Brahms par l’orchestre Philharmonique de Radio France et Gustavo Dudamel (2/4)
Je me souviens vaguement que Brice m’a appelé au milieu de la nuit mais je ne sais plus pourquoi. Apparemment il était avec son ami Sidi dans un appartement inoccupé et ils buvaient sans doute un peu trop. Il ne sait toujours pas s’il viendra avec moi le week-end prochain.
Le soir, je gare ma voiture près de
Pleyel et je vais en velib retrouver HLG chez lui afin de l’accompagner au deuxième concert Brahms de l’orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Gustavo Dudamel. Le beau contrebassiste blond n’est pas là ce soir et j’ai toujours du mal à entrer dans ce Brahms fort bien joué, mais beaucoup trop léger et lumineux. Les cors français ne sont définitivement pas faits pour Brahms et si la
Deuxième Symphonie supporte à peu près ce traitement, la
Quatrième n’y résiste pas. A côté de moi, comme à son habitude, HLG suit le concert en regardant une partition de poche. Celle de la
Deuxième Symphonie a appartenu à Alfred Cortot, elle est raturée au crayon de papier noir par Cortot lui-même et, surtout, il émane d’elle une puissante odeur de vieux papier assez désagréable. Mais comme je l’indique à HLG, cette partition doit être bien contente de prendre l’air et d’entendre ce qui est imprimé dans ses entrailles.
Après le concert, nous allons saluer Gustavo, toujours aussi sympa, qui me dédicace (trois fois) le livret de sa
Cinquième Symphonie de Mahler. Je ramène HLG chez lui et nous dînons en tête à tête dans sa salle à manger bleue et parlant de bien des choses et en particulier de Kempff, de Chopin, d’étonnantes confidences sur un châtelain de trois mois son aîné et aussi de cette intéressante
interview de Daniel Barenboim au sujet de Mahler.