16868ème jour

Les variations Goldberg de Martin Stadtfeld au Concertgebouw

Le programme de ce concert était curieusement construit autour de Mantra de Stockhausen, puis des variations Goldberg.
Mantra est une oeuvre longue, très longue même, puisqu'elle dure quatre vingt dix minutes. Elle est destinée à deux pianos préparés surmontés l'un et l'autre d'une collection de cymbales miniatures et d'un petit tambour de bois au son très mat. Les pianos sont enregistrés et le son en est modifié par chacun des deux pianistes à l'aide de modulateurs, puis retransmis par haut-parleurs. La conception de l'oeuvre, construite autour d'une phrase musicale de treize notes regroupées en treize sections semble être également son principal intérêt. Je dois reconnaitre qu'elle m'a pour ma part profondément ennuyé. Je n'étais pas le seul. De nombreux spectateurs somnolaient et ma voisine ronflait. La faute n'en incombait pas aux deux pianistes hollandais, Ellen Corver et Sepp Grotenhuis, qui sont des spécialistes de Mantra.
Le seul moment qui m'a distrait est un passage où les deux interprètes se lèvent et se lancent des imprécations ressemblant à du japonais, en se faisant face, derrère leurs deux longs Steinway.
Nous profitons de l'entracte pour nous installer au deuxième rang, légèrement à gauche du piano.
Commence alors la deuxième partie qui était la raison de ce voyage, depuis qu'un disque acheté pour des raisons inavouables à Istanbul en était venu à me séduire, à mon grand étonnement. Martin Stadtfeld descend donc le grand escalier rouge de la salle du Concergebouw. Il est jeune, il est beau et il le sait. Il est habillé sobrement dans un costume noir, visiblement coupé afin de faciliter ses mouvements.
L'Aria s'élève, magique, dans la grande salle du Concertgebouw. Le rythme est très proche de l'esprit du disque, légèrement plus rapide me semble-t-il. L'interprétation reste donc très proche de celle de Gould, qui semble totalement habiter Martin Stadtfeld. Même concentration du regard sur le clavier, même façon de chanter du début à la fin de l'oeuvre. Quelques différences toutefois. Martin Stadtfeld effectue toutes les reprises, allègrement omises par Gould et surtout il utilise souvent la main gauche dans le régistre aigu du clavier, sans doute pour imiter le jeu d'un clavecin à deux claviers. Malgré quelques fausses notes somme de fort peu d'importance, je suis fasciné par son jeu qui nous tient en haleine tout au long des trente deux variations. Je ressens de nouveau cette impression de délivrance quand l'aria final retentit une nouvelle fois. Martin Statdfeld reçoit une ovation méritée de la part d'un public qui, visiblement, ne le connaissait pas, ses disques n'étant pas distribués aux Pays-Bas.
Après le concert, je me rends dans la salle des artistes à l'étage du balcon. Je suis le seul à y pénétrer. Je lui dis combien je croyais cette oeuvre impossible à interpréter après un certain Gould et combien j'avais tort. Le compliment le fait rire. Nous parlons de la non distribution de ses disques en France, il me dit ne pas avoir d'engagement pour l'instant à Paris, bien qu'il y ait remporté le concours Nikolaï Rubinstein en 1997. Après avoir enfin trouvé un stylo, il barre la couverture de mon CD d'Istanbul d'un élégant Martin Stadtfeld.
Les redoublants sont invités à se rendre à la Schubertiade d'Hohenems le 26 mars ou au Festpielhaus de Baden Baden le 4 juin.
janvier 2017
decembre 2015
novembre 2015
octobre 2015
septembre 2015
aout 2015
juillet 2015
juin 2015
mai 2015
avril 2015
mars 2015
fevrier 2015
janvier 2015
decembre 2014
novembre 2014
octobre 2014
septembre 2014
aout 2014
juillet 2014
juin 2014
mai 2014
avril 2014
mars 2014
fevrier 2014
janvier 2014
decembre 2013
novembre 2013
octobre 2013
septembre 2013
aout 2013
juillet 2013
juin 2013
mai 2013
avril 2013
mars 2013
fevrier 2013
janvier 2013
decembre 2012
novembre 2012
octobre 2012
septembre 2012
aout 2012
juillet 2012
juin 2012
mai 2012
avril 2012
mars 2012
fevrier 2012
janvier 2012
decembre 2011
novembre 2011
octobre 2011
septembre 2011
aout 2011
juillet 2011
juin 2011
mai 2011
avril 2011
mars 2011
fevrier 2011
janvier 2011
decembre 2010
novembre 2010
octobre 2010
septembre 2010
aout 2010
juillet 2010
juin 2010
mai 2010
avril 2010
mars 2010
fevrier 2010
janvier 2010
decembre 2009
novembre 2009
octobre 2009
septembre 2009
aout 2009
juillet 2009
juin 2009
mai 2009
avril 2009
mars 2009
fevrier 2009
janvier 2009
decembre 2008
novembre 2008
octobre 2008
septembre 2008
aout 2008
juillet 2008
juin 2008
mai 2008
avril 2008
mars 2008
fevrier 2008
janvier 2008
decembre 2007
novembre 2007
octobre 2007
septembre 2007
aout 2007
juillet 2007
juin 2007
mai 2007
avril 2007
mars 2007
fevrier 2007
janvier 2007
decembre 2006
novembre 2006
octobre 2006
septembre 2006
aout 2006
juillet 2006
juin 2006
mai 2006
avril 2006
mars 2006
fevrier 2006
janvier 2006
decembre 2005
novembre 2005
octobre 2005
septembre 2005
aout 2005
juillet 2005
juin 2005
mai 2005
avril 2005
mars 2005
fevrier 2005
janvier 2005
decembre 2004
novembre 2004
octobre 2004
septembre 2004
aout 2004
juillet 2004
juin 2004
mai 2004
avril 2004
mars 2004
fevrier 2004
janvier 2004
decembre 2003
novembre 2003
octobre 2003
septembre 2003
aout 2003
juillet 2003
juin 2003
mai 2003
avril 2003
mars 2003
fevrier 2003
janvier 2003
decembre 2002
novembre 2002
octobre 2002
septembre 2002
aout 2002
juillet 2002