15554ème jour
Cimetières
Hier, toujours avec Stefano, nous sommes allés à Auvers-sur-Oise. J'ai toujours plaisir à revoir les endroits peints par Van Gogh les derniers jours de sa vie, endroits qui sont devenus tellement célèbres grâce à lui : l'église d'Auvers, bien sûr, mais aussi la mairie pavoisée pour le 14 juillet, ou le champ de blés avec le vol de corbeaux. Et puis il y a sa petite tombe au cimetière, toute simple et mangée par le lierre, identique à la tombe voisine occupée par son frère Théo, mort quelques mois après lui. La préoccupation qu'ont certains à la fin de leur vie de choisir leur pierre tombale m'a toujours fait sourire. Ce souci pré/post-mortem est étrange. Quant à choisir, ma préférence irait éventuellement pour les cimetières militaires, où chacun est à la même enseigne avec sa croix blanche et son carré de joli gazon bien entretenu. Où bien encore un cimetière au bord de la mer. J'en avais visité un magnifique en Espagne près de Calpe. Et quand même, une tombe avec vue sur la mer, c'est tellement inutile que cela en devient acte artistique presque totalement pur.
:: comments
tu as raison d'y penser, ça approche.
Mennuie -
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url| 22.07.02 @ 14:27 >
Moi j'veux un mausolée couvert de fibre optique avec une rétrospective de mes oeuvres qui tourne dessus 24h/24.
Au Père Lachaise, bien sûr, pour qu'il y ait des visiteurs.
Ah et puis des webcams, pour
www.garooizdead.net.
Je te conseille Varengeville s/ Mer alors. Comme cela, on sera a coté.
Jules | 22.08.02 @ 19:00 >
La pierre tombale m'indiffère. Mais le lieu, non. Et avec qui.
Théo et Vincent sont ensemble. Lorsque Katharin Hepburn est morte, quelques lignes évoquant sa tombe, seule, tandis que Spencer Tracy avait été enterré avec sa femme, m'ont émue aux larmes. Elle le savait, elle l'avait acceptée.
Mourir, c'est retourner au néant, mais c'est peut-être aussi le moment où l'on se réinscrit dans une lignée, où l'on devient un nom dans une liste. Où inscrire ce nom?
On peut soutenir que justement, c'est cette liste/lignée que l'on refuse, et vouloir maintenir dans l'isolement d'une tombe dans un cimetière sans souvenirs son individualité. Cela me paraît mal convenir à l'humilité que j'associe à l'idée de mort.
La désagrégation des familles se voient à ce moment-là: ne pas être enterré dans le même cimetière que ses parents ou ses grands-parents est le signe ultime du déracinement.
Je sais avec qui et où je veux être enterrée, je reviendrai alors chez moi.
Alice -
email| 04.02.05 @ 13:19 >
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