Liszt et Tchaikowski par Paavo Järvi, Valentina Lisitsa et l’Orchestre de Paris
Je retrouve Damien devant la
Salle Pleyel et nous allons prendre un verre au
Hoche. Il est sympathique et son costume sombre de banquier me fait penser au personnage de Cyril Durieux.
Ce soir, l’
Orchestre de Paris nous présente un programme marathon qui commence par une pièce orchestrale d’Eric Tanguy,
Affetuoso, in memoriam Henri Dutilleux dont je me contenterai de dire qu’elle est une commande de l’orchestre. Puis, deux œuvres pour piano et orchestre de Liszt, le
Premier Concerto et le
Totentanz, qui devaient être joués par Boris Berezowski. Mais celui-ci souffrant, est remplacé par Valentina Lisitsa, jeune pianiste ukrainienne qui vit aux USA et a fait sa réputation sur
Youtube avant d’enregistrer (quand même !) les concertos de Rachmaninov avec le LSO. C’est un festival de notes et de virtuosité (avec quelques bons pains quand même) une sorte de jeu à la Lang Lang que le public semble adorer. Et le public aime tellement ce qu'il vient d'entendre que Valentina Lisitsa nous offre quatre bis (un de plus que la veille semble-t-il), toute heureuse qu’elle est de jouer devant le public parisien. Nous avons donc l’
Ave Maria de Schubert/Liszt,
La Campanella de Paganini/Liszt, un OVNI virtuose que je n’ai pas réussi à identifier et, pour finir, le
Rêve d’amour de Liszt.
Damien et moi émigrons vers l’arrière scène pour une
Quatrième Symphonie de Tchaikovski absolument époustouflante, magnifiquement dirigée par Paavo Järvi à la tête d’un orchestre incandescent. J’ai souvent dit du mal de l’
Orchestre de Paris pour être heureux de souligner combien les derniers concerts de cet orchestre auxquels j’ai assisté étaient enthousiasmants et de très haut niveau. Il m’est apparu évident que l’
Orchestre de Paris était d’un niveau technique et d’un engagement bien supérieur à ceux du
Philharmonia hier, tous les pupitres étant exceptionnels (magnifiques
pizzicati du
Scherzo) et ce qui est rare pour un orchestre français, une vraie capacité à s’écouter et à jouer ensemble avec un plaisir évident et contagieux. La direction de Paavo Järvi était moins moderne que celle d’Ashkenazy hier, plus romantique mais totalement convaincante de bout en bout.
Damien et mois allons dîner à la
Brasserie Lorraine et je rentre à pied en faisant connaissance au téléphone avec Sylvain avant notre dîner de demain.