D'une cave à l'autre
Lever très matinal pour attraper le TGV de 7h15 à destination de Dijon. Le temps est incroyablement beau, ensoleillé, avec des températures d'un beau mois de mai. Malheureusement, je passe la journée enfermé dans une usine sans fenêtre avec des clients brésiliens, puis enfermé dans une cave à vin pour un long déjeuner.
De retour à Paris, je longe le Boulevard de Sébastopol avec la lada décapotée lorsque mon regard croise un visage en lame de couteau et aux cheveux longs. Il me regarde lui aussi mais je dois à regret le dépasser. La circulation est dense et quelques rues plus haut, il est de nouveau sur le trottoir à côté de la voiture à me regarder en téléphonant. Il avance en fait plus vite que moi et nous sommes à plusieurs reprises au même niveau. Il s'approche, me demande tout simplement s'il peut monter. J'accepte. Il me dit qu'il était sorti juste pour marcher quelques instants, qu'il est étudiant dans une école de mode. Je l'emmène jusqu'à la gare Saint Lazare où nous discutons encore quelques minutes. Il me demande mon numéro de téléphone et entre dans la bulle du métro.
Quelques minutes plus tard, je retrouve Alban Berg pour une nouvelle soirée pleine de musique. Nous parlons comme à l'accoutumée, pendant des heures ensemble. Vers cinq heures du matin, je le ramène chez lui, toujours décapoté, dans un brouillard épais, au son du
Knaben Wunderhorn.