Die Walküre à la Philharmonie de Berlin
Après un déjeuner chez
Brechts (un nouveau restaurant que je connais grâce au guide
Michelin avec une très agréable terrasse en bord de
Spree et où j’ai étonnamment encore pris des asperges), et une heure au soleil dans le
Tiergarten, je vais à la Philharmonie pour la
Valkyrie.
Extraordinaire représentation de concert avec des solistes époustouflants : Esa-Maria Westbroek en Sieglinde douce et émouvante, Christian Elsner en Siegmund énorme mais merveilleux dès que l’on ferme les yeux, Mikhail Petrenko, juste et violent dans un Hunding bien meilleur que celui du MET, et Terje Stensvold, Wotan plus tout jeune mais de très grande classe et jusqu’aux
Valkyries merveilleuses d’energie et de justesse depuis le fond de la scène. Mais le clou de cette
Valkyrie d’anthologie,
comme à Aix il y a trois ans dans
Götterdämmerung, ce sont les
Berliner Philharmoniker, galvanisés par Rattle et qui nous envoient pendant quatre heures une énergie et un bonheur exceptionnels. Rien que le prélude du premier acte, par exemple, était un modèle de grandeur et de beauté. Il n’y avait dons pas de mise en scène, mais les chanteurs jouaient entre eux, et ils semblaient tous maitriser tellement bien leur texte qu’il passait un véritable courant entre eux et que cette complicité d’une version de concert est peut-être la plus belle mise en scène que je n’ai jamais vue dans un opéra de Wagner.
Le public berlinois aux anges fait un triomphe mérité à son orchestre.