Aranjuez, Goya et l'odeur du savon
Lorsque j'étais enfant, mon père avait rapporté d'Espagne un disque 33 tours. Sur une face, il y avait le
Concerto d'Aranjuez, sur l'autre la
Fantaisie pour un gentilhomme. Sur la pochette, un des plus célèbres tableaux de Goya :
Le Parasol. Le même tableau figurait sur une grande boîte à savons qui avait été utilisée pour contenir une immense natte de ma soeur, qu'elle avait coupée lorsqu'elle avait opté pour une coupe plus courte. Pour moi le
Concerto d'Aranjuez sera toujours lié à ce tableau et à l'odeur du savon qui persistait dans la boîte.
Je l'écoute rarement aujourd'hui. Ou plutôt je pense rarement à l'écouter me ralliant peut être inconsciemment à l'idée qu'il s'agit d'une musique faible. Pourtant, chaque fois que je l'entends, comme ce soir à France Musiques, je suis frappé par la qualité et l'originalité de l'orchestration de ces deux oeuvres.