Les taxis istanbouliotes
Ce matin lever à 6 heures pour attraper le premier vol sur Paris. Mon taxi démarre sur les chapeaux de roues un itinéraire devenu immuable. On redescend les contreforts de Besiktas, on rejoint le Bosphore que l'on longe jusqu'au pont de Galata qui est sans doute le plus beau point de vue sur cette ville. Puis on contourne la colline de la vieille ville avec les minarets de Sainte Sophie et ceux de la Mosquée Bleue, en continuant de rouler le long de la mer de Marmara jusqu'à l'aéroport. Avec le temps, j'ai appris à surveiller que les chauffeurs de taxi ne mettent pas le compteur en mode nuit alors qu'il fait jour. Le compteur se trouve en général juste derrière le levier de vitesse et les chauffeurs le cachent au maximum. Le jeu consiste à tenter de percevoir les chiffres rouges en réflexion contre les vitres du véhicule.
Dans le mode jour, l'incrément du compteur est de 79 Millions de livres. Ce matin, je regarde attentivement. Je suis mal réveillé, mais l'incrément fait nettement plus de 100 Millions de livres. Le chauffeur a carrément mis un gros chiffon gris devant la partie gauche du compteur, celle où s'affiche le mode. Je lui demande "
Is it day or is it night?" Il fait semblant de ne pas comprendre. je réitère plusieurs fois ma question et bien sûr il est obligé de répondre. Soudain, il regarde sa montre et comme saisi d'une illumination, il me dit "
Oh! Sorry! It is Day!".
J'aurai même droit à une réduction arrivé à l'aéroport.