Les variations Goldberg par Gould
Lorsque ce disque est sorti en 1981, peu avant la mort de Gould, de nombreux esprits grincheux n'y ont vu qu'un phénomène de mode, certains même trouvant à son style des allures de machine à écrire. Comme beaucoup, je ne me suis jamais lassé de ce disque, je peux le réécouter n'importe quand avec le même bonheur, y découvrant toujours de nouvelles preuves de l'incroyable inventivité de Gould. Mais le passage que j'aime le plus est la toute fin de l'oeuvre, la reprise de l'
aria initial. Il y a un bonheur de vivre dans cette reprise, une sorte de d'allégresse, un soulagement satisfait de voir arriver la fin quand tout a été aussi parfait jusque là, le tempo étant plus rapide que lors de l'
aria initial, et Gould qui chante à tue-tête, comme il n'a jamais chanté pendant les quarante minutes qui précèdent.
Johann Sebastian Bach :
Goldberg Variations Glenn Gould, piano (1979)
On peut conseiller l'écoute de toutes les versions des Goldberg par Gould, la dernière étant une sorte de point d'orgue où chaque variation est en étroit rapport avec la précédente et la suivante, mais aussi avec l'ensemble dans une cohérence parfaite, ce qui n'empêche nullement l'impression de liberté que donne l'interprète. Le retour de l'aria après ce grand voyage est vraiment d'un grand effet (mais je ne parlerais pas pour ma part de "soulagement satisfait").
Philippe[s] | 09.08.05 @ 17:59 >