Marrakech III
Le matin, comme il y a six ou sept ans, promenade avec HLG et son chien dans les jardins d’Agdal. Il fait froid, à peine plus de zéro degré, j’ai les orteils gelés mais les jardins sont magnifiques dans la lumière du soleil levant.
Alors que nous revenons, mon voisin du concert de la veille, qui se trouve être un ami de HLG, appelle pour me remercier. Il me propose de passer visiter le Palais dont il m’a parlé la veille avant le concert et bien sûr, j’accepte avec joie. Je ne le regretterai pas. C’est un endroit absolument incroyable, l’un des plus étonnants qu’il m’ait été donné de voir dans ma vie, un bâtiment encore en ruine il y a cinq ans, mais qui, après deux années de travaux par deux cent cinquante ouvriers, est devenu un véritable Palais des mille et une nuits, un enchevêtrement de bâtiments, de cours, de jardins, une succession de pièces d’un raffinement inouï. Le propriétaire, un banquier suisse qui vit en Angleterre, l’a acheté sur un coup de tête, l’a fait restaurer en donnant carte blanche à mon hôte du jour, ne refusant rien, ni la petite mosquée, ni l’appartement de l’imam, ni la cuisine hall de gare, ni les chambres pharaoniques. Le tout n’est absolument pas dans un goût arabisant kitsch et voyant mais plutôt dans un chic oriental déjà patiné. Quant au banquier, il ne passe que deux ou trois jours par an en cet endroit qu’une douzaine d’employés à plein de temps tentent d’entretenir.
Je rentre déjeuner chez HLG d’un succulent poulet au miel, je fais mes adieux au petit groupe chaleureux de ses amis et je rentre à Paris par le vol du soir.