Le récital de Daniil Trifonov à l’Auditorium du Louvre
A midi, déjeuner au restaurant chez
Kei, tenu par le cuisinier Kei Kobayashi arrivé tout jeune du Japon et à la cuisine extraordinaire.
Le soir j’arrive presqu’en retard à l’
Auditorium du Louvre mais je trouve une place au premier rang pour assister à l’extraordinaire récital de Daniil Trifonov. Il parait que Martha Argerich était dans la salle mais je ne l’ai pas vue. Au programme du jeune russe de 22 ans, Debussy avec
Reflets dans l’eau et
Mouvement, extraits du
Premier Livre d’
Images. C’est une mise en main, mais qui promet l’extraordinaire. Et l’extraordinaire arrive avec les vingt-quatre
Préludes opus 28 de Chopin que Trifonov nous envoie au visage comme une lave volcanique incandescente. Une folle a beau commencer a agiter frénétiquement son éventail dans les premiers préludes (vite remise en place par son voisin), c’est l’un des moments les plus extraordinaires que je n’ai jamais entendus au piano et les noms de Richter et Horowitz trottent rapidement en tête lorsque l’on entend un tel génie.
Après l’entracte, ce sont les
Etudes symphoniques de Schumann, très surprenantes, à l’opposé de la version de Wilhelm Kempff que j’ai sans doute un peu trop en tête, et Trifonov passe sans cesse de la violence totale à la plus grande douceur, dans une version comportant sans doute quelques péchés de jeunesse, mais passionnante de bout en bout. En bis,
Arborada del gracioso, et le finale de l’
Oiseau de feu.
Je réentendrai prochainement Daniil Trifonov dans le
Premier Concerto de Schostakovich à
Pleyel avec Valery Gergiev et je vais tout faire pour avoir une place pour son Quintette de Schostakovich également à l'
Auditorium du Louvre, concert hélas complet.