L'odeur de l'Asie
Pas envie de rentrer dans le rang, de me remettre à parler de la vie de tous les jours lada-boulot-dodo. Je fume une kretek, j'écoute
Degung Sabilulugan et je pense à là-bas, aux couleurs, aux bruits, aux odeurs.
Parmi les odeurs, il y celle qui envahit dès que l'on sort de l'avion : le parfum de la moiteur chaude de l'atmosphère. Il y a aussi celles dont on se passerait volontiers : quelques remontées d'égout créées par la chaleur, un petit tas d'ordures abandonné et dont personne ne s'occupera, l'odeur des échappements de moteurs mal réglés.
Et puis il y a les odeurs qui font que l'on est amoureux de l'Asie: les épices sur les marchés, les petits restaurants ambulants : des 7 heures, tous les soirs, arrivent de partout des cuisines ambulantes sur roulettes où des cuisiniers itinérants préparent une cuisine simple sur le pouce : des gâteaux salés, des satays. Il y a aussi l'odeur des kreteks omniprésentes, de ce clou de girofle brûlé, les indonésiens sont de très grands fumeurs. Il y a l'odeur des fruits, celle délicate du
ramboutan que j'appelle le fruit à cheveu en raison de sa tronche poilue; celle insidieuse du
durian, qui se repère à cent mètres à la ronde et qui l'on fait interdire dans les aéroports. Et puis l'odeur de l'air léger des jours heureux.
Tu connais "l'odeur de l'Inde", de Pasolini ?
Jules | 03.03.04 @ 20:04 >
Je ne l'ai pas lu (mais je l'ai, si tu veux). C'était juste le titre...
Jules | 05.03.04 @ 00:53 >