me faire quoi ce soir", se poursuivait par une réponse imaginative et se terminait par le scénario que j'avais proposé. A part celà, nous nous connaissons finalement peu.
G. a été l'une des premières personnes à venir dans mon nouvel appartement et je me souviens que nous sommes longuement restés dans le long couloir qui relie la salle de bains à la chambre.
Hier j'ai reçu un nouvel SMS de la part de G. Il est plutôt cru : "
Quand vas-tu me défoncer le c... Quel endroit aimerais tu pour ça?" Pourtant je me lasse. Je pense sur le fond ne pas aimer les relations exclusivement sexuelles.
I'm incurably romantic.