Sibelius et Bruckner par les Wiener Philharmoniker, Riccardo Chailly et Christian Tetzlaff au Théâtre des Champs Elysées
Julian et moi sommes allés au marché ce matin pour faire les courses. Un repas de fromage, juste précédé d'une salade d'endives et accompagné de ma dernière bouteille de
Pommard. Julian aime de plus en plus le mode de vie français et j'étais heureux de lui faire découvrir le
Reblochon, le
Cantal, le
Gorgonzola, la
Fourme d'Ambert, l'
Epoisses et quelques
Chêvres de chez
Androuet. A ma grande surprise, l'odeur qui l'a le plus inquiété était celle du
Reblochon, qui à l'analyse, s'avère plus légère que celle de l'
Epoisses mais peut-être plus insidieuse. Julian a vaillamment mangé de tout.
Après midi avec une sieste, un peu de lecture et Julian qui chante dans son coin en s'accompagnant de sa guitare.
Le soir, nous partons dans la nuit en
velib pour le
Théâtre des Champs-Elysées où les
Wiener Philharmoniker sont de passage. Au programme
Finlandia de Sibelius, que je n'avais pas entendu depuis des années et que Riccardo Chailly transforme en une pièce magique à la sonorité de cathédrale bâtie dans les fjords. Nous restons avec Sibelius et Christian Tetzlaff qui nous donne ce soir une interprétation à couper le souffle du
Concerto pour violon: prise de risque maximale, passages rêveurs et enchanteurs, moments suffocants en apnée, instants de virtuosité confondante que Chailly et les
Philharmoniker accompagnent à la perfection. La salle en délire réclame un bis et obtient un extrait de
Partita de Bach.
La deuxième partie du concert était consacrée à la
Sixième Symphonie de Bruckner, la plus étrange du monde brucknerien, peut-être la moins aimée et que Bruckner qualifiait de
Die Keckste (L'effrontée). C'est pourtant une symphonie magnifique de bout en bout, avec un
Adagio parmi les plus beaux de tous ceux du Maître de Saint Florian et un
Scherzo hallucinant. Comme cette oeuvre a été créée au
Musikverein en 1899 sous la direction d'un certain Gustav Mahler, je l'entends toujours avec une grande émotion.
Petit tour à la tour Eiffel en
velib avec Julian et retour à la maison.