Tōkyō III
Après un petit déjeuner à
Dean & Deluca, je retourne au
Suntory Hall, cette fois ci pour un concert symphonique avec deux artistes norvégiens. En guise d'entrée en matière,
La fille de Pohjola de Sibélius. Puis, le temps d'installer le piano, l'orchestre revient avec le pianiste Håvard Gimse pour interpréter le Concerto pour piano de Grieg. Belle interprétation inspirée que met en valeur le silence respectueux et concentré de la salle. En bis, Håvard Gimse nous offre la
Marche des trolls extrait des pièces lyriques de Grieg. Après l'entracte l'orchestre et sa chef jouent l'orchestration de Ravel des
Tableaux d'une exposition de Moussorgsky. J'ai souvent été déçu par les chefs femmes (je sais que je vais m'attirer des ennuis par cette déclaration) et je n'ai bien sûr aucun problème de principe à ce sujet. Je ne pourrais jamais dire comme le regretté Mariss Jansons l'avait une fois déclaré "
It's not my cup of tea" et je ne demande pas mieux que d'être séduit. Eh bien c'est arrivé cet après midi à Tōkyō: j'ai été émerveillé par l'interprétation flamboyante de Tabita Berglund à la tête du Tōkyō Metropolitan Symphony Orchestra. La chef (dont je pense qu'elle n'a aucun lien de parenté avec Paavo Berglund qui était finnois) sait ce qu'elle veut et elle l'obtient, ce qui est pour moi la meilleure qualité d'un chef d'orchestre. Elle est bien sûr aidée par les merveilleux pupitres du TMSO qui, de mon point de vue, est le meilleur orchestre japonais, bien avant l'orchestre de la NHK ou le Japan Philharmonic Orchestra.
A l'issue du concert, je pars dans le quartier de
Shimo Kitazawa car j'ai donné rendez vous à mon collègue pour dîner chez
Miura, encore une recommandation de François Simon. J'arrive un peu avant l'ouverture du service car le site web, entièrement en japonais, ne me permet pas de réserver. Le chef m'accueille et, comme lors de ma première visite en mai tente de me décourager dans un anglais balbutiant: "
No credit card, No English menu, No table". Au vu de mes yeux de chien battu et de mon insistance, il finit par céder et en attendant mon collègue, je vais faire un tour dans le quartier que j'aime beaucoup, grouillant de jeunes habillés en style japo-branché, qui se promènent au milieu des magasins de vêtements d'occasion et de petits restaurants populaires.
Délicieux dîner avec le fameux poisson de
Miura cuit à la perfection au dessus de la braise.