Quelques Wunderhorn à Taipei
Le matin je pars à l’hôtel
Regent ou j’ai rendez vous avec TH. Sur la route, je m’arrête à un café
Starbucks pour un petit déjeuner sur le pouce au milieu d’une clientèle âgée et amusante.
A dix heures trente, j’aperçois la haute stature de TH dans le hall de l’hôtel. Nous avons plaisir à nous retrouver au bout du monde depuis notre dernière rencontre à Oman. Il est accompagné de la personne de l’orchestre qui gère son séjour et nous partons ensemble dans la limousine pour le
National Concert Hall dont j’ai plaisir à revoir la silhouette de pagode. Après un bref passage dans la loge, nous nous approchons de la porte qui mène à la scène et traversons rapidement celle-ci alors que l’orchestre est en pleine répétition du Quatuor de Brahms transcrit par Schönberg. TH et moi nous installons dans la salle vide et écoutons la répétition de ce quatuor que je n’ai jamais aimé, sorte de boursouflure obèse, alors que j’aime tellement son original avec son
Rondo à la Zingarese, fin et racé.
Après une pause pendant laquelle j’ai le plaisir d’explore la scène, c’est la répétition des
Wunderhorn Lieder avec un TH évidemment très à l’aise, dans la mesure où il chante ces mélodies depuis plus de trente ans :
Rheinlegendchen, Wo die schönen Trompeten blasen, Urlicht, Revelge et Der Tamburg’sell.
Je rentre avec TH à son hôtel pour un déjeuner buffet où nous parlons de plein de choses et évidemment de Mahler puis, je le laisse se reposer et pars à pied jusqu’au fleuve pour visiter quelques quartiers anciens que je ne connaissais pas.
Le soir je me rends à la salle et, désireux de souhaite bonne chance à TH, je tente d’entrer par l’entrée des artistes mais le garde chiourme, qui ne parle pas un mot d’anglais me bloque. Il cherche mon nom sur la liste mais bien sûr je n’y figure pas. Je montre alors le nom de Hampson, jouant sur l’ambiguïté que je suis pas Tom mais que je viens le visiter. Tom s’en amuse beaucoup.
Beau concert par l’orchestre National de Taiwan (qui n’est pas celui d’Inbal) composé de musiciens plutôt jeunes. La première partie commence par la création d’un jeune compositeur local Yu-Chen Ho :
Imperfect Machine. Puis Tom chante les six
Wunderhorn Lieder. Je suis particulièrement heureux et ému d’entendre
Urlicht dont j’avais découvert la beauté particulière que lui confère une voix d’homme, grâce à son enregistrement avec Geoffrey Parsons. Après les Lieder, Tom dit quelques mots (
I love Taiwan) à la salle en délire et explique qu’ils n’ont pas préparé de bis mais que rien n’interdit de rejouer l’un des Lieder, en l’occurrence
Rheinlegendchen.
Je profite de l’entracte pour aller dire au revoir à TH qui s’envole pour Montreal pour
Cosi fan tutte, je me retape la pénible transcription de Schönberg et je rentre à pied à l’hôtel.