La Symphonie Fantastique par le LSO et Valery Gergiev ou des nouvelles d’Ambr*ise
Déjeuner chez
Allard avec mes clients italiens qui sont ravis. Je devais normalement retrouver Sofiane pour aller voir une exposition au musée
Galliera mais je suis en retard et c’est trop tard pour lui. On décide de se retrouver directement à
Pleyel.
Alors que je passe chez moi, je reçois une salve de messages d’Ambr*ise sur
grindr, messages auxquels je réponds en mode
service minimum :
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Un visage familier ! Souvent me prend l’envie de t’écrire quelque chose. Comme j’ai changé plusieurs fois de phone depuis la dernière fois qu’on s’est vus, j’ai plus ton numéro j’ai donc commencé 2 ou 3 fois une lettre que j’aurais envoyé à ton adresse. Jamais réussi à aller très loin... Trop d’arguments, de coïncidences, de ressentis, de non-dits inexplicables… J’ai préféré le silence au risque de passer pour un marchand de tapis voire un menteur. Je ne cherche pas à retrouver ce qu’on a pu vivre, j’ai juste envie de répondre à des interrogations qui me viennent assez régulièrement à propos de la manière dont ca s’est fini. Si à Bali ou à Paris, j’ai fait ou dit quelque chose qui t’a dégouté, j’aimerais bien le savoir, pour ma part le conflit était interne, et a eu des répercussions aussi bien sur ma vie familiale que sur la pseudo vie affective que j’avais avec le type avec qui j’étais.
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La manière dont ça s’est fini ? Très simplement devant un taxi de retour de Roissy et tu m’as dit « à ce soir ».
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Je ne l’ai pas vu comme ça. Tu allais pas bien au retour, t’avais pas l’air de vouloir m’expliquer et je n’ai pas non plus essayé de comprendre. C’est ça qui m’échappe.
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Je n’ai pas souvenir de ça. Tu veux dire quoi par conflit interne ?
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Toi peut-être un peu amoureux de moi et moi d’un autre, ça m’a donné l’impression d’être un imposteur. Et d’un profiteur.
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OK
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Et puis finalement mes parents et l’amoureux ont compris que je n’avais pas été sincère (pour le dire dans des termes convenables) ça a déplacé le problème.
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Désolé. Tu as du tout expliquer ?
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Pas mal de trucs.
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OK. J’espère que tu as retrouvé un équilibre. Je dois déconnecter. Bonne soirée.
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Oui j’espère que tu es heureux dans le tien. Bonne soirée.
Je dois en effet partir pour le concert alors que Sofiane ne donne plus de nouvelles. Je pars seul à
Pleyel à pied et c’est alors qu’il m’appelle. Il a eu un accident de scooter, pas trop grave mais préfère passer à l’hôpital.
J’assiste donc seul au concert Berlioz du
London Symphony Orchestra. Je suis à l’orchestre, ce qui me permet de mieux entendre la voix de Karen Cargill dans la Mort de Cléopâtre, puis la rarement jouée Ouverture
Waverley. Je profite de l’entracte pour bouger vers l’arrière scène et je profite pleinement de l’interprétation extraordinaire de Gergiev, déchainé dans les deux derniers mouvements de la
Fantastique. En bis, l’orchestre et son chef nous font rester dans l’univers berliozien avec la célébrissime
Marche hongroise de la
Damnation de Faust. Alors que je quitte la salle, Pierre Bouteiller m’arrête (pourquoi moi?) pour me demander ce qu’était le bis. Je le renseigne avec plaisir.